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Les ouvriers de la onzième heure

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Sketch actualisé de Matthieu 20, versets 1 à 16 proposé par la pasteure Isabelle Horber, dans le cadre de la Journée Mondiale de Prière avec les Philippines.

Matériel éventuel pour le décor

  • briques pour représenter les digues + tissu bleu
  • 1 photo d’un buffle à imprimer sur 4 feuilles A3 (et collées sur du carton)
  • 5 buffles en format A3 et collé sur du carton
  • 7 râteaux
  • plans de riz à repiquer (dessin )
  • 12 couteaux
  • 13 pièces d’argent
  • Des affiches : 6 heures, 9 heures, midi, 15 heures, 17 heures, 18 heures
  • Gong

Lecteur 1 : Écoutons une parabole de l’évangile de Matthieu où Jésus parle à ses disciples au sujet du Royaume de Dieu. Il le compare aux agissements du propriétaire d’un vignoble. Mais aujourd’hui, nous allons transposer l’histoire aux Philippines. Le propriétaire cherchera donc des ouvriers sur la place du marché pour sa rizière. Des travailleurs attendent là d’être engagés. C’est une ANPE grandeur nature.

Voici à quoi ressemble le royaume de Dieu :

Le propriétaire (lecteur 2.) se rend au marché. Il y voit de nombreux ouvriers (au moins 13) qui attendent le travail.
Il s’agit de mimer le travail et à chaque fois tous les embauchés effectuent le nouveau travail.

6 heures – 2 ouvriers et lecteur 2

Lecteur 2 : J’ai besoin d’ouvriers pour aménager ma rizière, c’est pourquoi je veux vous embaucher. Il vous faudra construire de petites digues d’une vingtaine de centimètres pour que l’eau ne s’écoule pas. Je vous propose une pièce d’argent pour ce labeur. Acceptez ce contrat ? (en lui tendant la main pour un tope-là)

Lecteur 3 : J’accepte avec joie d’aller travailler chez vous. Ce salaire me permettra de nourrir décemment ma famille.

9h – 1 ouvrier et lecteur 2

Lecteur 2 : Ah, je vois d’autres personnes sans travail. Je vais leur proposer de s’occuper du difficile travail de labour avec les buffles. Ils ne chômeront pas dans cette terre glaise lourde d’eau ! Venez et je vous donnerai ce qui est juste.

12h – 2 ouvriers et lecteur 2

Lecteur 2 : Venez et je vous donnerai ce qui est juste : aplanissez la terre avec la herse.

15h – 3 ouvriers et lecteur 2

Lecteur 2: Venez et je vous donnerai ce qui est juste : repiquez les plans qui ont germés dans les pépinières. C’est un travail pénible que d’être courbé toute la journée avec le reflet du soleil dans l’eau.

17h – 2 ouvriers et Lecteurs 2+4

Lecteur 2 Pourquoi êtes-vous restés là tout le jour, sans travail ?
Lecteur 4 C’est que personne ne nous a embauchés.
Lecteur 2 Allez à ma rizière pour récolter le riz. Ne prenez que les épis mûrs et veillez au séchage de la récolte.

18h – gong

Lecteur 2 à Lecteur 5 Appelle les ouvriers, et remets à chacun son salaire, en commençant par les derniers pour finir par les premiers.
Lecteur 4 et les autres derniers venus
Ah, une pièce d’argent. Merci, merci. C’est inespéré !

Les autres défilent et reçoivent leur salaire

Lecteur 5 (à ceux de 15h) Voici votre pièce d’argent  (à ceux de 12h) Voici votre salaire  (à ceux de 9h) Je vous remets cet argent pour votre travail  (à ceux de 6h) Voici la pièce d’argent promise par mon maître.

Lecteur 3 J’étais heureuse de trouver du travail, bien payé, ce matin. J’étais satisfaite que le travail me soit rétribué dans la journée et pas, comme c’est l’habitude aux Philippines, comme avance sur salaire pour les 5 mois où je suis embauchée, mais où je dois par après rembourser de lourds intérêts. Le salaire proposé me permettra de nourrir ma famille contrairement à l’habitude. Mais alors que ceux qui sont venus pour travailler seulement une heure reçoivent la même somme : ce n’est pas juste ! Vraiment pas ! La Bible ne dit-elle pas : tout travail mérite salaire ?

Lecteur 4 Je suis heureuse d’avoir obtenu ce travail. C’est que dans le pays le taux de chômage est très élevé. Le travail saisonnier, lors des semailles et des récoltes, demande une grande main d’œuvre et le reste du temps… nous sommes désœuvrés… J’aimerais bien mieux être embauchée à l’année que sur des durées de 5 mois, en plus loin de ma famille avec des frais… Le reste du temps aussi je dois vivre !

Lecteur 3 Nous avons travaillé toute la journée dans la chaleur, les pieds aspirés par la glaise, le dos courbé. Et vous (regardant le groupe avec Lecteur 5), vous n’avez rien fait !

Lecteur 4 Pour moi c’était dur d’attendre sur la place de marché. Sans certitude d’être embauchée. Pas de travail veut dire pas de salaire. Ici pas de congés payés, pas de congés maladie… (elle secoue tristement la tête) C’était dur d’être entre espérance et crainte à chaque fois que le maître de la rizière venait. J’aurais bien mieux aimé être embauchée dès la première heure.

Lecteur 5 En réalité, vous vous trouvez tous dans la même situation de précarité. Cette précarité, n’est-ce pas là la vraie injustice ? Le travail devrait être source d’égalité sociale et de vie décente. Aux Philippines, les enfants qui travaillent sont rémunérés en fonction du nombre d’heures qu’ils effectuent. La même grille de salaire pour tous les enfants. Mais le fait qu’ils travaillent, n’est-ce pas là l’injustice ? Dieu le créateur a pourvu la création de moyens (terre, mer, ciel, pluie, soleil, lune, air) pour vivre une vie productive. Il a donné à l’homme la force, l’intelligence, les émotions et le discernement pour utiliser le don de Dieu au mieux. Il a donné à l’homme selon sa promesse et avec abondance comme le propriétaire. Mais certains s’accaparent les dons de Dieu comme aux Philippines où 20 % de la population possèdent 80 % de la richesse nationale. Et que dire de la façon de vivre occidentale, avec sa sur-consommation alors que tellement de monde autour de la planète vit sous le seuil de la pauvreté ou subit la famine.
N’est-ce pas là l’injustice ?

Lecteur 4 : Aux Philippines, il est de coutume de demander aux voisins de venir aider à la plantation et à la récolte du riz. Personne n’est payé, mais chacun reçoit sa part de la récolte. Cette tradition, se nomme dagyaw (se prononce DAG YoW avec un a court) et permet d’édifier et de maintenir une communauté. C’est une pratique réelle de la compassion et de la préoccupation des uns aux autres.

Lecteur 1 Chaque endroit où l’on pratique le dagyaw (se prononce DAG YoW avec un a court) est un signe du Royaume de Dieu. Chaque endroit où l’on pratique le don et la générosité montre le Royaume de Dieu au milieu de nous. La vraie injustice, c’est l’égoïsme. La vraie justice c’est d’être bon et généreux à l’image du propriétaire de la vigne qui œuvre pour que chacun puisse vivre.

Crédit : Isabelle Horber (UEPAL) Point KT