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Profiter de son temps

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Profiter de son temps…

Un mois déjà, que nous sommes confinés, toi, moi et une grande partie du monde !

Pour certains enfermés, apeurés, à la limite de perdre patience, et comptant chaque seconde !

Le grand rassembleur l’avait dit depuis fort longtemps : « Il y a un temps pour tout… »

Mais chaque chose a son temps et vient à son heure, sous les cieux, pour nous !

 

Nous sommes des êtres vivants, sans cesse tiraillés, sous le signe de la contradiction,

Cela fait tellement souffrir, mais aussi pleinement vivre par à-coup, en réaction,

Le tout est aussi de savoir installer son camp, de temps en temps…

Et ne pas vivre, en toute hâte, continuellement à contretemps !

 

C’est finalement la tragi-comédie de nos vies vides ou remplies à moitié,

Nous qui voulions tellement contrôler le temps ; c’est lui qui nous a bernés !

Ô humains-sans-temps, levons-nous pour récupérer ce temps pour lequel nous nous sommes démenés,

A condition de saisir le temps donné comme un présent, et de ne pas le transformer en temps perdu, en étant obsédé par un à-venir dé-confiné !

 

Et si être confiné, c’était enfin de prendre du temps pour avoir le temps ?

 

L’heure de créer, de jouer et d’accepter de vieillir…

Et l’heure de mourir à ma vie d’avant, derrière laquelle je n’arrête pas de courir !

L’heure de planter, de jardiner et de contempler la nature,

Et l’heure de déraciner les mauvaises habitudes qui ont la dent dure !

 

L’heure de souffrir et de trembler pour nos proches menacés de mort,

Et l’heure de se réjouir pour celles et ceux qui guérissent en leurs corps.

L’heure de démolir ma boulimie de vivre pressé et de surconsommer,

Et l’heure de construire une nouvelle manière de laisser une empreinte raisonnée ?

 

L’heure de pleurer nos morts et la détresse de leurs familles,

Et l’heure de rire et de blaguer sur les petits miracles de la vie.

L’heure de gémir avec toute la création à cause de ce virus provenant de nos pollutions,

Et l’heure de danser pour un réveil des peuples et de la conscience des nations ?

 

L’heure de jeter des pierres à nos modes de vie destructrices,

Et l’heure d’amasser des pierres et d’ajouter la nôtre au nouvel édifice.

L’heure d’embrasser nos proches, de faire des câlins et de les serrer dans nos bras,

Et l’heure de protéger, en pratiquant les gestes barrières, partout où l’on va !

 

L’heure de chercher une issue positive à une crise/chance, un vaccin ou des explications,

Et l’heure de perdre nos sempiternelles rengaines ; Je le savais ! J’ai les bonnes solutions !

L’heure de déchirer nos anciens habits où nous étions à l’étroit,

Et l’heure de coudre, des masques certes, mais aussi un tissu relationnel solide, ma foi !

 

L’heure de se taire, de méditer et de prier bien fort pour plus de solidarité,

Et l’heure de parler, de célébrer cette entraide retrouvée, mais sans trop montrer nos têtes, pour ne pas en rajouter !

L’heure d’aimer et de profiter du confinement pour vraiment l’expérimenter,

Et l’heure de haïr notre excuse bidon du manque de temps, volé à ceux qui en manquaient !

 

Ce n’est pas l’heure de la guerre, car nous ne sommes pas en guerre contre un ennemi ; il faut juste, provisoirement, nous pousser de côté…

Et le laisser passer, lui au vert et nous au rouge, pour qu’il nous laisse en paix !

 

Dieu a fait toute chose belle… A son heure !

Et il a mis dans le cœur des humains le secret du temps, qui se meure !

Sans lequel ils n’auraient jamais pu découvrir avec étonnement

L’œuvre faite par Dieu de son début à la fin de leur confinement.

Crédit: Frédéric et Laurence Gangloff (UEPAL)