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Hope, envers et contre tout (livre audio)

Le livre audio « Hope, envers et contre tout », c’est une invitation à réfléchir tout en douceur avec les enfants sur la thématique de l’espérance, de la peur, de la haine (guerre) et de la division.
Suivez l’aventure de la super agente Hope partant au secours des habitants de la planète Olympia. Une création Église Junior : une histoire en trois parties, faite par des enfants et pour les enfants.

 

Partie 1 : La super agente Hope part en mission

Partie 2 : Hope et les 4 tribus de la planète Olympia

Partie 3 : L’affrontement final

Crédit : Église Junior




Bibir, un coup de pouce pour la sorcière !

Esther Duflo, prix Nobel d’économie et Cheyenne Olivier, illustratrice talentueuse, ont mis leurs talents en commun pour présenter la pauvreté avec pour conviction forte : « Il n’y a pas d’âge pour se poser des questions, il n’y a pas d’âge pour essayer de comprendre, il n’y a pas d’âge pour avoir envie d’agir ! »… et cela fonctionne ! « Parce que se poser les bonnes questions c’est commencer à agir ».

Pour les adultes curieux, l’ouvrage se termine par quelques pages « Les mots d’Esther Duflo pour comprendre la pauvreté ». Les titres des thèmes abordés reprennent les points saillants du récit :

  • « Tout ça, c’est à cause de la sorcière ! »,
  • « J’avais des enfants et un mari. Mais il buvait beaucoup et me battait. Je me suis enfuie, et ma famille m’a rejetée, alors c’est ici que j’ai atterri »,
  • « Un agent rend visite à (la vieille) Konwu. Il lui demande ce qu’elle aimerait faire pour gagner un peu d’argent. »
  • « Le Gouvernement peut aider les personnes les plus pauvres. Je vais proposer Konwu. Ils vont s’en occuper. »

Dans la même série : Nilou, fini l’école buissonnière, Afia, qui saura la guérir ? Neso et Najy, même pas peur de la grande ville ! Oola, en avant les élections ! chez Seuil Jeunesse

A découvrir sans modération !

Bibir. Un coup de pouce pour la sorcière, Esther Duflo (auteur) et Cheyenne Olivier (illustrateur), Editions Seuil Jeunesse, 2022

Crédits : Laurence Gangloff (UEPAL), Point KT




Raconter Dieu à la maison – Une approche Godly Play

A l’âge de 87 ans, Jerome W. Berryman, théologien, né aux États-Unis, créateur de la méthode « Godly Play » propose une approche familiale. Huit chapitres passionnant sont développés en 188 pages et déclinés comme suit : l’histoire de Dieu Créateur (la Création), l’histoire de Dieu avec nous (Noël), l’histoire de l’amour recréateur de Dieu (Pâques), l’histoire de Dieu qui crée en nous (Pentecôte), l’histoire de la présence attentionnée et créative de Dieu (le Bon Berger), l’histoire de notre unité avec Dieu (le cercle de l’année liturgique de l’Église), histoires à propos des histoires de Dieu et pour finir : Que faire quand on ne sait pas quoi faire (être prêt pour les défis familiaux) ?

J’ai particulièrement aimé un extrait dans le chapitre 5 : « Il y a des moments dans la vie de famille où nous avons besoin de nous recentrer, de faire une pause et de nous demander ce qui est vraiment important et comment la nature attentionnée de Dieu se fait connaître dans nos vies. Le besoin de se recentrer surgit souvent dans les situations extrêmes comme la mort, la solitude, la quête de sens et le vertige de la liberté, quand notre capacité à créer ‘bonheur et fidélité’ et à les répandre sur nos chemins est remise en question. Une façon de faire une pause et de se demander ce qui est vraiment important est de réciter le Psaume 23. Une autre façon est de dire et de faire ce qui est décrit ici (dans les pages 115 et suivantes du livre). Quand on déplace de façon méditative les figurines de l’histoire (…), la parabole nous invite à centrer notre famille et nous-mêmes dans la présence de Dieu et dans notre identité la plus profonde. »

Le charme de ce livre provient du fait qu’il est facile à lire pour découvrir la méthode Godly Play. Le lecteur curieux découvrira ici combien les chapitres font sens les uns par rapport aux autres ; celui ou celle qui connaît un peu la méthode Godly Play se sentira à l’aise dans la présentation générale et appréciera tous les témoignages de Jerome W. Berryman ; les connaisseurs enfin, aimeront découvrir les nuances apportées dans certaines questions d’émerveillement. Ce livre m’a apporté beaucoup de joie.

A commander chez Opec ISBN 978 2 940508 81 5 ou Olivétan ISBN 928 2 35479 626 6

Découvrir la narration du Bon Berger (version longue – Godly Play)

Laurence Gangloff (UEPAL), Point KT




Eglise et handicap mental

Johan Smit et Isabelle Bousquet sont les auteurs du livret « Eglise et handicap mental », véritable manuel d’aide à l’inclusion. Sorti presque inaperçu des presses pendant la période du confinement, nous voulons aujourd’hui saluer ce manuel si riche en propositions concrètes.
Ce livre – publié aux Editions Olivétan – est composé de 8 chapitres, comprenant des « fiches conseils » permettant une lecture rapide et une recherche ciblée.

Chaque fiche se termine par une proposition « pour aller plus loin », et dans les quelques lignes ci-dessous, nous proposons aux lecteurs de faire ce pas en plus en cliquant sur les liens proposés dans le livre et proposés ci-dessous pour vous aider.

Chapitre 1- Les Églises et les personnes avec déficiences intellectuelles

Chapitre 2- La communication totale

Chapitre 3- : Les parents et les proches

Chapitre 4- : Le culte, la messe, les célébrations

Chapitre 5- : Rencontres en petits groupes

Chapitre 6- : Rencontres pastorales individuelles

Chapitre 7- : La catéchèse

Chapitre 8- : Eglise et diaconie : permettre la participation de tous

Crédits : Point KT




A la recherche de Jeanne

Roman graphique de Zazie TAVITIAN et Caroline PERON. Un album magnifiquement illustré qui peut ouvrir à des réflexions sur le sens de la vie, sur son identité religieuse, sur le judaïsme, sur le devoir de mémoire.

Un été, la cousine de Zazie lui parle d’un cahier de recettes retrouvé dans un grenier. Ce cahier, c’est celui de Jeanne Weill, son arrière-arrière-grand-mère. Dans la famille, tout le monde sait qui est Jeanne, mais personne n’en parle jamais. De Jeanne on ne se rappelle que sa mort ; elle est assassinée en 1943 à Sobibor, un camp d’extermination nazi.

Seulement avant de mourir, Jeanne a bien eu une vie. À quoi ressemblait-elle, la vie de Jeanne ? Était-elle amoureuse ? Aimait-elle faire la fête ? Jouer avec ses enfants ? Ou préférait-elle faire les magasins ?

De Jérusalem à Dijon, Zazie décide d’enquêter auprès de sa famille. Elle part à la rencontre de Jeanne dans les souvenirs de sa famille, et dans ses recettes. Zazie enquête et cuisine, et au fil de ses pérégrinations, de demande qu’est-ce qu’être juive. La cuisine, dans la vie comme dans la Bible, construit une identité de vie commune. Les recettes du cahier de son aïeule délient les langues, font remonter les souvenirs et découvrir d’où l’on vient et qui l’on est.

Lien vers l’album
Lien vers le podcast

Crédit : Marianne RENAUD (UEPAL) pour point KT




Le jour où la guerre est arrivée

Dans cet article : une recension de l’album jeunesse : « Le jour où la guerre est arrivée » de Nicola Davies et Rebecca Cobb (Editions Mijade, 2019), ainsi qu’une proposition de culte des familles par Emily Huser, pasteure UEPAL.

Résumé (quatrième de couverture)

C’est un jour comme les autres, et voilà que la guerre vient faire de ta ville un champ de ruines. Peux-tu imaginer cela ? Tu aurais tout perdu, tu serais tout seul, et après un long voyage plein de dangers, tu ne serais nulle part le bienvenu. Alors un enfant t’offrirait un cadeau – modeste, mais infiniment précieux. Imagine…

Avis personnel :

Un album d’une jolie taille, idéal pour raconter l’histoire dans un petit groupe. Les illustrations sont de qualité et lumineuses. Elles sont abordables avec des jeunes, voire de très jeunes enfants, même si les sujets abordés sont en apparence bien sombres. En effet, les thèmes traités sont loin d’être faciles : la guerre, l’exil, les migrants mineurs isolés, la vie dans la précarité, le refus des immigrés…

En même temps, l’histoire est racontée de façon presque anonyme : la petite fille, héroïne de l’histoire, ressemble à tous les enfants que nous côtoyons (elle a une famille, va à l’école, aime les oiseaux, etc.). Et la guerre en question n’est pas du tout traitée de façon spécifique : telle que présentée cela pourrait se passer en Libye, en Ukraine, à Gaza, comme à Lille ou l’une de nos villes. Loin de toutes les questions polémique d’émigrations, ici, on suit l’itinéraire d’un enfant que la guerre oblige à partir.

La proximité avec cette petite fille réfugiée, dans laquelle il est facile de s’identifier, permets aussi de se mettre dans sa peau face à l’accueil que nous, européens, réservons aux migrants. La fin permet à chacun de nous de se rendre compte que l’accueil dépends finalement aussi de nos décisions individuelles.

Personnellement, j’aime utiliser ce genre d’album pour aborder ce genre de sujet difficile. Dans cet album, il ne s’agit pas d’une question de pourcentages, de chiffres (dont les jeunes – et même nous, les adultes – avons du mal à concevoir la réalité tellement ils sont grands parfois) mais d’une petite fille.

Que ce soit à l’école du dimanche, le catéchisme ou en culte de famille, on peut largement exploiter cet album pour les thématiques suivantes :

  • L’accueil de l’étranger, (notamment le texte de Mathieu),
  • La présentation de l’œuvre de la CIMADE,
  • Les exils et exilés que ce soit dans la Bible (Babylone, Ruth, mais aussi Jésus fuyant en Égypte, etc.),
  • Les exils de notre histoire (les protestants qui partirent aux USA pour survivre, l’évacuation en 1939 des populations d’Alsace-Lorraine, etc.),
  • Quelle place pour l’autre ?
  • Et moi ? Si je devais partir…

 

Une proposition de culte de famille sur l’exil à partir de cet album

Accueil :

C’est le Seigneur, Dieu trois fois saint, qui nous accueille.
Le Seigneur, Père qui a créé tous les humains, si nombreux et différents nous accueille.
Le Seigneur, Fils, notre Sauveur qui fait de tous les humains des frères et des sœurs, nous accueille.
Le Seigneur, Saint Esprit, celui qui nous unit tous dans l’amour de Dieu, nous accueille. Amen

Introduction au thème :

Bonjour et bienvenue à toutes et tous pour ce culte de famille.

Aujourd’hui, nous parlerons ensemble du thème de l’exil. Être exilé, ce n’est pas seulement une question de politiques. C’est une histoire de personne. Et aujourd’hui, nous vous proposons de voir cela avec une petite fille. (montrer la couverture de l’album).

Mais nous voulons aussi parler des exilés à travers les temps. Pour commencer, je vous salue de la part d’exilés… En annonçant ce culte sur la page Facebook de la paroisse, un abonné à notre page, un français installé aux USA et sa paroisse baptiste à côté de Dallas ont tenu à vous saluer aujourd’hui, particulièrement. Pourquoi eux ? Parce que ce sont des descendants d’exilés protestants français qui un jour, ont fui les persécutions et les guerres de religion en partant dans le nouveau monde.

Nous commençons toujours nos cultes de famille avec une question. Nous prenons 5 minutes pour échanger entre nous, entre voisins et voisines afin de se découvrir autrement. Celle du jour est :

Qu’est-ce qui vous manque le plus quand vous n’êtes pas chez vous ?

Chant de l’assemblée : « Seigneur, nous arrivons… » Recueil Arc-en-ciel n°214

Refrain : Seigneur, nous arrivons Des quatre coins de l’horizon ; Nous voilà chez toi. Seigneur, nous arrivons Des quatre coins de l’horizon, Dans ta maison.

  1. Nous avons marché sur des routes humaines. Nous avons porté le fardeau des jours. Nous avons souffert la fatigue et la peine. Nous avons offert simplement notre amour. Refrain
  2. Nous avons marché au milieu de nos frères. Nous avons porté le poids de nos jours. Nous avons souffert en voyant leur colère. Nous avons offert simplement ton amour. Refrain

Introduction au thème de l’Exil
(remarque : le culte à eu lieu en Lorraine. Dans la région, le souvenir de l’évacuation de 1939 est encore très vivant).

Partir de chez soi pour sauver sa vie à cause de la guerre, de la famine, est encore présent dans la mémoire de notre région. Il y a plus de 70 ans, nos arrière-grands-parents, arrières-arrières-grands-parents l’ont fait pour éviter la guerre avec l’Allemagne nazie. Ils ont été évacués. Ils sont partis avec ce qu’ils avaient pour se rendre loin de chez eux : dans la Vienne notamment. Ils étaient étrangers parce que souvent ils parlaient patois, alsaciens ou platt lorrains, alors que là-bas tout le monde parlait un autre patois ou le français. Et souvent, on les appelait les « boches », ces allemands qui menaçaient la France alors. Ce n’était pas facile.

Voici l’histoire d’une petite fille qui a dû aussi, un jour, partir de chez elle à cause de la guerre.

Lecture de l’album : pages du début jusqu’à la guerre !

 Chant de l’assemblée : « Ils ont marché au pas des siècles » Recueil Arc-en-ciel n°524 s1

  1. Ils ont marché au pas des siècles vers un pays de joie. Ils ont marché vers la lumière pour habiter la joie.

Refrain : Écoute, écoute, Surtout ne fais pas de bruit. On marche sur la route, On marche dans la nuit.
Écoute, écoute, Les pas du Seigneur vers toi. Il marche sur ta route, Il marche près de toi.

  1. Ils ont laissé leurs cris de guerre pour des chansons de paix. Ils ont laissé leur bout de terre pour habiter la paix. Écoute…
  2. Ils sont venus les mains ouvertes pour accueillir l’amour. Ils sont venus chercher des frères pour habiter l’amour. Écoute…

Lecture biblique : Mathieu 2 ,13-15

Introduction à la lecture : Dans la bible aussi, il y a des moments où les gens doivent partir pour rester en vie. L’un d’entre eux, c’est Jésus. Juste après sa naissance, sa famille et lui ont dû fuir en exil afin que Jésus reste en vie et que le roi Hérode ne le tue pas ! Jésus était un exilé, un immigré dans un pays qui n’était pas le sien.

Quand les savants furent partis, un ange du Seigneur apparut à Joseph dans un rêve et lui dit : « Lève-toi, prends avec toi l’enfant et sa mère et fuis en Égypte ; restes-y jusqu’à ce que je te dise de revenir. Car Hérode recherchera l’enfant pour le faire mourir. » Joseph se leva donc, prit avec lui l’enfant et sa mère, en pleine nuit, et se réfugia en Égypte. Il y resta jusqu’à la mort d’Hérode. Cela arriva afin que s’accomplisse ce que le Seigneur avait dit par le prophète : « J’ai appelé mon fils à sortir d’Égypte. »

Répons : Recueil Arc-en-ciel n°151 s1+3

Je louerai l’Éternel, de tout mon cœur, Je raconterai toutes tes merveilles, Je chanterai Ton Nom.
Je louerai l’Éternel, de tout mon cœur, Je ferai de Toi le sujet de ma joie, Alléluia !
Dieu voit les opprimés, il est leur abri, Leur refuge au temps des grandes détresses, Son nom est leur salut.
Dieu voit les opprimés, il est leur abri. Il sauve les siens, car il est le Dieu saint. Alléluia !
 

Prière d’exilé : Nanacee, Côte d’Ivoire

Mon Dieu,
je pense à ceux que j’ai laissés derrière moi dans un pays troublé.
Pour le moment, c’est trop risqué de rentrer.
Quand je regarde les nouvelles à la télévision, je prie pour le pays et pour tout le continent,
pour que les gens puissent vivre en paix.
Je n’ai pas le mal du pays…
Je sais que tout lieu où tu m’as conduit peut devenir ma maison.
Je repense au prophète Jérémie qui encourageait les déportés à s’installer
et à prier pour ce pays où ils étaient étrangers.
Dieu, je sais que tu me prépares pour rentrer dans le futur.
Comme tu as préparé Joseph pendant tout le temps où il était en Égypte.
Je n’ai pas peur de rentrer dans mon pays.
J’ai dû passer par tellement d’expériences ici, dans un pays inconnu,
avec une langue que je ne comprenais pas.
Seigneur, où que tu m’envoies avec ma famille, je suis prêt à y aller.
Tu sais ce qui est le meilleur pour moi. Amen

Répons : Recueil Arc-en-ciel n°151 s1+3

Gloire au Père et au Fils et au Saint Esprit, au commencement aujourd’hui, toujours et aux siècles des siècles.
Gloire au Père et au Fils et au Saint Esprit d’une éternité à l’autre éternité. Alléluia !

Lecture de l’album : pages concernant la fuite et jusqu’à l’installation dans un camps en tentes

Psaume d’exil

Introduction : Il y a un psaume dans la Bible qui parle de l’exil, du fait d’être loin de chez soi. A l’époque, bien avant que Jésus ne naisse, la grande ville de Jérusalem était tombée sous les ennemis. Ils avaient détruit la ville et obligé le peuple à les suivre comme prisonniers. Le peuple d’Israël était en exil à Babylone. Là-bas, loin de chez eux, ils vont écrire une prière, ce qu’on appelle un psaume, où ils disent combien c’est difficile pour eux de vivre loin de chez eux. C’est le psaume 137.

  • Lecture du psaume 137 :

Assis au bord des fleuves de Babylone, nous pleurions en pensant à Sion. Nous laissions nos harpes suspendues aux saules de la rive. Là, ceux qui nous avaient exilés nous ont demandé des cantiques et nos persécuteurs des chants joyeux : « Chantez-nous, disaient-ils, un des cantiques de Sion ! »
Mais comment chanterions-nous un cantique du Seigneur sur une terre étrangère ?
Ô Jérusalem, si jamais je t’oublie, eh bien, que ma main droite se paralyse !
Si je cesse de penser à toi, si je ne fais pas de toi ma suprême joie, eh bien, que ma langue se colle à mon palais ! Seigneur, souviens-toi de ce qu’ont fait les Édomites le jour où Jérusalem fut prise : « Rasez la ville, criaient-ils, rasez-la jusqu’à ses fondations ! »
Toi, Babylone, qui seras bientôt ravagée, heureux ceux qui te rendront le mal que tu nous as fait !
Heureux ceux qui saisiront tes jeunes enfants pour les écraser contre le rocher !

(Remarque : on peut bien sûr omettre les deux derniers versets. Nous avons choisi en équipe d’animation de les garder. Le culte a eu lieu fin novembre 2023 alors que la guerre à Gaza était encore aux informations).

Reprise : Ce psaume dit combien ils sont malheureux d’être loin de chez eux, de tout avoir laissé, abandonné… Il est aussi violent parce que ces gens ont subi une guerre où des enfants comme des adultes sont morts. Des gens qu’ils aimaient ont été assassinés par l’ennemi. C’est pourquoi dans cette prière, il y a aussi des mots durs de violence et de vengeance.

Dire la violence qui est dans ton cœur ne veut pas dire qu’on va la faire… La dire à Dieu signifie qu’on reconnaît qu’on aimerait se venger, qu’on a mal, à cause de ce que d’autres nous ont fait… Parce qu’on nous a fait mal, parce qu’on a fait du mal à des gens que vous aimez, ou même parce qu’on nous les a pris, ou tué… Dire tout cela à Dieu c’est demander à Dieu de nous aider à cheminer avec nous : pour qu’il vienne dans notre douleur, dans nos larmes et qu’on ne soit pas tout seuls. C’est la raison pour laquelle il s’agit d’un des psaumes qui nous touche le plus. C’est également aussi celui qu’on a le plus mis en musique.

Quizz musical autour du psaume 137 :

Voici 4 des plus grandes reprises musicales de ce psaumes. Écoutez et levez la main si vous reconnaissez !

  • Verdi, extrait de Nabbuco, le chœur des esclaves va pensiero (inspiration et reprise de certains versets)
  • Le chant des marais – composé en camps de concentration, comme le psaume 137 il parle de douleurs, d’être prisonniers loin de chez soi par des ennemis qui vous ont fait du mal.
  • Boney M – « On the river of Babylone » – qui reprend exactement les paroles du psaume !
  • Et enfin : Jérusalema de Master KG, tube de l’été 2023, qui reprend l’idée du verset 5 mais aussi de l’exil. Et dont les paroles sont :

Jerusalema ikhaya lami Jerusalem est ma maison
Ngilondoloze Protège-moi
Uhambe nami marche avec moi
Zungangishiyi lana Ne me laisse pas ici
Jerusalema ikhaya lami Jerusalem est ma maison
Ngilondoloze Protège-moi
Uhambe nami Marche avec moi
Zungangishiyi lana Ne me laisse pas ici
Ndawo yami ayikho lana je n’ai pas ma place ici
Mbuso wami awukho lana Mon royaume n’est pas ici

Il est un autre chant que beaucoup de gens qui sont tristes, qui sont en exil ou qui ont besoin du réconfort de Dieu prient c’est…

Chant de l’assemblée : « Mon seul abri c’est toi » JEM 354 

Mon seul abri, c’est toi, Toujours mon cœur te chantera, Car tu me délivres Et chaque fois que j’ai peur Je m’appuie sur toi, Je m’appuie sur toi, Et dans ma faiblesse, Le Seigneur me rend fort.
Mon seul abri, c’est toi, Toujours mon cœur te chantera, Car tu me délivres Et chaque fois que j’ai peur, Je m’appuie sur toi.

 Lecture de l’album : les pages sur la vie en exil et les portes qui se ferment
jusqu’au moment où la petite fille pleure dans le noir (juste avant la chaise)

 Atelier : qu’est ce qui me rends heureux…

Chacun est invité à écrire sur les papiers :

  • Sur chacun des papiers, écrivez une chose / personne / fait / activité qui vous permet de garder le moral, qui vous permet de passer une journée difficile. Écrivez au moins 3 papiers.
  • On les colle sur une toile afin de former un arc-en-ciel avec les petits papiers

 

Chant de l’assemblée : « En couleurs », de Glorius

 Prière d’intercession

 Seigneur, Dieu de l’univers,
Tu es le Père de tous les enfants de la terre.
Tu connais chacun. Chacun est pour Toi un enfant bien-aimé !
Tu aimes particulièrement les petits.
Comme Jésus Tu te tournes vers les enfants et les jeunes.
Chaque enfant est une bénédiction de Toi.
Nous Te rendons grâce pour leur force de vie et pour l’espérance dont ils témoignent.
Tu entends les cris de Tes enfants. Tu vois la main tendue et le corps sans vie ;
 Tu vois le regard accueillant et les barrières que l’on dresse ;
Tu entends les larmes d’une mère après le naufrage
et le rire de l’enfant qui a trouvé une nouvelle patrie.
Voici nos yeux, nos mains, nos intelligences et nos vouloirs.
Donne-nous un cœur éveillé et compatissant.
Fais-nous grandir en humanité : en paroles et en actes.
Enseigne-nous le chemin vers la Vie.
Seigneur, Tu nous appelles à prendre le chemin de la rencontre, ouvert à l’autre, d’un autre pays, d’une autre culture.
Aide-nous à nous mettre en route, ensemble.
Imprègne-nous de ta Parole pour que nous puissions donner corps à ton Évangile :
– En nous accueillant mutuellement, dans la confiance, car chacun est porteur d’un message de Ta part.
Cette rencontre nous fera grandir en humanité.

– En protégeant ceux qui sont dans le besoin, particulièrement les plus faibles.
– En promouvant la vie de chaque personne et un vivre-ensemble fondé sur la bienveillance et la reconnaissance mutuelle, terreau du respect, de la fraternité, de la justice, de la paix.
– En vivant dans une diversité réconciliée qui permette à chacun de s’intégrer, d’être capable d’apprécier la beauté de ce pays où nous vivons, prêt à en prendre soin et à y apporter la richesse qu’il porte en lui.
Ce n’est pas toujours une voie facile ; elle demande des choix, des dépassements. Mais c’est une voie porteuse de vie et d’espérance qui mène vers ton Royaume. Elle nous invite à cheminer en frères et sœurs, avec Toi à nos côtés ».

Et toutes nos prières, nous les rassemblons dans celle que tu nous as apprise : Notre Père chanté (version Glorius)

Annonces et Offrande

Lecture de l’album : à partir de l’offre d’une chaise jusqu’à la fin !

Chant de l’assemblée : « Oser la vie », de Théo Mertens

Oser la vie, venir au jour, oser encore vivre d’amour Et croire au retour du printemps, tendre une main, vers un enfant.

1. Ouvrir la porte de son cœur à ceux qui souffrent et qui peinent, et que la haine a repoussés. Tendre l’oreille à la clameur de ceux que l’injustice enchaîne, et crient leur soif de liberté. Oser la vie…

2. Savoir ouvrir les poings serrés par le mépris et la rancune, apprendre à se réconcilier. Envoyer un bouquet de fleurs à ceux qui t’ont volé la lune, choisir d’apprendre à pardonner. Oser la vie…

3. Oser parler du Dieu d’amour, Sauveur des hommes et de la terre, puiser sa force dans la foi. Suivre les pas de Jésus-Christ, offrant sa vie pour tous ses frères, proclamer d’une seule voix : Oser la vie…

Ici, chez nous… Offrir une chaise :

Nous avons présenté deux manières de s’engager dans nos paroisses pour ceux qui vivent l’exil :

  • Participer à un atelier discussion avec des exilés ukrainiens qui apprennent le français,
  • Venir manger à un repas paroissial organisé par l’antenne locale de la CIMADE afin de venir en aide à des Marocains touchés par le séisme (et justement leur éviter l’exil)

Bénédiction irlandaise

Introduction : la bénédiction vient d’Irlande. C’est pour nous un pays de vacances mais il fut un temps, à cause d’une famine terrible (en 1845), le pays fut déserté au profit des Etats-Unis. Il y eut alors beaucoup d’exilés. (si on veut et qu’on a le temps, on peut parler du geste solidaire qui lie la nation irlandaise et les nations amérindiennes Opis et Navajo. C’est une vraie et belle chaise)

Article à lire : Les Irlandais lèvent des fonds pour aider les Amérindiens touchés par la pandémie (Courrier international)

Que la route s’ouvre à ton approche,
Que le vent soit toujours dans ton dos
Que la lumière du soleil réchauffe ton visage.
Que la pluie ruisselle dans ton champ,
Et, jusqu’à ce que nous nous revoyions,
Que Dieu te garde dans la paume de sa main.

Chant de l’assemblée : « Que la grâce de Dieu » Recueil Arc-en-ciel n°882

Que la grâce de Dieu soit sur toi Pour t’aider à marcher dans ses voies.
Reçois tout son pardon et sa bénédiction.
Va en paix, dans la joie, dans l’amour.

Crédits : Emily Huser (UEPAL), Point KT




Israël a aimé ses ennemis

Bienveillance et reconnaissance dans l’Ancien Testament. Que vous évoquent ces noms : Egyptiens, Philistins, Cananéens, Assyriens, etc. ? Certains auront facilement reconnu les ennemis d’Israël. Dany Nocquet, qui a enseigné l’Ancien Testament à l’Institut protestant de théologie, s’il confirme que c’est effectivement souvent le cas, nous fait découvrir d’autres textes où ces peuples sont présentés beaucoup plus positivement. Pour cela, il analyse des récits, certains connus, comme le cycle de Joseph, ou d’autres sur lesquels on passe un peu vite. Il commence chaque fois par une introduction très intéressante du contexte historique et biblique. Il montre ensuite, par l’analyse du texte, en quoi celui-ci propose une vision originale. Puis il cherche à savoir quels milieux l’ont produit (une partie plus technique). Je recommande ce livre, qui se lit facilement, à tous ceux qui la vision belliqueuse d’Israël dérange. Ils verront que l’Ancien Testament n’a pas une lecture unique de l’histoire d’Israël. Passionnant !

Françoise Giffard, pour les Journaux régionaux Olivétan-Presse

Présentation de l’ouvrage par Dany Nocquet, théologien, professeur d’Ancien Testament à l’Institut Protestant de Théologie à Montpellier : L’étude donne l’occasion de « voyager » avec l’Israël ancien autour de Canaan à la rencontre des peuples qui l’ont combattu âprement, et l’ont côtoyé sous différents statuts dans le courant du premier millénaire av. Jésus-Christ. Les rencontres avec les Égyptiens, Philistins, Araméens, Ammonites, Moabites, Édomites, Cananéens, et les empires assyrien, babylonien et perse ont été l’occasion de profonds bouleversements. À chaque étape, le cheminement montre comment l’on bascule d’inimitiés sanglantes, d’hostilités fortes à une relation apaisée, faite de reconnaissance et d’amitié avec ces populations étrangères.

L’Ancien Testament est dès lors une littérature où se déploie une cohabitation et une xénophilie inattendues à l’endroit des différents peuples voisins d’Israël et de Juda qui ont été des ennemis redoutables, des dominateurs intraitables. Loin d’être seulement une littérature centrée sur la relation privilégiée d’Israël à Yhwh/Dieu, l’Ancien Testament assure ses lectrices et ses lecteurs de la gratitude d’Israël et de sa dette à l’endroit des peuples voisins avec lesquels il a partagé sa tumultueuse histoire. En effet, si Israël déploie une relation positive aux autres, c’est parce qu’il a vécu une acceptation de sa particularité dans les diverses situations en tant que communauté dispersée et plurielle de la Mésopotamie à l’Égypte durant la période perse (Ve – IVe siècle). La représentation d’Israël s’en trouve ainsi reconfigurée, bousculant l’image ségrégationniste d’un Israël séparé et opposé aux autres, pour déployer celle d’un Israël « aimant ses ennemis », coopératif et reconnaissant à l’endroit des autres nations. Cette pensée en mouvement de la Bible hébraïque souligne la manière nouvelle d’être au monde d’Israël, partageant et accueillant désormais la possibilité de relations légitimes et différenciées de Yhwh/Dieu à d’autres peuples.

« Israël a aimé ses ennemis. Bienveillance et reconnaissance dans l’Ancien Testament », aux éditions Labor et Fides, collection « Le Monde de la Bible 77 », Genève, 2023, 449 p., 28 €, ISBN 928-2-8309-1807-6

Crédits : Point KT




Les albums MaCaLu : En route vers les fêtes de Pâques et de Noël

Et si on remplaçait les autocollants de Messi et Ronaldo dans les albums Panini par des scènes bibliques ? Telle est la question qui a donné lieu à la conception des albums MaCaLu par Marie Holdsworth (auteure), Cathy Van Acker (illustratrice) et Lucie Dewit (graphiste).

MaCaLu reprend les premières syllabes des trois prénoms des autrices, rappelle leur collaboration, mais est aussi un petit clin d’œil à la ville où tout a commencé, Wavre, ville des Macas.

Les albums MaCaLu sont des livres d’autocollants qui permettent de (re)découvrir les récits bibliques de Pâques et de Noël autrement, tout en construisant des liens intergénérationnels en famille ou en communauté. Ils proposent de cheminer vers ces deux fêtes centrales dans la vie des croyant.e.s en plongeant enfants et adultes de 6 à 106 ans dans les différents récits bibliques et temps liturgiques qui les précèdent et succèdent.

Public cible et contexte d’utilisation
Le matériel est principalement adapté aux enfants d’âge primaire (6 à 12 ans), mais est conçu pour être utilisé avec des adultes. Les albums peuvent être utilisés dans divers contextes : seul, en famille, en groupe (catéchèse, classe, camps, etc.), à l’église.

Contenu des albums
Les contenus sont riches. La traversée de l’album « En route vers Pâques » est une occasion de saisir entre autres le sens du Carême, du dimanche des Rameaux, des Jeudi, Vendredi et Samedi saints, de la fête de Pâques en elle-même, suivie de l’Ascension, la Pentecôte. La construction de l’album « La lumière de Noël » débute avec la signification de l’Avent avant d’explorer en profondeur les récits de naissance de Jésus.

Organisation des albums
Chaque album comprend 32 pages à compléter avec les autocollants dans une mise en page agréable et colorée. Pour aborder les différents thèmes, les albums sont conçus comme des outils favorisant la découverte, le jeu et les liens.

  • Dans l’axe « découverte », les albums permettent une immersion dans les récits bibliques et les temps liturgiques au travers des images à coller, des sections ‘Le savais-tu?’ et ‘Pour aller plus loin’ et enfin au travers de codes QR et de liens url qui mènent à des réponses à plusieurs questions, à des récits de l’Ancien Testament, des lectures et autres surprises. La section ‘Le savais-tu ?’ apporte des explications d’ordre général, linguistique ou culturel. La section ‘Pour aller plus loin’ est quant à elle une invitation à consulter les textes bibliques et à explorer d’autres récits en lien avec la page.
  • L’axe « jeu » propose des activités ludiques pour découvrir la Bible, des autocollants à coller et pour les groupes à collectionner et à échanger, des pages centrales de jeux et activités. Chaque album comprend 8 pages centrales avec des bricolages ou activités supplémentaires ainsi que 60 autocollants.
  • Pour développer les « liens », les albums ont d’abord été conçus pour être utilisés en groupe (fermé), sans être limités à cette seule utilisation. Chaque participant reçoit alors à intervalle régulier une ou deux pochettes (en vente séparément des albums) avec 6 autocollants. Les autrices suggèrent néanmoins plusieurs formules pour les préparer et les distribuer et surtout éviter que les albums ne se remplissent trop ou pas assez vite.

Démarche biblique
Si les autrices citent certains versets clés, elles renvoient le lecteur vers le texte pour qu’il ou elle puisse se faire sa propre idée. Les éléments d’explications et les pistes de réflexions bibliques sont évoqués dans une perspective générale de manière à ce que chacun/chaque communauté puisse l’utiliser comme un outil qui lui corresponde d’un point de vue théologique.

Télécharger le PDF du Dépliant MACALU
Teaser de présentation de l’album de Pâques
Pour plus d’informations (commandes en ligne, librairies en Belgique) visiter le site macalu.be

Crédits : Christel Zogning Meli (EPUB) – Point KT – Photos macalu.be




Le petit Roi

Le petit Roi est un livre d’une vingtaine de pages qui raconte l’histoire de la nativité de Jésus.

Mais il y a une petite originalité !
Nous suivons Ayir, un petit âne, et son ami le bœuf, Aleph, étonnés de voir tant de monde sur la route du village de Bethléem.
Alors qu’ils suivent avec curiosité tous ces pèlerins, ils découvrent avec émerveillement le petit Jésus.
Nos deux compères ont une mission bien particulière : réchauffer l’enfant divin avec leur haleine bien tiède !

L’histoire, teintée d’humour et d’actualisation, se termine en offrant un beau lien entre la joie d’ouvrir des cadeaux et l’anniversaire du petit Roi.

Les visuels d’Ayir et de son ami Aleph sont magnifiquement dessinés par Anne Defréville. Ils sont visibles sur l’article d’Olivétan, voir le lien ci-dessous.
Les illustrations peuvent être un bon support pour entrer en dialogue avec les enfants.

Un livre de Marie Tibi, illustré par Anne Defréville paru chez Olivétan.

Crédit : Marie-Claire Helmlinger, Point KT




Jérôme Berryman et Godly Play

Recension du livre de Richard Gossin, Jérôme Berryman et Godly Play, Science et pédagogie en dialogue, Olivétan, 2021, 111 p., ISBN : 978-2-35479-525-2

C’est un bel ouvrage que vous tenez entre les mains, dense et concis à la fois, utile et nécessaire pour qui s’intéresse à la pédagogie religieuse et au paysage devenu incontournable de la méthode Godly Play en francophonie.

Richard Gossin brosse le portrait de l’homme à l’origine de cette méthode, Jérôme Berryman, puis nous présente la méthode pédagogique sous-jacente à Godly Play, et nous emmène de manière originale aux origines chrétiennes des pédagogies religieuses durant les deux millénaires du christianisme à travers trois personnages clés de la catéchèse.

Tout commence pour le petit Jérôme au Kansas (États-Unis) où l’enfant ne cesse de se poser des questions sur tout ce qui l’entoure, et grandit avec ce questionnement. Si « un théologien est une personne qui s’interroge sur son rapport avec le monde, avec les autres, avec Dieu et avec lui-même » (p. 21), alors tous les enfants sont des théologiens ! Cette conviction, Jérôme Berryman ne va pas la lâcher et y travailler toute sa vie… Il se forme en théologie, et s’engage dans une recherche pour redéfinir une théorie de l’éducation chrétienne. De là naîtra la méthode Godly Play.

C’est tout d’abord en famille que Théa (l’épouse de Jérôme qui va participer activement au développement de la méthode) et Jérôme Berryman, dont les filles sont inscrites à l’école Montessori, expérimentent Godly Play. Là, ils découvrent une école où l’enfant apprend par lui-même, et l’intuition de Berryman est que cette méthode peut aider l’enfant à s’approcher par lui-même de Dieu… Ainsi Berryman obtient un diplôme d’études montessoriennes, en Europe. Plus tard, il rencontrera Sofia Cavalletti, élève de Maria Montessori, et qui a développé la « pédagogie du Bon Berger ». C’est autour de cette méthode qu’une nouvelle étape du développement de Godly Play va voir le jour, la famille Berryman étant de retour aux États-Unis.

Ce qui caractérise le travail acharné de six décennies de Jérôme Berryman, c’est l’interdisciplinarité : médecins, psychiatres, pédagogues, théologiens, psychanalystes… L’intuition de départ se confirme en exigeant des adultes une révolution dans leur manière de percevoir l’enfant en Église : l’enfant est le présent de l’Église, et « en l’accompagnant dans sa croissance, l’adulte et l’Église grandissent et se recentrent sur leur raison d’être » (p. 47). Godly Play aura dès le début une dimension holistique, afin de tenir compte de la complexité de l’univers de l’enfant. En aucun cas, la méthode ne peut se réduire à un enseignement de culture religieuse et une transmission de savoirs et de pratiques rituelles.

Par le langage religieux, Berryman propose de se centrer sur le récit : « le récit biblique, le récit des paraboles et le récit liturgique. Le récit biblique déploie la vaste palette des situations humaines qui vont du comique au tragique. Le récit des paraboles pose des énigmes. Le récit liturgique ponctue le temps et nous transporte dans des actes, des gestes, des touchers, des images, des sons, bref : des rites » (p. 56).

Une séance Godly Play se déroule en cinq étapes : l’accueil, le récit (et les questions d’émerveillement), les activités libres, le festin et la bénédiction mutuelle. Pour décrire ces moments et les mots-clés de la méthode, Richard Gossin nous emmène dans un joyeux « dictionnaire amoureux de Godly Play » ; il a sélectionné pour nous des mots, des expressions, des comportements et des objets signifiants de Godly Play. Laissez-vous simplement porter par les mots…

Richard nous introduit ensuite à une réflexion sur la méthode elle-même, sur la formation et l’utilisation du matériel, de « l’orthodoxie » à une pratique nocive, tout en préservant la créativité qui est au cœur de la méthode… un exercice d’équilibre qui mérite une solide formation pour vivre au mieux ce que Berryman décrit comme « a playful orthodoxy », une « orthodoxie espiègle » faite de jeux, de créativités, de concepts…

Le chapitre le plus original, à mon avis, est celui où Richard Gossin situe Jérôme Berryman dans la lignée des grands pédagogues qui ont marqué le christianisme. Ainsi, depuis les origines du mot « catéchèse », dans les épitres de Paul et dans les évangiles, en passant par la Didachè (fin du 1er siècle), Gossin nous montre la naissance du catéchuménat. Celui-ci s’établit au 3e siècle, tout autour de la Méditerranée, et se ritualise. Augustin, évêque d’Hippone (354-430), en apporte une vision renouvelée parfois proche de ce que Berryman a déployé, mais qui ne se développera pas… On passe par-dessus l’époque médiévale pour retrouver Martin Luther, les réformateurs et le développement de leurs « Catéchismes ».

Pour Gossin, ce qui caractérise la recherche de Berryman, c’est la crise de la post-modernité qui plonge la catéchèse dans l’obligation de se renouveler. Et ce renouveau s’opère par un retour vers l’oralité. Il se caractérise également par des avancées pédagogiques fondées sur des investigations expérimentales. Enfin, il se frotte à la réalité des différences ecclésiales qui obligent à penser « au contraire un apprentissage à un langage commun et universel par lequel l’enfant comme l’adolescent et l’adulte peuvent penser, s’exprimer, communiquer, communier, faire silence » (p. 102).

Au terme de l’ouvrage, Gossin s’interroge et nous interpelle sur la pertinence de cette méthode pour un renouveau européen de la catéchèse, en particulier en francophonie. Il aborde sans détour les difficultés que la méthode impose et qui en découragerait plus d’un. Mais… c’est sans compter la « révolution copernicienne » (terme de Jérôme Berryman) qui déplace la communauté lorsque celle-ci « accueille l’enfant en le plaçant non pas en marge de ses activités mais au centre, au cœur même de sa vie et de sa vocation » (p. 107).

Au terme de cette recension, je remercie Richard Gossin d’avoir mis à notre disposition, en français et dans un langage clair et accessible, un ouvrage pour mieux comprendre la pensée et la pédagogie de Jérôme Berryman développée dans la méthode Godly Play. Souhaitons que ce livre permette un développement significatif de Godly Play en francophonie, et qu’il suscite parmi les catéchètes et les acteurs de la transmission chrétienne des vocations pour « jouer avec le langage et le peuple de Dieu »…

Pour aller plus loin…

Crédit : Etienne Jeanneret, Point KT, 2022