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Les confirmands prêchent !

J’ai fait un culte KT sur les récoltes/temps pour la création où ce sont les confirmands qui ont fait la prédication. La démarche pédagogique et le culte sont dans ce document à télécharger.

En fin de document, une proposition de lettre à envoyer à sa banque pour interpeller les pratiques actuelles.

Ici, toute la démarche

LA TERRE, L’ECOLOGIE ET LE KT

La démarche écologique correspond à une préoccupation réelle d’une partie de la communauté. D’un autre côté, le public auquel s’adresse le culte est également très attaché au culte de remerciement pour les récoltes pour plusieurs raisons, notamment parce que nombre d’entre eux ont un lien fort avec la terre (agriculteur avec ou sans deuxième activité, grand jardin, vergers, etc.).
Ainsi, ce culte cherche à concilier l’idée de faire un culte de remerciement et d’y intégrer la thématique proposée par le « Temps pour la création ».
Nous avons également intégré une proposition du COE (Conseil œcuménique des Églises). Cf. « Annonces » et l’annexe en fin d’article.

Traditionnellement, les enfants sont intégrés au culte des récoltes. Nous voulons donc également rendre visible la jeunesse durant ce culte. Le contexte pour une participation forte est favorable puisque l’accompagnement des deuxièmes années de catéchisme de notre secteur est pensé pour les accompagner vers la réalisation d’un culte. Ainsi, les confirmands ont déjà fait une liturgique l’année d’avant, il ne leur reste qu’à produire eux-mêmes une prédication…

VERS UNE PREDICATION DES CONFIRMANDS

L’année d’avant, ce groupe de confirmands a produit la liturgie d’un culte de fin d’année et à le célébrer. La prédication avait alors été sous forme de sketch leur permettant d’expliquer ce qu’ils ont vécu au KT. À présent, l’idée est de leur faire étudier un texte et produire une prédication. L’exercice présenté ci-dessous montre cette démarche dans ce contexte et nécessite bien entendu de ne pas chercher à maîtriser ce qui en ressort. La méthode pour y arriver se déroule en deux activités comprenant chacune deux sous-étapes :

1.1. Brainstorming autour de la question « à quoi pensez-vous lorsque l’on dit ‘création’ ? ». Les réponses sont notées au tableau. (NB : il est possible de noter des idées venant d’adultes ou des idées paraissant absurdes)

1.2. Le « jeu des marées (contextualisé) ». À partir des propositions notées au tableau, on demande : est-ce que pour toi cette affirmation définit « la création » ? Les jeunes se positionnent physiquement dans l’espace entre deux points extrêmes, symbolisant « tout à fait d’accord » et « pas du tout d’accord ». Cela permet de nuancer les affirmations. On échange avec les jeunes selon les différents avis exprimés pour comprendre pourquoi ils se positionnent ainsi. Et on essaye de transcrire au tableau la pondération des affirmations ainsi exprimées, en demandant confirmation au groupe s’exprimant. Le résultat de cette première étape est une définition subjective de ce qu’est la « création » pour l’ensemble du groupe. On récapitule ce qui a été dit en lisant le tableau pour s’assurer que l’on a bien compris et pour donner aux jeunes une vision d’ensemble de ce qui a été fait. Le tableau représentant ce brainstorming nuancé et annoté est pris en photo pour plus tard.

2.1. Jeu de la nappe. Un texte imprimé en grand présente le texte biblique proposé par le « Temps pour la création ». Il est scotché sur une table autour de laquelle on peut tourner. Nous l’avons d’abord lu à haute voix. Puis, en silence les jeunes inscrivent dans les espaces disponibles des symboles. « ! » pour ce qui les étonne ; « ? » pour ce qu’ils ne comprennent pas ; « ♥ » pour ce qu’ils aiment ; « ~ » pour ce qu’ils n’aiment pas. On reprend le document annoté en cherchant à expliciter et comprendre ce qui n’est pas compris et lister ce qui a étonné, a été aimé et n’a pas été aimé.

2.2. Jeu de la nappe, suite. Les jeunes sont tous envoyés en pause. Pendant cette pause, chacun leur tour (seul et en silence), ils viennent annoter une nouvelle « nappe » vierge présentant le même texte. Ils peuvent écrire ce qu’ils veulent, commenter le texte, un verset ou répondre/augmenter le commentaire d’un autre. Les annotations sont anonymes au moment où ils commentent et répondent. Mais ils utilisent chacun une seule couleur pour pouvoir demander des précisions à la reprise. Ensuite on reprend le texte ensemble en lisant les commentaires et le verset en rapport. Le cas échéant, on demande un éclaircissement de ce qui a été noté, les raisons pour lesquelles ils sont d’accord entre eux ou pas d’accord. Ce second travail doit être pris en note. Il est souvent à la fois un travail de compréhension, mais aussi d’actualisation par les réflexions des jeunes.

Il ne reste plus qu’à mettre en forme…

LA MISE EN FORME D’UNE PREDICATION

Nous avons obtenu deux résultats : une photographie du tableau donnant une définition subjective de la création et une grande feuille (= nappe) avec le texte biblique commenté. Il reste à les transcrire sous forme de discours.

Pour le culte que nous présentons, il n’a pas été possible de poursuivre ce travail ensemble par manque de temps. Mais il semble inévitable qu’une seule personne, l’adulte responsable de l’activité, fasse la mise en phrases de ces deux résultats.

Dans notre cas, elle a mis en évidence des questionnements et thèmes communs à la « définition » et au « commentaire de texte ». Nous avons simplement regroupé ces thèmes sans mélanger les deux textes. Et après quelques lissages stylistiques et renoncements, pour garder une cohérence et limiter la prédication à un temps d’écoute raisonnable, nous avons obtenu une prédication à deux voix (la définition et le commentaire), lu par deux confirmands lors du culte ci-dessous.

LITURGIE DU CULTE

Prélude

ACCUEIL
Célébrant : Bienvenue à tous pour ce culte des récoltes où nous allons dire merci pour ce que la nature nous offre. Ce merci sera aussi l’occasion de réfléchir sur notre rapport à la nature. Que faisons-nous de la terre ? Pour quoi disons-nous merci ?

INVOCATION
Catéchumène : Nous sommes réunis au nom du Dieu Père, Fils et Saint-Esprit
Assemblée : Amen.
Catéchumène : Notre secours est dans le nom du Seigneur
Assemblée : qui a fait les cieux et la terre !
Catéchumène Le Seigneur soit avec vous !
Assemblée : et avec ton esprit !
Catéchumène : Rendez grâce au Seigneur, car il est bon ! Sa bonté dure toujours et sa fidélité dure de génération en génération !

MOT D’ORDRE
Célébrant : « Les yeux sur toi, tous, ils espèrent, tu leur donnes la nourriture en temps voulu. » (Psaume 145.15)

• Chant « Merci, pour ce matin de vie » (Recueil Alléluia 42-09.1-2 +6)

1. Merci pour ce matin de vie, Merci pour chaque jour nouveau, Merci, car à toi je confie Soucis et fardeaux.
2. Merci pour le prochain que j’aime, Merci pour l’autre rencontré, Merci, car à l’ennemi même Je peux pardonner.
6. Merci, ce mot joyeux résonne, Merci, car ferme est ton salut, Merci, car ton amour étonne Même tes élus.

LOUANGE (D’après psaumes 103 & 104)

• Catéchumène & assemblée

C : Merci pour la vie de ce matin, merci pour chaque jour nouveau. Merci pour ce que je reçois Seigneur !
Assemblée : Seigneur, mon Dieu, tu es si grand  !
C : Dans les ravins, tu fais jaillir des sources :
Assemblée : elle abreuve les bêtes des champs,
C : les oiseaux séjournent près d’elle.
Assemblée : La terre se rassasie du fruit de tes œuvres.
C : Tu fais pousser l’herbe pour le bétail,
Assemblée : tu fais croître les plantes que cultive l’homme.
C : De la terre, l’homme tire son pain,
Assemblée : Tous, ils comptent sur toi, tu leur donnes en temps voulu la nourriture.
C : Toute ma vie, je chanterai le Seigneur

• Répons : « Merci, pour ce matin de vie » (Recueil Alléluia 42-09.2§). Merci pour le travail, la peine, Merci pour les simples bonheurs. Merci pour la chanson sereine Reprise avec cœur. Danke für diesen guten Morgen, danke für jeden neuen Tag, danke, dass ich all meine Sorgen auf dich werfen mag.

DEMANDE DE PARDON
• Catéchumène : Dieu tout-puissant, auteur de toute vie, tu nous confies les merveilles de ta création. Père, écoute notre prière !
Répons : « Kyrie eleison » (Recueil EG 178.12) Kyrie, Kyrie eleison, Kyrie, Kyrie eleison

• Catéchumène : Seigneur Jésus, lumière des hommes, tu nous accompagnes sur le chemin de foi et nous donnes l’espérance. Christ, écoute notre prière !
Répons : « Kyrie eleison » (Recueil EG 178.12) Kyrie, Kyrie eleison, Kyrie, Kyrie eleison

• Catéchumène : Esprit saint, source de sainteté, tu nous fortifies dans notre action. Saint-Esprit, écoute notre prière !
Répons : « Kyrie eleison » (Recueil EG 178.12) Kyrie, Kyrie eleison, Kyrie, Kyrie eleison

ANNONCE DU PARDON
Catéchumène : Dieu nous pardonne. En Jésus Christ, il nous apporte une vie nouvelle. Brisant notre péché et nos erreurs, il nous donne l’espérance que notre passé ne nous enferme plus. Avec ceux qui mettent leur confiance en Dieu, chantons notre joie et tout notre espérance !

• « Ô ma joie et mon espérance » (Recueil Alléluia 61-37) Ô ma joie et mon espérance, le Seigneur est mon chant. C’est de lui que vient le pardon ; en lui j’espère, je ne crains rien ; En lui j’espère je ne crains rien.

PRIERE DU JOUR
Célébrant : Seigneur, tu nous as donné la nourriture pour notre corps. Mais nous avons aussi besoin de nourriture pour notre vie. Accorde-nous ton Esprit pour que ta Parole devienne pain pour notre chemin, pour qu’elle nous nourrisse, nous fortifie, nous apprenne à vivre et à contempler la nature comme tes enfants vivant auprès de leur mère. Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur, qui vit et qui règne avec toi, Père, et le Saint-Esprit, un seul Dieu pour les siècles des siècles…, Assemblée : Amen.

• Chant « Wir pflügen, und wir streuen » (Recueil EG 508.1-4)

1. Wir pflügen, und wir streuen den Samen auf das Land, doch Wachstum und Gedeihen steht in des Himmels Hand: der tut mit leisem Wehen sich mild und heimlich auf und träuft, wenn heim wir gehen, Wuchs und Gedeihen drauf.
Refrain : Alle gute Gabe kommt her von Gott dem Herrn, drum dankt ihm, dankt, drum dankt ihm, dankt und hofft auf ihn!

2. Er sendet Tau und Regen und Sonn– und Mondenschein, er wickelt seinen Segen gar zart und künstlich ein und bringt ihn dann behende in unser Feld und Brot: es geht durch unsre Hände, kommt aber her von Gott.

3. Was nah ist und was ferne, von Gott kommt alles her, der Strohhalm und die Sterne, der Sperling und das Meer. Von ihm sind Büsch und Blätter und Korn und Obst von ihm, das schöne Frühlingswetter und Schnee und Ungestüm.

4. Er lässt die Sonn aufgehen, er stellt des Mondes Lauf; er lässt die Winde wehen und tut den Himmel auf. Er schenkt uns so viel Freude, er macht uns frisch und rot; er gibt den Kühen Weide und unsern Kindern Brot.

• Acclamation chantée : « Alléluia ! » (Recueil Alléluia 63-44)

ÉVANGILE SELON MATTHIEU Chap.9 v.35-38
Ne vous amassez pas des trésors sur la terre, où les mites et la rouille détruisent et les cambrioleurs forcent les serrures pour voler. Amassez-vous plutôt des trésors dans le ciel, où il n’y a ni mite ni rouille pour détruire, ni cambrioleurs pour forcer les serrures et voler. Car ton cœur sera toujours là où est ton trésor.

• « Louange à toi ô Christ » (Recueil Alléluia 63-45)

LETTRE AUX ROMAINS Chap.8 v.19-25
La création entière attend avec impatience le moment où Dieu révélera ses enfants. Car la création est tombée sous le pouvoir de forces qui ne mènent à rien, non parce qu’elle l’a voulu elle-même, mais à cause de celui qui l’y a mise. Il y a toutefois une espérance : c’est que la création elle-même sera libérée un jour du pouvoir destructeur qui la tient en esclavage et qu’elle aura part à la glorieuse liberté des enfants de Dieu. Nous savons, en effet, que maintenant encore, la création entière gémit et souffre comme une femme qui accouche. Elle le fait en solidarité avec nous, car ce n’est pas seulement la création qui souffre : nous qui avons déjà l’Esprit saint comme première part des dons que Dieu a promis, nous gémissons aussi intérieurement en attendant que Dieu fasse de nous ses enfants et qu’il délivre nos corps de leurs souffrances. Car nous avons été sauvés, mais en espérance seulement. Si l’on voit ce que l’on espère, ce n’est plus de l’espérance : qui donc espérerait encore ce qu’il voit ? Mais si nous espérons ce que nous ne voyons pas, nous l’attendons avec persévérance.

MESSAGE DES CONFIRMANDS

Célébrant : Aujourd’hui, nous fêtons les récoltes. Nous sommes reconnaissants que la terre produise du fruit et de pouvoir profiter de la création. Avec les confirmands, nous avons travaillé sur la création et le texte de Paul aux Romains que N.N. vient de lire. Leurs réflexions ont permis de mettre en forme une prédication que N.N. et N.N. vont vous présenter. Aujourd’hui, nous voulons dire « merci », mais la Création gémit. Alors, voulons-nous dire merci aux récoltes pour nous rassurer et justifier nos pratiques, pour que rien ne change ? Adressons-nous véritablement ce merci à Dieu ou à nous-mêmes ? Si nous sommes sincères, peut-on dire « merci » sans qu’il n’y ait de conséquence dans notre vie ?

Catéchumène 1 : Pour nous, la création c’est d’abord un sol, un support pour nos pieds, un espace où vivre et une terre où pousse la vie. La terre nous nourrit. Mais la création, c’est aussi de l’eau d’où vient la vie et de l’air que l’on respire.

Catéchumène 2 : La création est importante pour l’humain. Pour que nous puissions vivre sur un sol et nous nourrir. Pourtant aujourd’hui, elle est parfois un enfer pour nous avec des tempêtes, des crues, des coulées de boues ou, au contraire, la chaleur et la sécheresse…

Catéchumène 1 : Nous sommes aussi la création. Nous sommes créés au milieu des êtres vivants, des plantes, des animaux. Les humains sont les derniers arrivés, pourtant ils utilisent souvent la Création comme un objet créé pour lui. Trop souvent l’on considère mal les plantes et les animaux, ce qui conduit à la disparition d’espèces. La lettre de Paul aux Romains nous rappelle que la création est plutôt une sœur avec laquelle nous sommes liés et dans laquelle nous devons collaborer comme des co-créatures.

Catéchumène 2 : La situation évolue vers l’urgence et la création n’est plus seulement en train d’attendre avec impatience, elle souffre (verset 19). La vérité est que cette souffrance n’est pas de son fait.

Catéchumène 1 : Parler de création, c’est aussi dire qu’on est créé par quelqu’un. La terre est créée par Dieu. Et dans le processus de création, il y a une chaîne où chacun crée à son tour pour permettre à la vie d’évoluer et de grandir. Avec d’abord des bactéries jusqu’à l’être humain. Nous aussi nous créons à notre tour à partir de la création.

Catéchumène 2 : (Verset 21) La création n’est pas libre, elle est prisonnière de nos actes. (verset 22) C’est un fait. Mais la création ne devrait pas avoir à en souffrir. Nous devrions pouvoir vivre avec elle, en son sein, plutôt qu’en lutte contre ce qui nous entoure.

Catéchumène 1 : L’humain essaie de rendre le monde meilleur. En fait, ce qu’il fait c’est prendre le contrôle de son environnement avec l’espoir qu’il arrive à en faire quelque chose de meilleur. Mais créer nécessite de l’imagination et de la réflexion, ce n’est pas facile et l’humain n’a pas toujours la vision nécessaire à son ambition. Ce qui ne veut pas dire qu’il faut désespérer.

Catéchumène 2 : La création nous a déjà sauvés en nous donnant la vie. Dieu nous aime et nous sommes déjà des enfants de Dieu, par Jésus Christ. Cela doit nous rendre libres face à nos erreurs. Nous ne sommes pas condamnés par nos erreurs. C’est cette liberté qui doit nous permettre d’agir pour aller vers l’espérance. C’est possible.

Catéchumène 1 : Que voulons-nous faire en disant « merci » pour les récoltes ? Est-ce que nous voulons fermer les yeux sur l’avenir en nous rassurant avec le passé ? Est-ce que notre seule ambition est de profiter encore, avant que la terre ne puisse plus nous accueillir ?

Catéchumène 2 : Il y a deux façons de ne pas désespérer. En français, on parle d’« espoir », pour évoquer l’attente de quelque chose de meilleur. Une attente passive de ce que nous ne voyons pas encore. On parle aussi d’« espérance » pour exprimer la confiance active dans l’action que nous menons. Être chrétien, c’est croire que Dieu nous a déjà donné à voir l’espoir, l’amour, par Jésus Christ. Nous vivons alors d’espérance. Nous pensons qu’être chrétien, c’est avoir de l’espérance et nous voudrions que tous voient cette possibilité pour agir ensemble.

Célébrant : L’espérance n’est pas simplement de l’optimisme ou l’attente d’un miracle. C’est la confiance dans le fait que nos actions ont du sens, même si les résultats ne sont pas immédiatement visibles (cf. Romains 8:24). Comme le dit Esther Duflot, prix Nobel d’économie, il ne s’agit pas d’être parfait pour changer les choses, mais seulement de faire un peu mieux.
Amen.

Interlude

  • Chant « Quand le soir descend » (Recueil Alléluia 49-17.1-3)
  1. Quand le soir descend sur ma peur, Montre-toi vivant à mon cœur ; Quand le soir descend sur ma peur, Réveille ma foi, Seigneur !
  2. Je n’ai pas trouvé le trésor, Mais l’amour caché n’est pas mort ; Je n’ai pas trouvé le trésor, Mon Dieu, je te cherche encor.
  3. Viens chez moi t’asseoir, prends le pain ! Tu rejoins si tard mon chemin ; Viens chez moi t’asseoir, prends le pain ! Mes yeux s’ouvriront enfin.

Annonces : Explication d’un projet du Conseil œcuménique des Églises – c’est un conseil qui rassemble presque tous les chrétiens du monde. Comment réduire la peur de l’avenir chez les enfants. Un enfant a suggéré d’investir dans l’avenir plutôt que d’attendre qu’eux qu’ils le fassent plus tard. Alors, comment investir dans l’avenir, dans quelque chose de renouvelable, plutôt que dans le fossile qui a une fin et abîme la création ? Voir site internet.
Le COE propose une lettre que l’on peut compléter et envoyer à sa banque. L’idée est de lui dire qu’investir dans l’avenir ça nous intéresse. Et les discussions avec les banquiers montrent qu’ils sont intéressés par la démarche, ce n’est pas juste du temps de perdu.

Les confirmands n’ont pas souhaité vous forcer à prendre cette lettre. On ne la donnera pas à chacun. Donc sentez-vous libres à la sortie d’accepter la lettre ou de choisir un autre moyen. Mais que ceux qui la prennent s’en servent, m’ont-ils dit, « pour ne pas gaspiller du papier et rester écologique. »

(Lettre en fin de document)

Offrande. Voici le temps de l’offrande.

Interlude

Prière
Seigneur Dieu, éternel est ton amour. Nous nous présentons à toi avec cette offrande, elle est le signe de notre amour pour toi et pour le monde qui nous entoure. Tu es béni pour les siècles des siècles.
Assemblée : Amen

Intercession

  • Catéchumène 1 : Seigneur, nous te louons pour ta bonté, visible dans toute la diversité de ce que tu as créé en faisant de nous une même famille avec la terre.
  • Catéchumène 2 : Grâce à la Terre que tu as créée, nous recevons dans nos vies amour et récoltes, foyer, protection et nourriture. Merci.
  • Catéchumène 3 : Seigneur, écoute notre prière !
  • Répons : « Kyrie eleison » (EG 178.12) Kyrie, Kyrie eleison, Kyrie, Kyrie eleison
  • Catéchumène 4 : Nous ne comprenons pas toujours que la Terre est un don maternel venant de toi, notre Créateur. De nombreux obstacles dans notre vie moderne nous empêchent de vivre et méditer la contemplation de ce qui nous entoure, aboutissant à la maltraitance de la terre. Causant la crise climatique, avec la perte de la biodiversité et la souffrance humaine.
  • Catéchumène 5 : Accorde-nous ton Esprit, que nous puissions nous mettre debout et vivre d’espérance et de justice pour construire un monde meilleur. Seigneur, écoute notre prière !
  • Répons : « Kyrie eleison » (EG 178.12) Kyrie, Kyrie eleison, Kyrie, Kyrie eleison
  • Catéchumène 6 : Seigneur, donne-nous une vision renouvelée de notre relation avec la Terre et les uns avec les autres, comme créatures qui sont faites à ton image. Que nous puissions dire merci pour les récoltes avec simplicité et joie, vérité et bonheur.
  • Catéchumène 7 : Seigneur, par ton Esprit, rappelle-nous de nous respecter et de respecter les autres. Que nous puissions trouver les simples joies du temps présent et vivre pleinement en relation avec toi. Seigneur, écoute notre prière !
  • Répons : « Kyrie eleison » (EG 178.12) Kyrie, Kyrie eleison, Kyrie, Kyrie eleison
  • Catéchumène 8 : Dieu d’Amour, libère-nous des calculs insensés qui fondent nos espoirs de bonheur sur nos seules richesses terrestres.
  • Catéchumène 9 : Apprends-nous à vivre dans le monde sans être totalement du monde, à faire fructifier nos biens en les mettant tous au service de la vie. Seigneur, écoute notre prière !
  • Répons : « Kyrie eleison » (Recueil EG 178.12) Kyrie, Kyrie eleison, Kyrie, Kyrie eleison
  • Catéchumène 10 : C’est tous uni et animés d’une vie nouvelle que nous te disons la prière que le Christ nous a enseignée : Notre Père qui es aux cieux, que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour, pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés et ne nous laisse pas entrer en tentation, mais délivre-nous du mal, car c’est à toi qu’appartiennent le règne, la puissance et la gloire, pour les siècles des siècles. Amen.

Chant « Toi qui disposes » (Recueil alléluia 42-08.1-3)

  1. Toi qui disposes De toutes choses Et nous les donnes chaque jour, Reçois, ô Père, Notre prière De reconnaissance et d’amour.
  2. Le don suprême Que ta main sème, C’est le pardon, c’est notre paix ; Et ta présence, Trésor immense, Est le plus grand de tes bienfaits.
  3. Que, par ta grâce, L’instant qui passe Serve à nous rapprocher de toi ; Et qu’à chaque heure, Vers ta demeure, Nos cœurs s’élèvent par la foi.

Bénédiction

  • Catéchumène : Allez dans la paix du Seigneur !
  • Assemblée : Nous rendons grâce à Dieu !
  • Catéchumène : Que Dieu le Père ne nous permette jamais d’oublier ce qui est essentiel, ce qui fait vivre, Que le Christ nous garde ouverts à la contemplation aux autres et au monde. Que l’Esprit nous libère de toute crainte et nous ouvre à l’Espérance ! Il nous bénit celui qui est Père, Fils et Saint-Esprit !
  • Assemblée : Amen

Postlude

Ci-dessous un modèle de lettre à envoyer à sa banque

Le                                    à

Cher ___________________

Je suis client(e) ______________________ depuis _____ ans et suis très satisfait(e) de vos services.

Si nous vous écrivons aujourd’hui, c’est parce que nous sommes très préoccupés par la crise climatique qui ne cesse de s’intensifier et met en péril la vie sur notre planète. Aussi souhaitons-nous être certains que nous utilisons les services d’une entreprise soucieuse de la planète et qui n’investit pas notre argent, ni ses fonds propres, dans des entreprises du secteur des combustibles fossiles. Nous voulons également nous assurer que nos prestataires de services financiers ne contribuent pas à des prêts servant à la construction d’infrastructures pour des combustibles fossiles.

Le dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) est sans équivoque concernant les causes humaines du réchauffement climatique. Il montre qu’entre 2010 et 2019 les émissions annuelles moyennes de gaz à effet de serre dans le monde ont atteint les niveaux les plus élevés de l’histoire de l’humanité. Sans réduction immédiate et significative des émissions dans tous les secteurs, le réchauffement climatique dépassera 1,5 °C et entraînera une catastrophe humaine (avec, notamment, des millions de personnes chassées de leurs lieux de vie en raison de l’élévation du niveau de la mer, de la sécheresse, de la famine, des incendies ou de la guerre). Selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, si les émissions mondiales de gaz à effet de serre ne commencent pas à baisser dans les trois ans à venir, toute possibilité d’éviter les pires conséquences de la crise climatique sera perdue.

En attendant, il est encore possible de maintenir la hausse de la température mondiale à un niveau inférieur à 1,5 °C, mais uniquement si nous agissons immédiatement. Le monde doit atteindre un pic d’émissions de GES avant 2025, réduire de près de moitié les émissions de GES d’ici 2030, et atteindre des émissions nettes de CO2 nulles vers le milieu du siècle. Cela est encore possible si nous mettons en place des politiques, des infrastructures, et des technologies adaptées, soutenues par un financement approprié.

Pourtant, de nombreux fournisseurs de services financiers continuent de fournir un pipeline financier pour le développement de nouvelles infrastructures à combustibles fossiles, démontrant une indifférence totale vis-à-vis de la vie humaine ou, plus précisément, de toute vie sur la planète. Selon le rapport Banking on Climate Chaos 2024, le financement des combustibles fossiles par les 60 plus grandes banques de commerce et d’investissement au monde a atteint 6 500 milliards de dollars au cours des huit années qui ont suivi l’adoption de l’Accord de Paris en 2015, dont 705 milliards de dollars pour la seule année 2023.

Nous savons que vous avez mis en place des politiques et programmes environnementaux, mais ils ne peuvent pas réparer les dommages causés par le financement dont continue de bénéficier l’industrie des combustibles fossiles. Nous vous exhortons à amener votre institution à cesser de financer l’expansion des combustibles fossiles, et à commencer à financer l’économie verte – la véritable économie du futur. Nous vous saurions gré de bien vouloir nous faire savoir quels sont les plans à court terme de votre entreprise en matière de financement des combustibles fossiles. En particulier, nous demandons à votre direction de prendre les engagements suivants :

  1. S’engager publiquement à cesser immédiatement tout soutien à de nouveaux projets concernant des combustibles fossiles, y compris l’exploration, l’extraction, le transport, et l’électricité ;
  2. Publier un plan solide pour retirer progressivement son soutien à tous les projets et entreprises de combustibles fossiles existants, selon un calendrier cohérent avec ce qui est nécessaire pour atteindre les objectifs de Paris ;
  3. Rendre compte chaque année des progrès réalisés par rapport à ce plan. Dans votre rapport annuel, veuillez inclure un point sur l’avancement de vos projets d’arrêter de financer l’expansion des combustibles fossiles et de commencer à financer l’économie verte.

Nous vous remercions par avance de votre attention et de votre réponse. Ensemble, faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour prendre les mesures qui s’imposent à la suite des révélations du GIEC, et assurer un avenir aux enfants du monde.

Cordialement,

Crédits : Nicolas Brulin (UEPAL), Point KT, photo Laurence Gangloff




Un culte à 4 pattes comment ça marche ?

Un culte adapté aux tout-petits pour les initier à la prière et la découverte de la Bible.
Il s’agit d’un temps à part du culte dominical pour les familles. Un temps très court d’une vingtaine de minutes pour s’adapter au temps d’attention des petits. Les enfants peuvent bouger tout au long du culte.

Arrivée

Goûter et installation du lieu de culte.

Les enfants à partir de 2 ans et demi sont très volontaires pour aider. Leur demander d’aider à installer un espace dans le temple leur permet de s’approprier le lieu.
A préparer : un tapis et des coussins pour s’asseoir. Une bible, les livres utilisés et le matériel (type arche de Noé pour le visuel). On peut ajouter une bougie (à tenir à distance des enfants ou une bougie led).

Salutation 

Prendre le temps de saluer les enfants, expliquer qu’il s’agit d’un temps pour eux où nous allons lire des histoires, chanter et jouer ensemble. Demander les prénoms si nécessaire et s’asseoir en demi-cercle sur les tapis. Les parents peuvent se joindre au demi-cercle s’ils le souhaitent ou s’asseoir sur des chaises/bancs à proximité du tapis.

Déroulé

Prière gestuée : Utiliser des gestes qui vont leur permettre de se détendre et s’étirer afin de les disposer à un temps d’écoute. Par exemple : Jésus nous accueille tous et toutes (on ouvre grand les bras vers le haut), il est toujours dans notre cœur (les mains sur le cœur), jusqu’au soleil (on lève les bras au-dessus de la tête) et jusqu’à la terre (on descend doucement jusqu’à s’asseoir en tailleur).

Des petits livres de prières et de yoga pour enfants pourront compléter cet exemple.

Chant : Le chant doit être très court et entrainant. J’ai choisi un chant utilisé dans la communauté, que nous chantons régulièrement lors des cultes avec enfants, par exemple : Tout dit qu’il est merveilleux. Recueil Arc-en-ciel numéro 724 ; Recueil Alléluia 51-05

Histoire biblique : La Bible est présente pour les familiariser avec l’objet. Je n’hésite pas à dire qu’on lit la Bible au culte, à la maison, etc. Pour ce temps, j’utilise souvent un livre avec des textes bibliques simplifiés et des images qui vont capter leur attention. On peut être interrompue par les enfants qui commentent l’image ou ce que l’on dit. Accueillir ces temps qui font partie de la lecture. Il est important pour moi que le temps de lecture reste ludique.

Jeux : L’objectif : les faire bouger en s’amusant avec le texte pour les aider à s’approprier le message de l’histoire, par exemple retrouver la paire d’animaux avant de monter dans l’arche. Un animal peut être confié à chaque parent ou caché dans le temple. Puis on ramène les enfants sur les tapis, et on leur demande de raconter ce qu’ils ont aimé de l’histoire, s’ils veulent prendre un animal qu’ils aiment, etc.

Prière : Expliquer aux enfants que Jésus est notre ami et qu’il est à notre écoute et qu’on peut lui demander de nous aider. Demander aux enfants s’ils veulent prier pour quelque chose en particulier. Une prière courte en les invitant à fermer les yeux (pour aider leur concentration). Je ne dis pas forcément le Notre Père mais on peut le chanter si les enfants le connaissent.

Chant final : Cantique que l’on a l’habitude de chanter au temple, par exemple : la Terre chante les couleurs ; Recueil Arc-en-ciel 725, Recueil Alléluia 51-21

Bénédiction : Comme pour le début, on peut faire une prière gestuée. Par exemple : Jésus nous aime tous et toutes grand jusqu’au ciel (on lève les bras en grand et on monte les bras jusqu’au ciel) et il vit avec nous toujours dans notre cœur (on rassemble les mains sur le cœur). Et on finit par Amen.

Départ

Pour clore le temps, on invite les enfants à aider à ranger.

Crédit : Karine Gerstlé-Joly (ÉPUdF), Point KT




Célébration immersive de Pâques

Le format d’une célébration immersive permet de faire vivre les étapes incontournables de la Semaine sainte – que le jeudi et le vendredi saints – à des personnes qui auraient tendance à sauter directement des Rameaux à Pâques (et je pense aussi aux enfants). Ce format s’adapte particulièrement aux assemblées de taille modérée (jusqu’à 40) parce qu’il faut compter le temps des déplacements. Nous étions environ 80 cette année et les déplacements prirent du temps.

 Introduction

La célébration immersive est une célébration itinérante, qui donne aux fidèles l’occasion de traverser des scénographies évoquant des événements et des lieux de la Semaine sainte. Cette forme de liturgie veut souligner le fait que la résurrection du Christ est une réalité qui concerne vraiment la vie des croyants. Toutefois, pour respecter l’écart qui existe toujours entre l’expérience du croyant et la profondeur de Pâques, chaque étape de la Semaine sainte sera relatée comme venant juste d’arriver.

Pour cette édition, après le temps d’accueil dans le temple, la déambulation revisitera trois grands moments de la Passion du Seigneur :

  • L’entrée triomphale à Jérusalem (« les Rameaux ») ;
  • Le lavement des pieds lors de la Cène ;
  • Le reniement de Pierre.

L’assemblée se rassemblera ensuite dans le temple pour la proclamation de la Résurrection, la prédication et la Sainte cène. Cette année, les textes de la Passion sont lus dans l’évangile de Jean.

Un soin particulier sera apporté à l’accueil des enfants, qui pourront découvrir l’histoire de Pâques comme s’ils y étaient. Un livret avec le déroulement et les cantiques sera remis à l’entrée. Le livret pourrait aussi contenir un espace pour la réflexion personnelle.

Pour la décoration, quelques pistes :

  • Dans le temple : L’autel est décoré avec des éléments qui récapitulent les différentes étapes de la célébration : rameaux, bassine et cruche du Lavement des pieds, un coq stylisé en fer forgé… la croix est décorée de végétation, mais sans fleurs.
  • À gauche du presbytère : Tout est dans l’effet de surprise. Des chaises sont installées sur la terrasse à gauche du presbytère. Le Témoin n°2 (propriétaire de l’ânon) sortira de derrière la haie au dernier moment.
  • Dans la grande salle : La salle est plongée dans l’obscurité, éclairée seulement par des bougies à LED. Au centre, on pourrait voir une chaise en bois (qui symbolise Pierre), un tabouret (qui symbolise Jésus), une bassine, une cruche, une serviette. Éventuellement, derrière sur une table, une simple assiette avec du pain, une coupe de vin. Des chaises ou bancs ont été disposés autour de la salle.
  • Sur la pelouse (derrière la grande salle) : Des chaises sont disposées autour de l’espace délimité par la pelouse. Le Témoin n°4 pourra se tenir au niveau du banc. Un brasero est installé, avec des braises (artificielles) encore rougeoyantes. Des miroirs sont installés, éventuellement sur les murs (mur de la salle, mur extérieur de la propriété), dans l’arbre (façon miroir aux alouettes)… 

Première étape : dans le temple

L’assemblée s’installe dans le temple. Les semaines précédentes, les paroissiens auront été invités à venir au culte munis d’une fleur. Quelques fleurs sont déjà déposées dans des bassines pour les étourdis.

Recueil Alléluia cantique 21/03 : « Me voici, Seigneur, Sauveur », strophes 1 à 3, page 232.

Témoin n°1
Frères et sœurs, chers amis, Vous êtes venus ce matin pour célébrer Jésus-Christ ressuscité : soyez toutes et tous les bienvenus. Fêter Pâques, ce n’est pas seulement faire mémoire d’un événement survenu il y a 2 000 ans, un dimanche matin à Jérusalem. Fêter Pâques, c’est célébrer la vie donnée par Dieu, une vie qui irrigue nos doutes et nos convictions, nos ténèbres et nos joies. Pâques est une fête pour tous les jours, voilà pourquoi vous allez vivre aujourd’hui un culte immersif, pour retraverser ces événements de la Semaine sainte et les laisser résonner dans votre vie.

Au début de ce culte, recevons l’interpellation que le Seigneur nous adresse ce matin avec les mots du Cantique des cantiques[1] :

Mon bien-aimé me dit :
« Lève-toi, mon amie, ma belle, et viens !
Car l’hiver est passé ; la pluie a cessé, elle s’en est allée.
Dans le pays, les fleurs paraissent, le temps de chanter est arrivé, et la tourterelle se fait entendre dans notre pays.
Le figuier forme ses premiers fruits, les vignes en fleur exhalent leur senteur.
Lève-toi, mon amie, ma belle, et viens ! »

On vous a proposé au cours des semaines passées de venir ce matin avec une fleur pour décorer notre traditionnelle croix de Pâques. Sûrement pas pour sacraliser ce simple objet en bois, ni pour transformer notre temple en cimetière, mais simplement, comme chantait Jacques Brel, « parce que les fleurs, c’est périssable ». Mais la précarité de la vie ne nous empêche pas de nous réjouir et de dire merci.

Rangée par rangée, nous allons donc pouvoir nous lever et nous approcher pour décorer cette croix avec une fleur et c’est XX qui coordonnera ce geste. Ensuite, vous serez invités à sortir par la porte latérale.

Pendant ce temps : Chorale : « Ensemble, nous pouvons chanter » (ad. lib.) L’assemblée se déplace ensuite vers la terrasse du presbytère.

Deuxième étape : sur la terrasse du presbytère

Les enfants s’assoient devant. Le Témoin n°2 arrive avec ses 2 ânes.

Témoin n°2 : Ahlàlà ! J’ai enfin réussi à les calmer, mes pauvres bêtes ! Faut dire que les cris de la foule, ça ne leur réussit pas vraiment ! Figurez-vous que mes ânes sont des célébrités ! Vous les auriez vus, dimanche dernier, entrer dans Jérusalem, avec tout ce monde autour… Bien sûr, c’était Jésus qu’on acclamait, mais ça, vous n’êtes pas obligé de le dire à mes ânes ! Les habitants de la ville avaient entendu raconter que Jésus arrivait. Alors ils ont pris des branches de palmiers et sont sortis au-devant de lui, en criant : « Hosanna ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur, le roi d’Israël. » En voyant Jésus, les gens se rappelaient ce qu’il avait fait pour Lazare en le sortant du tombeau ! Peut-être qu’eux aussi, ils voulaient qu’on les sorte de leurs tombeaux ? Les pharisiens râlaient entre eux : « Vous voyez que vous n’y pouvez rien : le monde s’en est allé à sa suite ! » Mais la foule, elle voulait goûter à cette source de vie !

Témoin n°1 : N’aie pas peur, fille de Sion ; dit le prophète Zacharie,
ton roi vient, assis sur le petit d’une ânesse
[2].

Étonnant roi, qui se fraie un chemin jusqu’à nous sur le dos d’un animal de tous les jours, un animal de labeur.
Et la foule ne s’y trompe pas, qui reconnaît celui qui donne la vie,
celui qui porte la vie à son incandescence, par sa grâce et sa paix.
Cette même grâce et cette même paix qui vous sont données ce matin, à chacune et à chacun.

En réponse à ce cadeau, nous chantons dans le recueil Alléluia, le cantique 33/34 : « Hosanna au plus haut des cieux », strophes 1 et 2, page 434.

Troisième étape : dans la grande salle

Chorale : « C’est auprès de Dieu » 

Témoin n°3 : Je peux vous dire que c’est à un étrange repas que j’ai assisté… Treize hommes autour de la table. Ou, devrais-je dire, 12 + 1, tellement tous les regards convergeaient vers celui qu’ils appelaient « Rabbi, Maître » ? Le repas s’est bien passé, il faut reconnaître que je les ai bien reçus. J’avais tout prévu en quantité, tant pour la nourriture que pour la boisson. Pensez ! Treize hommes !

Ce que je n’avais pas prévu, c’est ce que leur maître, Jésus, allait faire à la fin du repas : Il s’est levé de table, a quitté ses vêtements et a mis un linge autour de sa taille. Ensuite il a versé de l’eau dans un bassin et il a commencé à laver les pieds des disciples et à les essuyer avec le linge qu’il avait autour de la taille.

L’un d’eux, Simon, s’est débattu ! Son maître, à demi-nu, qui allait lui laver les pieds comme une esclave ! Il n’en était pas question !
Mais Jésus a dit : « Si je vous ai lavé les pieds, moi, le Seigneur et le Maître, vous devez aussi vous laver les pieds les uns aux autres ».
Drôle de Seigneur, n’est-ce pas ?

Témoin n°1 : Temps de méditation guidée

Recueil Alléluia, cantique 44/18 : « Tu es venu jusqu’à nous », strophes 1 à 4, p. 678.

Quatrième étape : sur la pelouse derrière la salle

Témoin n°4 : Quand Jésus a été arrêté, c’est ici qu’ils l’ont conduit, dans la maison du grand-prêtre. Il faisait froid, l’autre soir ! J’ai dû dire aux gardes d’allumer un feu. S’ils m’obéissent, c’est parce que je suis la gardienne de la porte. Personne ne rentre ni ne sort sans que je le sache.

Alors, quand le disciple de Jésus s’est approché pour se réchauffer, je l’ai repéré tout de suite ! Simon, qu’il s’appelle ! Mais Jésus lui a donné le nom de Pierre, à ce qu’il paraît.
Au début, je n’étais pas sûre de moi. « Ne fais-tu pas partie, toi aussi, des disciples de cet homme ? », que je lui ai demandé ! Il a dit non, pourtant… son visage me disait quelque chose !
Ensuite, c’est un garde qui lui a posé la question : « Ne fais-tu pas partie, toi aussi, de ses disciples ? » Encore une fois, Simon a nié !

À la fin, c’est un serviteur du grand-prêtre qui a dévisagé Simon. Et pas n’importe quel serviteur, un cousin de celui à qui Simon a coupé une oreille – pas étonnant que ça l’ait marqué ! « Ne t’ai-je pas vu avec lui dans le jardin ? », il lui a demandé.

Non, non, non !… a dit Simon.
Aussitôt, le coq chanta. Alors, Pierre est parti en pleurant. Et nous sommes restés là, tout étonnés.

Quand Jésus a été crucifié, on dit qu’il ne restait plus auprès de lui que sa mère, la sœur de sa mère, Marie la femme de Clopas et Marie de Magdala. On dit aussi que le disciple qu’il aimait était là pour soutenir sa mère.

Témoin n°1 : Je vous invite à la prière :

Notre Dieu, notre Père,
Pour toutes les fois
où nous avons délibérément rompu nos promesses,
pardonne-nous.

Pour toutes les fois
où nous avons tourné les yeux devant l’injustice,
pardonne-nous.

Pour toutes les fois
où nous avons eu honte de ceux et celles qui comptent pour nous,
pardonne-nous.

Pour toutes les fois
où nous n’avons pas eu l’élan de témoigner de ton amour,
pardonne-nous.

Pour toutes les fois où,
délaissant les plus petits, les malades, les pauvres, les prisonniers,
nous t’avons délaissé,
pardonne-nous. Amen.

Recueil Alléluia, cantique : « Reste avec nous, Seigneur » str. 1, 2 & 4.

Témoin n°3 : Pour recevoir le pardon que Dieu nous donne, je vous invite à vous mettre debout :

Frères et sœurs,
L’évangile de Matthieu se termine sur cette promesse de Jésus : Tout pouvoir m’a été donné dans le ciel et sur la terre. Allez, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit, et enseignez-leur à observer tout ce que je vous ai prescrit. Et voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde.

Le Seigneur est présent, malgré toutes nos absences,
il est fidèle, malgré toutes nos fuites,
il est pardon, malgré le poids de notre péché.
Ainsi nous le croyons, Dieu nous pardonne en Jésus Christ ! Amen.

Chantons notre reconnaissance : recueil Alléluia, Cantique : « Reste avec nous, Seigneur » str. 5 & 6.

Pendant le cantique, Témoins 1 et 3 se rendent dans le temple et mettent leur robe pastorale

Cinquième étape : dans le temple

Accueil

Frères et sœurs, chers amis,
Comme nous, il y a 2 000 ans, une femme s’est mise en chemin : c’était Marie de Magdala.
Comme nous ce matin, elle n’a pu que constater que son Seigneur n’était pas là où elle l’attendait.
Au moment d’entendre cette Parole du fond des âges, cette Parole qui nous déplace et nous met en chemin, prions

Prière d’illumination

Dieu vivant, aujourd’hui, par la victoire de ton Fils sur la mort, tu nous ouvres l’éternité.
Que ton Esprit nous donne de ressusciter chaque jour avec le Christ,
qu’ainsi nous marchions en nouveauté de vie.
Tu es béni pour les siècles des siècles. Amen.

Lecture biblique : Jean 20, 1.11-18

Le premier jour de la semaine,
Marie de Magdala vient au tombeau
dès le matin,
alors qu’il fait encore sombre,
et elle voit que la pierre a été enlevée du tombeau.

Marie se tenait dehors,
près du tombeau,
et elle pleurait.

Tout en pleurant,
elle se baissa pour regarder dans le tombeau.

Elle voit alors deux anges vêtus de blanc,
assis là où gisait précédemment le corps de Jésus,
l’un à la tête et l’autre aux pieds.

Ils lui dirent :
Femme, pourquoi pleures-tu ?
Elle leur répondit :
Parce qu’on a enlevé mon Seigneur, et je ne sais pas où on l’a mis.

Après avoir dit cela, elle se retourna ;
elle voit Jésus, debout ;
mais elle ne savait pas que c’était Jésus.

Jésus lui dit :
Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ?
Pensant que c’était le jardinier, elle lui dit :
Seigneur, si c’est toi qui l’as emporté, dis-moi où tu l’as mis,
et moi, j’irai le prendre.
Jésus lui dit :
Marie !
Elle se retourna et lui dit en hébreu :
Rabbouni ! – c’est-à-dire : Maître !
Jésus lui dit :
Ne me retiens pas,
car je ne suis pas encore monté vers le Père.
Mais va vers mes frères
et dis-leur que je monte vers celui qui est mon Père et votre Père,
mon Dieu et votre Dieu.

Marie de Magdala se rend donc auprès des disciples
et leur annonce :
« J’ai vu le Seigneur ! »
Et elle leur raconte ce qu’il lui a dit.

Annonce de la Résurrection

Frères et sœurs, chers amis,
le Christ est ressuscité !
En vérité, il est ressuscité ! Amen !

Les enfants sont à présent invités à retrouver les ânes pour la suite de leur programme.

Chantons notre joie : Recueil Alléluia, cantique 54/12 : « Rédempteur du monde », str. 1 à 3, p. 889. Les cloches sonnent à la volée pendant le cantique

Prédication

« Comment cela s’appelle-t-il, quand le jour se lève, comme aujourd’hui, et que tout est gâché, que tout est saccagé, et que l’air pourtant se respire, et qu’on a tout perdu, que la ville brûle, que les innocents s’entre-tuent, mais que les coupables agonisent, dans un coin du jour qui se lève ?
– Cela a un très beau nom, femme Narsès. Cela s’appelle l’aurore. »

Sœurs et frères, chers amis, cette dernière réplique d’Électre, la tragédie de Jean Giraudoux, illustre le trajet que doit parcourir Marie de Magdala au matin de Pâques. Pour elle, à la Croix, « tout est gâché, tout est saccagé » et il lui faut du temps pour constater que, « l’air se respire » pourtant, « dans un coin du jour qui se lève ».

Cette aurore s’ouvre sur le douloureux constat d’une absence et s’achève dans l’annonce faite aux disciples : « J’ai vu le Seigneur ». Entre les deux, se nouent les étapes de la vie d’une femme qui cherche le corps mort de son ami et maître et qui va se découvrir, elle-même, vivante, remise en marche. L’événement de Pâques qui se déroule devant ce tombeau vide, c’est l’histoire d’un deuil transfiguré par l’amour, l’histoire d’une femme en deuil relevée par l’Amour en personne. C’est aussi l’histoire d’un Dieu qui se dévoile comme plus-que-vivant[3] et insaisissable, dans la pénombre d’un matin qui tarde à venir.

Cette rencontre de Marie avec Celui qui déjoue ses certitudes m’a fait penser à un autre texte, beaucoup plus ancien, puisqu’il est au chapitre 32 du livre de la Genèse. C’est le récit dit du « combat de Jacob ». Jacob est le fils d’Isaac et le petit-fils d’Abraham. C’est aussi le frère jumeau d’Esaü. Esaü est l’aîné, et Jacob est sorti du ventre de sa mère juste après, agrippé au talon de son frère. C’est de là qu’il tire son prénom : Jacob, c’est celui qui talonne, voire qui supplante – et de fait, Jacob a volé l’héritage de son frère aîné. Parce que pour lui, la vie n’est pas juste et donc Dieu n’est pas juste. Au début du chapitre 32 de la Genèse, Jacob se met en route pour enfin retrouver son frère et se réconcilier avec lui. Mais Jacob n’est pas rassuré.

Et voici ce que nous dit le texte, je lis les versets 23 à 33 : Jacob se leva cette nuit-là, prit ses deux femmes, ses deux servantes et ses onze enfants, et passa le gué du Yabboq. Il les prit, leur fit passer l’oued et fit aussi passer ce qui lui appartenait. Jacob resta donc seul. Alors un homme se battit avec lui jusqu’au lever de l’aurore. Voyant qu’il ne pouvait l’emporter sur lui, il le frappa à l’intérieur de la cuisse ; et l’intérieur de la cuisse de Jacob se démit pendant qu’il se battait avec lui. Il dit : Laisse-moi partir, car l’aurore se lève. Il répondit : Je ne te laisserai pas partir sans que tu m’aies béni. Il lui demanda : Quel est ton nom ? Il répondit : Jacob. Il reprit : On ne te nommera plus Jacob, mais Israël ; car tu as lutté avec Dieu et avec des hommes, et tu l’as emporté. Jacob lui demanda : Je t’en prie, dis-moi ton nom. Il répondit : Pourquoi demandes-tu mon nom ? Et il le bénit là. Jacob appela ce lieu du nom de Peniel (« Face de Dieu ») car, dit-il, j’ai vu Dieu face à face, et j’ai eu la vie sauve. Le soleil se levait lorsqu’il passa Penouel. Jacob boitait à cause de sa cuisse. C’est pourquoi, jusqu’à ce jour, les Israélites ne mangent pas le tendon qui est à l’intérieur de la cuisse ; car il avait atteint Jacob à l’intérieur de la cuisse, au tendon.

Dans les deux récits, celui de Marie au tombeau, comme celui du combat de Jacob, un mystère entoure l’identité du personnage rencontré. Et puis, quelque chose est brisé dans la vie de Marie et de Jacob, brisé, mais pas irréparable. Pour parcourir ces textes aujourd’hui, j’ai fait le choix de m’arrêter sur trois prises de parole de Marie, en me demandant ce que l’amour nous dit de Pâques et ce que Pâques nous dit de l’amour.

Dans le passage que nous avons entendu en Jean 20, Marie entre en dialogue, d’abord avec les deux anges, puis avec Jésus. Mais ce n’est pas elle qui initie la conversation. Elle ne fait que répondre, comme tout croyant, toute croyante est invité∙e à répondre à la Présence de Dieu. Pour nous, dit la 1re épître de Jean, nous aimons Dieu, parce qu’il nous a aimés le premier[4]. Il y a en Marie, je crois, un modèle de la personne qui se laisse relever par Dieu. Alors observons comment ce cheminement se fait en elle.

Aux deux anges qui lui demandent « Femme, pourquoi pleures-tu ? », Marie répond : « parce qu’on a enlevé mon Seigneur, et je ne sais pas où on l’a mis ». De même, à Jésus qui lui pose la même question, et le prenant pour le jardinier, Marie s’exclame : « si c’est toi qui l’as emporté, dis-moi où tu l’as mis, et moi, j’irai le prendre. »

Ainsi, Marie est à la recherche d’un corps qui, pour elle, dit quelque chose de Dieu et quelque chose de l’amour. Pour Jacob aussi, le mystérieux inconnu a quelque chose de divin, quelque chose qu’il ne peut pas lâcher. Jacob, tellement déçu par la vie, par son sort d’éternel second dans l’existence, a un compte à régler avec Là-Haut – alors quand le divin vient combattre avec lui, il s’agrippe à lui, au point que l’inconnu soit obligé de lui demander Laisse-moi partir, car l’aurore se lève. Et Jacob de répondre : Je ne te laisserai pas partir sans que tu m’aies béni. Une nouvelle fois, Jacob s’agrippe, comme Marie de Magdala s’agrippe au Ressuscité quand elle le reconnaît enfin. Ce qui fera dire à Jésus : Ne me retiens pas, ou plus littéralement : ne t’agrippe pas à moi.

Ceux et celles qui pleurent un être aimé savent combien la séparation d’avec le corps est une déchirure. Ne plus pouvoir toucher la personne, ne plus pouvoir sentir son odeur et entendre sa voix sont autant d’arrachements. Ne dit-on pas, d’ailleurs, pour évoquer la mort d’un proche, qu’on a « perdu » quelqu’un comme Marie a perdu Celui que son cœur aime ?

La psychiatre américaine Elisabeth Kübler-Ross a développé une théorie du deuil qui explique ce processus en cinq étapes successives : le déni, la colère, le marchandage, la dépression et l’acceptation. Tout n’est pas si simple, évidemment, et ce modèle est remis en question, mais on retrouve chez Marie déjà plusieurs étapes de ce processus : le déni, la colère et même le marchandage. Pour elle, le corps a été volé et il y a donc quelqu’un à accuser.

Mais, dans l’histoire du matin de Pâques, il n’y aura pas de corps à retrouver, à enfermer dans un tombeau et à protéger. Le matin de Pâques nous dit qu’il y a derrière la mort – toute mort – autre chose à découvrir, il y a derrière la mort une Rencontre à vivre.

Les deux anges assis de part et d’autre de l’endroit où se trouvait le corps de Jésus évoquent peut-être les deux chérubins en or qui encadraient la présence de Dieu dans le saint des saints, au cœur du Temple de Jérusalem. Désormais, c’est une absence que les anges entourent, car il est impossible d’encadrer Dieu, de le garder sous cloche, de mettre la main sur Lui. Le Vivant – ou, disons pour changer : la Vivante, parce que Dieu n’a pas de genre – la Vivante, Celle que nos cœurs cherchent tout au long de notre vie – la Vivante échappe à la mainmise. C’est la première leçon que reçoit Marie de Magdala au matin de Pâques – une leçon qu’il faut parfois une vie pour intégrer.

Ensuite, nous rapporte le texte, Jésus lui dit : Marie ! Elle se retourna et lui dit en hébreu : Rabbouni ! – c’est-à-dire : Maître !

En l’appelant par son nom, Jésus remet Marie sur le chemin de la vie. Il la fait sortir du tombeau du déni, il la fait aussi sortir de son aveuglement et de ses larmes. Dans son essai intitulé Ce lien qui ne meurt jamais, Lytta Basset explique que « le chemin de vérité qui mène à une Vie plus forte que l’irréparable n’est pas l’apanage des croyants, pas même des adeptes de telle ou telle religion. Le clivage est ailleurs. Il dépend de l’orientation choisie : malgré ou à travers la mort de notre proche, désirons-nous ardemment aller vers ce qui vit ou décidons-nous d’étouffer ce désir en nous ?[5] » Et dans l’évangile de Jean, il est précisément question d’orientation.

En effet, Jésus lui dit : Marie ! Elle se retourna. Or, quelques versets auparavant, on lit qu’après avoir parlé aux anges assis dans la tombe, Marie se retourna et vit Jésus, debout. Bref, si on suit la logique du texte, Marie était face à Jésus et quand il l’appelle par son prénom, elle lui tourne le dos ! À moins, bien sûr, qu’on prenne le narrateur au sérieux. En employant deux fois le verbe « se retourner », Jean fait ici référence à la notion, en hébreu, de shuv, qui signifie à la fois se retourner et se convertir ou, pour le dire en des termes plus contemporains : changer de regard. Ces moments d’éternité devant le tombeau vide sont pour Marie l’occasion de changer de regard sur ce à quoi elle a assisté pour nourrir en elle le désir ardent d’aller vers ce qui vit.

Pour cela, Marie a besoin de savoir que le lien n’est pas rompu entièrement. C’est pour cela que Jésus l’appelle : « Marie ! ». Le Ressuscité lui rappelle qu’elle n’est pas seulement une femme en larmes, devant deux messagers inconnus, elle est aussi l’amie qui a partagé du temps avec Lui. D’une certaine manière, elle reste l’amie et c’est cette prise de conscience qui va lui permettre de ne pas étouffer en elle le désir de vivre.

Elle se retourna et lui dit en hébreu : Rabbouni ! – c’est-à-dire : Maître ! Sauf que… « Rabbouni », ça ne veut pas exactement dire « Maître », mais « mon maître »… parce que Marie n’a pas encore intégré la dépossession causée par la mort. Jésus n’est plus seulement son-maître-à-elle, il est le Ressuscité. Il y a encore un lien, mais ce lien est passé par le creuset de l’éternité. Dire « mon maître », c’est encore une manière d’essayer de mettre la main sur Dieu.

Dans le récit du combat de Jacob, l’inconnu use d’une pédagogie différente de celle de Jésus, mais il est encore question de nom. Cette fois, c’est Jacob qui réclame : Je t’en prie, dis-moi ton nom. Et l’inconnu répond : Pourquoi demandes-tu mon nom ? Et il le bénit là. Parce que son nom est bénédiction et que cette bénédiction ne s’accapare pas, comme on ferait des réserves au cellier.

« Tourneras-tu ton regard, demande Lytta Basset, vers la possibilité que peu à peu le Vivant te redonne son propre poids d’existence, cette densité de présence dont aucune destruction, jamais, ne saurait venir à bout ?[6] »

Une « densité de présence », c’est ce que va retrouver Marie. Elle aurait tendance à s’évaporer, à s’agripper à une dimension subtile du monde – bref : à se laisser mourir – mais ce n’est pas là que le Ressuscité la veut. Lui il va vers son Père, elle, elle va vers ses frères – comme Jacob est sur la route vers Esaü !

Va vers mes frères, dit Jésus, ce qui fait de Marie la première envoyée – en grec : la première Apôtre du Ressuscité. Une apôtre qui peut proclamer : « J’ai vu le Seigneur ! », comme Jacob après son combat. En effet, voici ce que dit Genèse 32, 31 : Jacob appela ce lieu Peniel – c’est-à-dire Face-de-Dieu – car « j’ai vu Dieu face à face et ma vie a été sauve ».

Jacob et Marie de Magdala sont à un passage de leur vie – le mot est d’ailleurs employé plusieurs fois dans l’épisode de la Genèse. Un passage, en hébreu pessah, Pâques. Un passage de brutalité, un passage de combat avec une image de Dieu qu’il faut lâcher, pour avoir la vie sauve. Et ici « avoir la vie sauve », ça n’est pas simplement survivre, mais vivre pleinement, vivre en abondance. Et que cette vie en abondance dise quelque chose de ce qui bouillonne en nous : « J’ai vu le Seigneur », j’ai rencontré la Présence. Et ma vie en a été sauve.

Comme Jacob, Marie est lestée dans la vie par cette rencontre avec Jésus : elle retrouve son « propre poids d’existence » comme dit Lytta Basset, « cette densité de présence dont aucune destruction, jamais, ne saurait venir à bout. » Comme Jacob, toujours agrippé au talon de son frère, Marie va pouvoir lâcher ce qui la détourne de la vie pour retourner là où, en quelque sorte, le printemps l’appelle et nous appelle à voguer en nouveauté de vie[7], forts et fortes de cette promesse entendue au loin par la poétesse Andrée Chédid :

Que demain puisse compter,
Quand tout est abandon ;
Que nous soyons ensemble
Égarés et lucides,
Ardents et quotidiens,
Et que l’amour demeure après le discrédit[8].

Le Christ est ressuscité ! En vérité, il est ressuscité !
Amen, alléluia.

Silence – Chorale : « Adorons, adorons l’agneau » – Offrande

Sainte cène

Préface et intercession

Dieu fidèle,
Ta Parole nous a redit dans quelles promesses tu as semé la Création :
Promesse de vie et non de mort,
Promesse d’amour et non de haine,
Promesse de pardon et non de revanche.

Dans la confiance, nous nous inclinons devant toi : 

Cantique : Kyrie de Taizé.

 Kyrie, Kyrie, eleison ! Kyrie, Kyrie, eleison !

Dieu notre Père, emplis nos vies de ta compassion, que nous vivions dans la générosité du pardon.
Kyrie, Kyrie, eleison ! Kyrie, Kyrie, eleison !

Pour ceux qui ne peuvent croire, et qui donnent leur vie au service des autres, nous te prions.
Kyrie, Kyrie, eleison ! Kyrie, Kyrie, eleison !

Pour l’Église, ferment de communion : Seigneur, fais luire sur elle ta face.
Kyrie, Kyrie, eleison ! Kyrie, Kyrie, eleison !

O Christ, lumière d’en haut, viens visiter tous ceux qui sont dans les ténèbres : montre-leur le chemin de ton amour.
Kyrie, Kyrie, eleison ! Kyrie, Kyrie, eleison !

Sois le soutien de ceux qui connaissent difficultés et découragements, toi, source de confiance et de vie.
Kyrie, Kyrie, eleison ! Kyrie, Kyrie, eleison !

Guide-nous par ton Esprit pour accomplir la volonté de ton amour, donne-nous un cœur nouveau.
Kyrie, Kyrie, eleison ! Kyrie, Kyrie, eleison !

Silence

Que nos jours aient le parfum de l’aube et non du crépuscule ;
Que nos gestes aient la forme du matin qui se lève, et sa couleur ;
Que notre communion dise quelque chose de l’Église de toujours et pour toujours, l’Église qui chante à la face du Père et qui chantera pour l’éternité : Saint, saint, saint ! Magnifique est le Seigneur !

Recueil Alléluia, cantique : 14/03 « Magnifique est le Seigneur », str. 1, 5 et 8, p. 212.

Institution : Nous nous souvenons que la nuit où le Seigneur Jésus a été livré, il a pris du pain. Il a remercié Dieu, puis il a partagé le pain et il a dit : « Ceci est mon corps. Il est pour vous. Faites cela en souvenir de moi. » Après le repas, le Seigneur a pris aussi la coupe de vin et il a dit : « Cette coupe est la nouvelle alliance de Dieu, parce que mon sang est versé pour vous. Toutes les fois que vous en boirez, faites cela en souvenir de moi. »

Prière eucharistique : Dieu fidèle, nous faisons mémoire devant toi de ton Fils Jésus-Christ, notre Seigneur : Sa naissance parmi nous, son enseignement et ses gestes, sa souffrance et sa mort, sa résurrection et son ascension dans le ciel. Dans la confiance, nous proclamons qu’il reviendra.

Par ton souffle saint, Dieu notre Père, donne-nous communion dans ce pain et dans ce vin au corps et au sang de Celui qui nous a appelé à célébrer ce repas, ce même repas qu’un jour nous partagerons au ciel, avec toutes celles et tous ceux qui ont cherché ici-bas la trace de ton amour.

Par Lui, avec Lui et en Lui, à Toi, Dieu le Père Tout-Puissant, dans l’unité du Saint-Esprit, tout honneur et toute gloire pour les siècles des siècles ! Amen.

Chorale : « Oh ! Jésus, mon sauveur »

Invitation : Manger ce pain et boire ce vin, c’est partager la table du Ressuscité, c’est entrer dans le festin du Royaume. Venez, car tout est prêt ! (Et n’oubliez pas vos livrets de chants !)

Même si vous ne souhaitez pas prendre la communion, je vous invite à rejoindre le cercle si vous le voulez bien, car c’est d’ici que se terminera notre culte. Au moment où passeront le pain et le vin, vous pourrez indiquer simplement que vous ne communiez pas.

Fraction, élévation : en rompant le pain Le pain que nous rompons est communion au corps du Christ ressuscité ! en élevant la coupe La coupe de bénédiction pour laquelle nous rendons grâce est communion au sang du Christ ressuscité !

Distribution

Action de grâces : Dieu notre Père, en ce jour nous célébrons la victoire de la vie sur toute mort. Par cette communion, tu fais jaillir en nous l’espérance : rien ni personne ne pourra désormais nous séparer de toi.

En Jésus-Christ, main dans la main,
nous te disons la prière qui fait de nous tes enfants :
Notre Père qui es aux cieux…

Exhortation et bénédiction
Heureux les agnostiques. Heureux ceux et celles qui doutent. Ceux et celles qui n’ont rien à offrir. Heureux les enfants qui n’arrivent pas à patienter pendant le culte. Heureux les pauvres en esprit. Vous êtes du ciel et Jésus vous bénit.

Heureux ceux et celles que personne ne remarque. Les élèves qui s’assoient seuls à la table du réfectoire. Les blanchisseurs à l’hôpital. Les prostituées et les balayeurs de nuit. Ceux et celles qui sont enfermés. Les adolescents qui cherchent à cacher leurs cicatrices. Heureux les doux.
Vous êtes du ciel et Jésus vous bénit.

En avant, ceux et celles qui ont aimé suffisamment pour savoir ce qu’est la perte. En avant, celles qui ne peuvent pas s’effondrer parce qu’elles doivent rester debout pour tous les autres. En avant, ceux qui « ne s’en sont pas encore remis ». En avant ceux qui pleurent.
Vous êtes du ciel et Jésus vous bénit.

J’imagine Jésus ici, en train de nous bénir parce que c’est la nature de notre Seigneur. Ce Jésus, qui a pleuré sur la tombe de son ami Lazare, a tendu l’autre joue et a pardonné à ceux qui l’ont cloué sur une croix. Il était le bonheur de Dieu – la bénédiction de Dieu pour les faibles, dans un monde qui n’admire que les forts.

Jésus nous invite à participer à une histoire plus grande que nous-mêmes, plus grande que notre imagination. Mais, toutes et tous, nous devons raconter cette histoire avec l’accent scandaleux du matin de Pâques. Nous sommes des créatures qui racontons des histoires parce que nous sommes créés à l’image d’un Dieu qui raconte des histoires. Puissions-nous ne jamais négliger ce don de l’annonce de la Bonne Nouvelle. Puissions-nous ne jamais perdre le goût de cette annonce[9] : le Christ est ressuscité, alléluia !

Les mains levées

Dieu vous bénit et vous garde.
Il vous envoie porter sa Bonne Nouvelle d’amour et de vie,
Lui qui est Père, Fils et Saint-Esprit !
Amen.

Recueil Alléluia, cantique : 34/18 : « À toi la gloire », str. 1, 2 et 3, p. 456.

Sonnerie de cloches à la volée

[1] Chapitre 2, versets 10 à 13
[2] Jean 12, 15 cf. Za 9, 9
[3] Francine Carrillo, Le Plus-que-vivant, Labor et Fides, 2009.
[4] 1 Jean 4, 19
[5] Lytta Basset, Ce lien qui ne meurt jamais, Albin Michel, p. 11.
[6] Lytta Basset, op. cit., p. 12.
[7] Romains 6, 4
[8] Extrait de : Andrée Chédid, « Saison des hommes ».
[9] Librement inspiré de la prière finale du service funèbre de Rachel Held Evans.

Crédits : François Choquet (EPUB), Point KT, Pixabay




Le jour où la guerre est arrivée

Dans cet article : une recension de l’album jeunesse : « Le jour où la guerre est arrivée » de Nicola Davies et Rebecca Cobb (Editions Mijade, 2019), ainsi qu’une proposition de culte des familles par Emily Huser, pasteure UEPAL.

Résumé (quatrième de couverture)

C’est un jour comme les autres, et voilà que la guerre vient faire de ta ville un champ de ruines. Peux-tu imaginer cela ? Tu aurais tout perdu, tu serais tout seul, et après un long voyage plein de dangers, tu ne serais nulle part le bienvenu. Alors un enfant t’offrirait un cadeau – modeste, mais infiniment précieux. Imagine…

Avis personnel :

Un album d’une jolie taille, idéal pour raconter l’histoire dans un petit groupe. Les illustrations sont de qualité et lumineuses. Elles sont abordables avec des jeunes, voire de très jeunes enfants, même si les sujets abordés sont en apparence bien sombres. En effet, les thèmes traités sont loin d’être faciles : la guerre, l’exil, les migrants mineurs isolés, la vie dans la précarité, le refus des immigrés…

En même temps, l’histoire est racontée de façon presque anonyme : la petite fille, héroïne de l’histoire, ressemble à tous les enfants que nous côtoyons (elle a une famille, va à l’école, aime les oiseaux, etc.). Et la guerre en question n’est pas du tout traitée de façon spécifique : telle que présentée cela pourrait se passer en Libye, en Ukraine, à Gaza, comme à Lille ou l’une de nos villes. Loin de toutes les questions polémique d’émigrations, ici, on suit l’itinéraire d’un enfant que la guerre oblige à partir.

La proximité avec cette petite fille réfugiée, dans laquelle il est facile de s’identifier, permets aussi de se mettre dans sa peau face à l’accueil que nous, européens, réservons aux migrants. La fin permet à chacun de nous de se rendre compte que l’accueil dépends finalement aussi de nos décisions individuelles.

Personnellement, j’aime utiliser ce genre d’album pour aborder ce genre de sujet difficile. Dans cet album, il ne s’agit pas d’une question de pourcentages, de chiffres (dont les jeunes – et même nous, les adultes – avons du mal à concevoir la réalité tellement ils sont grands parfois) mais d’une petite fille.

Que ce soit à l’école du dimanche, le catéchisme ou en culte de famille, on peut largement exploiter cet album pour les thématiques suivantes :

  • L’accueil de l’étranger, (notamment le texte de Mathieu),
  • La présentation de l’œuvre de la CIMADE,
  • Les exils et exilés que ce soit dans la Bible (Babylone, Ruth, mais aussi Jésus fuyant en Égypte, etc.),
  • Les exils de notre histoire (les protestants qui partirent aux USA pour survivre, l’évacuation en 1939 des populations d’Alsace-Lorraine, etc.),
  • Quelle place pour l’autre ?
  • Et moi ? Si je devais partir…

 

Une proposition de culte de famille sur l’exil à partir de cet album

Accueil :

C’est le Seigneur, Dieu trois fois saint, qui nous accueille.
Le Seigneur, Père qui a créé tous les humains, si nombreux et différents nous accueille.
Le Seigneur, Fils, notre Sauveur qui fait de tous les humains des frères et des sœurs, nous accueille.
Le Seigneur, Saint Esprit, celui qui nous unit tous dans l’amour de Dieu, nous accueille. Amen

Introduction au thème :

Bonjour et bienvenue à toutes et tous pour ce culte de famille.

Aujourd’hui, nous parlerons ensemble du thème de l’exil. Être exilé, ce n’est pas seulement une question de politiques. C’est une histoire de personne. Et aujourd’hui, nous vous proposons de voir cela avec une petite fille. (montrer la couverture de l’album).

Mais nous voulons aussi parler des exilés à travers les temps. Pour commencer, je vous salue de la part d’exilés… En annonçant ce culte sur la page Facebook de la paroisse, un abonné à notre page, un français installé aux USA et sa paroisse baptiste à côté de Dallas ont tenu à vous saluer aujourd’hui, particulièrement. Pourquoi eux ? Parce que ce sont des descendants d’exilés protestants français qui un jour, ont fui les persécutions et les guerres de religion en partant dans le nouveau monde.

Nous commençons toujours nos cultes de famille avec une question. Nous prenons 5 minutes pour échanger entre nous, entre voisins et voisines afin de se découvrir autrement. Celle du jour est :

Qu’est-ce qui vous manque le plus quand vous n’êtes pas chez vous ?

Chant de l’assemblée : « Seigneur, nous arrivons… » Recueil Arc-en-ciel n°214

Refrain : Seigneur, nous arrivons Des quatre coins de l’horizon ; Nous voilà chez toi. Seigneur, nous arrivons Des quatre coins de l’horizon, Dans ta maison.

  1. Nous avons marché sur des routes humaines. Nous avons porté le fardeau des jours. Nous avons souffert la fatigue et la peine. Nous avons offert simplement notre amour. Refrain
  2. Nous avons marché au milieu de nos frères. Nous avons porté le poids de nos jours. Nous avons souffert en voyant leur colère. Nous avons offert simplement ton amour. Refrain

Introduction au thème de l’Exil
(remarque : le culte à eu lieu en Lorraine. Dans la région, le souvenir de l’évacuation de 1939 est encore très vivant).

Partir de chez soi pour sauver sa vie à cause de la guerre, de la famine, est encore présent dans la mémoire de notre région. Il y a plus de 70 ans, nos arrière-grands-parents, arrières-arrières-grands-parents l’ont fait pour éviter la guerre avec l’Allemagne nazie. Ils ont été évacués. Ils sont partis avec ce qu’ils avaient pour se rendre loin de chez eux : dans la Vienne notamment. Ils étaient étrangers parce que souvent ils parlaient patois, alsaciens ou platt lorrains, alors que là-bas tout le monde parlait un autre patois ou le français. Et souvent, on les appelait les « boches », ces allemands qui menaçaient la France alors. Ce n’était pas facile.

Voici l’histoire d’une petite fille qui a dû aussi, un jour, partir de chez elle à cause de la guerre.

Lecture de l’album : pages du début jusqu’à la guerre !

 Chant de l’assemblée : « Ils ont marché au pas des siècles » Recueil Arc-en-ciel n°524 s1

  1. Ils ont marché au pas des siècles vers un pays de joie. Ils ont marché vers la lumière pour habiter la joie.

Refrain : Écoute, écoute, Surtout ne fais pas de bruit. On marche sur la route, On marche dans la nuit.
Écoute, écoute, Les pas du Seigneur vers toi. Il marche sur ta route, Il marche près de toi.

  1. Ils ont laissé leurs cris de guerre pour des chansons de paix. Ils ont laissé leur bout de terre pour habiter la paix. Écoute…
  2. Ils sont venus les mains ouvertes pour accueillir l’amour. Ils sont venus chercher des frères pour habiter l’amour. Écoute…

Lecture biblique : Mathieu 2 ,13-15

Introduction à la lecture : Dans la bible aussi, il y a des moments où les gens doivent partir pour rester en vie. L’un d’entre eux, c’est Jésus. Juste après sa naissance, sa famille et lui ont dû fuir en exil afin que Jésus reste en vie et que le roi Hérode ne le tue pas ! Jésus était un exilé, un immigré dans un pays qui n’était pas le sien.

Quand les savants furent partis, un ange du Seigneur apparut à Joseph dans un rêve et lui dit : « Lève-toi, prends avec toi l’enfant et sa mère et fuis en Égypte ; restes-y jusqu’à ce que je te dise de revenir. Car Hérode recherchera l’enfant pour le faire mourir. » Joseph se leva donc, prit avec lui l’enfant et sa mère, en pleine nuit, et se réfugia en Égypte. Il y resta jusqu’à la mort d’Hérode. Cela arriva afin que s’accomplisse ce que le Seigneur avait dit par le prophète : « J’ai appelé mon fils à sortir d’Égypte. »

Répons : Recueil Arc-en-ciel n°151 s1+3

Je louerai l’Éternel, de tout mon cœur, Je raconterai toutes tes merveilles, Je chanterai Ton Nom.
Je louerai l’Éternel, de tout mon cœur, Je ferai de Toi le sujet de ma joie, Alléluia !
Dieu voit les opprimés, il est leur abri, Leur refuge au temps des grandes détresses, Son nom est leur salut.
Dieu voit les opprimés, il est leur abri. Il sauve les siens, car il est le Dieu saint. Alléluia !
 

Prière d’exilé : Nanacee, Côte d’Ivoire

Mon Dieu,
je pense à ceux que j’ai laissés derrière moi dans un pays troublé.
Pour le moment, c’est trop risqué de rentrer.
Quand je regarde les nouvelles à la télévision, je prie pour le pays et pour tout le continent,
pour que les gens puissent vivre en paix.
Je n’ai pas le mal du pays…
Je sais que tout lieu où tu m’as conduit peut devenir ma maison.
Je repense au prophète Jérémie qui encourageait les déportés à s’installer
et à prier pour ce pays où ils étaient étrangers.
Dieu, je sais que tu me prépares pour rentrer dans le futur.
Comme tu as préparé Joseph pendant tout le temps où il était en Égypte.
Je n’ai pas peur de rentrer dans mon pays.
J’ai dû passer par tellement d’expériences ici, dans un pays inconnu,
avec une langue que je ne comprenais pas.
Seigneur, où que tu m’envoies avec ma famille, je suis prêt à y aller.
Tu sais ce qui est le meilleur pour moi. Amen

Répons : Recueil Arc-en-ciel n°151 s1+3

Gloire au Père et au Fils et au Saint Esprit, au commencement aujourd’hui, toujours et aux siècles des siècles.
Gloire au Père et au Fils et au Saint Esprit d’une éternité à l’autre éternité. Alléluia !

Lecture de l’album : pages concernant la fuite et jusqu’à l’installation dans un camps en tentes

Psaume d’exil

Introduction : Il y a un psaume dans la Bible qui parle de l’exil, du fait d’être loin de chez soi. A l’époque, bien avant que Jésus ne naisse, la grande ville de Jérusalem était tombée sous les ennemis. Ils avaient détruit la ville et obligé le peuple à les suivre comme prisonniers. Le peuple d’Israël était en exil à Babylone. Là-bas, loin de chez eux, ils vont écrire une prière, ce qu’on appelle un psaume, où ils disent combien c’est difficile pour eux de vivre loin de chez eux. C’est le psaume 137.

  • Lecture du psaume 137 :

Assis au bord des fleuves de Babylone, nous pleurions en pensant à Sion. Nous laissions nos harpes suspendues aux saules de la rive. Là, ceux qui nous avaient exilés nous ont demandé des cantiques et nos persécuteurs des chants joyeux : « Chantez-nous, disaient-ils, un des cantiques de Sion ! »
Mais comment chanterions-nous un cantique du Seigneur sur une terre étrangère ?
Ô Jérusalem, si jamais je t’oublie, eh bien, que ma main droite se paralyse !
Si je cesse de penser à toi, si je ne fais pas de toi ma suprême joie, eh bien, que ma langue se colle à mon palais ! Seigneur, souviens-toi de ce qu’ont fait les Édomites le jour où Jérusalem fut prise : « Rasez la ville, criaient-ils, rasez-la jusqu’à ses fondations ! »
Toi, Babylone, qui seras bientôt ravagée, heureux ceux qui te rendront le mal que tu nous as fait !
Heureux ceux qui saisiront tes jeunes enfants pour les écraser contre le rocher !

(Remarque : on peut bien sûr omettre les deux derniers versets. Nous avons choisi en équipe d’animation de les garder. Le culte a eu lieu fin novembre 2023 alors que la guerre à Gaza était encore aux informations).

Reprise : Ce psaume dit combien ils sont malheureux d’être loin de chez eux, de tout avoir laissé, abandonné… Il est aussi violent parce que ces gens ont subi une guerre où des enfants comme des adultes sont morts. Des gens qu’ils aimaient ont été assassinés par l’ennemi. C’est pourquoi dans cette prière, il y a aussi des mots durs de violence et de vengeance.

Dire la violence qui est dans ton cœur ne veut pas dire qu’on va la faire… La dire à Dieu signifie qu’on reconnaît qu’on aimerait se venger, qu’on a mal, à cause de ce que d’autres nous ont fait… Parce qu’on nous a fait mal, parce qu’on a fait du mal à des gens que vous aimez, ou même parce qu’on nous les a pris, ou tué… Dire tout cela à Dieu c’est demander à Dieu de nous aider à cheminer avec nous : pour qu’il vienne dans notre douleur, dans nos larmes et qu’on ne soit pas tout seuls. C’est la raison pour laquelle il s’agit d’un des psaumes qui nous touche le plus. C’est également aussi celui qu’on a le plus mis en musique.

Quizz musical autour du psaume 137 :

Voici 4 des plus grandes reprises musicales de ce psaumes. Écoutez et levez la main si vous reconnaissez !

  • Verdi, extrait de Nabbuco, le chœur des esclaves va pensiero (inspiration et reprise de certains versets)
  • Le chant des marais – composé en camps de concentration, comme le psaume 137 il parle de douleurs, d’être prisonniers loin de chez soi par des ennemis qui vous ont fait du mal.
  • Boney M – « On the river of Babylone » – qui reprend exactement les paroles du psaume !
  • Et enfin : Jérusalema de Master KG, tube de l’été 2023, qui reprend l’idée du verset 5 mais aussi de l’exil. Et dont les paroles sont :

Jerusalema ikhaya lami Jerusalem est ma maison
Ngilondoloze Protège-moi
Uhambe nami marche avec moi
Zungangishiyi lana Ne me laisse pas ici
Jerusalema ikhaya lami Jerusalem est ma maison
Ngilondoloze Protège-moi
Uhambe nami Marche avec moi
Zungangishiyi lana Ne me laisse pas ici
Ndawo yami ayikho lana je n’ai pas ma place ici
Mbuso wami awukho lana Mon royaume n’est pas ici

Il est un autre chant que beaucoup de gens qui sont tristes, qui sont en exil ou qui ont besoin du réconfort de Dieu prient c’est…

Chant de l’assemblée : « Mon seul abri c’est toi » JEM 354 

Mon seul abri, c’est toi, Toujours mon cœur te chantera, Car tu me délivres Et chaque fois que j’ai peur Je m’appuie sur toi, Je m’appuie sur toi, Et dans ma faiblesse, Le Seigneur me rend fort.
Mon seul abri, c’est toi, Toujours mon cœur te chantera, Car tu me délivres Et chaque fois que j’ai peur, Je m’appuie sur toi.

 Lecture de l’album : les pages sur la vie en exil et les portes qui se ferment
jusqu’au moment où la petite fille pleure dans le noir (juste avant la chaise)

 Atelier : qu’est ce qui me rends heureux…

Chacun est invité à écrire sur les papiers :

  • Sur chacun des papiers, écrivez une chose / personne / fait / activité qui vous permet de garder le moral, qui vous permet de passer une journée difficile. Écrivez au moins 3 papiers.
  • On les colle sur une toile afin de former un arc-en-ciel avec les petits papiers

 

Chant de l’assemblée : « En couleurs », de Glorius

 Prière d’intercession

 Seigneur, Dieu de l’univers,
Tu es le Père de tous les enfants de la terre.
Tu connais chacun. Chacun est pour Toi un enfant bien-aimé !
Tu aimes particulièrement les petits.
Comme Jésus Tu te tournes vers les enfants et les jeunes.
Chaque enfant est une bénédiction de Toi.
Nous Te rendons grâce pour leur force de vie et pour l’espérance dont ils témoignent.
Tu entends les cris de Tes enfants. Tu vois la main tendue et le corps sans vie ;
 Tu vois le regard accueillant et les barrières que l’on dresse ;
Tu entends les larmes d’une mère après le naufrage
et le rire de l’enfant qui a trouvé une nouvelle patrie.
Voici nos yeux, nos mains, nos intelligences et nos vouloirs.
Donne-nous un cœur éveillé et compatissant.
Fais-nous grandir en humanité : en paroles et en actes.
Enseigne-nous le chemin vers la Vie.
Seigneur, Tu nous appelles à prendre le chemin de la rencontre, ouvert à l’autre, d’un autre pays, d’une autre culture.
Aide-nous à nous mettre en route, ensemble.
Imprègne-nous de ta Parole pour que nous puissions donner corps à ton Évangile :
– En nous accueillant mutuellement, dans la confiance, car chacun est porteur d’un message de Ta part.
Cette rencontre nous fera grandir en humanité.

– En protégeant ceux qui sont dans le besoin, particulièrement les plus faibles.
– En promouvant la vie de chaque personne et un vivre-ensemble fondé sur la bienveillance et la reconnaissance mutuelle, terreau du respect, de la fraternité, de la justice, de la paix.
– En vivant dans une diversité réconciliée qui permette à chacun de s’intégrer, d’être capable d’apprécier la beauté de ce pays où nous vivons, prêt à en prendre soin et à y apporter la richesse qu’il porte en lui.
Ce n’est pas toujours une voie facile ; elle demande des choix, des dépassements. Mais c’est une voie porteuse de vie et d’espérance qui mène vers ton Royaume. Elle nous invite à cheminer en frères et sœurs, avec Toi à nos côtés ».

Et toutes nos prières, nous les rassemblons dans celle que tu nous as apprise : Notre Père chanté (version Glorius)

Annonces et Offrande

Lecture de l’album : à partir de l’offre d’une chaise jusqu’à la fin !

Chant de l’assemblée : « Oser la vie », de Théo Mertens

Oser la vie, venir au jour, oser encore vivre d’amour Et croire au retour du printemps, tendre une main, vers un enfant.

1. Ouvrir la porte de son cœur à ceux qui souffrent et qui peinent, et que la haine a repoussés. Tendre l’oreille à la clameur de ceux que l’injustice enchaîne, et crient leur soif de liberté. Oser la vie…

2. Savoir ouvrir les poings serrés par le mépris et la rancune, apprendre à se réconcilier. Envoyer un bouquet de fleurs à ceux qui t’ont volé la lune, choisir d’apprendre à pardonner. Oser la vie…

3. Oser parler du Dieu d’amour, Sauveur des hommes et de la terre, puiser sa force dans la foi. Suivre les pas de Jésus-Christ, offrant sa vie pour tous ses frères, proclamer d’une seule voix : Oser la vie…

Ici, chez nous… Offrir une chaise :

Nous avons présenté deux manières de s’engager dans nos paroisses pour ceux qui vivent l’exil :

  • Participer à un atelier discussion avec des exilés ukrainiens qui apprennent le français,
  • Venir manger à un repas paroissial organisé par l’antenne locale de la CIMADE afin de venir en aide à des Marocains touchés par le séisme (et justement leur éviter l’exil)

Bénédiction irlandaise

Introduction : la bénédiction vient d’Irlande. C’est pour nous un pays de vacances mais il fut un temps, à cause d’une famine terrible (en 1845), le pays fut déserté au profit des Etats-Unis. Il y eut alors beaucoup d’exilés. (si on veut et qu’on a le temps, on peut parler du geste solidaire qui lie la nation irlandaise et les nations amérindiennes Opis et Navajo. C’est une vraie et belle chaise)

Article à lire : Les Irlandais lèvent des fonds pour aider les Amérindiens touchés par la pandémie (Courrier international)

Que la route s’ouvre à ton approche,
Que le vent soit toujours dans ton dos
Que la lumière du soleil réchauffe ton visage.
Que la pluie ruisselle dans ton champ,
Et, jusqu’à ce que nous nous revoyions,
Que Dieu te garde dans la paume de sa main.

Chant de l’assemblée : « Que la grâce de Dieu » Recueil Arc-en-ciel n°882

Que la grâce de Dieu soit sur toi Pour t’aider à marcher dans ses voies.
Reçois tout son pardon et sa bénédiction.
Va en paix, dans la joie, dans l’amour.

Crédits : Emily Huser (UEPAL), Point KT




Cahier de culte pour enfants

Voici une proposition de cahier à donner aux enfants au début d’un culte, afin qu’ils puissent le suivre à leur manière. Celui-ci porte sur Marc 2, 1 à 12 mais peut tout à fait s’adapter à d’autres textes. Il propose un questionnement personnel lié à chaque temps de la liturgie.

 

 

Mot pour les parents

Cahier de culte Marc 2, 1 à 12

Pour imprimer le document sous forme de cahier, réglez votre impression sur 2 pages par feuille, recto-verso à retourner sur les bords courts.
Ci-dessous les différentes pages de manière indépendante pour une utilisation adaptée à votre propre déroulement liturgique :

Couverture
Accueil
Louange
Volonté
Humilité
Pardon
Illumination
Confession de foi
Cène
Intercession
Envoi Bénédiction

Crédits : Eric George (EPUdF) – Point KT




Une année avec les animaux – cultes pour tout-petits

Voici un parcours d’une année pour les cultes à 4 pattes dont la thématique générale est : les animaux.
Ont participé à ces propositions : Anne-Marie, Thaïs, Judith, Fabian, Anne, Androa, Vera, Hermine, Dorothée…

Thème : Le lion (octobre)

Thème : L’âne, le bœuf et les moutons (décembre)

Thème : Le cochon (janvier)

Thème : Le serpent (février, Carême)

Thème : Le coq (Pâques)

Thème : La baleine (avril)

Crédits : Equipe réunie de la paroisse du Bouclier (UEPAL), Point KT, Illustration Pixabay




Temps pour la Création 2023

Chaque année, du 1er septembre au 4 octobre, les communautés chrétiennes sont invitées à célébrer la Saison de la Création ou Temps pour la Création, une fête chrétienne et un temps pour prier, rendre grâce pour le monde créé par Dieu et confié à l’humanité, un temps pour prendre soin de notre maison commune et veiller à notre environnement. Ce grand rendez-vous œcuménique annuel propose le thème 2023 : « Que la Justice et la Paix se répandent » (Amos 5, 24)

Aller sur le site pour y découvrir toutes les ressources.

(Ressources de l’Eglise orthodoxe, de la Fédération Luthérienne Mondiale, de la Communion anglicane, de la Communion mondiale des Eglises réformées, catholique et de ACT Alliance Climate Justice)

Crédit : Laurence Gangloff, Point KT




Une année avec les enfants de la Bible – cultes tout-petits

Voici le parcours d’une année pour découvrir avec les tout-petits (et leurs parents) les enfants mentionnés par la Bible. Equipe : Hermine, Vera, Emilie, Pierre, Jakob, Vincent, Hélène, Anne, Guillaume, Maëlle, Androa, Grzegorz, Lucie…

Crédits : Equipe de la paroisse du Bouclier (UEPAL), Point KT, illustration Pixabay




Une année avec les arbres de la Bible – cultes tout-petits

Voici le parcours d’une année autour de la thématique des arbres et végétaux bibliques, pour les tout-petits et leurs parents. Propositions de Monique, Pétra, Anne, Véra, Maëlle, Hélène, Emilie, Pierre, Vincent

Crédits : L’équipe de la paroisse du Bouclier (UEPAL), Point KT, Illustration Pixabay




Job, collectionneur de cailloux

Culte de confirmation et de baptême célébré en 2023 dans le Consistoire de Riquewihr.

Matériel :

  • pierres colorées
  • pierres simple (type galet)
  • pierres avec un mot écrit dessus par chaque confirmand autour de la question « ça vous fait quoi lorsqu’on vous dit que Dieu est avec vous ? »
  • Aquarium
  • Lumière noire

Prélude

Mot d’accueil

Bonjour à toutes et à tous,
Je suis très heureuse de vous accueillir aujourd’hui au nom du Seigneur Jésus-Christ à ce culte de fête. Pour NC qui célèbre(nt) aujourd’hui une étape importante dans leur chemin de vie qu’est la confirmation. Mais aussi pour NB qui va recevoir le baptême et ainsi rentrer dans la grande famille de Dieu.
L’un(e) entre sur le chemin, les autres le poursuivent : et pour toutes et tous, ce culte sera marqué tel une borne sur leur chemin. C’est pourquoi les confirmands ont déposé une pierre sur l’autel, signe de ce moment.
Et sur ce chemin qu’on appelle la vie se tient Dieu. C’est la promesse qu’il nous a faite, c’est l’espérance que nous avons : Dieu est avec nous. Et pour cela nous voulons nous réjouir en chantant le premier chant sur vos feuilles :

Chant – « Chantez, priez, célébrez le Seigneur »

Baptême

Chant – « Louange et gloire à ton nom »

Saynète – « Job, collectionneur de cailloux, partie 1 »

Narrateur 1 : Ce matin, nous voulions vous raconter une histoire,
Narrateur 2 : Quelque chose de bien, sympa, peinard.
Narrateur 1 : Un truc cool où tout se passe bien pour une fois,
Narrateur 2 : Une histoire où le bonheur est roi.
Narrateur 1 : Du coup, on s’est dit ensemble que nous allions,
Narrateur 2 : En rime, vous raconter avec passion,
Narrateur 1 : L’histoire de Job, le bienheureux,
Narrateur 2 : Pour qui tout allait toujours pour le mieux.

(Job arrive)

Narrateur 1 : Le voilà justement,
Narrateur 2 : Job le toujours content.
Narrateur 1 : Voyez son sourire,
Narrateur 2 : Voyez son rire.

(Job sourit de manière exagérée)

Narrateur 1 : Bon, Job, faut pas non plus pousser.
Narrateur 2 : Tu vas perdre ta crédibilité.

(Job sourit)

Narrateur 1 : Job était toujours de bonne humeur.
Narrateur 2 : C’est que son métier était collectionneur.
Narrateur 1 : Il collectionnait les cailloux.
Narrateur 2 : Une occupation des plus tranquillou.

(Job marche et fait semblant de ramasser des cailloux)

Narrateur 1 : Et sur son chemin, il ne trouvait
Narrateur 2 : Que des pierres belles et colorées,
Narrateur 1 : Qu’il ajoutait doucement à sa belle collection
Narrateur 2 : Heureux et fier comme un pinçon.

(Job marche et ramasse des pierres colorées qui se rajoutent dans l’aquarium)

Voix Off 1 : (grave) Job ! Job !

(Job tend l’oreille)

Voix Off 1 : (grave) Job ! Job !

(Job marche avec prudence)

Narrateur 1 : Mais quelle est donc cette voix,
Narrateur 2 : Interrompant là,
Narrateur 1 : La tranquillité de notre récit,
Narrateur 2 : Qui était si calme et heureuse jusqu’ici…

Voix Off 1 : (grave) Job, mon pote. T’en as pas marre de ramasser des cailloux pour des prunes. Viens, prends mon chemin, je te paierai bien pour toutes les pierres que tu y ramasseras ?

(Job hésite)

Narrateur 1 : Non Job, ne fait pas ça,
Narrateur 2 : Ça finira mal pour toi…

(Job montre un chemin et s’y rend)

Narrateur 1 : Non Job, pas par-là,
Narrateur 2 : Ce n’est pas un endroit pour toi…

(Job marche et ramasse des pierres grises qui se rajoutent dans l’aquarium)

Narrateur 1 : Oh, non, notre beau tableau tout coloré…
Narrateur 2 : Le voilà qu’il devient tout grisé.
Narrateur 1 : Et voyez notre Job toujours content.
Narrateur 2 : Qui ramasse toutes ces pierres avec empressements,
Narrateur 1 : Qui devient d’un coup tout fatigué et tristounet…
Narrateur 2 : Pourquoi ça devait maintenant arriver ?
Narrateur 1 : N’existe-t-il donc pas d’histoire où tout se passe bien…
Narrateur 2 : Genre, du début jusqu’à la fin ?
Narrateur 1 : Même notre histoire toute inventée,
Narrateur 2 : Se finit mal, c’est pour dire…
Narrateur 1 : Mince, même nos rimes se font la malle !
Narrateur 2 : C’est vraiment abusé !

Voix Off 2 : (douce) Job, n’ai pas peur. Ne promène pas de regards inquiets. Même là, je suis avec toi.

(Job s’arrête)

Narrateur 1 : Quelle est maintenant cette voix douce et colorée,
Narrateur 2 : Qui vient Job dans sa vie interpeller ?
Narrateur 1 : On dirait bien qu’il retrouve un peu de couleur,
Narrateur 2 : Et sur son visage même un peu de douceur.

(Job ramasse une pierre colorée qui se rajoute dans l’aquarium)

Narrateur 1 : Regardez, le voilà ramassant une pierre de couleur,
Narrateur 2 : Bien qu’elle n’ait de valeur que pour le cœur…
Narrateur 1 : Mais quel est donc cette voix,
Narrateur 2 : Qui parle à Job avec émoi ?
Narrateur 1 : Elle semble s’être évaporé
Narrateur 2 : Et Job recommence à ramasser
Narrateur 1 : Des pierres grises et tristes, oh !
Narrateur 2 : Ce qui ternit de nouveau le tableau…
Narrateur 1 : On va espérer que la suite de cette narration
Narrateur 2 : Se finisse pour le mieux
Narrateur 1 : Après que nous ayons écouté une petite chanson.
Narrateur 2 : Allez, tiens bon mon vieux !

Interlude

Lecture biblique – Psaumes 23

Chant – « Yahwé »

Prédication – « Job, collectionneur de cailloux, partie 2 »

Job : Docteur Christ ?
Christ : Christ, Jésus-Christ. Installez-vous, monsieur Job.
Job : Merci d’avoir accepté de me voir. Je sais que vous êtes très occupé… J’ai vu plusieurs spécialistes, mais personne n’a vraiment pu m’aider. Certains étaient prêts à m’interner à peine j’ai dit mon métier.
Christ : Et que faites-vous dans la vie, monsieur Job ?
Job : Je suis collectionneur de pierre.
Christ : Collectionneur de pierre ?
Job : Oui.
Christ : Ce n’est en effet pas commun…
Job : Oui. Et voilà, depuis quelque temps, j’ai du mal à trouver de la couleur ?
Christ : Dans votre vie ?
Job : Dans mes pierres ! Elles sont toutes grises et tristes… Voyez vous-même.
Christ : Je vois, je vois… Et ça fonctionne comment alors, d’être collectionneur de pierres ?
Job : Eh ben tout simplement je marche, j’avance sur un peu tous les chemins, dans plein d’endroits différents. Et quand je trouve une pierre, je la ramasse, je la mets dans mon sac et puis je l’ajoute à ma collection.
Christ : Hm hm…
Job : Au début, quand j’ai commencé, je me baladais dans des endroits sympas. Dans des prairies, au bord des lacs. Et là, je trouvais de superbes pierres pleines de couleurs. Vous voyez, ce sont celles-ci.
Christ : Oui effectivement, ces pierres sont pétillantes !
Job : Mais plus le temps passait, plus je me retrouvais à marcher dans des endroits moins jolis et moins lumineux. Et du coup, les pierres que je trouvais étaient de plus en plus grises elles aussi.
Christ : Je vois très bien.
Job : Maintenant, c’est comme un cercle vicieux. Plus je marche sur des chemins sombres, plus je trouve des pierres grises. Et plus je trouve des pierres grises, plus je reste sur des chemins sombres. Rarement, ça m’arrive quand même de tomber sur une belle pierre colorée, mais elle devient vite fade quand je l’ajoute ensuite à ma collection.
Christ : Bon, eh bien regardons ces pierres de plus près pour voir comment vous aider. (sort une pierre de l’aquarium). Tiens, mais il y a quelque chose d’écrit sur cette pierre… Tristesse… Dites-moi, vous vous souvenez du moment où vous l’avez ramassé ?
Job : Oui je me souviens très bien du moment où j’ai ajouté cette pierre à ma collection. C’est quand mon chien est mort. Je l’avais depuis que j’étais petit, j’ai grandi avec, c’était mon meilleur ami. J’en ai pleuré pendant des jours.
Christ : Toutes mes condoléances… (sort une autre pierre). Et sur celle-ci, c’est écrit colère…
Job : Oui, parce que je suis fâché contre mes amis. Ils ne me comprennent pas, ils me disent que j’exagère, que c’est pas si important, c’était juste un animal, et que je les saoule à leur dire que je suis triste parce que ça plombe l’ambiance.
Christ : Et si j’essaie maintenant de voir une pierre colorée. Amitié… Vous vous souvenez du jour où vous avez pris cette pierre ?
Job : Oh oui, c’était après une belle soirée, avec mes amis justement, y a pas très longtemps. À ce moment précis je m’étais senti écouté, et entouré. Je me souviens que je m’étais mis à pleurer, et eux n’ont rien dit cette fois, ils ne m’ont pas dit d’arrêter d’être triste. Mais ils sont simplement venus à côté de moi, m’ont pris dans leur bras, m’ont tenu les mains. Ils étaient vraiment compatissants, et ça m’a fait beaucoup de bien.
Christ : C’est vrai que dans la vie, les petits moments de joie peuvent devenir invisibles dans la masse de moments difficiles. Vous connaissez la méthode Shine. Voyez, c’est un exercice assez simple. Chaque soir, vous vous faites une rétrospective de votre journée. Et vous voyez toutes les pierres que vous y avez ramasser. Vous pouvez même les symboliser avec de vraies pierres. Prenez le temps de les regarder bien en face, toutes. Puis allumez une bougie, fermez les yeux et remettez les émotions de la journée entre les mains de Dieu. Pas impossible que vous allez voir autrement les pierres posées devant vous.

(allumer la lumière noire)

Job : Je vais essayer. Merci d’avoir pris le temps de m’écouter.
Christ : Pas de problème ! N’hésitez pas à revenir vers moi en cas de besoin, je suis dispo 24h/24 et 7 j/7 !

Interlude

Confirmations – Accueil

Nous sommes heureux maintenant d’accueillir les catéchumènes. Chers catéchumènes, dès votre enfance, Dieu vous a accueillis dans son amour. En grandissant, avec vos parents, vos familles, vos pasteurs, vous avez découvert un peu de qui est Dieu, qui est Jésus-Christ, ce qu’est la Bible. Au catéchisme, ensemble, nous avons souhaité vous aider à exprimer qui est Dieu dans votre vie, pour vous, personnellement.

Les pierres, vous souvenez des pierres, celles que les jeunes ont posé sur l’autel au début du culte ? C’est maintenant qu’elles entrent en jeu. À chacun et chacune d’entre eux, nous leur avons posé une question : « Ça vous fait quoi lorsqu’on vous dit que Dieu est avec vous ? » Et la réponse à cette question se trouve sur leur pierre. Mais laissons-leur la parole. Les jeunes, « ça vous fait quoi lorsqu’on vous dit que Dieu est avec vous ? »

(Les confirmands prennent la parole à tour de rôle)

Confirmations – Prière

Seigneur, notre Dieu,
Aujourd’hui tu nous redis ton amour,
tu chemines avec nous
tu te tiens tout près de nous.

Nous te prions maintenant tout spécialement pour NC.
Que ton Esprit descende sur eux :
ton Esprit d’amour et de tendresse,
qui aplanit les barrières que le temps dresse ;
ton Esprit de réconfort et de confiance,
qui plane tel un murmure comme une évidence.
ton Esprit de justice et de paix,
qui soufflent partout où se trouve des cœurs brisés.

Au moment où nous voulons te laisser dire une parole sur la vie de ces jeunes,
inspire-nous,
conduis-nous,
sois avec nous.

Ainsi, les paroles dites aujourd’hui deviendront tel une balise sur leur chemin,
une espérance pour leur lendemain.
Amen.

Confirmations – Bénédiction

Chant – « Une flamme en moi »

Prière d’intercession avec Notre Père

Seigneur,
tu vois toutes les pierres que nous avons posées aujourd’hui.
Tu vois aussi toutes les pierres de nos vies :
les pierres grises de nos difficultés,
nos échecs, nos tristesses ;
mais aussi les pierres colorées
de nos joies et nos espoirs.

Nous te prions pour toutes les personnes
dont la vie est remplie de pierres grises et sombres,
et qui, dans toute cette obscurité,
ne voient aucune touche de couleurs.
Faire connaître ta présence
à toutes ces personnes,
viens les aider à ouvrir leur cœur
et leurs yeux
pour voir autre chose
que du gris dans leur vie.

Nous te prions pour toutes les personnes
pour qui les pierres colorées de leur vie
sont ternies par le reflet sombre
des autres pierres,
et qui même dans les moments de joie
n’arrivent pas à se réjouir
vraiment et profondément.
Donne à ces personnes
de voir ta présence
dans tous les moments de leur vie,
donne-leur ton réconfort
et ta lumière
qui vient illuminer leurs pierres grises
mais aussi leurs pierres colorées
afin que leurs couleurs
soient encore plus vives.

Seigneur,
en toi les pierres grises
prennent un nouvel éclat
qui nous permet de voir
nos difficultés autrement
et nous aide à sortir de l’obscurité.
En toi également
les couleurs deviennent plus éclatantes,
les joies plus profondes
et plus visibles.

Répands sur nous
et sur le monde
la lumière de ta présence,
et illumine nos vies.
Amen.

Offrande

Annonces

Chant – « Bénédiction »

Envoi et bénédiction

Dans la confiance, allons !
Dans l’espérance, allons !
Dans la joie, allons !
Dieu nous ouvre un chemin et guide nos pas.
Le Dieu d’amour vous bénit et vous garde, aujourd’hui et pour toujours !
Amen.

Postlude

Crédit : Severin Schneider (UEPAL), Point KT