1

Entrer dans un texte par une IMAGE

 

Quelques pistes pédagogiques pour entrer dans un texte par une image

(Les réflexions méthodologiques ci-dessous sont tirées  du travail de  Gabriela Radermacher-De Ridder et adaptées pour des séances de catéchèse)

Contrairement à un texte, l’image possède un effet immédiat auquel les animatrices/teurs devraient être attentifs. La description ou l’analyse d’une image peut s’intégrer dans le déroulement d’une animation  et  contribuer à l’approfondissement du sujet abordé. Le fait de regarder, s’émouvoir, découvrir, s’interroger, confronter, approfondir, comprendre et s’approprier des « œuvres d’art » (peinture, sculpture, etc.)  permet de développer d’autres compétences transversales chez les enfants telles que : être curieux, poser des questions, chercher et traiter une information d’ordre générale, biblique ou autres.

Travail préparatoire de l’animatrice/teur

Avant d’introduire une image pendant une séance de catéchèse l’animatrice/teur  devrait en amont fournir un travail personnel au niveau du choix de l’image, de l’analyse et de l’interprétation de celle-ci. Les questions suivantes peuvent être utiles pour ce travail de préparation :

  • Est-ce que l’image correspond au texte biblique abordé pendant la séance ?
  • Faut-il disposer d’un minimum de connaissances pour comprendre le contenu de l’image ? Si oui est-ce que les enfants possèdent déjà ces connaissances ?
  • L’image correspond-elle à l’âge des enfants ?
  • Quelles sont mes impressions en regardant cette image ?
  • Quel est le message essentiel de cette image ?
  • Est-ce que le monde des enfants y apparaît ?
  • Est-ce que l’image offre des possibilités d’identification pour les enfants ?

La place de l’image dans le déroulement de la séance

Les images peuvent être utilisées à différents moments d’une animation catéchétique :

  • Comme accroche ou activité brise-glace, le travail sur l’image constitue une première prise de contact avec le sujet qui sera abordé.
  • Comme dernière phase d’approfondissement pour résumer les éléments abordés à partir d’un support différent.
  • Comme élément central d’une animation.
  • Pour donner un nouvel élan à une animation limitée à une étude de texte biblique.

Grille de lecture (modèle de base pour les 6-12 ans)

(Choisir les questions  selon les âges ; avant de l’exploiter avec les enfants, l’animatrice/teur  devrait avoir répondu aux questions posées).

Pour permettre aux animatrices/teurs de se plonger par exemple dans le texte de Marc 10.13-16, nous proposons l’image ci-dessous. Pendant qu’ils répondent aux questions adressées aux enfants, ils pourraient en faire ressortir d’autres richesses qu’ils déploieraient autrement dans la construction d’une séance.

1.Approche spontanée : Première prise de contact avec l’image ; découverte personnelle

Après une phase silencieuse les enfants s’expriment spontanément sans entamer de discussions ni de jugement de valeur.

2. Perception de l’image

  • L’objectif de cette phase est d’observer attentivement l’image, de la découvrir avec les effets qu’elle produit et d’entrer en dialogue avec elle.
  • La démarche : après un temps d’observation les enfants décrivent ce qu’ils voient sans interpréter l’image.
  • Questions suggérées : Que se passe-t-il sur l’image ?  Qu’est-ce que tu vois ? Qu’est-ce que tu reconnais ? Qu’est-ce qui te frappe ?

3. Analyse formelle de l’image

L’objectif de cette étape est de passer de la perception subjective à l’analyse objective. Le regard devient analytique et il s’agit de comprendre l’image.

Les éléments de l’analyse sont par exemple :

  • Les personnages : quelles sont leurs positions, attitudes, mouvements, gestes, expressions faciales, émotions ?
  • Qu’est-ce qui figure au centre, à l’avant-plan, à l’arrière-plan ?
  • Le paysage : est-il statique, en mouvement ? Quelle est l’ambiance ?
  • Les couleurs : quelles sont les couleurs employées ? Quelles sont celles qui n’y figurent pas ? Existe-il un contraste entre le clair et l’obscur ?
  • Chercher un titre pour l’image

Etablir un rapport avec un ou deux autres textes bibliques afin d’effectuer une comparaison

4. Identification avec l’image

L’objectif est de créer une relation entre l’image, le texte biblique sous-jacent et le monde des enfants. Ces derniers se découvrent dans l’image et dans des parties de l’image. Ils participent en quelque sorte à l’image et celle-ci devient un support qui leur permettent d’interpréter, de poser des questions et d’avancer dans la vie.

Les enfants peuvent répondre aux questions suivantes :

  • Quelle est la réaction que cette image provoque chez moi ?
  • Quelle est ma place dans cette image ?
  • A quel endroit puis-je me situer dans cette image ?
  • Quel est l’endroit que je n’aime pas dans cette image ?
  • Si les personnages pouvaient s’exprimer, que diraient-ils ?

5. Prolongements

L’objectif de cette phase est de poser la question d’un sens pour aujourd’hui.

Les enfants peuvent répondre aux questions suivantes :

  • Quelle signification cette image a-t-elle aujourd’hui ?
  • Peut-on y découvrir un message ? Si oui lequel ?
  • Est-ce que cette image parle encore aux êtres humains aujourd’hui ? Si oui comment ?
  • Dessiner une suite à l’image, la compléter voire même enlever une partie en expliquant pourquoi.
  • Entrez dans la peau des personnages représentés ; imaginez leur discussion.

Que va-t-il se produire après la scène que représente l’image ? Que s’est-il passé avant ?

Différentes formes d’appropriation par l’image

1.À partir de 6 ans

  • Comparaison d’images: Deux ou plusieurs images traitant d’un même sujet sont examinés et comparés. Il s’agit de trouver les similitudes et les différences.
  • Puzzle : Une image est découpée. Les enfants assemblent les différentes pièces.
  • Variante : le puzzle n’est pas complet les enfants doivent inventer les parties manquantes.

2. À partir de 8 ans

Association d’idées en forme de soleil

  • L’image est découpée et collée au milieu d’une feuille blanche. Les enfants associent les idées qui surgissent en eux par rapport à l’image et les notent par écrit.
  • Ils tracent des lignes en forme de rayon de soleil sur lesquels ils notent brièvement leurs associations d’idées.
  • Si le groupe est nombreux, il est indiqué de composer des petits groupes de 5 à 6 élèves qui réalisent leur soleil. Les différents soleils sont comparés à la fin de l’activité.

3. À partir de 10 ans

  • Dialogue d’image : les enfants inventent les dialogues prononcés par les personnages représentés. Ils peuvent jouer la scène et prononcer les paroles.
  • Variante : sur une feuille de travail, inscrire les dialogues dans des bulles prévues à cet effet.
  • Chercher un titre : les enfants cherchent un ou plusieurs titres pour l’image présentée. Dans une discussion, ils expliquent leur choix.

4. À partir de 12 ans

L’image retravaillée : par collage  ou dessin les enfants ajoutent des éléments à l’image. Ainsi le contenu même de l’image change. Les enfants expliquent leur choix et peuvent discuter entre eux à ce sujet.

Crédit : Gabriela Radermacher-De Ridder ; Christel Zogning Meli (EPUB) – Point KT – Illustrations : Pixabay &  iStock by Getty Images.




La rencontre entre Jésus et les enfants (Marc 10.13-16)

De « pâte à modeler »  à « modèles du croître et du croire pour les adultes »

 Toutes formes de relation commencent par une rencontre singulière, unique. « Savoir rencontrer l’autre, c’est sans conteste le premier pas de toute humanité » (Cohen 2013). Dans le récit de Marc 10.13-16, l’expérience d’un  « premier pas » constitutive de la socialisation primaire et déterminante dans l’éveil et la construction  spirituels des enfants a bien failli être limitée. Le mot grec employé pour désigner les enfants suggère qu’ils auraient « moins de sept ans »[1] (Bailly 2000 : 1439). En rabrouant les enfants (v.13), les disciples reproduisaient les schémas culturels en vigueur à cette époque pour lesquels ceux-ci n’avaient pas de reconnaissance sociale véritable. Ils étaient traités comme « des pauvres », « des ‘hors-la-Loi’. […] et mis au rang des ‘exclus’, comme les malades, les femmes et les esclaves »[2] (Hervieux 2001 : 439 ; 440) ; ils n’étaient que des pâtes à modeler dans une logique de transmission et de discipline[3] (Gossin 2016 : 75). L’hypothèse selon laquelle ceux-ci pouvaient être considérés comme « encombrants », et qu’ils étaient silencés pendant les enseignements en raison de gazouillements ou de discours impromptus augmentés de leur ignorance de la Torah, est envisageable.

« Refuser la rencontre avec autrui, c’est s’appauvrir » (Léonor De Récondo)

Lorsque les disciples, inscrits  dans une logique de disciplinarité, censurent la rencontre entre les enfants et le porteur de la bonne nouvelle, c’est dans le but  d’ « éviter que quelque chose ne tourne mal ». Par cet acte qui partait d’une « bonne intention », ils participent inconsciemment à l’appauvrissement des enfants en amour, en joie, en expérience spirituelle et en foi. Ces éléments, essentiels pour le bon développement de leur estime de soi, de leur conscience personnelle et de leur être spirituel, conditionnent aussi la qualité de leurs  rapports altéritaires. Jésus attristé et en colère  par cette situation (v.14a ; 14b) renverse cette posture de disqualification, d’exclusion, d’invisibilisation et de silenciation en indiquant  d’autres bifurcations possibles, en injectant d’autres codes sociaux à savoir l’accueil et l’amour inconditionnels.

Être  à l’école des enfants ? Entrer dans le royaume de Dieu comme le ferait un enfant

Son approche dé-constructive va plus loin. Fort de son autorité alternative et anticonformiste, Jésus insère une pédagogie d’enseignement inversé dans laquelle il centralise l’attention de la foule et des disciples sur les enfants – tout comme dans la péricope 9.30-50 –  qu’il fait passer en deux logia ( v.14 et 15) de la position d’ « invisibilisé » dans la foule à celle d’ « important », de la stature de « pâte à modeler » à celle de « modèle du croître et du croire pour les adultes » (Gossin 2016 : 75). Certaines caractéristiques propres aux enfants, à savoir la dépendance, la disponibilité, la vulnérabilité et la confiance, mais qui pouvaient parfois leur valoir la condition de faiblesse aux yeux des adultes vont constituer pour Jésus l’exemple à suivre pour toutes personnes souhaitant accueillir le royaume de Dieu et y entrer.

Le poids des mots parlés ou écrits : le langage a un impact sur le réel

Alors qu’il existe de nombreuses rencontres regrettables et préjudiciables, celle avec Jésus est humanisante, fertile et elle laisse des traces mirifiques dans le cœur, la mémoire et l’imaginaire des enfants. Les mots ont un poids et leur choix dans un discours peuvent soit servir à  rembarrer (v.13), dénigrer et assigner au statuquo et on parle de  « mots-murs[4] » (Marshall 2016), ou soit à accueillir, valoriser, libérer et on parle de « mots-fenêtres » (Ibid.).

Jésus est un expert de « mots-fenêtres » par lesquels il sculpte de manière symbolique et matérielle un espace de vie dans lequel les enfants ont une place de choix et une « voix » bien que cette dernière soit implicite dans la péricope. En effet, si  l’évangéliste Marc choisit dans ce court récit de dissimiler les propos des personnages, l’absence de termes n’exclut ni une prise de paroles des enfants qui est plus une parole intelligente en retour de celles de Jésus, ni une forme de langage alternatif par l’entremise duquel une communication  se crée entre eux. Pour « toucher » ces derniers (v.13a), Jésus va adjoindre aux paroles les éléments d’une communication non verbale, tout aussi porteuse de signification pour des enfants en bas âge.  Pendant qu’il les embrasse, les bénit – dans le sens grec de « parler en bien », « faire l’éloge » – en leur imposant les mains (v.16), il se fait don et se connecte à eux par des mots-fenêtres, les gestes, le regard, l’écoute, le langage corporel, les expressions du visage qui traduisent ici son affection, son amour et il leur offre de façon concomitante le don du royaume. Peut-être les lui rendent-ils bien ! En effet, dans cette rencontre, les enfants surtout ceux et celles en âge de parler ont eu des choses à dire à Jésus, des questions à poser sur ce Dieu dont leurs parents parlaient tant, tout comme ils interpellent aujourd’hui les adultes avec des questions existentielles.

 Continuer d’accompagner les enfants dans une rencontre avec Jésus

Jésus constitue aussi dans un récit un exemple à suivre pour les disciples et les adultes dans leur rapport avec les enfants (en famille ou à l’église). Il les invite à se mettre du côté des enfants, à leur consacrer plus de temps, à s’intéresser à leurs questions sur le monde et à les accompagner régulièrement vers la présence du Seigneur. Ce dernier les attend et les accueille les bras ouverts. Il est si beau d’imaginer la joie des enfants dans un tel échange où leurs besoins existentiels fondamentaux – de l’ordre de l’affectif, du cognitif et de l’écoute – sont respectés par les parents et d’autres adultes qui ont la responsabilité de les accompagner dans leur démarche spirituelle. De telles expériences les équipent et leur permettent d’aller à la rencontre d’autres imaginaires, d’autres enfants, d’y déployer en retour l’amour et la considération reçus et le cas échéant de prendre position lorsque ces valeurs humaines sont enfreintes.

Pistes pédagogiques pour entrer dans le texte de Marc 10.13-16 par une image  https://pointkt.org/articles-et-editos/entrer-dans-un-texte-par-une-image/

[1] Bailly Anatole, (2000). Dictionnaire Grec-Français, Vanves, Hachette.

[2] Hervieux Jacques, « Commentaire sur ‘Jésus et les enfants’ (Mc 10,13-16) », dans  Gruson Philippe (dir.), 2001. Les Evangiles. Textes et commentaires. Tome I, Paris,  Bayard Compact.

[3] Gossin Richard,  (2016). L’enfant théologien. Godly Play : une pédagogie de l’imaginaire, Namur, Editions Jésuites.

[4] Pour les « mots-murs » et les « mots-fenêtres », voir Rosenberg Marshall B., (2016). Les mots sont des fenêtres (ou des murs). Genève, Editions Jouvence.

Crédit : Christel Zogning Meli (EPUB) – Point KT – Illustration Christel Zogning Meli




Handicap et évangile : le paralysé de Capharnaüm (Marc 2, 1-12)

Ce texte est proposé à celles et ceux qui désirent cheminer dans la réflexion concernant l’évangile et le handicap. En effet, Jésus guérit des personnes qui souffrent d’infirmité, maladie ou handicap. Il montre ainsi que ces personnes ont toute leur place dans la communauté des hommes. Chacun est invité à accueillir la différence et la situation particulière de l’autre, pour éviter l’exclusion, pour être humain, tout simplement.

 

Contexte :
Jésus parcourt la Galilée pour annoncer la Bonne Nouvelle et guérir les malades. Les gens viennent à lui très nombreux pour l’écouter et présenter leurs cas de maladie. Jésus est déjà venu à Capharnaüm où il a guéri un homme à la synagogue et beaucoup de malades chez Simon et André (Marc 1, 21-34). Toute la Galilée parle de lui, il ne peut plus passer inaperçu nulle part !
Quelques jours plus tard, Jésus revient à Capharnaüm, il est à la maison, dit le texte, certainement celle de Simon et André qui l’ont accueilli la première fois (Marc 1, 29). Il y a 4 amis qui sont venus avec un malade, mais la maison est pleine à craquer, et la foule devant la porte les empêche d’entrer. Alors les 4 amis décident de passer par le toit ! Ils font un trou suffisamment grand pour descendre le paralysé qui est couché sur une natte.
Le propriétaire de la maison est gentil, il ne crie pas sur les 4 amis qui lui ont abîmé son toit. Les gens rassemblés dans la maison ne reprochent pas aux 4 personnes d’avoir grillé la politesse à tout le monde pour amener leur ami paralysé devant le Seigneur. Tout le monde est vraiment gentil, et Jésus voit que les 4 amis en foi en lui, alors il guérit l’homme paralysé.

 

Dieu nous aime avec nos handicaps et nos maladies

Les 4 compères sont convaincus que Dieu aime et fait grâce à tout le monde, y compris à leur ami malade. À l’époque, les gens croient que l’infirmité, le handicap ou la maladie résulte du péché. C’est pourquoi Jésus commence par annoncer le pardon de Dieu sur l’homme paralysé. Les maîtres de la loi sont choqués, ils pensent que Jésus se prend pour Dieu. Ici l’évangile nous dit que Jésus est venu annoncer et manifester aux hommes le pardon et la guérison de Dieu sur leurs vies. Même si on souffre d’une maladie grave et incurable, d’un handicap à vie, d’une infirmité qui nous rend à jamais différent des autres, on est aimé de Dieu et pardonné en Jésus-Christ. Le Seigneur ne posera jamais sur nous un autre regard que celui de son amour. Par son évangile, il nous invite à poser le même regard sur chaque personne. Un regard sans préjugés ni peur : la maladie et le handicap ne sont ni une malédiction ni une punition de Dieu.
Jésus guérit le paralysé, il manifeste ainsi que la grâce de Dieu est sur cet homme, tout comme elle est sur toute personne. La grâce de Dieu est sur celles et ceux qui souffrent de handicap, quelle que soit leur maladie et leur état. Qu’ils guérissent ou non, ils sont aimés de Dieu. À travers l’audace des 4 amis et la parole de pardon de Jésus, l’évangile rappelle leur dignité humaine et exhorte à leur faire toute la place qu’ils méritent, parce qu’ils font partie de la communauté humaine et méritent la même considération que tous.

 

Aimer et porter le prochain dans son handicap…

Comment le paralysé de Capharnaüm se perçoit-il par rapport à Dieu ? Pense-t-il que Dieu ne l’aime pas, que Dieu est injuste et cruel de l’avoir créé ou rendu ainsi ? Le texte ne le dit pas, l’évangile raconte simplement 4 amis qui veulent aider un homme et le prennent en charge.
Peut-être que l’évangile essaie de nous dire qu’il ne sert à rien de se faire du mal en incriminant Dieu sur les situations de maladie et de handicap qui touchent nos semblables ou nous-mêmes. Ce qui compte vraiment, c’est de prendre en charge ces situations et de porter devant le Seigneur celles et ceux qui en souffrent. Les 4 amis ne perdent pas de temps en jérémiades, ils agissent. La société et l’Église ne devraient-elles pas en faire autant ? L’évangile de Jean raconte l’histoire d’un homme qui reste paralysé pendant 38 ans parce qu’il n’y a personne pour le porter jusque dans l’eau de la piscine de Bethesda. Jour après jour, les gens passent devant lui, se baignent dans les eaux bienfaisantes et sont guéris, mais lui reste là, oublié de tous, au bord de la piscine, pendant 38 ans d’indifférence et de souffrance… « Je n’ai personne pour me plonger dans la piscine » dit le paralysé à Jésus (Jean 5, 7). Le paralysé de Capharnaüm avait 4 amis, mais celui de Bethesda n’a personne, et c’est bien là qu’il faut insister : si celles et ceux qui souffrent de handicap n’ont personne pour les aider, il faut tirer au plus vite la sonnette d’alarme, car en agissant ainsi le monde perd son humanité…
La foi des 4 amis est agissante, elle ne se contente pas de critiquer comme font les maîtres de la loi. Jésus lui-même ne se contente pas d’annoncer le pardon, sa parole est également agissante puisqu’elle guérit le malade. C’est en agissant que l’on peut permettre à bien des personnes de prendre leur natte et de rentrer chez eux, comme le paralysé de Capharnaüm, c’est-à-dire de garder ou de retrouver leur dignité, parce qu’elles sont considérées et traitées comme des personnes dignes d’attention, dignes de nos efforts, de notre amour et de notre temps.

 

Apprendre aux enfants à agir comme les 4 amis

On craint souvent d’effrayer les enfants avec la maladie ou le handicap d’une personne, mais ce sont nos propres peurs qui nous bloquent et que nous communiquons. L’enfant sait vivre avec une personne handicapée, il accepte naturellement la différence et compose avec elle sans aucune difficulté, tant qu’on ne la lui fait pas voir avec la lunette déformante des préjugés et des peurs qui nous habitent.
À l’école biblique et au catéchisme, au groupe de jeunes et dans le scoutisme, il est bon d’encourager les enfants et les jeunes à faire preuve de compassion et de solidarité envers les personnes handicapées. Ça ne leur fera que du bien de pouvoir aider quelqu’un, partager, jouer, apprendre ensemble, être amis. Aujourd’hui, on parle d’inclusion scolaire, mais il y a encore du chemin à faire…

Dieu a foi en l’humanité

Jésus voit la foi des 4 amis qui ont bravé la foule et sont passés devant tous ceux qui faisaient la queue pour être guéris, ils ont été jusqu’à détériorer le toit d’une maison par compassion pour un homme. Cela nous dit d’une certaine manière que Dieu a foi en l’humanité. Malgré l’indifférence, l’égoïsme et le manque d’amour, il y a encore des hommes et des femmes de bonne volonté qui sont prêts à braver les difficultés pour venir en aide aux personnes dont la maladie et le handicap nécessitent une prise en charge spécifique. Quitte à bousculer les habitudes et à déranger un ordre social qui a souvent oublié les handicapés comme on avait oublié le paralysé de Bethesda, ces hommes et ces femmes de bonne volonté rappellent au monde sa responsabilité adamique : garder et cultiver le jardin du monde, en respectant toutes les espèces qu’il contient, toutes les créatures de Dieu, dont l’homme créé à son image.
Au cœur du monde qui est défiguré non pas par les infirmités et les handicaps des hommes, mais par le manque d’amour et de compassion, il est bon de raconter cette histoire du paralysé de Capharnaüm qui a été béni d’avoir des personnes pour l’aimer et le porter. Dans l’Église, rappelons cette histoire, afin que les chrétiens se lèvent et se mobilisent davantage pour la cause des personnes handicapées, pour que nos célébrations soient davantage pensées avec et pour elles. Ainsi nous serons le peuple en qui Dieu a foi et en qui il trouve sa joie, le peuple qui témoigne de son amour inconditionnel pour tous les hommes.

 

Cantiques :

Le peuple de Dieu se lève
Partition PDF
Fichier audio à écouter :

Tu nous appelles à aimer
YouTube / Paroisse de Griselles

Crédit : Ruth-Annie Mampembé (EPUdF), Point KT, Photo Pixabay




Mets-toi en route! : Je ne te lâche pas…

Je ne te lâche pas! (Genèse 32, 23-33) 

La rencontre de PDF : Mets toi en route. 11. Je ne te lâche pas…

 

 

 

 

La prière reprend la demande de Jacob: «Bénis-moi ». Comme la bénédiction est liée à la grâce, elle peut être demandée et reçue par tous. Il n’y a pas de conditions posées pour demander et recevoir la bénédiction de Dieu. Pour Jacob cette bénédiction est essentielle, car elle est source de vie pour lui. La prière de bénédiction remet ainsi Dieu au centre de nos vies.

 

 

Objectifs

  • Faire découvrir la notion de bénédiction pour Jacob et pour nous maintenant.
  • Faire comprendre que nos vies et aussi nos vies spirituelles comprennent des temps tumultueux.
  • Autour du nom: faire prendre conscience d’où nous venons, des personnes qui comptent pour nous.

Parole ouverte

  • Je me demande qu’est-ce qui t’a plu? Qu’est-ce qui t’a particulièrement surpris dans cette histoire?
  • Je me demande si ce récit te questionne?
  • Je me demande contre qui ou avec qui lutte Jacob?
  • Je me demande pourquoi il est si important pour Jacob de connaître le nom de celui qui lutte avec lui?
  • Je me demande pourquoi Jacob reçoit un nouveau nom?
  • Je me demande si tu as déjà vécu des moments plus difficiles dans ta vie?

Prière

Se mettre en cercle pour vivre une bénédiction commune. Les enfants peuvent se donner la main, ou alors mettre une main sur l’épaule de leur voisin-e. On propose alors une bénédiction nominative que tout le monde dit : Dieu te bénis XY.

Documents utiles

 

  • Un bricolage réalisé 



Ecoute le Royaume : Pratiquer – Matthieu 7, 24-29

La séquence en PDF – PRATIQUER

Dans la pensée biblique, mettre en pratique la parole est essentiel. Cette action est directement liée à l’écoute. Celui qui écoute attentivement, tire les conséquences nécessaires et met en pratique ce qu’il a en-tendu. Il est considéré comme sage, figure biblique du croyant obéissant. Dans la parabole, le sage incarne cette réalité. Il va construire sa maison, son existence, sur un fondement solide qui peut résister à toute tempête. La maison de l’homme stupide est perdue d’avance, le sable n’étant pas un fondement solide et résistant. Être croyant, c’est ainsi pratiquer ce que la Parole nous indique.

 

Objectifs

  • Découvrir qu’avec Jésus comme fondement, notre vie est solide.
  • Comprendre qu’il ne suffit pas d’écouter, il faut mettre en pratique.
  • Donner le goût aux enfants de continuer à écouter, à lire des récits de Jésus.

Parole ouverte

  • Je me demande ce qui t’as surpris dans l’histoire? Je me demande ce que tu as aimé?
  • Je me demande où tu aimerais être dans l’histoire ? (Donner une figurine que chaque enfant peut placer sur la narration)
  • Je me demande si tu as déjà construit des châteaux de sable au bord de la mer? Quand la marée remonte qu’est-ce qui se passait?
  • Et quand l’orage éclate et que tu es dans ta maison, comment ça se passe? Comment te sens-tu?
  • Je me demande, d’après toi, qu’est-ce que Jésus a voulu dire avec cette parabole?
  • Je me demande ce que tu souhaites garder pour toi de cette histoire?

Animation ludique

Reconstituez la scène sur une terrasse ou une surface plane en extérieur (si possible pas sur le gazon).

  • Faites un tas de sable avec les enfants et de l’autre côté un tas de cailloux plutôt plat.
  • A l’aide de Kapla ou barres de Jenga construisez avec les enfants des maisons.
  • Puis arrosez avec un jet d’eau.
  • Regardez ensemble ce qui se passe et discutez-en.
  • Il peut être bien de faire l’expérience une fois chez soi avant de la faire avec les enfants. Cela permet de savoir à quelle puissance il faut régler le jet d’eau.

Documents utiles

  • Dessins pour la séquence

  • Le jeu de société « Ecoute le Royaume » est pour l’instant introuvable. Nous nous en excusons.

Pour revenir au programme général – ECOUTE LE ROYAUME




Ecoute le Royaume : Se retourner – Matthieu 21,28-31a

La séquence en PDF – SE RETOURNER  

La parabole nous présente l’attitude des deux fils du père. Le premier dit d’abord NON, puis il réfléchit. Il est pris de remords. Il change d’idée. Il se retourne et va à la vigne. Le deuxième fils dit d’abord OUI, mais il n’y va pas. Le premier des deux fils s’est retourné, il s’est repenti. Ce verbe indique dans la Bible un changement de pensée, d’action. C’est une véritable transformation qui se passe pour le premier fils. Selon Philippe Dautais, ce verbe signifie « un mouvement de conversion ou de retournement par lequel l’homme s’ouvre à plus grand que lui-même en lui-même».

 

 

Objectifs

  • Découvrir le lien qui nous unit à Dieu : nous sommes tous ses enfants.
  • Comprendre que Dieu nous offre la liberté de changer d’avis.
  • Susciter une réflexion chez les enfants, apprendre à réfléchir, à poser le pour et le contre.

Parole ouverte

  • Je me demande ce qui t’as surpris dans l’histoire? Je me demande ce que tu as aimé?
  • Je me demande où tu aimerais être dans l’histoire ? (Donner une figurine que chaque enfant peut placer sur la narration)
  • Je me demande comment ça se passe quand vos parents vous demandent quelque chose?
  • Je me demande si cela vous est déjà arrivé de dire oui puis non? Ou non puis l’avoir quand même fait?
  • Je me demande pourquoi les fils ont changé d’avis?
  • Je me demande ce que tu souhaites garder de cette histoire avec toi?

Documents utiles

  • Les dessins pour la séquence

 

Pour revenir au programme général – ECOUTE LE ROYAUME




Ecoute le Royaume : Rejeté – Matthieu 21, 33-41

  La séquence en PDF – REJETE

Les ouvriers veulent garder pour eux la vigne qui leur a été confiée. Ne pas devoir la rendre. Ils rejettent ainsi tous ceux qui viennent de la part du maître. Ils les frappent, ils les suppriment. Les vignerons veulent posséder la vigne et ils sont possédés par elle. Plus rien d’autre ne compte, aucune vie n’a plus de valeur. Cette parabole nous interroge sur nos désirs de possession. Ce désir peut devenir tellement fort qu’il nous pousse à regarder les autres comme des ennemis.

 

Objectifs

  • Découvrir les trois cadeaux que Dieu nous fait en plus de nous confier la vigne.
  • Faire comprendre que nous ne sommes pas propriétaire, mais dépositaires des biens de Dieu.
  • Faire le parallèle entre cette parabole et le récit de la passion de Jésus.

Parole ouverte

  • Je me demande ce qui t’as surpris dans l’histoire? Je me demande ce que tu as aimé?
  • Je me demande où tu aimerais être dans l’histoire ? (Donner une figurine que chaque enfant peut placer sur la narration)
  • Je me demande comment tu trouves l’histoire?
  • Je me demande qu’elles ont été tes émotions en écoutant l’histoire? (Répartir des cartons de couleurs ou des émoticônes. Les enfants pourront ainsi s’appuyer sur une image ou une couleur pour parler de leurs émotions).
  • Je me demande pourquoi les vignerons réagissent de cette manière?
  • Je me demande pourquoi le maître a toujours fait confiance?
  • Je me demande ce que tu veux garder de cette histoire?

Prière

Après la narration et la parole ouverte.

  • Proposer un moment de prière silencieuse lors de laquelle chaque enfant peut déposer un caillou au pied d’une croix qui aura préalablement été disposée au centre.
  • Dans un second temps chaque enfant peut prendre une bougie et l’allumer à la bougie centrale.

Documents utiles

  • Les dessins pour la séquences

 

Pour revenir au programme général – ECOUTE LE ROYAUME




Ecoute le Royaume : Agir – Matthieu 25,14-30

La séquence en PDF – AGIR

Dans cette parabole, chacun a reçu, selon ses capacités. Nous sommes donc responsables des talents que nous avons reçus. Nous sommes co-créateurs, appelé à agir en toute liberté. Les deux premiers serviteurs agissent de manière autonome. Ils permettent ainsi à leurs talents de se développer et de produire des fruits. Le troisième serviteur est paralysé par la peur. Il emprisonne son talent et donc n’agit pas.

Objectifs

  • Quelle est notre image de Dieu ? Faire réfléchir les enfants aux représentations que nous nous faisons de Dieu.
  • Découvrir tout ce que nous avons reçu de Dieu.
  • Donner le goût d’agir avec Dieu et pour Dieu.

Parole ouverte

  • Je me demande ce qui t’as surpris dans l’histoire? Je me demande ce que tu as aimé?
  • Je me demande où tu aimerais être dans l’histoire ? (Donner une figurine que chaque enfant peut placer sur la narration)
  • Je me demande comment tu trouve les deux premiers serviteurs? Et le troisième?
  • Je me demande pourquoi il a eu peur? Pourquoi il a enterré l’argent?
  • Je me demande si on t’a déjà prêté des choses? Comment tu te sens quand on te prête quelque chose? Est-ce que tu fais particulièrement attention? Si oui pourquoi?
  • Je me demande comment tu trouves la réaction du maître?
  • Je me demande ce que tu veux reprendre avec toi de cette histoire?

Documents utiles

  • La narration en cercle

  • Les dessins pour la séquence

  • Pour les animations
    • Le test mathématique : Agir-Test-math–matique
    • Les images pour l’animation créatrice, la célébration et l’animation ludique
    • Les photos de la bourse

Pour revenir au programme général – ECOUTE LE ROYAUME




Ecoute le Royaume : Prépare – Matthieu 25, 1-13

  La séquence en PDF – PREPARE

 Toutes les jeunes filles se préparent. Se préparer, c’est mettre en ordre, arranger, orner, embellir. On met en ordre sa maison lorsqu’on reçoit quelqu’un. On se prépare pour un rendez-vous. Ainsi, on prend du temps pour l’autre. On lui fait de la place dans nos vies, dans nos maisons. Lorsqu’on se prépare, on prend aussi soin de soi-même. On met nos vies en lumière. « J’ai beaucoup mieux à faire que m’inquiéter de l’avenir : j’ai à le préparer ! » Félix-Antoine Soward

 

 Objectifs

  • Découvrir l’importance de se préparer pour Dieu.
  • Réfléchir avec les enfants à la préservation des ressources.
  • Garder la lumière allumée. C’est essentiel. Donner aux enfants cet élan intérieur.

Parole ouverte

  • Je me demande ce qui t’as surpris dans l’histoire? Je me demande ce que tu as aimé?
  • Je me demande où tu aimerais être dans l’histoire ? (Donner une figurine que chaque enfant peut placer sur la narration)
  • Je me demande comment ces jeunes filles se sont préparées pour rencontrer l’époux?
  • Je me demande comment on peut se préparer pour rencontrer Dieu?
  • Je me demande ce que Jésus veut nous dire par cette parabole?
  • Je me demande ce que tu veux garder de cette histoire pour toi?

Documents utiles

  • La narration en cercle

  • Les dessins pour la séquence

Pour revenir au programme général – ECOUTE LE ROYAUME




Ecoute le Royaume : Pardonne – Matthieu 18,23-35

La séquence en PDF – PARDONNE

Pas si facile que cela de pardonner ! Alors voici une prière : « J’aimerais avoir la volonté de pardonner, mais je n’ose pas demander la volonté de pardonner. Tu es peut-être prêt à me la donner, et moi, je ne suis pas encore prêt. Je ne suis pas encore prêt à apaiser mon cœur. Je ne suis pas encore prêt à reconnaître ma vulnérabilité. Je ne suis pas encore prêt à voir l’humanité dans les yeux de celui qui m’a fait du mal. Ou de voir que celui qui m’a blessé a peut-être pleuré lui aussi. Je ne suis pas encore prêt pour ce voyage. Je ne suis pas encore intéressé par ce chemin. Je suis la prière avant la prière du pardon. Accorde-moi la volonté d’aller vers le pardon. Accorde-moi cette volonté, pas encore, mais bientôt … »(« Prière avant la prière », Desmond Tutu et Mpho Tutu, Le livre du pardon, Trédaniel Éditeur, 2015, p. 19)

 

Objectifs

  • Réaliser que Dieu est celui qui remet les dettes, n’importe quel péché.
  • Partager aux enfants l’importance de la réciprocité : se mettre à la place de l’autre, comprendre et écouter l’autre.
  • Donner le goût du pardon aux enfants. Le pardon est comme une remise de dette : montrer les avantages libérateurs du pardon.

Parole ouverte

  • Je me demande ce qui t’as surpris dans l’histoire? Je me demande ce que tu as aimé?
  • Je me demande où tu aimerais être dans l’histoire ? (Donner une figurine que chaque enfant peut placer sur la narration)
  • Je me demande comment tu trouves le serviteur? Et le maître?
  • Je me demande c’est quoi le pardon/pardonner?
  • Je me demande s’il t’es déjà arrivé de pardonner? C’était comment?
  • Je me demande s’il t’es déjà arrivé que quelqu’un-e te pardonne? C’était comment?
  • Je me demande ce que tu souhaites garder de cette histoire avec toi?

Documents utiles

  • La narration en cercle

  • Dessins pour la séquence

Pour revenir au programme général – ECOUTE LE ROYAUME