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Le chemin de la vie avec Dieu et avec les autres

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Présentation d’une séquence extraite du matériel « Dix lois qui libèrent » préparé par l’Agence Romande d’Éducation Chrétienne avec notes théologiques, pédagogiques et liturgiques pour enfants de 8 à 12 ans.

Brochure enfants avec dessins colorés, jeux, mots cachés, chants et prières sur le thème du Décalogue, de l’esclavage en Égypte jusqu’à la nouvelle Alliance.

Le thème de cette rencontre correspond à la troisième étape du fascicule. Vous pouvez le traiter en une seule rencontre, ou si vous disposez de plus de temps, vous pourrez décomposer l’étape en deux séances. Vous aborderez la nécessité de règles pour vivre avec Dieu et en société, ces deux dimensions étant liées. Vous ferez découvrir aux enfants quelles règles Dieu donne à son peuple à travers ces dix lois  !

Notes théologiques    Exode 20 : 1-17

1.    Décalogue – Loi – commandements
Cette étape va présenter le Décalogue proprement dit : les notes théologiques de l’introduction du document donnent l’essentiel du commentaire biblique utile à cette étape. Nous rappelons ici les éléments importants de cette introduction.
–   Le Décalogue ne se comprend que comme charte de l’Alliance entre Dieu et les hommes. C’est parce que Dieu est le Dieu-qui-délivre qu’il est en même temps le Dieu-qui-donne-sa-Loi. Donc le Décalogue tire son sens et sa densité du préambule « C’est moi le Seigneur qui t’ai délivré… « 
–    Le premier commandement « Tu n’auras pas d’autres dieux que moi » : en respectant ce commandement, les croyants sont quasi automatiquement tenus de respecter tous les autres. Adorer un seul Dieu et en plus le Dieu qui libère, c’est être délivré de tous les autres dieux et de tous les esclavages, de la religion, de la loi, de la culpabilité, de la religion des mérites et des efforts etc.
–   Si les commandements interdisent le vol, le meurtre ou l’adultère, par exemple, ce n’est pas pour brimer les croyants et les confiner dans une existence étriquée ; au contraire, c’est pour leur donner le mode d’emploi de relations heureuses et harmonieuses avec Dieu et avec les autres; interdictions ? mais aussi promesses !
–   Les « commandements pour Dieu » (première Table) et les « commandements pour le prochain » sont inséparables. Comme dit la première épître de Jean : « Si quelqu’un dit «J’aime Dieu» et qu’il haïsse son frère, c’est un menteur. En effet s’il n’aime pas son frère qu’il voit, il ne peut pas aimer Dieu qu’il ne voit pas ». (I Jean 4 : 20).
2.    Sens des commandements
  • Premier commandement : « Tu n’as pas d’autre dieu que moi, qui t’aime et qui veut te libérer de l’esclavage de me satisfaire par ton obéissance ».
  • Deuxième commandement : »Tu ne te feras pas d’images qui représentent le divin, tu ne plieras pas le genou devant la nature, la création ou n’importe quelle représentation du divin ».

Note sur la fin du verset : Je punis jusqu’à la quatrième génération et je traite avec bonté jusqu’à mille générations.

Le commandement est adressé aux pères, pas aux enfants ! II les exhorte à faire attention à la société, aux conditions de vie qu’ils construisent, car elles auront des conséquences sur les générations futures ; selon le dieu que les pères servent, la vie des fils en sera bouleversée pour longtemps . Dans une société comme Israël la responsabilité collective est naturelle et admise. Mais en même temps elle n’est pas un alibi pour les générations suivantes. Ce serait trop facile de dire : si nous sommes dans le pétrin, c’est la faute de nos ancêtres ! Rappelons-nous que cette menace – promesse ne figure que dans le commentaire du deuxième commandement, elle est liée aux idoles ! Le choix du « mauvais » dieu porte à conséquence, sans aucun doute. Mais chacun étant à la fois enfant et parent, c’est vraiment chaque génération qui doit choisir : donc il n’y a ni fatalité de la culpabilité ni histoire du salut facile, à bon marché.
  • Troisième commandement : « Tu n’utiliseras pas le nom de Dieu pour faire du mal ni en faisant la guerre en mon nom, ni en jurant contre ton prochain en mon nom, ni en utilisant mon nom pour défendre une idéologie, une philosophie, une religion, contre les autres ».
  • Quatrième commandement : « Mets à part un jour dans la semaine pour te reposer de ton travail et me rendre le culte qui éclairera tous les jours suivants ».
  • Cinquième commandement : « Prends au sérieux tout ce qui vient de tes parents, donne une juste place à chaque génération ».
  • Sixième commandement : « Respecte la vie, la tienne et celle des autres. Donne à chacun des conditions de vie décentes ».
  • Septième commandement : « Tu ne briseras pas ton mariage ou celui d’un autre couple. Car ta fidélité est fondée sur la fidélité de Dieu envers toi ».
  • Huitième commandement : « Tu respecteras ton prochain dans tous ses biens, tu veilleras à ce que chacun possède assez pour vivre ».
  • Neuvième commandement : « Tu prendras garde à ce que tu diras pour ne pas témoigner faussement contre ton prochain ou l’enfermer dans des jugements tout faits ».
  • Dixième commandement : « Tu ne loucheras pas vers ce que les autres ont pour te l’approprier ou les jalouser ».
3.    Des actes contraires au Décalogue.

–  Le veau d’or (Ex 32)

Dans le moment même où Moïse recevait les dix commandements, le peuple s’invente d’autres lois !
On ne peut pas dire qu’il désobéit puisqu’il ne connaît pas encore le Décalogue. Mais ne voyant pas Moïse revenir (32:1) il joue l’autonomie et se donne ses propres règles : adorer un dieu taureau comme le peuple en voyait en Égypte (1er commandement), fabriquer une statue pour le représenter (le 2e commandement), appeler cette statue Dieu-qui-nous-a-fait-sortir-d’Égypte (3e commandement, utiliser le nom abusivement), faire tout cela pour être comme les Égyptiens (convoiter 10e commandement), on pourrait même ajouter  rendre un culte à une image de dieu (4e commandement).
Telles sont les dérives qui se produisent et s’enchaînent, quand on veut définir soi-même les relations avec Dieu. Ces dérives viennent aussi modifier les relations au sein du peuple entre les hommes : dissension entre Moïse et Aaron (32:21), moqueries des uns sur les autres (32:25), massacre peut-être même (32:27), quoique la suite du récit semble contredire (cf. 32:33) (il doit s’agir de deux sources différentes juxtaposées). Des relations « déviées » avec Dieu ont pour conséquence des relations « déviées » entre les hommes (d’où, la première Table brisée en p.12 brochure enfants).

Soyons bien au clair : les Israélites n’ont pas remplacé Dieu par une idole en or, leur faute n’est pas aussi grossière ! Donc ne pas faire un parallèle avec aujourd’hui, en demandant aux enfants quelles sont nos idoles modernes

La faute des Israélites, c’est d’avoir voulu fabriquer une image visible de Dieu ; Moïse, le représentant de Dieu, ne revient pas, donc le peuple se sent perdu, le chef n’est plus là. Se faire une représentation visible de Dieu, c’est l’avoir à sa disposition, à sa merci, même : Dieu est enfermé là ! La question à se poser alors, c’est : quand nous pensons à Dieu, quelle idée toute faite avons-nous ? quel préjugé, quelle image avons-nous de lui ? Image ou préjugé qui pourrait très bien faire écran entre Dieu et nous ?
Dieu met en évidence cette dérive en appelant Israël ton peuple (= peuple de Moïse) que tu (= Moïse) as fait sortir… Ce n’est plus « mon » peuple que j’ai (= Dieu) délivré ! Et pourtant Israël s’était engagé, avait accepté l’Alliance (cf. Ex 19 :8) et Dieu lui avait promis qu’il serait son (= Dieu) peuple pour toujours (Ex 19 : 5-6). Moïse refuse d’endosser cette « paternité » ! Il sait qu’Israël est le peuple de Dieu (Ex 32 : 11) et il va faire appel à l’honneur de Dieu, qui ne peut pas se renier et renier ses promesses les Égyptiens vont se moquer et du Dieu d’Israël et des Israélites ! (Ex 32 : 12). Cette argumentation de Moïse aura tout son effet puisque « Dieu renonce à faire à son peuple le mal dont il l’avait menacé » (Ex 32: 14).

–  Caïn et Abel

Rompre les relations avec Dieu entraîne des relations mauvaises entre les hommes, et inversement avoir de mauvaises relations entre les hommes perturbe les relations avec Dieu (d’où brochure enfant la deuxième  Table brisée  p.11).

Dans ce récit nous ne gardons que ce qui est essentiel pour notre thème.
Ce récit, que les théologiens présentent comme le récit expliquant l’origine de la violence, évoque un certain nombre de commandements : le premier (Caïn se prend pour Dieu en disposant de la vie de son frère), le sixième bien sûr, le dixième aussi puisque c’est en se comparant à Abel que Caïn s’est fâché et a tué son frère. Ici aussi les relations sont imbriquées : sa jalousie envers son frère amène Caïn à rompre ses relations avec Dieu. Briser une des Tables de la Loi entraîne la brisure de l’autre.

Après la bataille gagnée contre les Amalécites, Moïse retrouve Jéthro son beau-père venu lui rendre visite. Jéthro se réjouit beaucoup en apprenant tout ce que Dieu a déjà fait pour le peuple des Hébreux. II reconnaît que l’Éternel est le plus grand de tous les dieux et il offre un holocauste et plusieurs sacrifices à Dieu.B.    Narration : Le don de la Loi au Sinaï

Jéthro se rend vite compte aussi que Moïse a beaucoup trop de travail. En le voyant se préparer à rendre la justice à tous ceux qui ont des problèmes à régler entre eux, il donne un conseil très utile à Moïse. II lui dit de s’entourer d’hommes de confiance pour le décharger de cette tâche. C’est ainsi qu’un premier pas est fait vers une organisation qui va permettre à Israël de devenir une vraie nation…

Mais Dieu est là aussi pour veiller sur son peuple et pour lui donner des bases solides. Trois mois après leur sortie d’Égypte les Hébreux arrivent dans le désert du Sinaï et ils y établissent leur campement. Ils se trouvent face à la montagne où Moïse a rencontré autrefois Dieu dans le buisson ardent. Moïse monte alors sur le Sinaï et rencontre Dieu qui lui dit : « Vous avez pu voir tout ce que j’ai déjà fait pour vous depuis votre départ d’Égypte, eh bien, si vous m’obéissez et si vous gardez fidèlement mon alliance, vous serez parmi tous les peuples mon plus beau joyau ».

Moïse rapporte les paroles de Dieu au peuple resté en bas et il annonce que Dieu va descendre sur le Mont Sinaï, aussi faudra-t-il que personne ne s’approche de la montagne. Seul Moïse va pouvoir monter pour entendre ce que Dieu prévoit afin de faire du peuple d’Israël une nation sainte, son peuple. Dieu donne alors à Moïse dix commandements de base (le Décalogue ou la Loi) qui vont réglementer la vie du peuple.

Ces lois sont en deux groupes, il y en a d’abord 4 qui précisent les relations qu’il doit y avoir entre les hommes et Dieu, puis il y en a 6 qui expliquent comment les hommes doivent vivre entre eux. Mais ces deux groupes de lois qui forment l’essentiel des commandements que Dieu donne à son peuple, sont introduits par une remarque qui permet de comprendre pourquoi et comment chacun peut obéir :  « Je suis l’Éternel, ton Dieu, qui t’ai fait sortir du pays d’Égypte, de la maison de servitude ». Voilà pourquoi chacun des dix commandements peut être observé d’abord parce que l’Éternel se fait connaître comme le vrai Dieu qui agit en faveur du peuple esclave et prisonnier, ensuite parce que grâce à lui les Hébreux sont devenus des hommes libres.

C’est au nom de Dieu et au nom de la liberté reçue que chacun peut mettre en pratique ce qui lui est demandé… exemples :
– c’est parce que c’est moi l’Éternel qui t’ai libéré, que tu n’as plus besoin de t’adresser à d’autres dieux ou d’avoir d’autres idoles…
– c’est parce que tu n’es plus sous une domination malfaisante que tu ne vas pas voler quelqu’un ou même le tuer…

Ces dix lois, que Dieu donne à Moïse, sont la conséquence de la liberté reçue, les respecter c’est répondre oui à Dieu et affirmer que l’on fait bien partie de son peuple !
(Narration des chapitres 18,19, 20)

Notes pédagogiques et activités enfants : cliquer ici
Paraphrase Décalogue d’après A. Maillot : cliquer ici

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Crédit : Point KT