Point KT

Chavouôt et fêtes de Pentecôte

image_pdfimage_print

ImageLa Pentecôte que nous fêtons, dans toute la chrétienté, tire ses origines de la Pentecôte juive, la fête de Chavouôt’. Connaître ces origines et les expliquer aux enfants nous semble enrichissant et utile pour la préparation d’une leçon, d’un jeu, ou tout simplement, la préparation de la fête !

En grec, on a appelé  Pentecôte du grec pentékosté, « cinquantième », la fête juive de  Chavouôt (nom hébreu de la Pentecôte juive, deuxième fête de pèlerinage.), commémorant le don de la Torah (Enseignement, Loi), le don de la Loi, à Moïse, au mont Horeb. Pentecôte, car ce sont 50 jours qui séparent la Pâque, (Pessah:nom de la Pâque juive, commémoration de la libération d´Égypte. Première fête de pèlerinage) de Chavouôt.  La période entre les deux fêtes est appelée l’Omer, périodes de 7 semaines commençant la deuxième soirée de Pessah.

Chavouôt est la deuxième des trois fêtes dites « de pèlerinage » (Exode 23 : 14 à 17). Après la construction du Temple par Salomon, trois fêtes réunissaient les juifs de sexe masculin à Jérusalem : Pessah, Chavouôt’ et Souccôt, la fête des cabanes, fête des tabernacles – celle-ci commémore la vie précaire du peuple libéré d´Égypte; c’est la troisième fête de pèlerinage-. Après la destruction du Temple en 70, les pèlerins continuèrent à se rendre sur les lieux, mais pour y pleurer… Les non juifs ont alors appelé le mur occidental qui reçoit les larmes et les prières (mur de soutènement du Mont du Temple, construit sous Hérode) le « Mur des Lamentations ».
A l’heure actuelle, il n’y a plus d’obligation de pèlerinage, mais par contre, les trois fêtes sont de grands moments de réjouissance pour tous.

Il n’est pas facile pour un non juif de s’y retrouver au travers des nombreux noms donnés à la fête : Chavouôt’, Pentecôte, Fête des Semaines, Fête de la Moisson : en Israël, c’est la saison des moissons de froment. La fête célèbre aussi l´installation en Canaan et la transformation d´un peuple nomade en agriculteurs. Il y a aussi les Fête du don de la Torah, Fête de la Révélation au Sinaï, Fête des Prémices (deux pains faits avec les premiers blés moissonnés sont offerts à Dieu)

Centrée sur le don de la Torah, Chavouôt’ est l’anniversaire de la naissance du peuple d’Israël, peuple de Dieu.
Pas de n’importe quel dieu… Dieu qui se révèle et offre alliance. Cette alliance est une réalité historique pour le croyant : Dieu agit tout au long de l’histoire de son peuple et intervient, au travers de la Loi, dans la discrétion de la vie quotidienne comme dans l’éclat de grands événements.

Lié à la période des moissons, l’aspect agricole de la fête est probablement un emprunt très ancien aux coutumes de Canaan. Ce qui n’enlève rien au caractère profondément confiant des réjouissances : les premiers fruits, les premières récoltes sont les promesses d’un avenir. Le croyant peut placer sa confiance en Dieu qui libère à Pessah, qui guide à Chavouôt’, et qui pourvoit à Souccôt’.

Quelques traditions:

ImageTraditionnellement, le livre de Ruth est lu pendant les festivités, dans les synagogues décorées de fleurs et de plantes vertes. Pourquoi lire le livre de Ruth ? Chavouôt’ est l’anniversaire de la naissance et de la mort du roi David, dont Ruth est l’arrière-grand-mère… L’histoire se situe au début de la moisson des orges… On y voit l’application de la Loi, étendue, à travers Ruth, aux nations païennes… Ruth, première prosélyte (Ruth 1 :16), choisit de se « mettre sous les ailes du Seigneur », c’est l’une des premières conversions, prémices, l’un des premiers fruits …

 Autres traditions : la dégustation de pâtisseries faites de lait et de miel (à six heures de distance d’un repas de viande !), car pour le croyant, la Torah est douce comme ces deux ingrédients…
Les blintzes au fromage (gvinah) quand à eux, rappellent que, alors que les grandes montagnes aux cimes nombreuses (gavnounîm) se disputaient le privilège de porter la promulgation de la Loi, elles furent rejetées à cause de leur prétention, et le Sinaï fut choisi pour son humilité…

La Pentecôte chrétienne.
Il est donc normal de voir, en Actes 2 :1, les croyants réunis pour Pentecôte !
Sont-ils venus, encore tout secoués par les événements des derniers jours ? Ou peut-être déjà joyeux et gais, habités par la force de Jésus ressuscité ? Sont-ils venus dans la perspective du pèlerinage et de la fête, se gaver de gâteaux au lait et au miel, retrouver des amis, embrasser un vieil oncle, … comme chaque année ?
Peuvent-ils s’attendre aux bouleversements qui vont suivre ?
La fête est interrompue. Un bruit vient du ciel | Arrêt sur image | Le bruit remplit toute la maison où ils sont assis. La fête est-elle finie ?
Tous sont remplis de l’Esprit Saint, et se mettent à parler d’autres langues.
« C’est l’Esprit qui leur donne de faire cela » (Actes 2 : 4). Don.
En cette circonstance, Pierre annonce en citant Joël (3 : 1 à 5) et les psaumes, qu’en relevant Jésus d’entre les morts, Dieu a ouvert un temps nouveau pour tous : « ce Jésus que vous avez cloué sur une croix, Dieu l’a fait Seigneur et Christ. » (Actes 2 : 14 à 36)
Chavouôt’ nous replace dans l’action passée, présente et à venir de Dieu dans nos vies… Pentecôte, par le don du Saint-Esprit, nous projette dans le temps de l’eschatologie (tout ce qui concerne la fin de l´homme (au sens individuel), de l´humanité ou du monde. Divers courants théologiques apportent des éclairages différents sur la question… Doctrine de l´Écriture au sujet des fins dernières, fin et renouvellement du monde, temps du Salut nouveau et éternel…). Temps lointain et inaccessible, peut-être, mais dont les prémices nous sont annoncés chaque jour par les Évangiles.

Crédits Marie-Pierre Tonnon

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer