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Le cadeau de Myriam

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Le cadeau de Myriam est un beau conte adapté par Evelyne Schaller.  Il est possible de raconter l’histoire à l’aide de masques en plâtre,

FABRICATION DE MASQUE : acheter un masque en plastique blanc, visage humain, on peut peindre directement sur ce masque. On peut aussi se servir du moule dans lequel le masque blanc est emballé et faire une série de masques à partir de bandes plâtrées déposées au fond du moule préalablement huilé au pinceau, avec une huile végétale type huile de cuisine. Mouiller les bandes de plâtres prédécoupés en petites lamelles rectangulaires, et ne pas hésiter à faire plusieurs couches. Le plâtre offre une rigidité agréable et permet de tenir le masque légèrement à coté du visage de celui ou celle qui conte pour évoquer le personnage dont il est question .Les masques en plâtre ou en plastique sont peints avec de la gouache.

Les masques représentent le  gel, le vent, l’étoile, du sable et le loup.

Mise en scène : une couverture est posée devant la narratrice, évoquant la tente, on peut même imaginer de poser une tente à l’arrière. Les masques sont posés au sol devant la narratrice  dans l’ordre de leur apparition dans le conte. Prévoir aussi une poupée en chiffon ou en laine que Myriam, l’enfant, apportera à l’enfant Jésus.

Narration. Elie et sa famille sont épuisés mais heureux. Ils viennent enfin de trouver un lieu suffisamment confortable et bien à l’abri du vent pour monter leur campement. Ce sont des bergers nomades, qui traversent des terres arides, séchées, soufflées par le vent du désert et rongées par le sel de la mer. Ils viennent parfois de très loin, pour chercher quelques touffes d’herbe, ou une terre plus accueillante et verdoyante afin que leurs petits troupeaux, quelques chèvres, des moutons et leurs chameaux puissent trouver leur nourriture et à leur tour donner suffisamment de lait pour nourrir la famille et fabriquer des fromages. Le chef de la famille, le papa, c’est Elie. Grâce à Samuel et à David, ses fils aînés, il vient de trouver cette paroi rocheuse où ils vont pouvoir s’abriter quelques temps et se reposer. Il y a même par-là une petite source où ils vont pouvoir boire et se laver. Il est grand temps d’installer les tentes avant que la nuit ne tombe et que le froid ne vienne mordre la peau et faire mal aux muscles. Ils se dépêchent donc. La maman, Zaria, et la grand-mère Déborah, s’activent déjà pour mettre un feu en route et Myriam, la petite fille, cherche du bois tout près du campement !

Mais HOLA !! Qui va là ??

Ce sont d’autres bergers, ils ne sont que trois ! Myriam observe l’accueil qui leur est réservé…Eux aussi semblent fatigués de la route mais une joie illumine leurs yeux ! Et leurs voix sont presque des chants !Que peuvent-ils bien raconter à Eli ?« Il est né ! l’enfant promis ! Le messie ; il est à un jour et une nuit de marche d’ici. Allez ! Venez avec nous nous allions l’adorer et lui porter nos cadeaux : laine, flûte en saule, bottines en peau de mouton, des fromages et du miel pour ses parents ! » Eli, Samuel et David n’en croient pas leurs oreilles, et Myriam écarquille les yeux : avec ces étrangers les voilà qu’ils partagent  leur pain, ils chantent même ! Et malgré la fatigue, ils se lèvent pour  préparer leurs chameaux afin de se mettre en route !!

Alors la petite Myriam prend son courage à deux mains et va voir son papa : « Emmène-moi avec toi s’il te plait ! Je veux aussi adorer l’enfant Jésus ! Et lui offrir ma poupée ! »

« Non Myriam, tu ne peux venir avec nous il fait trop froid, le gel de cette nuit pourrait te faire du mal ! »

Toute triste Myriam entre dans la tente de sa grand-mère et se met à pleurer ! « Qu’y a-t-il ma petite fille, qui te rende si désespérée ? »

Et Myriam raconte tout à sa grand-mère. « Myriam, va vers la paroi rocheuse, il y a là une petite grotte ! Tu y entreras et tu iras parler au gel, pour qu’il se retire cette nuit ! »

Et c’est ce que fait Myriam. Dans la grotte il fait très froid : « Oh gel , s’il te plait retire-toi cette nuit, pour que je puisse aller voir l’enfant qui vient de naître ! »

« O Myriam, dit le gel, pour toi je vais me retirer tout au fond de la grotte ! » Et c’est ce qui arrive !

Vite Myriam va voir son père mais celui-ci est trop occupé, alors elle va voir Samuel. « Oh je t’en prie, laisse-moi monter avec toi vers Bethléem, tu vois il fait déjà moins froid ! ! »

« Non Myriam, une tempête de sable se prépare, ce serait trop dangereux pour toi, tu es trop petite ! » Myriam, en larme retourne dans la tente auprès de sa grand-mère.

« O grand’mère, le gel s’est retiré mais la tempête de sable est trop dangereuse cette nuit ! »

Alors sa grand-mère lui conseille : « Va Myriam, va et joue dans le sable et parle lui « Et Myriam s’en va, au bord du campement jouer dans le sable « O sable, je désire tant voir le petit enfant, si tu pouvais.. »

« Oui Myriam, tu es courageuse, je vais me calmer et tu pourras y aller ! » dit le sable.

Alors Myriam retourne auprès de son père :« Papa, le froid s’est calmé et le sable ne bouge pas cette nuit ; laisse moi partir avec vous ! «

« Non Myriam, je te l’ai déjà dit ! Il y a le vent qui menace et la nuit va être difficile ! Tu es trop petite et trop fragile, tu va rester avec ta grand-mère ! »

Myriam déconfite, retourne chez Déborah. «  Qu’est ce qui se passe, ma petite ? «  « C’est le vent qui menace ! Papa ne veut pas ! »

« Alors monte un peu sur ces rochers là bas et parle au vent ! » Et Myriam va s’agripper sur les roches pour monter tant qu’elle peut !

« O vent, je t’en supplie, calme-toi en cette nuit, car il me faut aller adorer l’enfant-roi qui vient de naître ! »

Et le vent dit  :« Oui Myriam, je vais me faire doux comme la brise, je vais réchauffer un peu la terre pour que tu puisses sans crainte te déplacer et je vais de mon doux souffle aussi réchauffer l’enfant qui vient de naître ! »

Myriam pleine de joie va voir son père et ses frères. Hélas, Samuel vient de monter en selle, il est le dernier de la troupe  qui s’éloigne déjà au loin ! Il lui fait un signe amical de la main : « On te racontera, Myriam, va chez grand-mère, reste au chaud ! » Elle sanglote très fort en entrant dans la tente. Sa grand-mère Déborah la prend tendrement dans ses bras.« Je ne peux y aller grand-mère, même si le gel s’est retiré dans la grotte, que le sable s’est calmé et que le vent n’est plus qu’une douce brise ! Il y a les animaux sauvages et d’ailleurs seule je ne trouverais jamais le chemin ! »

« Va Myriam, va ! Si tu désires de tout ton cœur adorer ce petit, le messie qui vient de naître, va sur la dune qui est à l’Est. Là bas brille la constellation de la Grande ourse,elle saura te conseiller ! »

Myriam reprend tout son courage et, de petite fille si petite et fragile qu’elle est, elle grimpe courageusement sur la grande dune de sable. Il fait déjà nuit. L’étoile de berger luit ! Elle regarde le ciel ; dans un bruissement les étoiles se mettent en place, la constellation de la grande ourse lui semble si proche qu’elle pourrait en toucher la dernière étoile.

Alors l’étoile parle à Myriam : « Va Myriam, prend avec toi ta poupée et dans la nuit ma clarté va te guider et mes étoiles vont t’indiquer le chemin ! » Alors Myriam file à la tente, embrasse sa grand-mère et prend sa poupée ! Mais en sortant la frayeur la saisit : il y a là un loup ! Le père, Elie, l’avait mis en garde contre les animaux sauvages.

Le loup s’approche et dit :  « Monte sur mon dos, petite, je filerai entre dunes et rochers jusque dans la vallée où scintille Bethléem ! »Alors Myriam monte sur son dos et s’agrippe à sa crinière grise. Tous les deux filent à travers  la nuit, guidés par les étoiles ; là-bas, dans la vallée, luit une petite lumière au fond d’une étable.Myriam et le loup s’approchent. Les bergers la regardent stupéfaits, son frère David l’embrasse, et Samuel l’invite à s’approcher ! Il est là, l’enfant qui vient de naître, couché dans la paille.

Myriam  est remplie de joie, elle dépose sa poupée à coté de l’enfant et Marie, sa mère lui sourit.

Crédit Evelyne Schaller, EPUDF