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Vidéo de Pâques… avec Paul et Silas

Voici une vidéo de la pasteure  Isabelle Horber, présentant une narration pour Pâques et montrant les parallèles du récit pascal avec l’emprisonnement de Paul et Silas. La vidéo avait été faite au temps du confinement mais le message reste actuel et la comparaison biblique

Cliquer ici pour voir la vidéo

Télécharger le texte (en 2 colonnes : geste /récit) L’histoire de Silas – une narration de pâques

Matthieu 28;1-7 Après le sabbat, à l’aube du dimanche, Marie de Magdala et l’autre Marie allèrent voir le tombeau. Soudain, il y eut un grand tremblement de terre, car un ange du Seigneur descendit du ciel, vint rouler la pierre [de devant l’ouverture] et s’assit dessus. Il avait l’aspect de l’éclair et son vêtement était blanc comme la neige. Les gardes tremblèrent de peur et devinrent comme morts, mais l’ange prit la parole et dit aux femmes: «Quant à vous, n’ayez pas peur, car je sais que vous cherchez Jésus, celui qui a été crucifié. Il n’est pas ici, car il est ressuscité, comme il l’avait dit.

Actes 16;23-26 Après les avoir roués de coups, ils les ont jetés en prison en recommandant au gardien de la prison de les surveiller de près. Face à une telle consigne, le gardien les a jetés dans la prison intérieure et a emprisonné leurs pieds dans des entraves. Vers le milieu de la nuit, Paul et Silas priaient et chantaient les louanges de Dieu, et les prisonniers les écoutaient. Tout à coup, il y a eu un tremblement de terre si violent que les fondations de la prison ont été ébranlées. Toutes les portes se sont immédiatement ouvertes et les liens de tous les prisonniers ont été détachés. Lorsque le gardien de la prison s’est réveillé et a vu les portes de la prison ouvertes, il a tiré son épée, prêt à se tuer car il croyait que les prisonniers s’étaient enfuis. Mais Paul a crié d’une voix forte: «Ne te fais pas de mal, car nous sommes tous ici.» Alors le gardien a demandé de la lumière, est entré précipitamment et s’est jeté tout tremblant aux pieds de Paul et de Silas. Il les a fait sortir et a dit: «Seigneurs, que faut-il que je fasse pour être sauvé?» Paul et Silas ont répondu: «Crois au Seigneur Jésus[-Christ] et tu seras sauvé, toi et ta famille.» Et ils lui ont annoncé la parole du Seigneur, ainsi qu’à tous ceux qui étaient dans sa maison. A cette heure-là de la nuit, le gardien les a emmenés pour laver leurs plaies. Il a immédiatement été baptisé, lui et tous les siens.

GESTES  et PAROLES

Prenez un des cercles double face doré et noir. Parcourez du regard le cercle. Vous aurez peut-être besoin de dire :
Chacun doit être prêt

Montrez aux enfants comment « être prêt » en vous asseyant en tailleur, les mains relâchées sur vos chevilles. Attendez que tous soient prêts. Parcourez le cercle du regard. Souriez. Invitez les enfants à s’engager par votre propre disponibilité. Attendez. Faites « oui » de la tête, comme si quelqu’un était sur le point de parler. La grande conversation a déjà commencé.
Comment vous sentez-vous aujourd’hui ? Votre cœur est-il plutôt noir ou plutôt doré ?

Faire tourner le cercle de gâteau qui a une double face (dorée et noire). Les enfants commenceront à dire ce qui les a peiné ou réjouit dans la journée ou la semaine. Ecoutez-les et soulignez les commentaires…
Parfois il y a des jours noirs, parfois des jours dorés… Et parfois ils sont un peu les deux à la fois… Et ben c’est exactement de cela dont je veux vous parler.

Mettre les deux cercles noirs.
Au commencement de mon histoire, il y avait deux bulles noires. Deux larmes de tristesse.

Mettre le tombeau fermé sur un premier carton…
Ici c’est le noir de la tombe.
Ici c’est le noir du tombeau où l’on a mis Jésus.
Ici c’est le noir du silence car tout le monde se tait en présence de la mort…
Ici c’est le noir de la solitude car dans la mort on est seul.

Mettre un cordon pour signifier la prison intérieure
Là, c’est un autre lieu noir : une prison.
Pire même, une prison intérieure.
Intérieure, parce que c’est une prison dans la prison

Ajouter Paul et Silas dans le cercle
Là, c’est l’endroit où Paul et Silas ont été jeté…parce qu’ils avaient libéré une femme de ses démons. Là, ils sont dans le noir à cause de la prison, de ses murs insurmontables, de ses barreaux en fer et de ses portes closes.  Mais aussi dans leurs âmes, de l’intérieur, privés qu’ils sont de tout espoir et de toute confiance

Mettre le gardien
Là, c’est l’endroit où ils étaient surveillés par un gardien

Mettre des entraves autour des pieds de Paul et Silas
De crainte qu’ils ne s’échappent, le gardien leur avait même mis des entraves aux pieds…

Montrer la pierre devant la tombe
Ici la pierre du tombeau avait été roulée. De crainte que Jésus ne s’échappe ?

Mettre les gardiens devant la tombe.
Ici, les gardiens avaient été placés devant sa tombe. De crainte que ses amis ne viennent voler le corps ?

Coq
Ici, c’était le silence. Peut-être un coq avait-il chanté parce que c’était le matin ? L’aube du dimanche matin. Le troisième jour depuis la mort de Jésus

Note de musique (chantonner un chant de pâques)
Là, entendez-vous ?
Paul et Silas prient et chantent les louanges de Dieu… et les prisonniers les écoutent.
Ils chantent parce qu’ils savent que depuis sa résurrection, Jésus est avec nous aux endroits les plus sombres de nos vies.

FAIRE TREMBLER LES DEUX PLATEAUX
Soudain…

chambouler tout
Un grand tremblement de terre

mettre les faces dorées
Tout a été bouleversé…

Faire descendre un ange, rouler la pierre et mettre l’ange
Ici, un ange du Seigneur est descendu du ciel, et est venu rouler la pierre et s’asseoir dessus. Il avait l’aspect de l’éclair et son vêtement était blanc comme la neige.

Ouvrir le cercle intérieur, faire sortir Paul et Silas
Là, les fondations de la prison ont été ébranlées. Toutes les portes se sont immédiatement ouvertes et les liens de tous les prisonniers ont été détachés

Ici, la mort n’a pas gardé Jésus prisonnier.
Là les prisonniers ont été libérés.

Faire trembler les gardiens de Jésus et de Paul et Silas
Ici et là les gardiens tremblent de peur.

Prendre l’ange
Ici l’ange prend la parole et dit aux femmes : «Quant à vous, n’ayez pas peur, car je sais que vous cherchez Jésus, celui qui a été crucifié. Il n’est pas ici, car il est ressuscité, comme il l’avait dit. »

Prendre Paul
Là, Paul rassure le gardien qui veut mettre fin à ses jours parce qu’il pensait que les prisonniers s’étaient enfuis.

Joindre les deux cercles afin que la lumière de pâques soit au milieu.
Mais il a vu la lumière et a demandé le baptême afin de ressusciter de toutes ses morts.

  • Je me demande ce qui vous a le plus étonné dans ces histoires ?
  • Je me demande si quelqu’un s’est déjà senti prisonnier ?
  • Ou même mort ?
  • Je me demande si quelqu’un a déjà vécu un tremblement de terre ?
  • Je me demande si quelqu’un a déjà vécu pâques ?
  • Je me demande si quelqu’un a déjà été ressuscité ?
  • Je me demande si quelqu’un a déjà eu envie de chanter ?
  • Je me demande pourquoi / pour quoi  on peut avoir envie de chanter ?
  • Je me demande si quelqu’un a déjà assisté à un baptême ?

Crédits : Isabelle Horber (Texte), Prises de vue et montage : Mathieu Horber et Jonas Horber, photo Pixabay




Le témoignage du Centurion

Matthieu 8, 5-13 « Au moment où Jésus entrait dans Capernaüm, un capitaine romain s’approcha et lui demanda son aide en ces termes « Maître, mon serviteur est couché à la maison, il est paralysé, il souffre terriblement... »

Témoignage du serviteur

Mon nom est Caïus Minucius Félix, évidement cela ne vous dit rien ; mais j’aurai pu porter un nom plus alsacien, ou français de l’intérieur.  Il se trouve que je ne suis pas très médiatisé. Je ne fais pas partie des people invités sur vos plateaux de télé habituels. Je voudrai néanmoins vous raconter ma renaissance ou plutôt mon éveil à la vie.

Attention, je vous rassure, je ne fais pas partie de ces born again qui ont reçu l’effusion du St Esprit à un moment de leur vie, moment qu’ils arrivent à inscrire, à la seconde près, sur leur carte de visite… Je n’ai pas gagné au loto non plus ! Après tout chacun revit de manière différente… En tout cas, moi, c’était insolite, mais écoutez plutôt : « Mon métier c’est serviteur, ou dans votre langage moderne aide à domicile, homme à tout faire… Pas vraiment un esclave ni un larbin, mais quelqu’un que son maître avait affranchi et même adopté selon le droit romain ; j’étais pour lui comme le fils qu’il n’a jamais eu ! Au début, j’étais plein de fougue, hyperactif, dynamique, efficace, vous diriez de moi que j’avais la positive attitude. Mon maître était fier de moi et j’étais devenu son homme de confiance ; tout reposait sur moi !

Un jour, pourtant, je me suis retrouvé cloué sur un lit, comme paralysé, tourmenté, mon mal était profond et du coup, le corps s’est mis à me lâcher. J’ai sombré dans la déprime, plus rien ne m’intéressait, rien ne me motivait, chaque effort me semblait inutile, pourquoi se lever ? Même m’alimenter était devenu une corvée. J’ai donc fait le mort, j’étais comme brûlé de l’intérieur, la vie n’avait plus aucun sens et comme je n’étais plus productif sur le marché du travail, je m’attendais au pire ! C’est alors que mon maître m’a étonné une première fois et qu’il a dépassé les limites de sa fonction ; il a fait ce que la bonne société de l’époque n’aurait jamais imaginé : au lieu de me laisser crever dans mon coin et de s’acheter un autre serviteur sur le marché, il est sorti illico de sa maison pour moi à la rencontre d’un sombre guérisseur juif galiléen de Nazareth à la mode dont il avait entendu parler autour de lui.

Second tabou que mon maître n’a pas craint d’enfreindre, c’est qu’au lieu de convoquer ce « Jésus » chez lui comme il se devait, il a fait l’effort d’aller au devant de lui ! Imaginez le scandale à l’époque ! Un officier romain, en plein territoire occupé, s’abaisse à courir au devant d’un juif. C’est le monde à l’envers ! Que mon maître qui avait l’habitude d’être obéi au doigt et à l’œil, un adepte de l’ordre, de la discipline et de la hiérarchie, s’humilie à ce point pour moi ça m’a fait du bien ! En plus, non content d’être ridicule devant tout le village, il a appelé ce Galiléen « Seigneur ». Alors ça c’est le bouquet ! Mon maître qui a eu une idée claire de l’autorité reconnaît à ce guérisseur quelque chose que d’autres n’ont pas ! C’est que ce « Jésus » n’était visiblement pas très pressé de me guérir. Pour un rdv avec des spécialistes, il ne faut pas s’y prendre au dernier moment.

Toujours est-il qu’il aurait d’abord donné une réponse évasive du style : « Et ce serai à moi d’aller le guérir ? », comme si cela le dérangeait un peu. Non mais, quel culot ! D’autres témoins m’ont raconté qu’il aurait dit plus ou moins contraint et forcé : « Bon… Je vais aller le guérir ! »

Mon maître, hyper cool, a répondu : « Ne prend pas cette peine, ce n’est pas convenable que toi un juif pratiquant tu viennes te rendre impur sous la maison d’un païen. Dis une parole, un ordre et tout se remettra en place. » Du style, toi et moi sommes de la même trempe, nous savons nous faire obéir sans contraindre. Je n’ai jamais vraiment su ce que le Galiléen a dit à ce moment là, mais je me rappelle que j’ai commencé à sortir tout doucement de ma dépression à cet instant. J’ai commencé à réagir à nouveau au monde extérieur. Je me suis levé, j’ai grignoté un peu, je reprenais goût à la vie. Quelques heures après, mon maître est venu me rendre visite avec un large sourire. Il m’a pris dans ses bras, il en pleurait presque. Puis il m’a tout raconté. J’étais tout de même intrigué. J’ai demandé à mon maître quelle parole le Nazaréen avait prononcée, quelle formule magique, quelle manipulation ou recette miracle avait-il utilisée, combien il voulait ?

Mon maître me regardait en souriant et a dit : « Il n’a rien fait de tel, juste : Va, tu as eu confiance, qu’il t’arrive comme tu le voulais ». Soudain, j’ai compris… Tout le miracle de ma renaissance est dans la démarche de mon maître qui a osé s’humilier, se déplacer, supplier, faire le premier pas en croyant que je le valais bien ! C’est son amour pour moi qui m’a guéri. Depuis que je sais que mon maître a tellement désiré que je sorte de ma maladie, j’ai enfin trouvé un sens à ma vie, quelqu’un pour lequel ma vie vaut la peine d’être vécue. Je sais que j’existe aussi pour lui non pas pour ce que je fais, mais pour ce que je suis ! J’ai enfin trouvé ma place, mes limites et ma raison de vivre.

Par la suite, j’ai appris que ce Jésus a déplacé d’autres limites… Il a supprimé les frontières entre races et entre religions, il a fait sauter les tabous de la société et il s’est fait une spécialité dans la guérison des marginaux, des laissés pour compte, des impurs, des sans liens fixes et autres femmes de mauvaise réputation, le tout, selon lui, parce que le royaume des cieux se serait approché de tous sans exception. Remarquez, personnellement, je n’ai pas tellement la tête dans les nuages mais plutôt les pieds sur terre. Mais je sais une chose, c’est que grâce à la démarche de mon maître, ce Jésus m’a redonné le goût de l’espérance et de l’avenir.

Vous verrez, mine de rien, il ira loin celui-là, si on ne le tue pas avant ! Et encore, celui-là serait encore capable de revivre !

Crédits : Frédéric Gangloff (UEPAL), Point KT




Les Rameaux

Culte des Rameaux avec un groupe d’enfants de 8 à 11 ans :

Introduction au contexte de préparation de ce culte :

Ce culte a été préparé avec un groupe d’enfants de l’enseignement biblique de la paroisse de Bernex-Confignon, Genève. Il est constitué essentiellement d’une saynète, rédigée par la ministre du lieu (Georgette Gribi), selon les besoins et idées exprimées par les enfants.

Ce culte peut être repris tel quel ; ou modifié selon les besoins d’un autre groupe.

Les textes en vert ci-dessous ont été lus par les catéchètes durant la célébration. Chaque enfant et chaque catéchète avait à la main durant la célébration un petit livret avec l’ensemble du texte.

Le rôle de la ministre a essentiellement été celui de rédiger la saynète, puis de la mettre en scène avec les enfants présents (répartition des rôles, organisation des répétitions, et direction des enfants pendant la célébration).

Les prières ont été préparées par les enfants avec les catéchètes, durant les semaines précédant la célébration, de même que les chants (choisis dans le recueil Alléluia).

Certains enfants jouant d’un instrument ont agrémenté le culte de leur prestation.

Matériel :

  • Un manuscrit et un rouleau pour la gd-mère
  • Costumes : tuniques blanches pour les rôles d’enfants ; tuniques noires pour les rôles d’adultes
  • Billes
  • Tables, paniers
  • Tissus
  • Branchages
  • Tapis, coussins

Rôles :

  • Enfant 1 : Marcus
  • Enfant 2 : Rebecca, sœur de Ruben
  • Enfant 3 : Myriam, fille du marchand juif
  • Enfant 4 : Joseph, le vagabond
  • Enfant 5 : Ruben, fils du notable
  • Jésus
  • Gd-mère Sarah

Georgette Gribi, Paroisse de Bernex-Confignon (Genève)


 

INTRODUCTION

Célébrante :

Bienvenue pour ce culte, qui va nous emmener à Jérusalem… un certain jour de printemps… il y a très longtemps…

Il y aura beaucoup de musique, de chant et de théâtre durant ce moment ; mais nous l’avons pensé comme un culte, c’est aussi un moment où l’on va se recueillir, méditer prier.

Musique

Célébrante :

La grâce et la paix vous sont données de la part de Dieu de notre Père, et de notre Seigneur Jésus-Christ.

Ah… la paix ! Comme j’aimerais bien que tous les humains puissent vivre en paix ! Libres ! Heureux ! Comme cette espérance semble en même temps si lointaine, par les temps qui courent !

Pourtant, c’est l’espérance de tous les humains, depuis toujours ; une espérance relayée à toutes les époques… une espérance que nous allons redécouvrir ce matin sous un jour nouveau…

Car, chers amis, j’ai le privilège de vous montrer ce matin un objet très précieux : un manuscrit inédit, qui a été retrouvé récemment… que les spécialistes ont daté du 1er siècle ap J-C. Et, chose étonnante, ce manuscrit semble avoir été écrit par des enfants… des enfants qui, eux aussi, rêvaient de paix et de liberté…

Mais je laisse planer un peu le suspense avant de vous livrer le contenu de ce texte, car nous voulons d’abord louer le Seigneur :

Prière de louange (préparée par les enfants…)

Chant : 51/02 Jeunes et Vieux…

Pendant le chant, Myriam, Joseph, Ruben et Rebecca vont se placer sur le devant de l’estrade, debout. Les autres, côté Cour, forment la foule qui acclame Jésus.

Célébrante :

Attention, mesdames et messieurs, nous allons maintenant vivre ce moment historique, et découvrir le contenu de ce rouleau :

 

TABLEAU I : les enfants voient Jésus entrer à Jérusalem

Musique 

Nous, Myriam, Joseph, Ruben et Rebecca, enfants de Jérusalem, nous voulons vous raconter les évènements qui se sont passés récemment dans notre ville.

Myriam : Moi, je m’appelle Myriam. Je vis à Jérusalem, mes parents n’ont pas beaucoup d’argent, surtout depuis que les Romains sont là. Mon père fabrique des pots de terre cuite. Il les vend bien, mais les impôts que nous prennent les Romains sont si élevés que nous n’avons plus grand-chose pour nous.

Phrase musicale 

Ruben : Moi, c’est Ruben. Mes parents sont des notables importants. J’ai de la chance, je peux avoir des beaux habits…

Phrase musicale

Rebecca : Moi, je suis Rebecca, la sœur de Ruben. Parfois, on se bagarre un peu avec mon frère. Surtout quand il veut m’empêcher de jouer aux billes parce que je suis une fille. Mais j’aime bien jouer aux billes, moi aussi.

Phrase musicale

Joseph : Moi, c’est Joseph. Je vis dans la rue, certains disent que je suis un vaurien. C’est que c’est dur de vivre tout seul, sans famille. Surtout depuis que je me suis fait taper dessus par des grands, et que mon bras est devenu tout mou.

Musique 

Pendant la musique, Myriam, Joseph, Ruben et Rebecca sortent les billes et commencent à jouer.

L’autre jour, il nous est arrivé quelque chose d’un peu bizarre. Nous étions en train de jouer aux billes, et là, Rebecca est arrivée et elle était tout excitée :

Reb :      Eh, les amis, venez voir, il y a un drôle de bonhomme qui vient d’arriver en ville. Il est un peu ridicule… il monte un ânon !

Myriam : Un ânon ? Le petit d’une ânesse ?

Joseph : Encore une de tes histoires de fille. Laisse-nous jouer, c’est sérieux, là !

Ruben :  C’est pas possible de monter un ânon ! ça doit être un freluquet, alors, cet homme…

Reb :      Mais si, c’est vrai ! Venez voir, il y a plein de monde qui est en train de se rassembler pour le voir passer…

Alors nous sommes partis voir ce qui était en train de se passer. Nous avons couru jusqu’à une grande rue, où il y avait en effet beaucoup de gens qui s’étaient rassemblés. Nous nous sommes faufilés dans la foule, jusqu’à arriver au premier rang ; on a dû pousser un peu, et Myriam a dû empêcher Joseph de voler un bracelet à une dame. Mais on a fini par arriver presque devant la foule. Et là, c’était incroyable.

Les gens avaient tapissé la rue de branches, ils avaient mis leur manteau par terre, ça faisait comme une immense allée d’honneur pour cet homme qui arrivait. Tout le monde criait et chantait : Hosannah au fils de David ! Béni soit celui qui vient ! Hosannah au plus haut des cieux !

La foule cache d’abord Jésus, puis Myriam, Joseph, Ruben et Rebecca arrivent à passer et voient Jésus monté sur l’ânon.

Chant 54/09 : Quand Jésus entre à Jérusalem…

Nous, on ne comprenait pas grand-chose à ces histoires. Pourquoi est-ce que la foule était en train de traiter cet homme comme un roi, alors qu’il avait l’air si pauvre, sur son petit âne ?

Nous les avons regardés passer, avec les copains, et c’était vraiment bizarre. A un moment, l’homme a croisé le regard de Joseph… et on a vu des larmes dans les yeux de notre ami. Mais ce n’était pas des larmes de tristesse. Joseph, c’était un dur à cuire, je ne l’ai jamais vu pleurer, même dans les pires moments. On aurait plutôt dit que l’homme l’avait regardé comme personne avant n’avait pu le faire.

Alors que nous étions encore en train de regarder passer le drôle de bonhomme, voilà que Marcus est arrivé.

Marcus : Salut les gens !

Marcus, c’est un romain. C’est le fils du Centurion qui garde le palais du gouverneur, Pilate. Nos parents nous disent qu’il faut se méfier de lui, parce que rien de bon ne peut venir des Romains. Mais nous, on aime bien Marcus. Il n’en peut rien, des histoires entre adultes. Il est né ici, comme nous, et c’est un chouette copain. Il est le seul qui arrive à battre Joseph aux billes. Alors nous, on lui a répondu :

Les 4 :    Salut !

Marcus : Vous savez qui c’est, cet homme ?

Les 4 :    Non…

Marcus : Il s’appelle Jésus. Il vient de Nazareth. Ça fait quelques temps qu’il se balade en Galilée et en Judée…

Les 4 :    Comment tu sais ?

Marcus : C’est mon père qui m’a dit. Mon père…

Les 4 :    Oui, on sait ton père il est Centurion au palais de Pilate…

Marcus : Ben quoi, ne soyez pas jaloux.

Ça, c’est quelque chose que Marcus ne comprendra jamais. On n’est pas jaloux de lui, oh non. Mais on est Juifs, nous. Et pour les Juifs, le Centurion, ça ne peut pas être un copain. Lui, Marcus, oui, parce qu’il est différent. Mais le reste des Romains, non. Enfin, c’est ce que nos parents nous disent, parce que nous, à part Marcus, on n’en connaît pas trop, des Romains. On n’a pas vraiment le droit de les fréquenter.

Ruben :  Et qu’est-ce qu’il y a d’intéressant, avec ce… Jésus ?

Marcus : On dit qu’il fait plein de choses incroyables… Il guérit des malades, il parle aux gens… On raconte même qu’il a transformé de l’eau en vin…

Joseph : Ah oui, j’ai rencontré un vagabond, l’autre jour, qui dormait dans la rue à côté de moi. Il m’a dit qu’avant, il était aveugle, et qu’il avait été guéri par un homme…

Myriam : Vous dites n’importe quoi, c’est pas possible.

Marcus : Je ne sais pas si c’est possible, mais en tous cas, c’est ce qu’on raconte. Et mon père m’a dit qu’il n’aimait pas trop cette affaire, que ça risquait de mal finir. Mais je ne comprends pas trop toutes ces histoires, moi.

Reb :      Et si on allait voir la vieille Sarah, la grand-mère de Myriam, peut-être qu’elle saurait nous en dire un peu plus ?

Tous :    Oui, bonne idée.

 

TABLEAU II : chez gd-mère Sarah

Musique 

Pendant la musique, on met en place sur l’estrade : Tenture avec des coussins, une petite table. Gd Sarah est là ; Marcus, Myriam, Joseph, Ruben et Rebecca sont encore dans la foule. Ils arrivent en courant, lorsque le texte le dit.

Nous sommes partis en courant chez la grand-mère Sarah. On aime bien aller chez elle, parce qu’elle a toujours des gâteaux au miel pour nous. Et elle ne nous gronde pas trop quand on ramène Marcus. Bon, elle dit quand-même des choses comme : « Vos parents ne seraient pas très contents de savoir que vous jouez avec un Romain » ; Mais elle dit ça pour la forme, parce qu’au fond, elle est très contente, gd-mère Sarah, de nous voir arriver tous chez elle.

Et ce jour-là, elle a eu l’air particulièrement contente, surtout quand on a commencé à lui raconter ce qu’on venait de voir. Apparemment, elle connaissait déjà cet homme, Jésus. Elle savait même qu’il était venu, monté sur un ânon.

Gd-mère : c’est l’ânon de la mère Salomé, qui habite à l’entrée de la ville. Elle m’a dit ce matin que des hommes étaient venus lui emprunter son ânon. D’abord, elle s’est énervée ; elle est souvent ronchon, la mère Salomé. Mais après, les hommes lui ont dit : « Le Seigneur en a besoin ». Et elle s’est calmée. Elle était toute drôle, quand elle m’a raconté ça.

Ruben : Mais qui c’est, cet homme ? Pourquoi est-ce qu’il se fait appeler Seigneur ?

Alors, grand-mère Sarah a pris le rouleau des Ecritures qu’elle garde chez elle. Elle l’a ouvert à un endroit, et elle a lu :

Gd-mère : livre du prophète Zacharie, chapitre 9, verset 9 : voici que ton roi vient à toi, humble et monté sur une ânesse et sur un ânon, le petit d’une bête de somme.

Et puis grand-mère Sarah nous a raconté l’histoire de notre peuple : d’après elle, ça fait des siècles que notre peuple attend qu’un roi vienne nous délivrer de ceux qui nous ont envahi. Ce roi serait un descendant du grand roi David, qui a fait tant de belles choses pour Israël. Et ces derniers temps, depuis que ce Jésus parcoure la Galilée et la Judée, les gens l’entendent, voient ce qu’il fait… et certains disent que c’est lui, ce nouveau roi, qui va venir rétablir notre peuple, et chasser les Romains. Quand on a entendu ça, on a regardé Marcus, qui a commencé à être inquiet. Et nous aussi, on a eu un peu peur. Si des Juifs voulaient se battre contre les Romains, qu’allait-il arriver ? Est-ce qu’on pourrait continuer à jouer aux billes ensemble ? Est-ce qu’on deviendrait ennemis, nous et Marcus ?

Myriam : Pourquoi vouloir faire la guerre ? On pourrait peut-être trouver un moyen de nous allier avec les Romains…

Ruben : ça m’étonnerait que ce Jésus ait envie de faire la guerre aux Romains.

Reb. :     Il avait l’air si faible, monté sur son ânon…

Joseph : De toute façon, les Romains sont trop forts, on ne pourra jamais les battre.

Gd-mère Sarah a souri, et elle nous a dit que nous avions tout à fait raison, et qu’à son avis, Jésus ne voulait pas du tout la guerre. Il parlait souvent du Royaume, mais d’un Royaume de paix, d’un peuple réconcilié… Elle nous parlait de ce nouveau Roi qui allait venir… comme si c’était Dieu lui-même, en réalité : ce Dieu qui nous parle par les prophètes, par les textes du rouleau… un Dieu qui nous aime tendrement, qui veut nous protéger.

Alors qu’elle nous parlait de Jésus, gd-mère Sarah avait un drôle de regard… à la fois plein d’espoir ; mais aussi un peu triste… comme si elle pressentait que quelque chose de grave allait se produire.

Musique 

Elle a fini par nous dire :

Gd-mère : J’espère qu’il ne lui arrivera rien… Aujourd’hui, la foule l’a acclamé… Mais d’ici quelques jours, quand ils vont se rendre compte de qui il est vraiment…

Là-dessus, Marcus est parti, l’air triste, sans nous dire vraiment au revoir, comme s’il ne se sentait plus vraiment des nôtres, tout d’un coup.

Nous aurions eu envie de lui dire qu’il ne fallait pas s’inquiéter, qu’il resterait notre copain, même si la guerre éclatait contre les Romains. Mais c’était trop tard, nous devions tous rentrer. Juste au moment de partir, nous avons vu gd-mère Sarah en train de préparer une natte pour Joseph. Cela nous a réconfortés, de savoir qu’au moins, Joseph serait à l’abri pour cette nuit.

Le soir, chacun dans notre lit, nous étions tous remués par ce que nous avions vu et entendu dans la journée.

Nous avons prié notre Dieu, pour lui dire ce que nous ressentions pour lui.

Prière de confession de foi (préparée par les enfants)

 

TABLEAU III : dans le temple

Chant…

Pendant le chant, on enlève la tenture et les coussins. La foule se rassemble de nouveau côté Salève, Jésus est là. Il y a des tables avec des paniers. Myriam, Joseph, Ruben et Rebecca sont sur l’estrade avec leurs billes.

Le lendemain matin, on s’est retrouvés comme d’habitude pour jouer aux billes. Nous étions un peu inquiets, parce que Marcus n’était pas là. Nous l’avons cherché partout, et quand nous sommes arrivés près du temple, nous avons entendu du bruit. Nous nous sommes approchés. Et là, incroyable : Jésus était là. C’était lui qui faisait tout ce bruit, il était en train de s’énerver contre les marchands. Il disait :

Jésus : Ma maison sera appelée maison de prière, mais vous vous en faites une caverne de bandits !

Nous avions du mal à comprendre… lui qui avait l’air si doux, hier, il était devenu franc fou. Bon, il faut dire que le Temple était devenu une sorte de grande foire aux bestiaux, avec tous ces pigeons, ces colombes, ces agneaux qui étaient là, pour les sacrifices. Beaucoup de ces marchands avaient fait fortune, sur le dos de pauvres gens qui mettaient toutes leurs économies dans une bête pour un sacrifice. Sans compter ceux qui se faisaient de l’argent en changeant la monnaie des Romains contre notre monnaie – soi-disant plus pure. C’était un sacré trafic, tout ça. Mais bon, de là à piquer une colère pareille.

Et là, il s’est passé de nouveau quelque chose d’incroyable : Jésus s’est approché de nous, il a vu le bras mou de Joseph. Il l’a touché, et Joseph a pu bouger son bras de nouveau !

Nous, je ne sais pas ce qui nous a pris… nous étions si heureux… : nous nous sommes mis à crier : Hosannah au fils de David !

Chant : Refrain du 54/09 : Hosannah

Les prêtres qui étaient là ont commencé à nous rabrouer, et à s’en prendre à Jésus. Mais lui, il ne s’est pas laissé faire : il a dit :

Jésus : Par la bouche des tout-petits et des nourrissons, tu t’es préparé une louange.

Et il les a plantés là et il est parti. Nous aussi, on s’est vite faufilés hors du Temple… et dans la rue, nous sommes tombés sur Marcus, qui était venu voir lui aussi ce qui se passait.

Marcus a vu la main de Joseph ; nous a regardés, tous, il nous a vus si heureux. Il a eu l’air content pour nous, mais il avait toujours son air triste. Alors on l’a entraîné avec nous, et on s’est mis à parler tous en même temps :

Myriam : Ce Jésus n’est pas en train de vouloir la guerre avec les Romains ; il ne veut pas la guerre tout court.

Ruben : Il veut que les aveugles voient de nouveau, que les infirmes soient guéris… regarde, il a guéri Joseph !

Joseph : C’est un roi, oui ; mais pas un roi qui veut la guerre : il veut une royauté de paix, d’amour, pour tous les humains.

Marcus :  Même pour les Romains ?

Rebecca : Oui, même pour les Romains ! Et nous, on a décidé qu’on allait s’allier avec toi, même si nos parents nous disent que les Romains sont nos ennemis. Toi, tu n’es pas notre ennemi, tu es notre ami. Tope-là !

On était drôlement contents d’être de nouveau bien, tous ensemble, après toutes ces choses étranges qui s’étaient passées. Mais Marcus continuait à avoir l’air inquiet.

Myriam : ça va Marcus ? Tu as l’air inquiet ?

Marcus : C’est que… J’ai entendu mon père dire que des gens veulent faire arrêter Jésus…

Rebecca : Il y a des gens qui veulent faire mourir cet homme ? Mais ils sont fous !

Ruben : C’est pour ça que gd-mère était en souci, l’autre jour.

Et nous avons compris alors pourquoi Jésus avait l’air triste, lorsqu’il est entré dans la ville, monté sur son ânon. Il savait que les choses n’allaient pas forcément être faciles pour lui, dans les jours à venir.

Avec les copains, on s’est remis à jouer aux billes. Nous étions bien, mais inquiets en même temps, sans oser nous le dire. Qu’allait-il arriver à Jésus ? Comment allait-il s’en sortir face à tous ces gens qui lui voulaient du mal ?

Alors à un moment, on s’est arrêtés de jouer, et on s’est regardés, tous… C’était drôle, parce qu’on a eu l’impression qu’il n’y avait plus de différences entre nous… plus de Romains, de Juifs, de riches, de pauvres… Nous étions simplement des enfants, unis par cet homme Jésus que nous avions rencontré et qui nous avait fait tant d’effet. Et c’est comme si nous avions pu lire ce qu’il y avait au fond de nos cœurs, les uns, les unes, les autres. Nous sentions que nous avions tous envie de la même chose : que la paix puisse régner dans notre pays ; que la joie soit toujours plus forte que tout le reste, comme hier, quand la foule a acclamé Jésus alors qu’il entrait dans Jérusalem…

Musique 

 

FIN DE CULTE

Célébrante :

Notre manuscrit ne continue pas plus loin… Nous ne savons pas ce qui est arrivé à ces enfants dans les jours suivants… Nous, nous savons ce qui est arrivé à Jésus, parce que c’est raconté dans notre Bible ; nous savons que la foule a fini par se retourner contre lui, comme le pressentait la grand-mère Sarah.

Mais aujourd’hui, nous fêtons cet épisode des Rameaux, qui est comme une parenthèse de joie, de liesse, au cœur d’une vie qui sera bouleversée quelques jours plus tard.

Une parenthèse ? Non ! Plutôt : l’irruption d’une joie divine au cœur de l’existence humaine ; la manifestation sur terre d’une paix qui a le pouvoir de faire taire la haine, les canons, la violence.

Nous avons peut-être de la peine à le croire, mais pourtant… c’est la promesse que Dieu nous fait ; c’est la promesse qui s’offre dans le récit de ces enfants de Jérusalem… dans l’amitié que les enfants du monde sont capables d’avoir les uns pour les autres, au-delà des différences et des préjugés ; dans la force de vie qui pousse des êtres humains un peu partout sur la terre à prendre soin les uns des autres, à soigner, à panser les blessures, à soutenir… à aimer.

Cette soif de paix, de tendresse, nous pouvons l’exprimer maintenant dans cette prière :

Prière d’intercession (préparée par les enfants…)

 

Célébrante :

Cette soif de paix, elle résonne aussi dans ces paroles toutes simples : donne-nous ta paix, Dona nobis pacem : des mots latins, que des chrétiens chantent et prononcent depuis des siècles dans des célébrations de toutes sortes à travers le monde, et qui disent mieux que tout discours cette conviction qui nous anime : en Dieu seul nous pourront trouver la paix à laquelle nous aspirons tous du plus profond de notre être ; en Dieu seul nous pouvons trouver les forces pour être de ceux/celles qui cherchent à répandre cette paix autour de nous, inlassablement, pour qu’un jour, la terre entière en soit remplie.

Chant : 53/08 Dona nobis pacem, canon

Fin de culte – collecte – annonces – bénédiction

Musique finale 




La grève des anges

« La grève des anges », conte de Noël et pour Noël de Daniel Priss, selon une suggestion de Jean-Marc Heintz. Plobsheim, le 24 décembre 2022

La décision était prise : aucun ange ne circulera ce 24 décembre.

Ne me demandez pas pourquoi cette date et pas une autre, c’est le pur hasard. Les anges restèrent à quai ce jour-là. Rien ne transita entre le ciel et la terre. Car les anges décidèrent de faire grève.

C’est la grève ! La grève des anges.

Faire l’aller-retour entre ciel et terre sur une échelle. C’était trop difficile et trop risqué !  Ce n’était plus des conditions de travail acceptables ! Parfois avec des températures effroyables, brûlantes ou au contraire glaciales.

Non, non, jouer au messager, au service de Dieu, ce n’était plus possible. Et le salaire…. n’en parlons pas, il se limite à quelques Alléluia !

Oui, les anges avaient décidé de faire grève et nous ne verrons pas d’anges dans nos campagnes !

Va, place-toi devant la porte du jardin d’Eden.
Va parler à Sarah, même si elle te rigole au nez
Va parler à Abraham, et hop, apporte-lui un bélier
Va et descends de ton échelle pour donner une rouste à Jacob
Va jouer au pyromane, allume un feu pour Moïse
Va causer à l’aînesse de Balaam
Va préparer un repas à Elie
Va parler à Ézéchiel.
Va calmer les lions dans la fosse de Daniel

Va, va, va…. Il y a des limites…. il n’y a pas marqué la poste ici !!!  dirent- ils en désignant leur front.

Non ce n’est plus possible… « Nous faisons grève !!! »

Et voici les anges se promenant avec des pancartes, scandant des slogans… certains voulant même se syndiquer.

Dieu de son coté, restait silencieux.

Puis, il murmura dans sa barbe :

« Si les anges font la grève….. Qui s’occupera de l’humanité ?  Je ne peux pas l’abandonner… Je ne peux pas les abandonner … »

Mais le vacarme céleste était devenu assourdissant, et chacun venait avec une nouvelle revendication.

Dieu était tiraillé entre l’inquiétude et le vacarme qui l’entourait. « Je vous comprends, mais comprenez-moi aussi. Nous ne pouvons pas abandonner la création. »

Mais, personne ne l’écoutait.

Il prit alors une décision.

« Soit, les anges font grève…Tant pis…. C’est moi qui irai à la rencontre de l’humanité. J’irai marcher sur leurs routes, j’irai croiser leurs regards, je me confronterai au soleil qui brûle la peau, à la chaleur qui sèche la gorge, aux cailloux qui heurtent les pieds…. Je vais être l’un d’entre eux, je vais connaître l’enfantement… »

Gabriel, un des jeunes anges qui était resté à l’écart de la manifestation, accepta de le précéder.

De leur côté, les anges continuaient à manifester, à revendiquer, ils étaient tellement pris dans leur élan qu’ils ne s’étaient pas aperçu du départ de Dieu…. Quand soudain l’un d’entre eux dit « Mais où est passé, Dieu ? »

En effet, la place qu’il occupait était vide. Le siège sur lequel il était assis, était vide….

Où est Dieu ?

La manifestation s’arrêta nette. Les pancartes furent abandonnées, et chacun se mit à la recherche de Dieu.

Où est Dieu ?
Où est Dieu ?

Ils se mirent à allumer des lanternes en plein jour pour chercher Dieu.

L’a-t-on perdu ? dit l’un d’entre eux.
S’est-il égaré ? dit un autre.
Ou bien se cache-t-il quelque part ?
A-t-il peur de nous ?
S’est-il embarqué ?
A-t-il émigré ?

L’angoisse était de plus en plus palpable, Dieu avait disparu.

L’un d’entre eux s’écria, la voix tremblotante :

Dieu est mort, nous l’avons tué – vous et moi!
Nous tous, sommes ses meurtriers !
Mais comment avons-nous fait cela ?

Chacun se tut, il n’était plus question de grève, il n’était plus question de revendication, il n’était plus question de rien… Dieu n’était plus là….

Ils se regardèrent hébétés, désespérés…. Dieu, serait-il mort ?  L’aurions-nous tué ?

Le silence se faisait de plus en plus lourd et angoissant. Certains se mirent à regretter le temps où il fallait voyager entre ciel et terre.

Plus personne n’était là pour dire : « va, va à la rencontre de l’humanité ».

Personne… personne…

Quand soudain, à l’extrémité, de l’échelle qui touchait le ciel, apparut le jeune ange Gabriel.

Nous avons perdu Dieu, il n’est plus… lui dirent-ils.

Gabriel, sourit.

« Mes amis, vous étiez tellement absorbés par votre manifestation, vos doléances, vos revendications….
Vous avez oublié de regarder autour de vous.
Dieu est allé à la rencontre de l’humanité.
Il s’en est allé pour annoncer la paix aux hommes de bonne volonté.
Il n’est pas mort, au contraire, il vient de naître dans la simplicité, il vient de revêtir un habit de fragilité.
Dieu s’est fait homme !
Pourquoi le cherchez-vous parmi les morts ?
Prenez vos lampes et suivez-moi. »

C’est ainsi que la multitude d’anges, descendit du ciel, croisa des bergers non loin de Bethléem, et cria à qui voulait l’entendre « Paix aux Hommes de bonne volonté ».

Crédits : Daniel Priss (UEPAL), Point KT, Illustration Pixabay




Habiter Noël

La crèche aux 5 sens – Crea Calame et Maurice Bianchi

Voici deux saynètes de Noël envoyée par Laurent Bader, pasteur de l’EERV sur le thème de l’habitation.

Dieu aménage

Dieu aménage

  • Message : Habiter un lieu, c’est le transformer à son image. En venant habiter le monde, Dieu a cherché à le transformer, de l’intérieur, à son image.

  • Présentation : 

    • La saynète se déroule en plusieurs scènes. La première et la dernière se passent dans une maison familiale, lors du repas de Noël qui rassemble 3 générations. Les scènes centrales racontent la nativité selon Luc.

    • Les scènes inaugurale et finale expliquent le message (c’est un débat) alors que les scènes centrales l’illustrent (c’est une narration).

  • Les rôles : Le texte ci-dessous met en scène 6 membres d’une famille qui tiennent des rôles assez longs. Ils doivent être attribués à des enfants qui parlent bien et ont une bonne mémoire. Les scènes centrales sont dévolues à 2 narrateurs qui peuvent lire leurs textes et des acteurs muets qui miment ce qui est dit.

  • Une saynète à disposition de l’Église : Ce texte est à votre disposition. Vous pouvez le modifier à votre guise, ajouter de l’humour, apporter des précisions historiques, clarifier le propos.  Il n’y a pas de copyright, de droit d’auteur ni aucune de ces choses embêtantes.

Dieu s’approche

« Autre titre :  « Où Dieu va-t-il crécher? » 

Dieu s’approche

  • Introduction : La saynète se joue sur deux lieux :
    • une scène principale, au centre, où se déroule l’action et les dialogues (micros)
    • une scène secondaire (B) où se constitue peu à peu le tableau de la crèche
  • Le début :
    • Orgue
    • Accueil
    • Invocation
    • Introduction à la saynète
Les anges arrivent et se mettent en demi-cercle, face à l’assemblée. Ils discutent entre eux.
Ange 1 Savez-vous pourquoi Dieu nous a appelés ?
Ange 2 Oh, s’il nous a tous invités, c’est que c’est important !
Ange 3 C’est vrai ! Ce n’est arrivé que quelques fois : à la création du monde, au Déluge, à la sortie d’Egypte… Mais le voilà !
Dieu Mes chers amis, je vous ai appelé parce que l’heure est grave. Je ne sais plus que faire pour que les êtres humains comprennent que je les aime !
Ange 4 Ils n’ont toujours pas compris ?
Ange 1 Pourtant, tu as tout essayé ! Tu as envoyé des prophètes, tu as fait des miracles !
Ange 2 Tu t’es fâché, tu les as punis. Tu as été gentil, tu les as aidés.
Ange 3 Tu les as sauvé de l’esclavage en Egypte, tu les as guidé dans le désert, tu leur as donné un pays. Tu les as même protégés pendant les guerres.
Ange 5 Alors, que peux-tu faire ?
Ange 1 Si nous allions leur parler ?
Ange 2 Nous, les anges ? Mais, nous avons déjà essayé ! Et quand nous sommes là, ils nous disent : « Donnez-nous une preuve que Dieu existe ! » Ils sont incroyables !
Ange 3 Pourtant, certains t’appellent. Ils ont besoin d’un signe fort. D’ailleurs, écoute-les :

 




L’étoile sur la maison

Un conte de Noël

composé par Catherine Abrecht, diacre de l’EERV et conteuse.

  • L’histoire d’un vieil homme
  • C’est une narration à deux voix, l’une dans le chœur et l’autre si possible sur une galerie.
  • Cette narration inclut le récit de l’Evangile de Luc 2, 1-20
  • Elle peut être adaptée selon les besoins du lieu.

Voici le début de ce récit :

  • Narration : Tout le monde le connaît et, en même temps, personne ne connaît son nom. Il est du village et, en même temps, il n’y habite pas. Sa maison ? Elle est plus loin dans la montagne…
  • Le vieil homme : Elle n’est pas si loin que ça en réalité, mais le sentier qui vient chez moi est assez raide. Il faut avoir le goût de l’effort pour aller me rendre visite !

Pour télécharger le fichier en word : Conte L’étoile sur la maison
Pour télécharger le fichier en pdf : Conte L’étoile sur la maison

Crédits : Merci à Catherine pour ce récit.
La photographie est issu de la Crèche aux cinq sens de Crea Calame et Maurice Bianchi
Point KT




Vivre Noël en saynètes – en célébration

Voici quelques saynètes, contes, crèches dans lesquelles vous pouvez puisez dans modération.

Ces saynètes étaient présentent sur le site de l’EERV et ont été crées par des pasteur·es, diacres, accompagnant·es depuis quelques années.

Des idées de célébrations entières
Des idées pour raconter Noël à partir d’autres personnages en gardant un clin d’oeil aux Evangiles
Sur l’entier des évangiles de l’enfance : en mélangeant les différents évangiles.

Deux crèches vivantes vécue à l’extérieure

Sur l’Evangile de Luc
Sur l’Evangile de Matthieu

Cet article va être encore modifié. Il se peut que des erreurs se soient glissées à l’intérieur. Nous allons vérifier cela ultérieurement, mais vu le temps nous l’avons déjà publié. Merci.




Parabole de la théière

Vous le savez, en Angleterre le five o’clock Tea est une coutume fondamentale.

On ne le prépare pas n’importe comment, mais suivant un rituel précis depuis 1840 où la septième duchesse de Bedford a pris l’habitude de déguster un thé et une collation pour faire le joint entre le déjeuner qui était pris très tôt et le dîner qui se faisait attendre.

Je vous invite à découvrir comment préparer le thé à l’anglaise… mais aussi comment préparer le thé de nos projets selon Jérémie 29.

 

 

Prenez une théière

Mettez-y de l’eau bouillante.

Puis jetez cette eau qui est simplement destinée à réchauffer la théière pour exalter tous les parfums.

 

Prenez un être humain

Aspergez-le d’eau au moment de son baptême. Pas bouillante cependant, tempérée, c’est mieux.

Cette eau peut être vue comme une eau qui lave de la vie passée… Mais voyons-la plutôt comme une eau qui réchauffe nos cœurs pour les projets de Dieu.

 Mettre une cuillère à thé en vrac par personne de Ceylan (1) bon pour la digestion, ou de Darjeeling  (2) qui lutte contre le vieillissement ou encore de l’Earl Grey (3) qui apaise le stress et l’anxiété.

  • Mettez dans vos cœurs des projets qui ouvrent à la digestion. C’est-à-dire des projets que vous prenez le temps de mûrir, d’intégrer à votre quotidien.
  • Mettez aussi dans vos cœurs des projets innovants qui luttent contre la sclérose que risque toute Église quand elle ne complaît uniquement dans le passé rêvé comme un âge d’or.
  • Mettez dans vos cœurs des projets qui apaisent et encouragent.

Ajouter une cuillère pour la théière.

  • Ajoutez la part de Dieu. C’est-à-dire ne l’oubliez pas dans vos projets. Mais comment savoir ce que Dieu veut pour nous, ce que Dieu veut que nous entreprenions, si nous ne sommes pas en conversation avec lui ? Conscients que « Dieu ne réalisera pas tous nos désirs mais qu’il tiendra toutes ses promesses » comme le dit Bonhoeffer, nous allons d’abord faire silence et écouter ce que Dieu a à nous dire.
  • Cette attitude d’écoute permet de laisser germer en nous la confiance et l’espérance même lorsque le présent nous incite au découragement.

Versez l’eau frémissante.

  • Versez l’espérance.
  • Cette attitude nous fait regarder vers l’avenir et non vers le passé ; L’espérance (et non l’espoir). Autant l’espoir mobilise peu car son objet reste souvent assez vague, autant l’espérance suscite l’action, c’est-à-dire à vibrer (vibrer, c’est un peu comme frémir, non?).
  • L’espérance invite à la mobilisation pour construire un monde plus juste, plus humain, plus solidaire, plus lumineux. L’espérance, fondée sur la prière, et la foi en Celui qui est venu partager notre condition humaine, ouvre le cœur et l’esprit pour approcher le Christ au contact de nos frères et sœurs.
  • L’espérance pétille et nous élève.

Laisser infuser 5 minutes.

  • Pensez aux bénéficiaires du projet et pas seulement à nous et à notre vision et engageons-nous avec Lui là où il nous a placé et là où il nous mènera.
  • Laissez le temps que les idées fassent leur apparition mais pas trop car sinon les projets deviendraient amers.

Déguster

  • Réjouissons-nous de connaître dans notre foi des lieux de réconfort et de liberté, pour témoigner que nous ne sommes pas seuls et abandonnés, mais que Dieu a pour nous des projets insoupçonnés, des projets de bénédiction.

Amen.

(1) Il donne une infusion riche en tanins qui apporte un bon confort digestif. Les spécialistes lui trouvent un goût subtilement chocolaté, typique du Sri Lanka. Il permet d’avoir une meilleure santé cardio-vasculaire car il optimise la circulation sanguine.

(2) Thé riche en tanin et théine, stimulant. Riche en antioxydants qui aideraient à lutter contre l’action des radicaux libres et la propagation de certaines maladies et le vieillissement prématuré des cellules.

(3) Ce thé a la délicate saveur de la bergamote, agrume hybride issu d’un croisement entre le citron vert et l’orange amère. Action d’apaisement sur le stress et l’anxiété.

Crédits : Isabelle Horber (UEPAL), Point KT




Philippe et l’éthiopien, narration

Narration et Fiche biblique à télécharger ici Philippe et l’eunuque pour découvrir une belle rencontre… (Actes 8, versets 26 à 39)

C’était un homme important, enfin un homme… il n’était pas sûr d’en être tout à fait un, pas dans le regard des autres en tout cas : on l’avait mutilé dans son enfance pour en faire un eunuque afin qu’il puisse entrer au service de la reine d’Éthiopie. La blessure physique avait guéri, la blessure à l’âme pas tout à fait, même s’il avait des compensations : la reine lui avait confié le soin d’administrer ses richesses. Donc non seulement il était riche et vivait dans le luxe, mais en plus, il était craint, car on savait qu’il avait la confiance de sa reine. C’était une belle réussite. Il n’avait ni colère, ni regret, les choses étaient ainsi. Il avait appris à les admettre, mais le luxe et les honneurs ne lui suffisaient pas, il avait en lui une soif, une attente que jusque là rien n’avait pu combler. Alors il s’était mis en quête…

Il avait entrepris un long voyage, vers Jérusalem. On lui avait dit que c’était une ville sainte, qu’on y honorait un Dieu, un Dieu unique qui n’avait rien à voir avec les divinités et les idoles des autres nations. Il s’était mis en route espérant trouver là des réponses, un sens à sa vie, quelque chose enfin qui comblerait ce manque qu’il sentait dans sa vie.

Mais à Jérusalem, il n’avait pas vraiment trouvé ce qu’il cherchait. Il n’y avait pas sa place : les gens comme lui, les eunuques, les castrés, étaient exclus du culte rendu à ce Dieu qu’il voulait connaître. Même s’il avait voulu se convertir à cette religion, respecter toutes ses prescriptions et ses lois, il n’aurait jamais sa place dans le peuple qui servait ce Dieu. Son voyage lui laissait un goût amer. Pourtant avant de repartir de Jérusalem, il avait acheté un livre saint écrit par un prophète du peuple juif. Il essayait de lire mais s’il comprenait les mots, le sens continuait à lui échapper. Le livre parle d’un homme important qui, à un moment donné, est descendu de son piédestal, s’est abaissé, oui c’est bien le mot qui est employé, « abaissé ». Il est comparé à une brebis qu’on conduit à l’égorgeur, à un agneau qui, sans broncher, se laisse tondre. Non, décidément il ne comprend pas.

Plongé dans ses pensées, il n’a pas vu approcher Philippe, mais il entend son interpellation : « Comprends-tu ce que tu lis ? » L’eunuque regarde Philippe : on dirait qu’il est juif, cela se voit à sa tenue, alors pourquoi l’interpelle-t-il ? Il n’y a pas de moquerie ni dans sa voix, ni dans son regard. Il semble sincèrement s’intéresser à lui. L’eunuque en est surpris.

A vrai dire, Philippe est peut-être aussi surpris que lui de se trouver là et de parler à cet homme: après avoir dû fuir Jérusalem pour échapper aux mauvais traitements infligés aux premiers chrétiens. Philippe a commencé à annoncer la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ à des non-juifs, à des Samaritains, ce qui lui a déjà valu quelques soucis et remontrances dans l’Église chrétienne à peine naissante. On lui a reproché de parler de Jésus-Christ hors du peuple d’Israël : la mort et la résurrection de Jésus-Christ sont encore si proches que l’universalité de l’Évangile n’a pas encore été apprivoisée ni comprise par les disciples. Ils pensent devoir rester au sein de la religion juive, dans le peuple juif. Et après les Samaritains, qui croient au même Dieu que les juifs, voilà que Philippe s’adresse à un Éthiopien, peut-être sympathisant de la religion juive, mais pas un vrai juif. Il parle à un eunuque, alors que certains passages de l’Ancien Testament recommandent de tenir à distance du culte, que certains passages de l’Ancien Testament considèrent comme impur. En s’adressant à lui, Philippe se demande ce qu’en diront ces frères chrétiens, mais c’est l’Esprit de Dieu qui l’a conduit à cet homme, il en est surpris, c’est vrai, mais Dieu doit bien savoir ce qu’il fait, non ?!

L’eunuque lui répond : « Non, je ne comprends pas ce que je lis. Comment le pourrais-je, puisque personne ne m’éclaire ? ». Lui, le puissant ministre des finances de la reine d’Éthiopie reconnaît en toute humilité avoir besoin d’un guide. Et espérant trouver enfin les réponses qu’il cherche, il invite Philippe à monter dans son char confortable. Indifférent aux secousses du char sur les pavés, Philippe explique : il parle d’un homme, Jésus de Nazareth, venu de la part de Dieu pour parler aux hommes, pour partager toute leur destinée jusque dans la mort. Il lui dit qu’il a voulu s’adresser à chacun, même aux pécheurs, même à ceux qui ont fait de mauvais choix dans leurs vies, même aux mal-vus, même aux mal-aimés, même aux méprisés, ou peut-être pas « même », mais surtout à tous ceux-là. Et il leur a annoncé le pardon et la tendresse de Dieu. Philippe lui parle de la mort et de la résurrection de ce Jésus. Et de son commandement d’aller dans le monde entier, pour faire des disciples et les baptiser. Il ne lui parle pas de la frilosité des premiers chrétiens qui hésitent encore à quitter le giron du peuple d’Israël : on n’efface pas si facilement des réflexes et des préjugés vieux de plusieurs siècles.

L’eunuque écoute et il découvre autrement ce Dieu dont il a entendu parler à Jérusalem : il n’est pas comme il lui avait été dit. Il découvre un Dieu proche, un Dieu bienveillant, un Dieu qui accueille et bénit, un Dieu fidèle aussi qui tient parole puisque Philippe lui affirme que Jésus est le sauveur que Dieu a promis à son peuple dans ce livre du prophète Ésaïe qu’il s’efforçait de comprendre. C’est comme si un poids lui était enlevé : il a sa place devant ce Dieu-là, lui : lui le mutilé, lui que les autres craignent mais ne respectent pas, lui que tant d’autres ne considèrent pas comme un homme à part entière. Il a sa place, une vraie place, une vraie dignité, celle que lui donne ce Dieu capable d’envoyer son propre fils pour déclarer son amour aux humains. C’est comme si sa vie prenait un autre sens : il est aimé de Dieu. C’est comme s’il sentait cet amour remplir son cœur, combler ses manques. C’est si doux et fort à la fois qu’il voudrait se plonger entièrement dans cet amour et dans cette paix qui l’envahissent…

Alors, quand il voit la rivière, il demande à Philippe s’il peut recevoir le baptême. Ils descendent du char, entrent dans l’eau et il est baptisé. Quand ils ressortent de l’eau, Philippe disparaît, il poursuit sa route vers d’autres juifs ou païens, pour leur parler du Dieu de Jésus-Christ. Quant à l’eunuque, premier africain et tout premier païen à devenir chrétien, nul à part Dieu ne sait ce qu’il est devenu, mais jusqu’à aujourd’hui son histoire témoigne que Dieu accueille et bénit chacun tel qu’il est, chacune telle qu’elle est…

Crédit : Claire de Lattre-Duchet (UEPAL), Point KT




Loin de mon pays l’Ukraine

Proposition de séance en rapport avec l’actualité du printemps 2022 en Ukraine, par Catherine Ulrich, Intervenante en religion et formatrice au Service Protestant de l’Enseignement Religieux de l’Union des Églises Protestantes d’Alsace et de Lorraine.

  • Cette séance se compose d’un temps de narration où une fillette raconte sa vie dans une ville de l’est ukrainien dans les jours qui précèdent son départ vers les pays européens. Le récit est  poignant mais se veut adapté à la sensibilité des enfants.
  • Un bricolage est ensuite proposé : le coloriage d’une carte à destination d’un enfant ukrainien. Le coloriage partiel du dessin permet à l’enfant destinataire de continuer le coloriage, ce qui crée un lien, une certaine complicité entre les enfants. Le recto comprend le dessin, avec des lapins pour évoquer le thème de Pâques et un drapeau qui peut rester blanc en signe de paix. Possibilité d’inscrire le mot paix en alphabet cyrillique. Le drapeau de l’Ukraine inspire également beaucoup les enfants. Télécharger et photocopier la carte au format A5, sur du papier 120G minimum carte recto et carte verso

 

Dernière étape : aller à la rencontre d’enfants Ukrainiens pour leur offrir la carte – il peut être utile d’accompagner chaque dessin d’une pochette de feutres neufs. La réalisation des cartes prend son sens si elles peuvent effectivement être remises à des enfants ukrainiens présents dans l’école ou, par l’intermédiaire de l’animateur, animatrice, à des organismes ou des lieux accueillant des familles réfugiées.

UN GRAND MERCI à Agnès De BÉZENAC pour la réalisation gracieuse du dessin figurant sur la carte. Le site de cette artiste propose de nombreux ouvrages joliment illustrés à destination des enfants, dans le cadre paroissial ou familial.Voici le lien vers le site

Narration

Je m’appelle Olga, j’ai 10 ans. Depuis plusieurs jours, je ne vais plus à l’école. Papa dit que c’est trop dangereux.
Au début, j’étais contente. Mais maintenant, je m’ennuie. Heureusement, Mamie nous raconte des histoires. Et ma tante invente des devoirs à faire. J’ai accompagné Maman au supermarché : mais les rayons étaient presque vides, on n’a pas trouvé mes yaourts préférés. Dimanche, on est allés à l’église. Tous ensemble, nous avons prié, de tout notre cœur.

Notre Père qui es aux cieux, que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel…

Maintenant, on n’a pas le droit de sortir le soir. Cela s’appelle le couvre-feu. C’est à cause des bombes. C’est la guerre dans mon pays. Les voisins vont passer la nuit dans les couloirs du métro pour être à l’abri. Cette nuit, il y a eu un bruit terrible dehors, et de la lumière, comme un éclair. J’ai eu si peur, j’ai pleuré dans les bras de Maman. Le matin, avec toute la famille, nous avons prié :

Notre père, donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour. Pardonne-nous nos offenses, comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés.

Le lendemain, on ne pouvait pas sortir du tout. Alors j’ai inventé des jeux d’intérieur avec ma petite sœur. On s’est bien amusées en courant partout. Cela nous réchauffe, car, malgré deux pulls et même des gants, on a froid; le chauffage ne fonctionne plus bien. Quand on a pu sortir, j’ai vu des immeubles brûlés et un grand trou dans la route. C’est là où la bombe est tombée. Des gens ont été blessés. Un peu partout, flottent des drapeaux de mon pays : le bleu du ciel et le jaune des champs de blé contrastent avec la grisaille ambiante. On n’a plus d’électricité, alors, le soir, on allume des bougies. Cela fait joli, mais je ne vois pas assez pour lire. Alors je prends mon violon et je joue tous les morceaux que je connais par cœur. Et même, j’invente des mélodies. Puis ensemble, nous prions : Notre Père qui es aux cieux…Ne nous laisse pas entrer en tentation mais délivre nous du mal.

Ce matin, j’ai dit au revoir à Papa et à Mamie. Papa m’a serrée très fort. Il va rester dans la ville pour soigner les blessés. Mamie ne veut pas quitter sa maison. Maman, ma petite sœur et moi, on va prendre un bus qui nous emmènera en Pologne. On prend juste une valise avec quelques affaires et mon violon. Le voyage est très long. J’ai envie d’aller aux toilettes, mais on ne s’arrête pas. On partage nos sandwichs avec une autre famille. Enfin, on fait une pause. Alors, au bord de la route, je prends mon violon et je joue pour tous les voyageurs. On chante, dans l’air froid. Ensuite je m’endors contre Maman en pensant fort à mon papa. Le lendemain, je vois que Maman est soulagée : on est en Pologne. On passe la nuit dans un lieu d’accueil pour  les familles ; je peux prendre une douche et on nous sert des frites et du jambon !

Avant de nous endormir, nous prions : Notre père… c’est à toi qu’appartiennent le règne la puissance et la gloire. Aux siècles des siècles. Amen.

Maman m’explique qu’on va prendre le train pour aller au Portugal, chez sa cousine.On fera étape en France. J’essaie de repérer notre trajet sur une carte. Je suis si loin de mon pays ! Ma petite sœur pleure et réclame Papa. Moi, j’essaie d’être courageuse pour ne pas faire de peine à Maman, mais je n’arrive pas à dormir : que fait Papa ? Et Mamie ? Qu’allons-nous manger demain ? Je n’ai plus d’habits propres. J’aimerais tellement lire, dessiner, jouer,  aller à l’école, retrouver des amis. Je pense à mon beau pays, à ma maison. Bientôt, j’espère, la guerre sera finie et je retournerai en Ukraine. Bientôt aussi, on fêtera Pâques, ici, avec ma famille et mes nouveaux amis.

Récit fictif inspiré de divers faits d’actualité, mars 2022, rédigé par Catherine ULRICH (UEPAL), Point KT, illustration de la carte Agnès De BÉZENAC, illustration de l’article, Pixabay