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Qui va sauver le monde ?

« Qui va sauver le monde ? » est une saynète consistant en un concours de super héros pour déterminer qui va sauver le monde.
Elle se déroule en trois temps :
Les candidats se présentent au jury. Le jury ne parvient pas à les départager et décide d’élire un bébé. Les candidats protestent et réalisent que nous sommes tous capables de changer le monde. Ils distribuent alors des masques de héros à tous les membres de l’assemblée.

Nous avions 17 personnages : 12 héros, 1 présentatrice, 4 membres du jury. Mais le nombre de héros, des membres du jury est adaptable. Le rôle de la présentatrice pourrait aussi être doublé (binôme de présentateurs).

Les enfants ont choisi eux-mêmes les super-héros présentés dans cette pièce. Les 9 candidatures que nous avons retenues n’ont pas d’intérêt en elles-mêmes. Mais l’adhésion des enfants reposait sur le plaisir d’incarner le héros de leur choix.

Nous avons fait la liste ensemble et réfléchi avec eux aux arguments en faveur de chaque personnage. Si vous souhaitez adapter cette pièce, nous vous conseillons d’en faire de même.

Les plus petits n’avaient pas de texte à dire seuls (Pikachu, Lady Bug, Chase et Zuma dans notre version). C’est la présentatrice qui exposait leurs qualités au jury.
La « voix » a été enregistrée pour plus d’effets. Elle a été ajoutée dans l’article ci-dessous.
Les masques distribués à chaque membre de l’assemblée avaient été décorés par les enfants.

Acte 1 : Présentation des candidats

Présentatrice : Mesdames et Messieurs, bienvenue au grand concours de super héros ! Ce soir, de nombreux héros sont là pour prouver que ce sont eux qui vont sauver le monde ! Notre jury choisira le plus grand sauveur ! Mesdames et Messieurs, sous vos applaudissements : le jury !

Le jury entre en scène et s’installe sur les chaises devant.

Présentatrice : Cher jury, est ce que vous êtes prêts ?
Le jury : Oui, allons-y !
Présentatrice : Accueillons sans tarder le premier candidat de notre grand concours : Superman !

Musique de Superman. Il entre en scène.

Présentatrice : Superman, y a-t-il besoin de vous présenter ?
Superman : Ben non, tout le monde me connait !
Jury 1 : C’est vrai ! Mais qu’est-ce qui ferait de vous, le sauveur du monde ?
Superman : Je peux voler !
Jury 1 : Ah oui ça c’est très pratique pour surveiller d’en haut et repérer tous les dangers. Avez-vous d’autres avantages ?
Superman : J’ai des rayons laser !
Jury 1 : Super ! Et que pouvez-vous faire avec ?
Superman : Je peux couper mes ennemis !
Jury 1 : Très pratique en effet !
Présentatrice : Avez-vous d’autres questions pour Superman ?
Jury 1 : Non merci. Nous attendons le candidat suivant.

Aux autres : Superman, c’est une valeur sûre. Pas comme ces nouveaux héros à la mode là…

Musique de Lady bug. Elle entre en scène.

Présentatrice : Alors accueillons sans plus tarder, notre 2e candidat : Lady Bug !
Jury 2 : Lady bug ? C’est nouveau ça non ?
Présentatrice : Oui ! (lit sur sa fiche) Lady Bug est une nouvelle héroïne, un phénomène mondial ! Marinette, une jeune fille de 14 ans, capable de se transformer en super héroïne grâce au Miraculous de la coccinelle ! Avec son allié Chat noir, ils protègent les habitants de Paris des Akoumas qui les transforment en super vilains.
Jury 2 : Très impressionnant. Et qu’avez-vous de spécial pour sauver le monde ?
Elle sort son yoyo
Présentatrice : Son yoyo ! Ce n’est pas un yoyo comme les autres, il lui permet de s’accrocher partout pour se déplacer très vite et empêcher les accidents.
Jury 2 : Très impressionnant ! Je suis conquise !
Présentatrice : Avez-vous d’autres questions pour Lady Bug ?
Jury 2 : Non c’est très bien, merci ! Nous attendons le candidat suivant.

Musique de pirate. Le pirate entre en scène

Présentatrice : Mesdames et messieurs, accueillez notre 3e candidat !
Jury 3 : Mais ? Mais qu’est-ce que c’est ?
Pirate : Je suis un pirate !
Jury 3 : Ah oui je vois ça ! Mais c’est un peu étonnant un pirate pour sauver le monde… Que pouvez-vous faire ?
Pirate : Je peux attaquer les bateaux de mes ennemis !
Jury 3 : Ah oui c’est vrai ! Et vous pouvez parcourir les mers et les océans. Et puis vous êtes armé en plus !
Pirate : Oui j’ai un sabre et un canon.
Jury 3 : Parfait ! Et est-ce que vous avez un trésor aussi ?
Pirate : Bien sûr, un gros trésor !
Jury 3 : Je m’en doutais, c’est bien ça ! Si vous avez beaucoup d’argent, vous pourrez le partager avec les pauvres.
(Aux autres) C’est un peu étonnant peut-être mais moi je suis convaincu qu’un pirate peut être utile pour sauver le monde !
Présentatrice : Avez-vous d’autres questions pour notre pirate ?
Jury 3 : Non merci ! Nous attendons le candidat suivant.

Musique paléontologique. Arrivée du dinosaure

Jury 4 : Mais qu’est-ce que c’est que ça ?
Présentatrice : Mais c’est un dinosaure bien sûr ! Et pas n’importe lequel !
Dinosaure : Je suis un T-rex !
Jury 4 : Evidemment ! Excellent ! J’adore les T-rex !
Dinosaure : Je suis le plus féroce des dinosaures !
Waaaaaaaa !
Présentatrice : Ouh là là doucement quand même, vous me faites un peu peur. Et puis il y a des enfants qui regardent notre concours.
Jury 4 : Excellent, excellent ! J’adore ! Il faut bien que le sauveur du monde soit un peu impressionnant non ? C’est pas avec un agneau qu’on va sauver le monde quand même ! Moi je suis conquis !
Refaites votre cri s’il vous plait.
Dinosaure : Waaaaaaaaaaa !
Jury 4 : Ah oui oui ! excellent ! je valide !
Présentatrice : Avez-vous d’autres questions pour ce dinosaure ?
Jury 4 : Non merci ! C’est parfait, candidat suivant !

Musique de Sonic. Il entre en scène en courant.

Présentatrice : Mesdames et Messieurs, voici notre 5e candidat, le fameux hérisson : Sonic !
Jury1 : Ah oui il est bien connu aussi celui-là !
Sonic : Je suis un hérisson super rapide !
Jury 1 : C’est vrai ! Et comme tous les hérissons vous pouvez vous mettre en boule pour vous protéger avec vos piquants.
Sonic : Oui mais surtout je suis le hérisson le plus rapide du monde !
Jury 1 : Aujourd’hui vous en bleu mais vous n’êtes pas toujours de cette couleur-là si ?
Sonic : Non avec 7 émeraudes, je deviens Super-Sonic qui est jaune ! Et avec 12 émeraudes, je deviens Hyper-Sonic ! Là plus rien ne m’arrête !
Jury 1 : C’est vrai ! Vous êtes tellement rapide ! Vous pouvez intervenir à la vitesse de l’éclair dès qu’il y a un accident ! Moi je suis convaincu que Sonic pourrait sauver le monde !
Présentatrice : Avez-vous d’autres questions pour Sonic ?
Jury 1 : Non merci ! Nous attendons le candidat suivant.

Musique de Pokémon. Pikachu entre en scène

Présentatrice : Vous l’avez reconnu n’est-ce pas ? C’est le plus célèbre et le plus mignon des pokémons, c’est ? C’est ?
Jury 2 : Pikachuuuu ! Oh là là j’adore Pikachu ! Il est tellement chou !
Présentatrice : (elle lit sa fiche) Il est chou oui mais il a aussi des pouvoirs puissants ! Avec sa queue de fer, il peut attaquer ses ennemis ! Il peut même faire des attaques d’électricité ! Et il peut faire apparaître une cage d’électricité pour enfermer les méchants !
Jury 2 : Oui il peut même recharger les autres avec sa puissance électrique ! Je suis convaincue ! Pikachu peut sauver le monde !
Présentatrice : Avez-vous d’autres questions pour Pikachu ?
Jury 2 : Non, merci ! Nous attendons le candidat suivant.

Musique de Pyjamasques. Arrivée de Yoyo

Présentatrice : Accueillons Yoyo le py-ja-masque !
Yoyo : Bonjour ! Oui c’est bien moi Yoyo.
Jury 3 : J’adore les Pyjamasques ! Je suis très heureux que vous participiez à ce concours ! Vous réglez tellement de soucis toutes les nuits ! Mais parlez-nous un peu de vous.
Yoyo : Moi je suis le plus rapide des Pyjamasques : Yoyo rapido !!!
Jury 3 : Et vous faites de supers sauts ! Dites-nous ce que vous avez d’autres de spécial.
Yoyo : Je peux lancer des boules de poils pour arrêter les méchants.
Jury 3 : Ah mais oui c’est vrai ! c’est excellent ça, excellent ! Yoyo rapido !
Présentatrice : Avez-vous d’autres questions pour Yoyo ?
Jury 3 : Non c’est parfait. Envoyez-nous le candidat suivant.

Musique de la Pat Patrouille. Ils entrent en scène.

Présentatrice : Accueillez la Pat Patrouille !
Stella : Nous sommes la PatPatrouille ! (ils aboient tous)
Moi c’est Stella et voici Zuma et Chase !
Jury 4 : Vous êtes plus que trois normalement non ?
Stella : Oui nous sommes 6 au moins ! Les autres n’ont pas pu venir, ils gardent la grande vallée !
Jury 4 : La vallée ? Quelle vallée ? La vallée ?
Stella : Oui la vallée quoi.
Jury 4 : La vallée de la Bruche ?
Stella : euh… Oui… enfin non… Enfin pourquoi pas…
Jury 4 : Non je plaisante bien sûr ! Je vous connais bien. Et je connais votre devise : « Aucune mission n’est trop dure car mes amis ils assurent ! » (Ils aboient)
J’aime beaucoup la Pat Patrouille. Et ce qu’il y a d’intéressant avec vous, c’est que vous êtes venus à plusieurs. Vous travaillez toujours en équipe !
Stella : Oui personne ne peut sauver le monde tout seul.
Jury 4 : J’en suis convaincu ! La Pat Patrouille, en équipe, peut sauver le monde !
Présentatrice : Avez-vous d’autres questions pour la Pat Patrouille ?
Jury 4 : Non merci. Est-ce qu’il reste encore un candidat ?
Présentatrice : oui !

Musique du Seigneur des anneaux. Gandalf entre en scène

Jury 1 : Mais qu’est-ce que c’est que ça ?
Gandalf : Je suis Gandalf, le sorcier, le magicien.
Jury 1 : Un magicien ! Parfait ! Vous êtes notre premier magicien !
Gandalf : Oui je suis sûr que ma magie peut être utile pour sauver le monde !
Jury 1 : Mais bien sûr ! Et puis vous êtes tellement vieux ! Vous en avez vu dans votre vie ! Vous avez de la sagesse !
Gandalf : Merci pour ce compliment. J’ai vu comment fonctionnait le monde oui. Je connais bien les humains et les animaux aussi.
Jury 1 : C’est vrai que vous savez parler aux animaux ! Il ne m’en faut pas plus ! Un magicien comme Gandalf peut tout à fait sauver le monde !
Présentatrice : Ah oui mais il va falloir vous mettre d’accord ! Parce que vous préférez tous un candidat différent apparemment ! Vous allez pouvoir réfléchir maintenant car nous faisons une pause publicité avant d’accueillir notre dernier candidat.

Chant de l’Assemblée ou de la chorale Pendant lequel on installe la mangeoire avec une poupée

Acte 2 : Le bébé gagne

Jury 1 : Mais qu’est-ce que c’est que ça ? Où est le prochain candidat ?
Présentatrice : Ben là, dans ce berceau.
Jury 2 : Un berceau ? On dirait plutôt une mangeoire pour les animaux !
Jury 1 : Quel héros peut bien tenir là-dedans ? Il doit y avoir une erreur !
Présentatrice : On me confirme dans l’oreillette qu’il n’y a pas d’erreur. C’est bien le dernier candidat de notre concours.
Jury 1 : Vous êtes sûre ?

(Ils se lèvent et vont regarder dans la crèche)

Jury 2 : Mais c’est un bébé !
Jury 1 : Un bébé ! Alors là c’est le pompon ! On aura tout vu !
Jury 3 : Comment est-ce qu’un bébé pourrait sauver le monde ?
Jury 4 : C’est pas possible ! Un bébé ça ne sait rien faire ! Ça ne fait que dormir, manger et pleurer ! Non vraiment il doit y avoir une erreur.
Présentatrice : Non je vous assure, c’est bien lui notre dernier candidat. Apparemment, ce n’est pas un bébé comme les autres.
Jury 1 : Mais c’est qui alors ?
Présentatrice : Attendez je consulte mes fiches.

(Elle parcourt ses fiches)

Présentatrice : Ah voilà ! Dernier candidat : Jésus de Nazareth, fils de Marie, la femme de Joseph le charpentier, né il y a 2 000 ans environ.
Jury 4 : Fils de Charpentier ! Aller aller aller…
Jury 3 : Et qu’est-ce qu’il peut faire ce Jésus ? Comment est-ce qu’il pourrait sauver le monde ?

Voix : Un enfant vous est né. Un fils vous est donné.

Jury 1 : Mais qu’est-ce que c’est que ça ? Qui est en train de parler ?
Présentatrice : Ben je ne sais pas, je ne comprends pas !
Jury 2 : On dirait la voix de Dieu ou un truc comme ça.
Jury 3 : Arrête de raconter n’importe quoi.

Voix : Il recevra l’autorité d’un roi. On lui donnera pour nom : Conseiller merveilleux, Dieu fort, Père pour toujours, Prince de la paix. Il étendra son autorité et assurera une paix sans fin. Il occupera le siège royal de David et dirigera son royaume. Il l’établira et le rendra solide en faisant respecter le droit et la justice, dès maintenant et pour toujours. Voilà ce que le SEIGNEUR de l’univers a promis de faire à cause de son brûlant amour.

Jury 1 : Lui ? C’est lui qui doit apporter la paix ?
Jury 2 : Et le droit ?
Jury 3 : Et la justice ?
Jury 4 : C’est tout ce que nous attendons ! Tout ce dont nous avons besoin !

Les autres super héros arrivent sur la scène et font le tour du berceau, curieux.

Stella : Mais comment un bébé pourrait apporter la paix ? et le droit ? et la justice ?
Sonic : Il n’a pas de super pouvoir !
Superman : Il ne peut pas voler !
Pirate : Il n’a pas d’armes !
Gandalf : Il ne connait aucune formule magique !
Dinosaure : Il ne peut même pas courir !
Présentatrice : Ben peut-être qu’il n’y a pas besoin de tout ça pour sauver le monde…
Tous les héros : Quoi ?
Jury 4 : En tous cas, nous, on n’arrive pas à vous départager. Vous avez tous vos avantages. Mais aucun n’a réussi à nous convaincre que lui seul allait sauver le monde.
Jury 3 : Moi je pense que pour changer le monde, il faut que tout le monde change. La solution, ce n’est pas qu’un héros vienne tout faire à notre place.
Stella : Oui c’est vrai que c’est fatiguant de réparer les bêtises des gens. Ils pourraient faire attention aussi !
Gandalf : Ils pourraient arrêter de se battre !
Pikachu, Lady Bug et Zuma : Ils pourraient arrêter d’être méchants !
Yoyo : Ils pourraient faire attention les uns aux autres.
Stella : Mais oui ! Et comme ça, on pourrait se reposer un peu nous ! Mais qui peut leur faire comprendre ça ?
Présentatrice : Ben lui peut-être !
Tous les héros : Ce bébé ?
Jury 1 : Elle a raison ! Quand on voit un bébé, on n’a pas envie d’être méchant avec lui !
Jury 3 : On a envie de s’occuper de lui, de le protéger, de le rassurer. Parce qu’il a besoin de nous !
Jury 4 : Un bébé nous apprend à faire attention aux autres. Alors oui, tu as raison ! Un bébé peut changer le monde, un bébé peut sauver le monde !

Voix : N’ayez pas peur, car je vous annonce une bonne nouvelle qui réjouira beaucoup tout le peuple : cette nuit, dans la ville de David, est né, pour vous, un sauveur ; c’est le Christ, le Seigneur ! Et voici le signe qui vous le fera reconnaître : vous trouverez un nouveau-né enveloppé de langes et couché dans une mangeoire. »

Jury 2 : Encore cette voix…

Voix : « Gloire à Dieu dans les cieux très hauts, et paix sur la terre pour ceux qu’il aime ! »

Jury 3 : Bon, moi je suis convaincu ! C’est lui qui doit gagner ce concours !
Jury 1 : Je suis d’accord avec toi !
Jury 2 : Moi aussi !
Jury 4 : Moi aussi !
Tous les héros : Quoi ? Mais, et nous alors ?
Présentatrice : Ah oui c’est vrai. Qu’est-ce qu’on va faire de vous ?

(Les héros s’asseyent. Le jury se concerte)

Acte 3 : Tous héros

Voix : Heureux ceux qui sont humbles de cœur, car le royaume des cieux est à eux ! Heureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés ! Heureux ceux qui sont doux, car ils recevront la terre en héritage ! Heureux ceux qui ont faim et soif d’un monde juste, car ils seront comblés ! Heureux ceux qui sont pleins de bonté pour les autres, car on sera plein de bonté pour eux ! Heureux ceux qui ont le cœur pur, car ils verront Dieu ! Heureux les artisans de paix, car ils seront appelés enfants de Dieu ! Heureux ceux qu’on persécute à cause de leur combat pour la justice, car le royaume des cieux est à eux ! Oui c’est vous qui êtes le sel de la terre ! C’est vous qui êtes la lumière du monde !

Tous les héros : Nous ?
Sonic : On va sauver le monde tous ensemble ?
Présentatrice : Oui vous tous ! Mais pas seulement vous. Vous avez bien entendu ce qu’a dit cette voix : nous le sommes tous !
Stella (désignant l’assemblée) : Eux aussi ?
Gandalf : Même lui ?
Stella : Et elle aussi ?
Tous : Et lui ? et elle ? etc.
Présentatrice : Oui
Stella : Mais c’est vrai, ils peuvent tous changer le monde avec nous !
Gandalf : Ils peuvent tous être des super héros !
Yoyo : Ils n’en ont pas vraiment l’air…
Stella : On peut arranger ça !
Jury : Ah oui ?
Stella : Ben oui, regardez ce que j’ai là !

(Il cherche un carton/une boite avec les masques)

Gandalf : C’est pour qui ?
Stella : Ben pour eux ! Puisqu’ils vont sauver le monde ! Allons leur distribuer !

Les enfants distribuent les masques à tous les membres de l’assemblée pendant un chant.

Crédit : Sophie Letsch-Jung (UEPAL) Point KT, Pixabay




Narration du chemin d’Emmaüs avec parcours sensoriel

La narration du chemin d’Emmaüs en parcours sensoriel est une démarche imaginée par la pasteure Isabelle Horber pour intéresser les jeunes et les moins jeunes à ce récit incroyable de la résurrection de Jésus. Des objets symboliques sont déposés tout au long du récit, pour le plus grand bonheur de l’écoutant. Des questions d’émerveillement (en fin de récit) rappellent le travail de J. Berryman, dans sa pédagogie « Godly Play ». 

Télécharger ici le document agrémenté de photos explicatives.

Le matériel est à réunir avant la rencontre. Il est précisé dans le texte, entre parenthèses et en italique. Voici la liste : cailloux et branchages, des éponges sèches et d’autres légèrement humides, le carrelage, papier journal en boule et de plus en plus lisse, coton, des miettes de pain, coquilles de noix, papier bulle, bible, eau

(Prière pour commencer)

Rentrons dans le temps de la prière (Allumer la bougie)
Seigneur pour entrer dans le silence (index sur la bouche)
et pour te prier (mains en prière)
pour m’ouvrir à ta présence (bras et mains tendues)
en moi tout se tait (bras croisé sur la poitrine)

Prière

Jésus Christ,
Merci de nous donner la vie de Dieu.
Tu fais plus que Noé qui sauve les animaux,
Tu fais plus que Moïse qui libère le peuple de Dieu,
Tu fais plus que David qui protège le peuple de Dieu.
Tu partages la vie de Dieu avec chacun de nous,
par l’amour des autres qui vient de toi
et par la communion que tu nous donnes. Amen

Narration du chemin d’Emmaüs avec parcours sensoriel

Le soir de Pâques, qui est un… (demander le jour de la semaine aux enfants) dimanche, deux disciples, font route depuis Jérusalem vers le village d’Emmaüs.

Nous qui sommes aussi des disciples, c’est-à-dire des gens qui veulent suivre Jésus qui lui-même était toujours en marche, nous allons faire le même chemin qu’eux.

Cléopas et son ami marchent sur le chemin d’Emmaüs. Ils sont tristes car Jésus est mort sur la croix trois jours plus tôt. Pourtant ils avaient placé tout leur espoir en lui : Ne devait-il pas délivrer Israël ? Leur espérance semble morte. Bien sûr, quelques femmes les ont étonnés. Elles sont allées au tombeau et des anges leur ont dit que Jésus était vivant. Mais les quelques hommes qui y sont retournés ne l’ont pas vu.

(voici leur peine et leur espérance morte : cailloux et branchages)

En chemin, deux heures de marche, ils discutent de tout ce qui s’est passé. Ils se racontent la mort de Jésus, comment il a été mis dans un tombeau. Ils racontent leurs souvenirs, avec peut-être, quelques larmes.

(voici leurs souvenirs, tout ce qu’ils avaient vécu avec lui : son enseignement, ses signes et ses miracles, les moments et les repas partagés : des éponges sèches et d’autres légèrement humides)

Pendant qu’ils parlent, un inconnu s’approche et marche avec eux. Simplement il est là et fait route avec eux. Ils ne le connaissent pas, ils ne lui demandent même pas son nom car sa présence fait déjà toute la différence.

(voici la douceur et la solidité d’être accompagné sur sa route : le carrelage)

L’étranger leur demande :
– De quoi discutez-vous en marchant ?
– Cléopas, lui répond : Es-tu le seul qui ne connaisse pas les évènements qui se sont passés ces derniers jours ?
– Quels évènements ? demande l’inconnu.
– Ce qui est arrivé à Jésus ! Il a été condamné à mort, cloué sur une croix ; il est mort et a été mis dans un tombeau. Cela fait déjà trois jours ! Mais quelques femmes nous ont étonnés : elles sont allées au tombeau mais n’ont pas trouvé son corps !

Le voyageur inconnu leur dit :
– Tout cela était annoncé par les prophètes dans les Écritures !

(voici les questionnements des disciples et les explications : papier journal en boule et de plus en plus lisse)

Quand ils arrivent près du village, Jésus veut continuer plus loin.
Mais les disciples le retiennent :
– Reste avec nous, la nuit approche !

(voici ce que les disciples souhaitent : être dans un cocon, se sentir protégés comme un objet précieux : coton)

L’inconnu entre donc dans la maison pour rester avec eux. Le compagnon de route se met à table avec les disciples ; il prend le pain, remercie Dieu, partage le pain. Ils sont nourris de ce pain et de cette présence.

(voici ce qui reste du partage du pain : des miettes de pain)

Au moment où l’inconnu rompt le pain, les disciples reconnaissent Jésus, c’est comme si des écailles étaient tombées de devant leurs yeux qui leur empêchaient de reconnaître Jésus.

(voici les écailles qui sont tombées : coquilles de noix)

Les disciples deviennent très joyeux. C’est alors que Jésus disparaît de devant leurs yeux.

(voici la disparition de Jésus : papier bulle)

Les disciples se disent l’un à l’autre : – Oui, il y avait comme un feu dans notre cœur pendant qu’il nous parlait sur la route et nous expliquait les Écritures !
Cléopas et son ami se lèvent et retournent vers Jérusalem. Les compagnons d’Emmaüs sont impatients d’annoncer la bonne nouvelle à leurs amis et à tout le monde :
– Le Seigneur est vraiment ressuscité comme c’était écrit (montrer le livre).

C’est comme une nouvelle naissance pour eux. La certitude de Jésus toujours présent avec eux.

(Voici la nouvelle naissance pour leur foi : eau.)

  • Je me demande ce que vous avez le plus aimé dans l’histoire ?
  • Je me demande pourquoi l’un des disciples est nommé et l’autre pas ?
  • Je me demande pourquoi les disciples ne reconnaissent pas Jésus ?
  • Je me demande pourquoi Jésus fait semblant de s’en aller ?
  • Je me demande quelle est la texture que vous avez le plus aimé ?
  • Je me demande si vous vous souvenez à quelle partie de l’histoire renvoie chaque texture ?

Chant : marche en ma présence

1. Marche en ma présence, Je suis avec toi. Lorsque tu avances, Je prends ton chemin.
Marche en ma présence, Je te tiens la main, Chaque jour qui passe, Chaque nuit qui vient.

Refrain : Mon Dieu, mon Dieu, que veux-tu de moi ? Tu m’appelles, je ne te vois pas. Mon Dieu, mon Dieu, toi, tu me connais ; Dis-moi, dis-moi quel est ton secret.

2. Marche en ma présence, Je suis avec toi. Le Dieu de l’alliance N’oublie pas les siens.
Marche en ma présence, Je te tiens la main, Dans ce qui te peine, Dans le moindre rien.

3. Marche en ma présence, Je suis avec toi. Donne ta confiance, Tu sais que j’y tiens.
Marche en ma présence, Je te tiens la main ; Ouvre-moi ta porte, Tu n’auras plus faim.

4. Marche en ma présence, Je suis avec toi. Entre dans la danse, N’attends pas demain.
Marche en ma présence, Je te tiens la main ; Je deviens ton frère, Je deviens ton pain.

Bricolage avec des empreintes de pieds ou de mains

Prière finale

« Seigneur je te rends grâce parce que tu nous rejoins toujours sur le chemin, dans mes chagrins, dans mes doutes, dans mes peurs. Tu me rejoins là où j’en suis et tu prends le temps de marcher avec moi.

Seigneur je te rends grâce parce que tu te fais Parole et Pain pour convertir mon cœur. Tu viens le rendre tout brûlant d’amour.

Seigneur je te rends grâce parce que tu fais de moi un disciple pour annoncer à tous la Bonne Nouvelle de ton amour, de ton salut. Aide-moi à marcher comme les pèlerins d’Emmaüs ».

Crédits : Isabelle Horber (UEPAL), Point KT




Kia Orana – Chanson de Daniel Priss

« Kia Orana », est une salutation et en même temps, c’est une bénédiction utilisée dans les Iles Cook pour souhaiter une longue vie et une belle vie. Daniel Priss, a écrit la chanson en s’inspirant du Psaume 139 en lien avec la Journée Mondiale de Prière du 7 mars 2025 et de l’offrande des enfants…

 

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Kia orana

Kia orana,
Kia orana,
Kia orana-a,
Kia orana.
Kia orana,
Kia orana.
Je Te souhaite une longue vie !
Je Te souhaite une belle vie !
Mon ami, Je prie,
Que ta vie soit bénie !

Mon Dieu, Tu connais mes projets,
Mes chemins Te sont familiers,
Mes paroles, toutes mes pensées,
Tu les entends, Dieu de bonté.

Mon Dieu, si j’voulais me cacher,
De Toi, pour toujours m’éloigner,
Jamais, Tu ne me quitterais,
Ton amour, ne peut s’effacer.

Mon Dieu, c’est Toi qui m’as créé,
La vie un jour Tu m’as donnée,
Oui, même avant, que j’aie existé,
Dans Ton livre, ma vie, s’écrivait.

Découvrir le répertoire de Daniel Priss

L’œuvre appartient à son créateur, elle a été déposée à la SACEM, son usage est réservé aux cadres cultuels, pédagogiques et privés. Toute exécution publique sortant de ces cadres nécessite une déclaration à la SACEM.
Pour tout renseignement complémentaire et demande d’autorisation, veuillez contacter Daniel Priss : daniel.priss@gmail.com

Crédits : Daniel Priss (UEPAL), Point KT, Pixabay




Jésus, à 12 ans, est différent

Comme chaque année en juillet, Louise et Cédric passent quinze jours avec leurs grands-parents dans la maison de vacances des Cévennes, la maison de famille depuis des générations. Louise, du haut de ses dix ans interpelle son frère, un grand de 14 ans, occupé à jouer sur son téléphone. Hé Cédric, tu te rappelles ce que maman a dit : pas d’écran. Tu n’as même pas de connexion ici, ça ne sert à rien de jouer à tes jeux débiles ! Louise, vous l’aurez compris, n’aime pas les jeux vidéo. Louise aime lire, elle aime tellement lire que Grand-mère est obligée de l’appeler plusieurs fois à table, la sermonne pour qu’elle prenne son bain ou qu’elle éteigne sa lumière. Elle a toujours un livre à portée de main. Cédric grommelle : au moins je suis normal, moi. Pas comme toi avec tes livres ringards ! Et moi, je ne pleurniche pas quand je n’ai plus rien à lire. D’ailleurs, c’est quoi ce vieux bouquin que tu lis, là ?

Je l’ai trouvé dans ma chambre, c’est le Nouveau Testament de la grand-mère de grand-père. C’est bien, j’aime bien les histoires de l’école biblique et là, il y en a que je ne connaissais pas.
Pfff, répond Cédric, tu es encore pire que d’habitude. Déjà qu’il faut se farcir le KT, et toi, tu lis des histoires de Jésus pour le plaisir… Pourquoi pas des livres de classe, tant que tu y es ! Tu es vraiment nulle !

Grand-mère, Cédric m’embête et il joue avec son téléphone !

Tu vois, dit Louise, je te l’avais dit.
Louise, ajoute grand-mère, arrête de faire la maîtresse d’école et arrête de réagir quand Cédric t’asticote.

Oui, mais il a dit que c’est nul de lire la Bible et moi, j’aime les histoires de Jésus.
Allez
, dit grand-père, en voiture, on va au marché.

Je peux rester demande Cédric ?

Non, on va déjeuner chez tante Hélène après.

Pfff

Moi, j’aime bien tante Hélène dit Louise.

Ah toi, tu aimes bien Jésus alors tante Hélène qui ne raconte que des histoires de vieux, forcément, tu aimes aussi…

Dans la voiture, l’auditoire est captif. Grand-père en profite, d’autant que le smartphone de Cédric est resté à la maison.
Alors, tu lis quoi dans le nouveau testament Louise ? Cédric lève les yeux au ciel.

L’évangile de Luc. Soupir de Cédric.
Tu sais ce que c’est un évangile, Cédric, demande Grand-mère ? Silence.

Et toi, Louise ? De qui parle l’évangile de Luc ?

De Jésus.
C’est cela, un évangile parle de Jésus. Et là, tu en es où ?
C’est quand Jésus a 12 ans.
Ah oui, c’est intéressant ça ! Tu peux raconter à Cédric ?
Pas la peine de raconter, je l’ai là…
et Louise sort le petit livre de sa poche.
Lecture de l’évangile

C’est nul cette histoire. Et d’abord, c’est quoi cette histoire de ne pas se rendre compte qu’il n’était pas là ? Nuls les parents.
Pas vraiment répond grand-père. A l’époque, on marchait et comme beaucoup de personnes allaient à Jérusalem pour les pèlerinages, on marchait en groupe avec d’autres personnes du même village ; C’était plus sympathique et surtout, c’était plus sûr, il y avait énormément de bandits dans les montagnes.

Bon mais déjà, pourquoi raconter ça ? Il n’y a pas de miracle, on ne sait même pas de quoi il discute. De toutes les façons, ce sont des histoires, cela n’intéresse personne. Qu’est-ce que tu veux que cela me fasse que Jésus ait fait une fugue ?

Ce ne sont pas des histoires répond Louise et j’aime bien lire la Bible même si je ne comprends pas tous les mots.

Oh là là répond grand-mère, en voilà des questions et des affirmations contradictoires. Je ne suis pas assez calée pour répondre à tout et en même temps. Par contre, je suis sûre que tante Hélène qui a été monitrice pendant longtemps va nous donner son avis. Tout ce que je peux te dire maintenant Cédric, c’est que ce n’est pas vrai que cela n’intéresse personne. Tous les jours, des personnes deviennent chrétiennes dans le monde. Tous les jours, ces histoires d’un autre temps touchent des hommes et des femmes qui n’ont pas du tout la même culture que nous. Non seulement presque 2000 ans les séparent de l’homme qu’a été Jésus mais ils sont nés et ont grandi dans des cultures très différentes de la nôtre. C’est vrai que parfois, nous comprenons mal la Bible parce que nous vivons autrement. Mais nous avons cette Bible comme héritage et ce que Jésus a été a transformé notre culture. Eux n’ont pas cette familiarité avec la Bible et pourtant, ils deviennent chrétiens. Il me semble que rien que cela devrait te faire réfléchir. Et ne lève pas les yeux au ciel, s’il te plaît ! Tu as une langue. Si tu n’es pas d’accord, dis-le mais avec des arguments un peu plus solides que « pff » ou « n’importe quoi ! »

Frères et sœurs, et vous les jeunes

Pas facile d’être différent. Pas facile de se faire remarquer, sauf quand on est un blogueur connu, avec des milliers de followers, rêve de beaucoup de jeunes, rêve d’argent facile et légal, rêve d’une vie où on peut affirmer sans justifier, revendiquer sans penser, devenir riche sans efforts.
Pas facile d’être différent. Pas facile de grandir non plus. Jésus a douze ans. Douze ans, c’est l’âge de la majorité religieuse chez les Juifs, et Jésus est juif, bien entendu. Le voilà donc à faire pour la première fois le pèlerinage imposé par la loi juive.
Jésus grandit et il est différent. Il se découvre différent. A douze ans, ses copains ne viennent que parce qu’il faut venir, lui s’intéresse au sens de cette obligation, il s’intéresse à ce que la Bible raconte, Bible qui ne contient pas encore l’évangile bien sûr.
A 12, 14 ou 15 ans, c’est parfois difficile d’être différent. C’est déjà difficile de grandir, de devenir différent de ce qu’on était enfant. Alors, être différent des autres, c’est une différence de trop parfois. Alors, souvent, on cache la différence en trop : quand on aime la matière que tous les autres détestent ; quand on n’aime pas les jeux vidéo ; quand on est croyant…

Je me rappelle au lycée un ami qui ne nous avais pas dit que sa mère attendait un bébé parce qu’à l’époque, personne ou presque n’avait des enfants aussi tard…parfois, la différence peut paraître insignifiante pour les autres, mais elle est énorme pour nous. Parfois aussi la différence est essentielle et c’est une souffrance de la cacher.
Pour Jésus, la différence est essentielle, mais il ne la cache pas et va découvrir en grandissant qu’elle EST essentielle.
Dans mon histoire, Cédric parle de fugue. Jésus ne part pas en cachette de ses parents. Il reste exactement où il devrait être et on assiste à une scène entre Jésus et sa mère qui est à la fois typique, intemporelle et unique. Pourquoi nous avoir fait cela, nous étions inquiets. Les parents ne comprennent pas l’attitude de Jésus. Mais enfin pourrait dire Jésus aujourd’hui je ne risquais rien, vous deviez bien savoir ça, je sais m’occuper de moi-même. Scène typique entre parents et adolescents. Incompréhension réciproque et conversation qui rebondit de part et d’autre, pas toujours tendrement.

Sauf que …

Sauf que Jésus ajoute vous deviez bien savoir que j’étais dans la maison de mon Père. Là évidemment, on ne se met à la place ni de Jésus, ni de ses parents. Clairement, Jésus n’a pas compris que ses parents n’ont pas conscience de sa différence. Jésus à 12 ans s’intéresse à la Bible et il discute avec des adultes. Il préfère peut-être même cela aux discussions avec les copains. En cela, rien d’exceptionnel, même si bien sûr, c’est plus rare que l’inverse. Certains parmi vous les jeunes sont peut-être dans ce cas. Ce qui est différent en essence, en ce qui constitue l’être de Jésus, c’est la manière dont il perçoit Dieu. Mon Père dit-il.
Nous, nous disons le Notre Père, nous entendons que Dieu est notre père à tous. Mais c’est Jésus adulte qui a appris le Notre Père à ses disciples. C’est parce que Jésus est notre frère que Dieu est notre Père. Il n’y a rien d’évident là-dedans.
Le récit de Luc est arrangé chronologiquement. L’ange est apparu à Marie avant la naissance de Jésus, il lui a dit que Jésus aurait un destin extraordinaire, qu’il serait le fils de Dieu. Et pourtant, Marie ne comprend pas Jésus.
Grandir, c’est ce que fait Jésus, littéralement, l’évangéliste le dit. Il grandit aussi en compréhension de lui-même, des autres. Il découvre que sa mère ne comprend pas sa relation à Dieu. Il découvre donc que sa relation à Dieu est spéciale.
Grandir, c’est ce que nous faisons tous. Biologiquement pour vous les jeunes. En compréhension de nous-mêmes, des autres, de Dieu pour chacun de nous. Marie doit grandir, encore, avant de comprendre qui est Jésus. Nous avons tous à grandir pour comprendre qui il est, mais aussi comprendre le sens du monde, de nos vies.
Jésus grandit. Il rentre avec ses parents et leur obéit en tout. Ce sont ses parents. Il grandit aussi en compréhension, la sagesse dont parle l’évangéliste.

Marie grandit, elle réfléchit à ce qui vient de se passer et en cherche le sens.

Revenons à Cédric et Louise. Nous sommes tous Cédric et Louise : jeunes, nous sommes attirés par les histoires de la Bible. Jeunes dans la foi, nous sommes enthousiastes et cherchons dans la Bible le sens de nos vies. Puis, adolescents, nous rejetons si souvent tout ce qui nous vient de nos parents parce que cela ne peut être que vieux et nul. Cédric grandit dans son corps mais grandit-il dans la compréhension qu’il a de lui, du monde, de la vie ? Sans doute, la remise en question de ce que nous avons reçu est nécessaire à beaucoup de personnes pour qu’elles puissent se l’approprier. C’est biologiquement le temps de l’adolescence. Mais nous, les adultes qui sommes passés par ce temps, nous pouvons témoigner de ce qu’en fin de compte, nous faisons nôtre la grande partie de ce que nous avons reçu.
Dans la vie de foi, c’est vrai aussi. Il y a des moments de doute dans la vie de chaque croyant. Au fond, qu’est-ce que je fais là, à perdre mon temps le dimanche ? ou à quoi bon, les autres vivent tout aussi bien sans Dieu. C’est dans le dialogue avec l’autre, la personne assise à côté de moi ou le texte biblique avec lequel il faut que je me batte que je peux grandir dans la foi, que je peux grandir tout court d’ailleurs. Chercher, réfléchir au sens et écouter l’autre sont les éléments qui permettent à chacun de grandir, de vivre en harmonie avec les autres et de trouver dans les textes bibliques au minimum une occasion de s’interroger sur soi et au mieux le lieu de la rencontre avec le Seigneur ressuscité.

Crédits : Anne Petit (EPUdF), Point KT, Pixabay




Jacob et Esaü, quelle famille !

Mon histoire commence alors qu’Isaac et Rébecca sont mariés depuis longtemps. Ils ont eu deux fils, des jumeaux. Pourtant, les voilà seuls, avec leurs serviteurs et leurs troupeaux. Arrive Qetoura. Qetoura est la femme qu’Abraham, père d’Isaac, a épousé après la mort de Sara.
Isaac et Rébecca se dépêchent d’accueillir Qetoura. Il est si rare de voir de la famille. Cette dernière s’approche, accompagnée de son plus jeune fils, demi-frère d’Isaac, et de ses servantes.

– Quelle bonne surprise Qetoura, dit Isaac en l’embrassant.
– Attends d’entendre ce que j’ai à te dire. C’est Eliézer qui m’a fait venir.
– Que veux-tu dire ? répond Rébecca.
– Où sont Jacob et Esaü vos fils ?
– Jacob est parti chez son oncle Laban, du côté de Harran, pour y chercher une femme. Cela va bientôt faire 3 ans.
– Ah bon, pour chercher une femme ?
– Oui, il n’était pas question qu’il épouse une femme du pays, comme son frère, dit Rébecca.
– Ah oui, son frère, Esaü, je ne le vois pas, reprend Qetoura.
– C’est qu’il n’est pas ici, soupire Isaac. Il a dû partir. Tout cela est de la faute de Rébecca.
– Ah non, pas du tout réplique Rébecca. C’est de ta faute, tu n’avais qu’à être plus juste avec Jacob.

Qetoura interrompt la dispute.
– Ecoutez, si je comprends bien, vous êtes seuls, vos fils sont partis et vous vous disputez, chacun accuse l’autre. Je vais vous dire, moi, ce qu’Ezéchiel de Damas m’a transmis. Vous savez qu’il vous aime, que c’est un serviteur fidèle et qu’il ne veut que le bien de votre famille.
Vous avez eu des jumeaux après plusieurs années de mariage : Esaü, l’aîné et Jacob, le second. Très rapidement, Esaü est devenu le préféré de son père et Jacob celui de sa mère. J’aimerais bien savoir pourquoi.

Après un silence embarrassé, Isaac dit :
– Esaü aimait les mêmes choses que moi. Et je l’admirais, c’est un très bon chasseur. Et tu sais que j’aime beaucoup le gibier. Jacob, lui, ne s’intéressait qu’aux troupeaux et aux choses du camp. En plus, il était toujours fourré dans les jupes de sa mère. Jaloux de son frère avec ça.

– Et toi, Rébecca, qu’en dis-tu ?
– Avant qu’ils naissent, mes fils se battaient dans mon ventre. J’ai demandé à Dieu pourquoi et il m’a répondu qu’ils seraient ennemis, et que le plus jeune serait plus grand que l’aîné. Et puis, Isaac ne s’intéressait pas du tout à Jacob et Esaü n’avait jamais de temps pour moi.

Première intervention de la salle :

  • Que pensez-vous de cette situation ?
  • Est-ce réaliste ou bien impossible que des parents aient des chouchous ?

Qetoura reste silencieuse pendant longtemps. Isaac et Rébecca sont de plus en plus mal à l’aise. Puis elle reprend :
– Passons à la suite : lorsqu’ils étaient adolescents, Esaü est rentré un jour de la chasse alors que Jacob avait préparé le repas, un plat de lentilles. Esaü a exigé que Jacob lui donne à manger et n’a pas hésité à échanger un repas contre son droit d’aînesse, le droit du fils aîné à avoir la plupart des biens de son père.

Isaac interrompt :
– Jacob a profité de la faiblesse de son frère.

Rébecca se fâche :
– Esaü n’avait qu’à réfléchir. Il pouvait refuser. Il pouvait se préparer lui-même un repas.

Seconde intervention de la salle :

  •  Le droit d’aînesse… avez-vous connu une situation où l’aîné était traité différemment ?
  • Qui est le « pire » ? Jacob ou Esaü ? (faire lever les mains)

– De toutes manières, ce n’était que chicanerie de frères, sans valeur légale cette histoire. Tout ce que cela montre, c’est un peu de leur caractère : Jacob prêt à saisir toutes les occasions, Esaü parlant sans réfléchir.
Ce qui m’a fait venir de Mamré, c’est l’histoire de la bénédiction.

Isaac s’exclame :
– Jacob a profité de ma vieillesse, de la faiblesse de mes yeux. Il m’a trompé, avec l’aide de Rébecca ! C’est honteux !

Rébecca répond :
– J’assume toute la responsabilité, Jacob n’a fait que m’obéir.

Silence ! intime Qetoura. Je raconte.
Si je me trompe, alors vous pourrez m’interrompre. Isaac a fait venir Esaü pour qu’il prépare le rituel de la bénédiction-héritage du fils aîné. Pour le repas, comme Isaac est gourmand, il demande son plat de gibier préféré. Esaü part vite à la chasse. Rébecca prépare quant à elle le plat avec deux chevreaux et demande à Jacob de se faire passer pour son frère, allant même jusqu’à lui couvrir les bras de la peau des chevreaux puisqu’Esaü est très poilu. Isaac se fait gruger et donne sa bénédiction à Jacob, après le repas et le baiser rituel. Quand Esaü rentre de la chasse, Isaac se rend compte qu’il s’est fait avoir et n’a plus rien à donner à son fils aîné.

  • Je voudrais maintenant que vous réfléchissiez chacun pour vous pendant deux minutes, puis que vous partagiez votre réflexion avec votre voisin, en veillant à ce que les jeunes ne soient pas entre eux.
  • Qui est le pire ? Qui est responsable et de quoi ?

Qetoura reprend la parole.
– Isaac, pourquoi n’avais-tu rien pour Esaü quand il est rentré de la chasse ?
– C’est que j’avais tout donné à Jacob : mes richesses, la promesse d’une belle vie, son frère comme serviteur. C’était légal, je peux faire ce que je veux de mes biens.

Qetoura l’interrompt.
– Tu es bien pressé de dire que c’est légal. Je te demande autre chose : Etait-ce juste ? Quand ton père Abraham a senti qu’il allait mourir, il a donné à chacun de mes fils de quoi bien vivre, puis il a fait le rituel de bénédiction-héritage avec toi. Tes frères ne sont pas tes serviteurs, ils ont eu de quoi bien commencer leur vie. Ils ne sont jaloux ni de toi, ni les uns des autres.
Rébecca, pourquoi as-tu voulu tricher ainsi ? N’avais-tu pas entendu Dieu te dire que Jacob serait plus grand que son frère ? Ne penses-tu pas que Dieu peut accomplir tout seul ce qu’il a décidé ? Penses-tu qu’il voulait que tu triches, et que tu entraînes ton fils avec toi ?

N’avez-vous rien retenu de l’histoire d’Abraham et Sara qui ont voulu agir à la place de Dieu ? Que de misères sont nées de la naissance d’Ismaël, qui n’était pas le fils de la promesse. Isaac, tu peux toujours dire que c’était légal. Ce n’était pas juste. Quand ton père a dû renvoyer Ismaël, Dieu lui a promis de le protéger et de le bénir. Tu ne comptais donner aucune bénédiction à Jacob. Rébecca, tu as encouragé ton fils à tricher. Vous êtes tous les deux responsables de la situation. Au moins ne vous faites pas la guerre. Faites plutôt confiance à Dieu. Il a béni cette famille, quoi qu’il arrive. Il protègera vos fils.

Lecture du texte de Genèse 27

Frères et sœurs,
Je pourrais vous poser encore des questions, la principale étant celle de la bonne nouvelle. Quelle bonne nouvelle dans cette histoire ? Peut-être vous l’êtes-vous déjà posée ?

La bonne nouvelle évidente, c’est que la famille est totalement dysfonctionnelle. Certes, personne n’assassine personne, mais préférer de manière aussi évidente un enfant par rapport à l’autre ne peut provoquer que des jalousies entre ces derniers.

Alors, cela ne peut que nous rassurer : l’Evangile n’est pas affaire de morale. Nos familles ne sont pas parfaites ? Cela ne veut pas dire que Dieu ne les bénit pas. Il a fait une promesse à Abraham et il tient cette promesse malgré tout ce que peuvent faire ou penser les membres de cette famille. L’amour de Dieu ne dépend pas de la bonne conduite de ceux qu’il aime. Voilà donc une bonne nouvelle pour nous ce matin. Cependant, méditer un texte biblique n’a pas pour seul but de trouver une bonne nouvelle. Parfois, cela nous mène à réfléchir sur nos manières de penser le monde et nous-mêmes. C’est pourquoi je vous ai demandé plusieurs fois votre avis.
En effet, ce qui m’a poussé à adopter un mode de prédication peu conventionnel, c’est ce que j’ai lu sur cet épisode somme toute savoureux de la Genèse : Rébecca y est jugée très sévèrement, Jacob un peu moins, après tout, il est celui qui devient Israël ; et on oublie Isaac. Or, au fin fond des choses, si Esaü est obligé de s’exiler pour échapper à la bénédiction que son père a donnée à Jacob, c’est bien parce qu’Isaac n’avait rien laissé à son second fils, si ce n’est de devenir serviteur de son frère… en toute légalité, bien entendu. Or s’il avait suivi l’exemple de son père, il aurait été juste en donnant à Jacob de quoi vivre et bien commencer sa vie. De même, forte du savoir que Dieu lui a donné, Rébecca va tricher et pousser Jacob à tricher pour qu’il devienne plus grand que son frère au moyen de cette fraude. Pour Rébecca, la fin justifie les moyens.
Voici donc deux pistes de réflexion pour nous, pour vous :

La première, c’est la question de la justice face au droit : est-ce que tout ce qui est légal est juste ? Je prends un exemple dans l’actualité récente : l’élection du président des Etats-Unis est légale. Elle s’est déroulée dans les règles. Mais plus de personnes ont voté pour son adversaire que pour lui : l’élection est légale, mais elle n’est pas juste. Cet exemple est facile à comprendre. Je suis sûre que vous en trouverez d’autres, soit dans la vie quotidienne, soit dans l’actualité.

La seconde, c’est la question de la fin et des moyens. Un très grand philosophe du 19e siècle, Emmanuel Kant, a expliqué que pour lui la fin ne justifiait jamais les moyens. Ce principe pose de graves problèmes au niveau des Etats, en particulier en ce qui concerne les conflits armés. Mais cela pose aussi des questions éthiques ou morales dans notre vie quotidienne : utilisation de la violence, recours au mensonge, à la triche « pour la bonne cause ».

Ce que notre histoire raconte, c’est que l’injustice et la tricherie n’apportent rien de bon : la famille est éclatée, et si le texte biblique ne dit pas qu’Isaac et Rébecca ne forment plus un couple uni après tous ces événements, nous imaginons bien qu’il ne peut en avoir été autrement. Certes, Dieu garde son amour et sa bénédiction à chaque membre de cette famille, mais nous savons bien que nous avons besoin de l’amour et de la confiance de nos proches pour nous épanouir. Veillons donc à les cultiver pour les faire grandir.

Crédits : Anne Petit (EPUdF), Point KT, Pixabay




Sel de la terre et lumière du monde

Dialogue imaginé à partir de la déclaration de Jésus… Vous êtes le sel de la terre, vous êtes la lumière du monde (Matthieu 5/13-16).
Ici, sel et lumière deviennent un dialogue entre Salty et Loupiotte… 

Salty : Hello à tous les accrocs du sel. Je m’appelle Salty et je suis chargé de vous rappeler que : « C’est vous le sel de la terre ! » Vous allez me dire : « C’est qui vous ? »

Loupiotte : Ben oui ! C’est qui vous ? Parce que moi j’ai un autre message, toujours pour vous ! « C’est vous, la lumière du monde ! »

Salty : Oui, bon, Loupiotte, tu peux la mettre en veilleuse ? Ok ? Revenons à vous, les disciples ou ceux qui appliquent vos fameuses béatitudes.

Loupiotte : Oui c’est vous la lumière du monde !

Salty : C’est où qu’on la débranche ? Je disais avant d’être interrompu :

  • Le sel rehausse le goût des aliments. Un simple disciple peut donner du goût à une Eglise fade. Un disciple seul c’est pas grand-chose, mais mélangé au plat, ça change tout !
  • Une pincée, c’est assez ! dit la baleine ! (cétacée)… Pas la peine d’en rajouter car sinon immangeable. Gare aux disciples qui en font de trop !
  • Le disciple salé aide à la conservation du monde par son soupçon d’espérance et de confiance, mais sans devenir, pour autant, un disciple conservateur !
  • Le disciple salé c’est toi, moi, vous, celui ou celle qui met son grain un peu partout. Mais attention le sel peut dérailler !

Loupiotte : La lumière du monde c’est bien plus fun et plus sûr…

Salty : Le disciple-sel peut des fois déconner :

  • Quand il se prend pour le plat entier ou en fait tout un plat !
  • Quand il refuse de quitter la salière pour se risquer à changer le monde, alors il n’est bon qu’à être jeté et piétiné.
  • Alors que vous soyez plutôt sal-aire ou sel en poudre ; Sel fin ou un peu gros, sel de bain ou plutôt sel-fie, ou sel même régénérant ?

Loupiotte : Et pourquoi pas sel-rit ? grand sourire

Salty : Désolé, mais aujourd’hui, on fait pas dans les grosses légumes ! Vous restez toujours le sel de la terre. Après tout on pourra vous recycler comme sel de déneigement, au moins, cela évitera à d’autres de déraper.

Loupiotte : N’importe quoi ! Allez les disciples, mettez-vous au régime sans sel et entrez avec moi dans la lumière !

Loupiotte chantonne : « Toi qui es lumière, toi qui es l’amour, met dans nos ténèbres ton esprit d’amour » Hello à toutes les lumières. Je m’appelle Loupiotte, et je suis chargée de vous éclairer : « C’est vous la lumière du monde ». La lumière c’est ce truc tellement incroyable et pourtant commun qui va nous permettre, de distinguer et d’apprécier ! Un diamant sans être mis en lumière n’est qu’un caillou !

Salty : Oui, mais les diamants sont éternels et les disciples rarement lumineux parce que ça devient long… Et ça s’éteint sur la fin… Oui, je sais, c’est rageant quelqu’un qui rajoute toujours son grain de sel…

Loupiotte : retourne à l’ombre de ta salière, Salty et laisse-nous en pleine lumière car une ville située sur une montagne c’est comme un phare dans la nuit. On doit prendre de la hauteur pour voir de loin et pouvoir se repérer. Le disciple-lumière est aussi un lanceur d’alerte, prêt à en payer le prix !

Salty : Et l’addition risque d’être salée !

Loupiotte : Peut-être mais la lumière ne doit pas se cacher ou devenir comme une église repliée sur elle-même qui ne brillerait que pour ses propres fidèles. LA lumière est entrée dans le monde ; elle a touché chacun, chacune de nous faisant de nous des disciples – éclairés et éclairant – qui brille pour tous !

Salty : Je préfère le sel pour bien s’accrocher qu’une faible lumière avec laquelle tu risques de te casser la figure et qui t’oblige à regarder où tu poses tes pieds !

Loupiotte : T’as rien compris au film toi ! le disciple-lumière n’est pas une star brillante qui illumine quelques fans, mais une lumière qui brille autant en-dedans qu’au au-dehors, sinon ce n’est plus la lumière du monde, mais une simple bougie qui brûle la mèche par les deux bouts !

Salty : Donc la lumière du monde tout comme le sel de la terre peuvent devenir fous ?

Loupiotte : Oui ! A partir du moment où les belles œuvres mises en lumière ne servent qu’à redorer ou à faire briller l’Eglise et non à rendre gloire au Père-lumière dans les cieux. Alors que tu sois lumière côté face…

Salty : Ou sel côté pile ?

Les deux : Que ce soit vraiment vous ! Ou mieux : Devenez lampe de sel ! Allez tchao, bon vent, les disciples, dans la lumière de la résurrection de notre Seigneur.

Crédits : Laurence et Frédéric Gangloff (UEPAL), Point KT, Pixabay




Hosanna – chant de Sophie Letsch-Jung

Voici un chant de la pasteure Sophie Letsch-Jung pour célébrer la fête des Rameaux, fête célébrant la venue de Jésus à Jérusalem. Le chant dit la joie des petits et des grands à le reconnaître comme un roi. Les tout-petits peuvent participer au chant en tapant deux fois dans les mains après les deux premiers « Hosanna » de chaque phrase.

 

Télécharger la partition

 

Ecouter la chanson

Hosanna, paroles et musique de Sophie Letsch-Jung

Hosanna, Hosanna, Hosanna, Hosanna,
Hosanna, Hosanna, Hosanna, Hosanna,
Nous élevons nos mains vers toi
et nos cœurs sont remplis de joie
Viens Jésus et sois notre roi ! Hosanna !

1. Tu viens tout simplement, tu viens tout doucement.
Tu ne fais pas de bruit et tu aimes les petits !

2. Sur terre tant de misère, les humains font la guerre.
Nous, on veut tous les jours la paix, la joie et l’amour.

3. Ce monde est tellement beau. Tu l’offres comme un cadeau.
Aide-nous à protéger tout ce que tu as créé.

Crédits : Sophie Letsch-Jung (UEPAL), Point KT, Pixabay




Et la joie de Noël ?

Narration pour les adultes fatigués, découragés, sans espérance… par ce conte, la pasteure Anne Petit rappelle que la joie de Noël ne tombe pas du ciel : elle se construit, se reçoit, se donne et se partage… 

 

Monsieur Dupré est rentré chez lui bien fatigué. Il est à présent dans son fauteuil, les yeux dans le vague. Il n’a même pas allumé la lumière ; pourtant la nuit est tombée depuis un bon moment. Dans 10 jours c’est Noël et il n’a même plus envie d’y être. Ce soir, Monsieur Dupré est fatigué. Il regarde la télé éteinte. Non, il ne l’allumera pas pour regarder des informations où l’on apprend soit de mauvaises nouvelles soit des faits divers sans intérêt. Il n’a pas envie non plus de voir les politiciens se manger le nez. Il est fatigué.

Voyez-vous, Monsieur Dupré est retraité et d’habitude, il est plein d’allant. Comme beaucoup de retraités, il n’a pas un moment d’inactivité. Il consacre de nombreuses heures à aider les autres, à visiter les personnes isolées, à rendre service. Il a le temps, il vit seul depuis longtemps. Mais parfois, aider les autres, c’est décourageant. Aujourd’hui, il y a eu la vieille dame qui lui a tenu un discours tellement virulent contre Noël qu’il n’a pas réussi à placer un mot. C’est vrai que Noël est devenu par certains aspects une fête de la consommation, c’est vrai que tout le monde s’agite sans plus vraiment penser à ce que Noël signifie. Mais si on veut, on peut fêter Noël comme la fête de l’amour et de la paix, non ?

Et puis, à 17 heures, il y a eu ce gamin au soutien scolaire. Il a refusé de corriger ses fautes d’orthographe, au motif que le devoir ce n’était pas du français. Il a même insulté Monsieur Dupré, en le traitant de vieux quelque chose, il n’a même pas compris le mot employé. Et pour finir, son fils a appelé : il ne viendra pas pour Noël, il est invité à la montagne chez des amis. Sa fille et ses petits-enfants ne viendront que le jour de l’an, ils sont dans la belle-famille pour le jour de Noël. A quoi bon décorer le sapin si tôt, comme autrefois quand tout le monde vivait à la maison puisque personne ne le verra ?

Monsieur Dupré est fatigué. Il n’entend pas le bruissement d’ailes, il ne voit rien, il a les yeux fermés. Et puis, tout à coup, il se rend compte que le sapin est allumé.

  • Ah, Gabriel, c’est toi ? Cela faisait longtemps !
  • Bonjour Jacques. Tu sais, pour moi, le temps, cela n’a guère de sens. Je viens quand tu as besoin de moi, voilà tout.
  • Je suis fatigué, Gabriel, fatigué.

Et Monsieur Dupré raconte sa journée, raconte sa tristesse. L’archange, puisque c’est bien lui, écoute.

  • C’est vrai que tu as eu des moments difficiles dans ta journée mais au fond, il y a eu des bons moments aussi.
  • Gabriel, si tu es venu me faire un sermon, arrête tout de suite.
  • Non, non, Jacques, je suis venu prendre l’apéro avec toi. Tu as toujours ce porto si doux au palais.

Monsieur Dupré sourit et se lève. Il sert son ami et se sert également un petit verre.

  • ­Le chef te salue bien, reprend Gabriel. Il trouve que tu pourrais l’appeler un peu plus souvent.
  • Je sais, je sais, ça fait un bout de temps, mais il sait bien que je pense à lui et que tout ce que je fais, c’est pour lui.
  • Et comment vont les enfants ?
  • Bien, bien, mais ils ne m’appellent pas souvent.

Jacques fait une pause, regarde Gabriel et se met à rire.

  • Tu n’as pas changé toi ! Toujours en train de me manipuler pour m’amener là où tu veux. Ok, OK, je ne peux pas me plaindre que mes enfants ne m’appellent pas et en même temps ne pas appeler moi-même Notre père à tous.

Gabriel sourit aussi. Jacques Dupré est un homme bon, comme beaucoup. Gabriel est un grand optimiste, comme son patron d’ailleurs. Il a confiance en l’humanité. Mais Jacques Dupré a un gros problème, peut-être le défaut inverse de bien d’autres humains. Il ne sait que donner. Il donne son temps à tant de personnes. Il donne son amour, son argent, il partage son expérience. Mais il ne sait pas recevoir. Ce n’est pas que rien ne lui est offert, mais il ne sait pas l’accepter. Et comme aujourd’hui a été une rude journée, il ne sait même plus le remarquer.

  • Dis-moi, tu ne m’as parlé que de deux moments de ta journée. Raconte-moi le reste.
  • Oh, le reste… je suis allé faire quelques courses le matin et j’ai rencontré un autre bénévole des Restos du cœur. Il m’a proposé de me raccompagner en voiture. J’ai refusé, je n’allais pas lui faire faire un détour quand même.
  • Et pourquoi pas ? Ton sac était lourd, non ? Et s’il n’avait pas voulu, il ne l’aurait pas proposé. Un homme bien, non ?
  • Bon, ça va ! Puis j’ai préparé mon déjeuner. J’ai failli le faire brûler parce que la voisine du dessous est venu m’apporter une assiette de petits biscuits, tu sais, ces trucs alsaciens.
  • Ah oui, les bredele, c’est bon ça. Tu as tout mangé ?
  • Non, il en reste. Tiens, vas-y, mange. J’ai bien compris, elle a dû se dire « le pauvre vieux est tout seul ».
  • C’est bizarre, je connais Madame Schmidt, même si elle ne me connait pas. Je sais qu’elle en a donné aussi aux enfants du premier et qu’elle en a préparé des tas de petits sachets pour distribuer à toutes les personnes qu’elle aime bien.
  • Tu me fatigues Gaby. Bon d’accord, peut-être qu’elle m’aime bien. Peut-être qu’elle voulait juste me faire plaisir. Mais qu’est-ce que je vais lui donner en échange ?
  • Pourquoi tu veux lui donner quelque chose ?

Monsieur Dupré ne répond rien. Il sait bien que dire « parce que cela se fait » ne va pas convaincre Gabriel. Pendant ce temps, l’archange a mis des chants de Noël. Il a allumé les trois bougies de l’Avent et il fredonne en même temps que le chœur qui chante.

Un Sauveur nous est né, le Fils nous est donné…

  • Tu fais quoi pour Noël ?
  • Je ne sais pas, Eric vient de m’annoncer qu’il ne sera pas là, il part au ski. Je suis sûr qu’il n’ira même pas au temple. Quand je pense qu’il a fait toute son école biblique et son catéchisme, cela me désole. Je vais peut-être m’inscrire pour servir le repas de Noël des isolés.
  • Hum, j’ai vu là un joli carton d’invitation, fait main on dirait.
  • Oui, c’est ma nièce. Elle fait ça tous les ans, depuis que Florence est morte. Mais elle a bien assez à faire avec sa famille. Non, je ne vais pas lui causer du tracas en plus. C’est une bonne fille, c’est vrai mais je ne suis que le mari de sa tante.

Monsieur Dupré est à bout d’arguments. Il sent bien que cela ne convainc pas son ami Gaby. Il ne peut tout de même pas s’imposer comme ça, même dans la famille ! L’ange ne dit plus rien non plus. Il lui faut prendre les choses par un autre bout.

  • Dis-moi, cela fait combien de temps que tu n’as pas lu l’histoire de la naissance de Jésus ? Moi, je m’en souviens comme si c’était hier mais toi qui n’y étais pas, il faudrait peut-être que tu la relises, non ?
  • Je la connais par cœur, tu sais.
  • Fais-moi plaisir, lis-la.

Monsieur Dupré s’exclame tout à coup :

  • Mais c’était toi l’ange, n’est-ce pas ?
  • Oui, c’était moi. Et comme j’y étais, je peux te dire que les bergers ne s’attendaient pas du tout à ça. Ils ont discuté un bon moment avant d’y aller. Ils ne comprenaient pas que ce soit à eux, les plus petits, les moins que rien, que l’invitation était faite. Et puis, Dieu qui leur donnait un sauveur, c’était un cadeau inespéré.
  • J’imagine bien la scène, reprend Monsieur Dupré. A l’époque, cela devait être bien surprenant. Mais regarde le monde, Gaby, la plupart des humains ne se rendent même pas compte du cadeau que Dieu leur a fait. Ils vivent comme si Jésus n’était pas venu pour eux.
  • Et toi, Jacques, comment vis-tu ?
  • Heu… je sais bien que je ne suis pas parfait mais j’essaie de tout mon cœur de bien faire. C’est ce que veut ton chef non ?
  • Tu sais, ce que le chef pense, lui seul le sait mais moi, ce que je pense, c’est que tu n’es pas du tout comme ces bergers, dans la joie du cadeau qui leur est fait. Est-ce qu’ils se sont préoccupés de ce pensaient les autres habitants de Bethléhem ? Est-ce qu’ils se sont transformés en hommes bons et serviables ? Je peux te garantir que non. Mais ils sont repartis avec une grande joie dans le cœur et une espérance nouvelle. Toi, tu n’as pas de grande joie dans le cœur. Je peux enfin te parler franchement Jacques ? Tu vas vraiment m’écouter.
  • Heu, oui, vas-y…
  • Dieu te fait le cadeau de son Fils tous les jours. A toi, Jacques. Il ne l’a pas fait à d’autres il y a 2 000 ans. Ou plutôt si, mais ce que je veux dire, c’est qu’il le fait personnellement à chacun chaque jour de sa vie. Ce cadeau, il faut le voir, le reconnaître, l’accepter pour le vivre avec joie. Tu es un homme bon mais tu ne vis pas dans la joie de Jésus. C’est parce que tu n’as pas reçu le cadeau comme étant ton cadeau à toi. C’est une évidence dans ton esprit, ta pensée, ta mémoire, mais pas dans ton cœur. Alors tu ne sais pas non plus recevoir les cadeaux que d’autres te font simplement parce qu’ils t’aiment. Alors, tu vas me faire le plaisir de le lire, ce texte.

Quand Gabriel parle de cette voix-là, on a intérêt à obéir, c’est moi qui vous le dis.

À cette époque, l’empereur Auguste donne l’ordre de compter les habitants de tous les pays. C’est la première fois qu’on fait cela. À ce moment-là, Quirinius est gouverneur de Syrie. Tout le monde va se faire inscrire, chacun dans la ville de ses ancêtres. Joseph quitte donc la ville de Nazareth en Galilée pour aller en Judée, à Bethléem. C’est la ville du roi David. En effet, David est l’ancêtre de Joseph. Joseph va se faire inscrire avec Marie, sa femme, qui attend un enfant. Pendant qu’ils sont à Bethléem, le moment arrive où Marie doit accoucher. Elle met au monde un fils, son premier enfant. Elle l’enveloppe dans une couverture et elle le couche dans une mangeoire. En effet, il n’y a pas de place pour eux dans la salle où logent les gens de passage. Dans la même région, il y a des bergers. Ils vivent dans les champs, et pendant la nuit, ils gardent leur troupeau. Un ange du Seigneur se présente devant eux. La gloire du Seigneur les enveloppe de lumière, alors ils ont très peur. L’ange leur dit : « N’ayez pas peur. Oui, je viens vous annoncer une bonne nouvelle qui sera une grande joie pour tout votre peuple. Aujourd’hui, dans la ville de David, un Sauveur est né pour vous. C’est le Christ, le Seigneur. Voici comment vous allez le reconnaître : vous trouverez un petit enfant enveloppé dans une couverture et couché dans une mangeoire. » Tout à coup, il y a avec l’ange une troupe nombreuse qui vient du ciel. Ils chantent la louange de Dieu : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et sur la terre paix à ceux que Dieu aime ! »
Lorsque les anges les eurent quittés pour retourner au ciel, les bergers se dirent les uns aux autres : « Allons donc jusqu’à Bethléem : il faut que nous voyions ce qui est arrivé, ce que le Seigneur nous a fait connaître. »
Ils se dépêchèrent d’y aller et ils trouvèrent Marie et Joseph et le nouveau-né couché dans la mangeoire. Quand ils le virent, ils racontèrent ce que l’ange leur avait dit au sujet de ce petit enfant. Toutes les personnes qui entendirent les bergers furent étonnées de ce qu’ils leur disaient. Quant à Marie, elle gardait tout cela dans son cœur et elle y réfléchissait profondément.
Puis les bergers prirent le chemin du retour. Ils chantaient la gloire de Dieu et le louaient pour tout ce qu’ils avaient entendu et vu, car tout s’était passé comme l’ange le leur avait annoncé.

Monsieur Dupré reste silencieux. Il fait comme Marie, il repasse tous ces mots dans son cœur. Il repasse aussi sa journée dans son cœur.

Pendant ce temps, Gabriel le regarde et prie : « Patron, ouvre son cœur, c’est le moment ou jamais, donne-lui ton amour maintenant ».

  • Gaby, tu sais quoi, je crois que je vais prier, maintenant. Je crois que cela fait trop longtemps que je n’ai pas dit à Dieu ce que j’ai sur le cœur. Cela fait trop longtemps que je n’ai pas demandé à Jésus de m’aider à voir tout ce qui est bon dans ma vie.

Monsieur Dupré lève la tête. Il n’y a plus personne, c’est comme s’il avait rêvé. Mais il y a deux verres vides, il n’y a plus de bredele et les chants de Noël continuent à rendre l’atmosphère à la fois joyeuse et apaisante.

Dix jours plus tard, Monsieur Dupré est installé dans le meilleur fauteuil chez sa nièce. Tout le monde a chanté à la veillée hier soir. Les enfants sont ravis d’avoir dormi ensemble pour lui laisser une chambre. Sa nièce chante en mettant la table tandis que son mari s’affaire à la cuisine. Les enfants jouent avec leurs cadeaux. On sonne à la porte.

  • Vas-y tonton, s’il te plaît !

C’est Eric qui se tient là, un grand sourire sur les lèvres.

  • Joyeux Noël papa ! Tu vois, hier soir, j’étais avec mes amis dans leur beau chalet et puis, tout à coup, ça m’a manqué : la veillée, le vin chaud, les cantiques. Alors, ce matin, je suis reparti avant le jour. Et me voilà !
  • Entre, entre, lui crie sa cousine, quelle bonne surprise ! Joyeux Noël ! Heureusement, la dinde est énorme et ton papa nous a rapporté une grosse boite de bons petits biscuits qu’il a faits lui-même.
  • Des biscuits papa ?
  • Oui, c’est la voisine qui m’en avait donné, alors je lui ai demandé comment elle les faisait et je m’y suis mis. D’ailleurs, ses enfants sont venus m’aider. On s’est bien amusé. Joyeux Noël Eric, joyeux Noël.

Crédits : Anne Petit (EPUdF), Point KT, Pixabay




Actes 2 – Les débuts de Pentecôte

Le conte que j’ai écrit pour vous ce matin est certes un moyen pour mieux se rappeler de ce qui s’est passé à Pentecôte, mais c’est aussi une manière de mettre en évidence quelques pistes de réflexion, tant pour les jeunes que pour les plus anciens.

Que s’est-il passé ce jour de Shavouôt de l’an 30 ? Sans aucun doute une expérience spirituelle collective très forte. L’évangéliste Luc en mentionnera d’autres, collectives ou individuelles, en raccourci, en disant que l’Esprit Saint était tombé sur la personne ou le groupe.
Mais décrire une expérience spirituelle profonde, c’est impossible. C’est comme raconter l’amour qu’on éprouve ou la peur qui nous envahit. Nous pouvons décrire les effets des émotions, ce que cela nous pousse à faire, ou même les conséquences physiques sur le rythme cardiaque, ma respiration, etc. Mais dire l’émotion, c’est impossible. Dire une rencontre avec Dieu est tout aussi impossible. Luc raconte, bien des années après, à l’aide de symboles et d’échos avec d’autres textes qui parlent de ces rencontres. Ainsi le feu, le vent, le bruit. Mais ce qui me paraît plus marquant, c’est l’effet de ce qu’ont vécu les disciples : ils parlent des merveilles de Dieu et les autres les entendent dans leur langue maternelle. La langue maternelle, c’est celle qui renvoie à notre petite enfance, aux moments où nous étions dans les bras de nos parents, aux moments où l’amour inconditionnel était ressenti autant que dit, aux moments où l’on s’est senti en totale sécurité. La langue maternelle, c’est celle qu’on n’oublie pas, même quand on ne la parle pas pendant des années. La langue maternelle, c’est la langue dans laquelle on compte, dans laquelle on prie. Elle est ancrée en nous. Je me rappelle que des personnes me demandaient quand mes enfants étaient petits pourquoi je ne leur parlais pas anglais puisque j’étais bilingue, pour qu’ils aient des avantages dans cette langue. Je répondais alors que je ne le pouvais pas, que ce n’étais pas ma langue maternelle ; que, pour moi, ce n’était pas la langue de l’amour que j’éprouvais pour mes enfants.
Dieu nous parle dans notre langue maternelle. Il s’insinue au plus profond de nous pour y déposer son amour, sa joie et sa paix. La force que nous recevons de lui n’est pas un petit coup de pouce. C’est une puissance qui nous transforme et qui nous guide quelles que soient les difficultés. C’est de cela que nous sommes appelés à témoigner, tout comme l’ont fait les disciples le jour de Shavouôt de l’an 30 et jusqu’à leur mort, tout comme ces témoignages se sont répétés de génération en génération, non pas comme une leçon bien apprise mais comme le témoignage d’une rencontre personnelle qui s’ancre au plus profond de chacun.

Nous sommes à Jérusalem, en l’an 30 de notre ère, c’est-à-dire il y a très longtemps, du temps où les Romains étaient les maîtres du monde. C’est la fête de Shavouôt, celle que les grecs appellent Pentecôte parce qu’elle a lieu 50 jours après Pessah, la Pâque. Comme pour Pessah et l’autre grande fête, Soukkot, les gens affluent de partout en pèlerinage, comme la Loi le commande. La foule est très nombreuse, il y a du bruit, des odeurs de nourriture, et plus on se rapproche du Temple, plus cela sent la viande grillée des sacrifices. Samuel, un jeune garçon, se tient à la porte de Damas. Il aime les grandes fêtes, il y a de l’animation et son père fait de bonnes affaires en vendant son pain aux pèlerins. C’est amusant aussi d’entendre toutes ces langues différentes que parlent les gens. Des Juifs viennent en pèlerinage des quatre coins de la terre et c’est un joli mélange qu’on entend dans les rues. Bien sûr, pratiquement tout le monde connait le grec, mais entre eux, ces pèlerins parlent leur propre langue, celle qu’ils ont apprise de leurs parents quand ils étaient petits. Et ils retrouvent ceux qui sont nés dans leur pays et ont décidé de venir s’installer ici, à Jérusalem, près du temple, et donc près de Dieu.

Aujourd’hui, c’est vraiment une fête joyeuse. D’ailleurs tout à l’heure il y aura un repas de fête et les anciens vont raconter l’espérance du peuple. Shavouot, c’est la fête tranquille. Personne ne vient troubler les pèlerins, pas comme à Pessah où on attend le Messie ou à la grande fête Soukkot, où certains pensent que Dieu va venir. C’est toujours tendu pour ces fêtes-là et la mère de Samuel le surveille de bien plus près. Il y a souvent des émeutes et cela grouille de soldats romains. Mais pour Shavouôt, rien de tout cela. Des Romains, il y en a, bien sûr, mais ils sont plutôt détendus. Les seules disputes sont pour savoir si Shavouôt commémore les récoltes ou le don de la Loi au Sinaï comme le disent certains.

D’ailleurs, Samuel ne voit pas pourquoi ses parents font tant d’histoires au sujet des Romains. Il en connaît de très gentils. D’ailleurs, il en voit arriver deux qui sont toujours amicaux avec lui. Il y a le centurion Marcus et un légionnaire, Claudius. Marcus a toujours une parole gentille et Samuel aime bien l’écouter raconter ses récits de batailles. Marcus a été en Gaule, en Afrique. Il raconte aussi les coutumes des peuples qu’il a croisés. Aujourd’hui, Marcus salue Samuel mais ne s’arrête pas. Il est en grande conversation avec Claudius. Ils discutent de ce prophète qui a été crucifié il y a quelques semaines. Marcus était là, il a été très impressionné par ce qu’il a vécu. Pourtant, du sang et de la violence, il en a vu dans sa vie ! Des innocents qui meurent, il y en a tant dans les guerres. Mais cet homme-là l’a marqué. Depuis, Marcus s’est renseigné sur lui. Ses amis lui ont raconté ce qu’ils ont vécu avec lui. Samuel les a souvent entendus et si ses parents se sont gentiment moqués de lui, Samuel est curieux lui aussi. Si c’était un faux prophète, pourquoi Marcus, qui est païen, veut-il comprendre, pourquoi a-t-il commencé à lire les Ecritures ? Pourquoi discute-t-il tant avec les hommes et les femmes qui ont connu ce Jésus ?

Samuel a suivi les deux soldats. Il écoute d’une oreille distraite Claudius qui avertit encore une fois Marcus qu’il aura des ennuis à s’intéresser tant à ce peuple rebelle. Ils se dirigent vers une rue un peu à l’écart.

Dans la chambre haute d’une maison de cette rue, des hommes et des femmes sont rassemblés pour prier. Vous l’avez deviné, ce sont les disciples de Jésus, Jésus qui est mort la veille de la Pâque et que tous ont vu depuis, vivant, ressuscité. Ils sont un peu plus de soixante. Il y a les 12, avec Matthias qui remplace Judas le traître, il y a les femmes, Marie de Magdala, Marie et Marthe et les autres. Il y a la mère et les frères de Jésus, il y a les autres disciples, ceux qui ne sont pas les douze mais qui ont connu et suivi Jésus, parfois depuis le commencement, ouvertement comme Nathanaël, parfois plus discrètement, comme Nicodème.
Ils prient. Depuis que Jésus est parti, ils sont là, à Jérusalem, en attente de ce qu’il a promis. Ils ont peur aussi, parce qu’à tout moment, on peut les arrêter. Après tout, ils étaient les disciples de celui qui a été crucifié comme un rebelle.

Et voilà que tout à coup… à vrai dire, on ne sait pas ce qu’il s’est passé. Comme un bruit, comme un vent, comme une flamme brûlant le cœur de chacun, comme le cœur des deux disciples d’Emmaüs a brûlé quand Jésus ressuscité leur parlait, mais différemment encore, parce que s’ils sont tous remplis de joie comme lorsqu’ils ont vu Jésus vivant, ils sont aussi remplis d’un courage qu’ils n’avaient pas avant.

Marcus, Claudius et Samuel ont entendu du bruit, un bruit inhabituel. Ils ont accouru vers la maison, comme un grand nombre de gens qui se trouvaient alentour.

En effet, le bruit et le vent ont attiré la foule, toujours prête à découvrir un spectacle intéressant. On frappe à la porte, on crie, on questionne.
Alors Pierre et les onze sortent sur le toit. De là-haut, on les voit bien et on les entend encore mieux. Ils se mettent à raconter toutes les choses merveilleuses que Dieu a fait pour eux. Ils disent le grand amour de Dieu pour tous les humains. Ils remercient Dieu pour la puissance qu’ils ont reçue.

Samuel, Marcus et Claudius n’ont pas compris ce qui s’est passé. Ce qu’ils savent, c’est qu’en entendant les disciples, ils ont ressenti une grande force, un grand amour qui les a remplis et ils veulent comprendre ce qu’ils éprouvent au fond du cœur. Et ils écoutent les disciples qui racontent. Et tout à coup Marcus s’exclame : « Mais ils parlent latin ! Je ne savais pas qu’ils connaissaient ma langue ! » « Ah, non ! répond Claudius, ils parlent grec, je sais ce que je dis, je suis né à Philippes ! » Mais Samuel s’interpose : « Non, non, ils parlent araméen, c’est normal, ils sont de Galilée. »

A côté d’eux, les gens s’agitent. Il y a des pèlerins qui viennent de régions très différentes. Ils parlent avec animation puis certains se tournent vers le toit et crient en grec. « Hé là, comment se fait-il que nous vous comprenions tous comme si vous parliez notre langue maternelle ? Nous parlons tous des langues différentes et vous vous parlez araméen, avec un gros accent de Galilée et nous avons tout compris ! Dites-nous comment c’est possible ! » Un autre l’interpelle : « Laisse tomber, ils sont ivres ! » la discussion reprend de plus belle. « Même s’ils sont ivres, cela n’explique rien, moi je sais ce que j’ai compris. J’ai bien entendu qu’ils parlaient de tout ce que Dieu faisait et voulait pour moi, je ne me suis pas trompé, quelque chose s’est passé de très mystérieux ! C’est un miracle, ça ! »

Claudius se tourne vers son camarade : « Tu sais, je crois qu’il a raison, ou bien ce sont de puissants magiciens. Je ne sais pas quel dieu agit à travers ces hommes, mais ce qu’ils ont dit m’a touché. C’était comme si ma mère me parlait, comme quand ma grand-mère me racontait des histoires. Et cette puissance que j’ai sentie en moi, je ne l’ai jamais rencontrée avant. Je n’aime pas cela, ça me fait peur. »

Alors, Pierre qui n’avait pas eu le courage de rester près de Jésus quand on l’a arrêté, Pierre le pêcheur qui n’a jamais fait d’études, Pierre prend la parole et raconte. Il raconte ce qu’il a vu : comment Jésus a guéri, enseigné, consolé, relevé, même ressuscité des morts des gens qui souffraient dans leur corps ou dans leur cœur. Il raconte comment il était l’envoyé de Dieu, qui annonçait son pardon et son amour pour son peuple. Il raconte comment il a été arrêté et donné aux Romains pour qu’il soit crucifié. Il raconte comment lui et d’autres l’ont vu vivant parce que Dieu l’avait relevé d’entre les morts. Il explique où, dans la Bible, il a trouvé des passages qui montrent que Jésus ne pouvait pas rester mort. Il proclame que tous peuvent vivre de la même joie et de la même paix que lui.

Marcus se tait. Il a l’air heureux, paisible. Claudius essaie de l’entraîner plus loin. « Allez, viens, on va avoir des ennuis si on reste là trop longtemps. Tu sais que le gouverneur n’aime pas ces histoires de résurrection, ces contes d’un dieu qui serait plus fort que tous les nôtres réunis. »

« Non, Claudius, je ne pars pas. Ce que j’ai ressenti, je ne peux pas l’expliquer, je ne peux pas le raconter, mais ce n’est pas de la magie, c’est la puissance dont les disciples de Jésus parlaient, ce qu’ils attendaient. Tu as ressenti comme moi, au plus profond de toi la présence du Dieu de Jésus. Accepte cet amour, tu verras comme tu seras en paix ». Claudius lève les yeux au ciel, il hausse les épaules et s’en va. Marcus s’avance vers Pierre et lui demande « Que dois-je faire ? »
Pierre lui répond : « c’est facile. Si tu crois au Seigneur Jésus, viens, je vais te baptiser et puis rejoins-nous ».

Samuel s’en va tout pensif. Il ne sait pas ce qu’en diront ses parents, mais il sait déjà qu’il reviendra. Lui aussi veut comprendre ce qui s’est passé au fond de son cœur.

—– Lecture d’Actes 2, 1-13

Crédits : Anne Petit (EPUdF), Point KT, Pixabay




Paul en route pour Rome

Prédication narrative de la pasteure Anne Petit, mettant en récit les chapitres 27 et 28 du livre des Actes des Apôtres. Enquête de Luc à propos de Paul, prisonnier, en route vers Rome…

À Arles en juillet, il fait chaud. Mais l’homme qui s’avance sur le chemin poussiéreux a l’habitude de la chaleur. Cela fait 4 ans qu’il parcourt tout le bassin méditerranéen, de Jérusalem à Rome, de Philippes à Nazareth, d’Ephèse à Malte. Il est au bout de sa route. Bientôt, il pourra rentrer chez lui, à Nicopolis, en Grèce. Cela fait 4 ans qu’il cherche de ville en ville, de village en hameau les témoins de ce qui s’est passé. Ceux qui ont vu et connu le Seigneur Jésus sont devenus rares, cela fait plus de quarante ans qu’il est mort et ressuscité. Mais ceux qui ont connu son apôtre, Paul, sont souvent encore bien vivants. Luc, puisque c’est lui, a promis à son ami Théophile de lui raconter exactement ce qui s’est passé. Luc sait bien qu’il ne peut pas tout raconter. Les apôtres partis en Égypte, en Éthiopie, en Afrique ont eux aussi proclamé la Bonne nouvelle. Mais il ne peut pas raconter tout ce qui est arrivé. Il s’est passé trop de choses, le monde est en train de changer et le monde est bien trop vaste pour un seul homme. Alors Luc s’est renseigné sur ce qui s’est passé du temps du Seigneur Jésus, mais aussi comment deux de ses apôtres ont commencé leur mission. En effet, le récit qu’a fait Marc ne suffit pas à quelqu’un qui est historien, comme lui. Il faut plusieurs témoins, plusieurs sources pour pouvoir raconter de manière fiable comment Dieu a sauvé le monde et comment ses serviteurs ont accompli sa volonté. Et, lorsqu’il s’agit de la foi au Seigneur Jésus, il faut aussi vivre cette foi, même si tous les témoins ne la partagent pas. Ainsi, l’homme que Luc va voir, Gaïus, n’est pas chrétien. Mais il est un témoin important, le dernier d’une longue quête.

Gaïus est un vétéran, un ancien soldat de Rome. Après son temps dans l’armée, il a reçu un bout de terre dans cette colonie d’Arles. Il s’est installé, s’est marié et gagne bien sa vie avec ses champs d’oliviers.

Gaïus accueille Luc comme il se doit puis lui demande le but de sa visite. « C’est Julius de Massilia qui m’envoie vers toi. Je voudrais que tu me racontes le voyage que vous avez fait pour amener Paul à Rome ».
« Julius y était, il pouvait te raconter. D’ailleurs, ce Paul l’a converti, il est devenu christianos ».
« Oui, répond Luc, mais je voudrais que toi tu me racontes avec tes mots ».
« C’était la fin de l’été quand on nous a confié l’homme, un Juif citoyen romain. Il voulait être jugé par l’empereur. Mais en réalité, tout a été de la faute du centurion, de Julius. Rien n’était trop beau pour ce Juif. Il a pu aller voir des amis à Sidon. Et pourtant, nous nous trainions de navire en navire sur une mer sans vent. Le temps passait et nous n’avancions guère vers Rome. Nous avons fini par embarquer sur un bateau provenant l’Alexandrie qui voguait vers l’Italie. Mais les vents ne se levaient toujours pas, nous avons fait escale en Crète, dans un port peu favorable à l’hivernage. L’automne était déjà avancé. Paul a conseillé de passer l’hiver là, mais le capitaine voulait trouver un meilleur mouillage, et nous avons repris la mer. Le centurion aurait mieux fait d’écouter Paul, lui qui d’habitude était à faire toutes ses volontés. Une épouvantable tempête nous a ballotés pendant des jours. Nous avons tous cru mourir. Seul Paul gardait son calme. Qu’il était énervant ce juif qui prétendait tout savoir. Son Dieu lui aurait parlé, lui aurait promis la vie sauve jusqu’à Rome et la vie sauve pour nous tous ! C’était plutôt au Dieu de la mer, Neptune, qu’il fallait sacrifier. »

Luc l’interrompt : « Penses-tu que Neptune pouvait vous sauver ? »

« Oh, moi, d’habitude, je laisse les dieux tranquilles et eux me laissent faire aussi, mais là dans la panique, je lui aurais bien sacrifié Paul. Mais les marins ont fait les offrandes habituelles et cela n’a rien changé ! »

Luc reprend : « Pourtant, tu es bien là, des années plus tard. Quel dieu t’a sauvé ? »

Gaïus s’assombrit. Il marmonne « Un seul Dieu, ce n’est pas normal. Peut-être que Neptune a pris son temps pour nous aider. Les marins ont jeté des choses par-dessus bord et rien ne s’est arrangé. Cela faisait des jours qu’on ne voyait plus le ciel, on n’avait rien mangé. Et voilà Paul qui nous rassure, qui nous supplie de manger, de prendre des forces. Cette nuit-là, les marins ont repéré que le niveau de la mer baissait : nous nous rapprochions d’une côte. Ils ont voulu abandonner le navire, et nous avec, mais Paul nous a avertis et nous avons largué la chaloupe. Puis Paul nous a à nouveau demandé de manger. Il a partagé du pain, en le bénissant comme il faisant toujours et cette fois, nous avons mangé.

Puis les marins ont jeté à la mer le reste du blé transporté, pour alléger le bateau. Mais rien n’y a fait, il s’est échoué quand même. Nous, on a voulu tuer Paul et les autres prisonniers, parce qu’on ne voulait pas qu’ils s’échappent, mais le centurion protégeait Paul, il nous a défendu de tuer qui que ce soit. Finalement, personne ne s’est noyé, personne ne s’est enfui. Nous avons tous pu rejoindre la terre. »

Gaïus arrête, le regard perdu dans le vague. Ces souvenirs hantent ses rêves. Luc dit doucement « personne ne s’est noyé, comme Paul l’avait dit… »

Le vétéran reprend : « on était sur l’île de Malte. Ce n’était pas loin de chez nous, mais quel peuple curieux. Ils étaient accueillants, note bien. On était sur la plage à faire du feu pour se sécher quand une vipère s’est attaquée à Paul. On s’attendait tous à le voir mourir, mais pas du tout, il n’a eu aucun mal. Alors les pécheurs du coin l’ont pris pour un dieu. Nous avons été logés par le responsable local, un Romain, Publius, et Paul a guéri son père. Alors tous les gens du coin lui ont amené leurs malades et il les a guéris et nous avons tous été bien soignés et nourris pendant les trois mois de notre séjour. Puis, au printemps, nous avons trouvé un bateau qui nous a amené à Pouzzole. De là nous sommes partis pour Rome. Pendant ces mois, le centurion Julius a traité Paul comme s’il était un invité. Il a discuté des heures avec lui. Nous ne comprenions pas son attitude parce que Paul n’était ni riche ni important.

A Rome, Paul a eu le droit de louer une petite maison où il était certes prisonnier mais libre de recevoir qui il voulait. Nous ne sommes restés que quelques semaines à Rome avant de repartir pour la Syrie, ses déserts et les rebelles de Judée mais j’ai bien vu ce qui se passait. D’abord, ce sont des chrétiens comme Paul qui sont venus le voir. Puis des Juifs. Certains revenaient, d’autres pas. Puis des citoyens romains, parfois même des patriciens, et surtout des patriciennes. Paul accueillait tout le monde sans faire de distinction. Le centurion passait tout son temps avec ces gens-là. Voilà ce que moi, j’ai vu. Le reste, la mort de Paul, j’en ai entendu parler, mais je n’étais pas là. Je ne vois pas en quoi tout cela peut t’intéresser. »

Luc répond : « Cela te regarde aussi, ce qui s’est passé. Dieu a voulu sauver tous les êtres humains et c’est cela que Paul annonçait. »

Gaïus l’interrompt : « Moi, je n’ai jamais écouté ce qu’il disait. Il m’énervait parce que Julius avait trop d’égard pour lui, un Juif. Les Juifs sont les ennemis de Rome, d’ailleurs, tu le sais bien, ils se sont révoltés et Titus les a écrasés il y a deux ans. Il paraît qu’il a ramené tous les trésors à Rome et qu’il construit un grand amphithéâtre pour le peuple avec ces trésors et avec les prisonniers ramenés de Judée. »

Luc répond « Tous les Juifs ne sont pas ennemis de Rome. Il y en a même eu un qui était opposé à toute forme de violence, et c’est de cet homme, Jésus, que Paul parlait à tous. Ne veux-tu pas que je te raconte son histoire ? Tu pourras alors voir par toi-même si c’était un ennemi de Rome et si son message peut t’être destiné. Vois-tu mon sac ? Dedans j’ai un premier rouleau, que j’ai composé moi-même et qui parle de la mission de Jésus sur la terre, et qui raconte comme Dieu a voulu sauver les hommes. »

« Tu peux bien raconter ton histoire, dit Gaïus, mais je ne vois pas de quoi je dois être sauvé. »

« Tu m’as dit tout à l’heure que tu laissais les dieux tranquilles et eux aussi. C’est sûr, puisque ces dieux n’existent pas. Mais il est un Dieu qui a créé tout l’univers et c’est le Dieu de tous les hommes, puisqu’il n’y en a pas d’autres ; ce Dieu veut aider et soutenir tous les humains et tout ce qu’il demande en retour, c’est d’être aimé par eux. Si tu avais cru dans le Dieu de Jésus et de Paul, tu n’aurais pas été seul dans la tempête. Il aurait été avec toi. Bien sûr, il était là quand même, Paul te l’a dit. Mais tu ne l’as pas senti à tes côtés. Ceci, c’est ce que Jésus a promis à toute personne qui croit. Et ce n’est pas tout. Moi qui marche depuis plus de 4 ans dans l’empire, partout où je suis allé, j’ai trouvé des membres de ma famille, ceux que tu appelles christianoï, les chrétiens. J’ai reçu soutien, encouragement, aide matérielle et morale. Partout, on m’a demandé de raconter ce que j’avais appris. Partout, on m’a demandé d’envoyer mes rouleaux quand ils seraient écrits. Et là où je suis resté quelques temps, on a copié ce que j’avais déjà écrit. C’est tellement mieux de se sentir aimé par Dieu et par des frères et sœurs partout, en tout temps. »

Gaïus est songeur : « tu parles bien, voyageur. Je veux bien entendre ton histoire. Ce soir, après le dîner, quand la maison sera rassemblée, tu la raconteras. »

Crédit : Anne Petit (EPUdF), Point KT, Pixabay