Point KT

Culte de famille sur le thème de l’étranger

 

Dieu a appelé à Abraham à quitter son pays et a fait de lui un étranger, Dieu a fait entrer Ruth l’étrangère dans la lignée du roi David et donc dans celle du Messie…

Et si « l’étranger » nous rassemblait pour un culte intergénérationnel ?

Préparation :

Ce culte intergénérationnel vient en conclusion d’une année paroissiale dont le thème fil rouge a été « Etrange étranger », thème développé avec les enfants de l’école du dimanche, avec les catéchumènes lors des retraites, et au cours d’une série d’études bibliques…
Les enfants ont préparé le culte lors d’une séance d’école du dimanche : ils ont préparé la saynète, rédigé le texte « Qu’est-ce qu’un étranger ? », réalisé les « briques » avec leurs monitrices

Matériel :

11 grands cartons (si possible de même format car ils seront ainsi plus faciles à empiler) peints ou recouverts de papier
11 briques réalisées en papier plié et collé sur une feuille format A3
Sur ces 22 briques (11 grandes et 11 petites), on écrit quelques mots reprenant le texte « Qu’est-ce qu’un étranger ? » : différent, inconnu, pays étranger, autre nourriture, autre langue…

Déroulement :

Prélude

Accueil : Je vous souhaite à toutes et tous la bienvenue pour ce culte en plein air qui sera animé par les enfants de l’école du dimanche. C’est le Seigneur qui nous accueille, il se réjouit de nous voir réunis petits et grands, habitués et occasionnels, jeunes et moins jeunes pour ce culte où nous sommes rassemblés au nom du Seigneur. Amen.
Lorsque Dieu a voulu s’engager dans l’histoire humaine, il a commencé par s’adresser à un homme, Abraham et savez-vous ce qu’il lui a dit ?
[…]
Dieu a dit à Abraham : « Quitte ton pays, ta famille et la maison de ton père et va dans le pays que je te montrerai. »
Il a invité Abraham à se mettre en route, à quitter ses habitudes et ses certitudes pour s’ouvrir à autre chose.
Et il a fait de lui un étranger pour qu’il apprenne à avoir plus confiance en Dieu qu’en lui-même, pour qu’il apprenne que rien ne lui appartient vraiment mais que tout qu’il lui est donné.
Son histoire est notre histoire : tous, nous sommes appelés à nous mettre en route pour rencontrer Dieu et cheminer avec lui tout au long de notre vie ; tous, nous sommes appelés à nous souvenir que le monde n’appartient qu’à Dieu, qu’il est le maître de toute vie, que nous recevons toute chose de Dieu et que rien ne nous appartient vraiment, en tout cas rien définitivement. Comme Abraham, nous sommes étrangers et voyageurs …
Cantique : Etranger et voyageur (Carillon 307/1-3)
Récit (préparé par les enfants l’école du dimanche)
Cette année, les enfants de l’école du dimanche ont rencontré des personnages de l’Ancien Testament et du Nouveau Testament qui ont été considérés comme des étrangers, par exemple Ruth la Moabite. Ecoutez son histoire :
–    Enfant 1 : Je m’appelle Noémie. Avec mon mari et mes deux fils nous sommes allés vivre au pays de Moab parce que chez nous, à Bethléem, il y avait la famine. Mes fils ont épousé des Moabites. Mon mari est mort, mes deux fils aussi, alors j’ai voulu rentrer chez moi. Mes deux belles-filles ont voulu venir avec moi, mais comme je n’avais rien à leur offrir, j’ai voulu qu’elles rentrent chez elles. L’une d’elles, Orpa, est retournée dans sa famille, mais l’autre Ruth m’a dit :   
–    Enfant 2 : Là où tu iras, j’irai, là où tu t’installeras, je m’installerai. Ton peuple sera mon peuple ; ton Dieu sera mon Dieu.
–    Enfant 1 : Et elle m’a suivi. Nous sommes arrivées jusqu’à Bethléem et nous nous sommes installées. Nous n’avions rien, alors Ruth a dit :
–    Enfant 2 : Je vais aller glaner dans les champs, je ramasserai ce que les moissonneurs laissent derrière eux.
–    Enfant 1 : La chance ou la providence l’ont aidé : elle a choisi le bon champ, celui de Booz qui est de la famille de mon mari. Dès qu’il l’a vue, il a été bon pour elle. J’ai pensé qu’il ferait un bon mari pour elle et j’ai encouragé Ruth à le séduire. Booz est un homme bien et comme Ruth lui plaisait bien, il a fait les choses dans les règles pour pouvoir l’épouser.
–    Enfant 3 : J’ai épousé Ruth et notre union a été bénie car Ruth a eu un fils que nous avons appelé Obed.
–    Enfant 2 : Obed, père de Jessé et grand-père de David qui, un jour, sera roi en Israël.
–    Enfant 1 : Ainsi Dieu a fait entrer Ruth la Moabite, une étrangère, dans son peuple et dans la lignée où naîtra le Messie. Son amour ne connaît pas de frontières.

Cantique : De tous les pays (Arc-en-ciel 701)

Qu’est-ce qu’un étranger ?

Ruth n’est pas née en Israël, elle est venue du pays de Moab avec Noémie pour vivre en Israël, pour vivre dans un pays qui n’est pas le sien, parmi un peuple qui n’est pas le sien : dans ce pays, parmi ce peuple, elle est une étrangère. Mais qu’est-ce qu’un étranger ?
Chaque phrase est lue par un enfant. Lorsque l’enfant a lu la phrase, il va dans l’assemblée porter la petite brique qui porte les mots clés qui reprennent sa phrase. Pendant ce temps on place, dans l’allée centrale la grande brique correspondante (l’idée est de construire l’ébauche d’un mur entre les deux parties de l’assemblée).
Un étranger c’est quelqu’un qui est différent.
Un étranger c’est quelqu’un qu’on ne connaît pas.
Un étranger c’est quelqu’un qui vient d’un autre pays.
Un étranger c’est quelqu’un qui mange autrement.
Un étranger c’est quelqu’un qui parle autrement.
Un étranger c’est quelqu’un qui écrit autrement.
Un étranger c’est quelqu’un qui a une autre couleur de peau ou de cheveux.
Un étranger c’est quelqu’un qui a une autre religion.
Un étranger c’est quelqu’un qui pense autrement.
Un étranger c’est quelqu’un vit autrement.
Un étranger c’est quelqu’un qui s’habille autrement.

Cantique : De tous les pays (Arc-en-ciel 701)

Travail en petits groupe (sur la thématique de l’étranger)

Dans l’assemblée, certains d’entre vous ont reçu une brique, une brique où sont inscrits un mot clef et une phrase tirés de ce que nous avons entendu il y a quelques instants. C’est autour de ces personnes que nous allons maintenant former des petits groupes pour réfléchir sur le mot clef et la phrase inscrits sur la brique. Il y a eu 11 briques distribuées dans l’assemblée, je vous invite donc à vous répartir à peu près équitablement en 11 groupes et si possible avec des personnes que vous ne connaissez pas ou pas bien pour partager ensemble sur ce qu’évoque, pour vous, le mot clef de la brique, ce qu’il signifie pour vous, quelle réaction il provoque en vous. Chaque groupe essaiera de résumer l’essentiel de la discussion en une phrase qui sera dite à l’assemblée par un membre du groupe. Pour faire cela, nous nous donnons un quart d’heure.

Mise en commun

Lecture biblique et temps de méditation : Galates 3 / 26 – 28

L’objectif de la méditation est de lier la gerbe de ce qui a été partagé par les groupes et de déconstruire le mur construit dans l’allée centrale.

On peut utiliser ce texte (ou une de ses variantes) : (Chantez au Seigneur un chant nouveau, 90.009)

Tes Adidas sont chinois
Ta voiture est japonaise
Ton maçon est portugais
Ta pizza est italienne
Ton t-shirt est coréen
Ton rouge à lèvres est allemand
Tes avions anglais, français, américains…
Ton café est brésilien
Ton cacao camerounais
Ton thé de Ceylan
Tes vacances sont ibériques
(…)
Ta discothèque est anglophone
Ton caviar est russe
Ton saumon norvégien
Ton design est finlandais
Ta démocratie est grecque
Tes chiffres sont arabes
Ton écriture est latine
(…)
Jésus est juif

Ne serais-tu pas, toi, l’étranger de quelqu’un, quelque part ?!

Interlude

Cantique : Evenou Shalom (Arc-en-ciel 741)

Annonces  

Offrande

Prière d’intercession :

Seigneur, tu nous entends prier, ici à ….. Tu entends aussi nos frères et nos sœurs qui prient en Europe, en Afrique, en Asie, en Amérique, en Océanie. Seigneur, nous voulons être proches d’eux et proches de toi.
(Chantez au Seigneur un chant nouveau, 33.030)

Nous te demandons d’élargir l’espace de nos vies pour pouvoir cueillir, accueillir, recueillir les personnes et les événements qui surviennent sur nos chemins :
Chanter avec ceux rient, pleurer avec ceux qui souffrent.
Songer avec ceux qui rêvent, agir avec ceux qui transforment.
Marcher avec ceux qui se lèvent, camper avec ceux qui font halte.
Echanger avec ceux qui parlent, écouter ceux qui se taisent.
Accompagner ceux qui se sentent seuls, aimer ceux qui se sentent abandonnés.
Annoncer ton Evangile à ceux qui te cherchent, parler de ton amour à ceux qui ont peur.
Nous te demandons, Seigneur, de nous donner un cœur et un esprit nouveaux, un cœur et un esprit larges.    

Seigneur, c’est avec confiance que nous t’adressons toutes nos prières, c’est vers toi que nous voulons dire :

Notre Père qui est aux cieux,
que ton nom soit sanctifié,
que ton règne vienne,
que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour,
pardonne-nous nos offenses
comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés,
et ne nous soumets pas à la tentation,
mais délivre-nous du mal,
car c’est à toi qu’appartiennent
le règne, la puissance et la gloire,
pour les siècles des siècles.
Amen.

Cantique : Que la grâce de Dieu (Arc-en-ciel 882)

Bénédiction : Que le Seigneur élargisse vos cœurs et l’ouvrent à tous ceux que vous allez rencontrer. Que son amour porte en vous des fruits de bénédiction. Le Seigneur vous bénit et vous garde.    Amen.

 

 

 on : Que le Seigneur élargisse vos cœurs et l’ouvrent à tous ceux que vous allez rencontrer. Que son amour porte en vous des fruits de bénédiction. Le Seigneur vous bénit et vous garde.    Amen.

 

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Mémoires d’un âne

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Matthieu et Luc nous racontent dans quelles circonstances Jésus est venu au monde. Et si nous entendions cette histoire si connue d’un autre point de vue : celui dont personne ne parle, celui qui pourtant a dû porter Marie et l’enfant qu’elle attend de Nazareth jusqu’à Bethléem. Suivez les sabots….

En ce temps-là, vivait Pétoche. Pétoche était un âne. Non pas qu’il était bête en somme, non, non, c’était une bête de somme, un âne, gris avec des longues oreilles, un âne, un vrai. Enfin un vrai… ses congénères auraient sûrement trouvé à y redire s’ils avaient pu car, aujourd’hui encore, si les ânes pouvaient parler, ils vous diraient qu’un âne qui se respecte n’a pas peur et surtout pas de marcher sur des chemins escarpés. Les ânes n’ont peut-être pas l’élégance des chevaux, mais ils ont le pied sûr, ils sont peut-être têtus, mais ils sont courageux, tous… tous, sauf Pétoche. C’est bien pour cela que son maître l’avait affublé de ce nom-là et l’avait relégué au fond de l’écurie, ne sachant trop quoi faire de cet âne étrange qui avait peur de tout, même de son ombre. Il était sûr de ne jamais le vendre car sa réputation de marchand de bestiaux en aurait pris un coup. Pourtant il avait eu pitié de la pauvre bête et ne s’était encore pas résigné à la faire abattre, ce qu’il se promettait régulièrement de faire puisque la bourrique ne servait à rien.

Il fit bien. Car l’empereur Auguste décréta qu’il fallait recenser tous les habitants de son empire : chacun devait aller se faire inscrire dans la ville ou le village de sa famille. Ainsi, bien des gens durent se mettre en route et comme l’âne était la monture adaptée aux chemins caillouteux et parfois escarpés du pays, le maître de Pétoche eut tôt fait de vendre tous les ânes qu’il possédait. Ne restait que Pétoche au fond de l’écurie, lorsque se présenta un jeune homme pas très riche qui voulait acquérir un âne, pour disait-il, voyager jusqu’à Bethléem avec sa fiancée qui était enceinte pour se faire inscrire dans la ville de ses ancêtres. En entendant cela, Pétoche se fit aussi petit qu’il le pouvait, espérant que son maître oublierait son existence.

Ce n’était peut-être qu’un âne mais il n’était pas bête ni téméraire pour deux sous : aller jusqu’à Bethléem ! Il n’avait jamais entendu le nom de ce village, c’est que ce devait être loin et il avait bien entendu ses congénères dirent que les routes n’était pas sûres ! Pas question de se risquer à rencontrer des brigands. Pour faire quoi en plus ? Porter une fiancée qui n’avait plus trop l’air d’une fiancée à en juger par son ventre arrondi, la porter jusqu’à Bethléem au risque que l’enfant naisse plus tôt à cause des secousses du voyage et ce serait encore sa faute à lui, il en était sûr. Il jeta un œil au jeune homme qui voulait acheter un âne et cela finit de le convaincre : le jeune homme avait bien quelques bagages, mais Pétoche vit bien que rien là dedans n’était prévu pour qu’il ait à manger. Non décidément, il ne voulait pas aller avec cet homme-là : non seulement faire un si long voyage l’inquiétait au plus haut point, mais s’il fallait en plus voyager sans savoir ni ce qu’on mange, ni où on crèche. Rien à faire, il préférait rester là.

Mais son maître ne l’entendit pas de cette oreille. Grâce au recensement, les affaires n’avaient jamais été aussi bonnes et ce jeune homme qu’il ne connaissait pas était une bonne occasion de se débarrasser de ce bon à rien d’âne de malheur. L’affaire fut vite conclue, mais lorsque l’ancien propriétaire de Pétoche vint le chercher pour le confier à son nouveau maître, Pétoche ne voulut pas quitter sa place, il essaya de freiner des quatre sabots, bien décidé à ne pas se laisser faire, mais il reçut un claque magistrale sur la croupe accompagnée d’un retentissant : « Avance bourrique et je te conseille d’emmener tes nouveaux maîtres jusqu’à Bethléem, sinon je m’occuperai personnellement de trancher ta gorge de trouillard et de te découper en bidoche pour la pâté de mes chiens ! »
Il y a des arguments qu’on ne discute pas et que même un âne sait reconnaître. Il cessa aussitôt de résister, pressé tout à coup de s’éloigner le plus vite possible de la menace.

Le voyage fut moins terrible que ce que Pétoche s’était imaginé, du moins ne rencontrèrent-ils pas de brigands. Mais les cailloux des chemins faisaient mal aux pattes, et Pétoche ferma plus d’une fois les yeux lorsque le chemin passait trop près du vide. Quant à l’arrivée à Bethléem… ce fut une autre histoire.

Pétoche espérait qu’après ce long voyage, il pourrait enfin se reposer dans une écurie digne de ce nom, mais il y avait tant de voyageurs que l’auberge et donc l’écurie attenante étaient pleines. Pétoche s’inquiétait déjà de son gîte et de sa pitance quand la jeune femme dit à son fiancé qu’il fallait au plus vite leur trouver un toit car l’enfant allait bientôt naître. On leur indiqua un abri pour les bêtes, mais pour Pétoche s’en était trop : un misérable abri au lieu d’une écurie confortable et où était son foin savoureux après ce long voyage ?! Et en plus, au lieu de s’occuper de lui, son nouveau maître s’affairait à installer sa fiancée qui n’avait pas l’air d’aller très bien. L’émotion du futur jeune papa, l’inquiétude de la future jeune maman étaient palpables, même pour un âne, d’autant qu’ils les avaient entendus discuter en chemin : elle avait peur de ne pas savoir mettre son enfant au monde, comme toutes les jeunes femmes qui mettent au monde leur premier enfant, mais cela Pétoche ne le savait pas, elle s’inquiétait d’être loin de sa mère et des autres femmes de sa famille qui auraient pu l’aider et la conseiller avec son tout-petit. Le jeune homme s’était montré rassurant : il avait parlé d’un ange qui lui avait parlé dans son sommeil, lui avait dit que l’enfant serait un fils, qu’il serait le sauveur d’Israël, donc, disait-il, cela voulait forcément dire que la naissance se passerait bien.

Pétoche ne comprenait pas trop tout ce que cela voulait dire, mais voyant qu’on ne s’occupait pas de lui et comprenant confusément que la naissance était imminente, il décida que mieux valait pour lui ne pas rester dans cette étable par trop remplie d’émotions et d’inquiétudes. Mais dehors, les choses n’étaient guère mieux : ce village inconnu, la nuit, personne dans les rues, il commença à s’inquiéter vraiment et à regretter amèrement sa hardiesse lorsqu’il remarqua dans la campagne toute proche un feu de camp. Il se dit qu’il pourrait y trouver une présence humaine rassurante et peut-être un de ses frères ânes. Il se dirigea vers la lueur du feu et y était presqu’arrivé lorsqu’il vit une vive lumière dans le ciel qui embrasa toute la campagne environnante et il entendit une voix comme il n’en avait jamais entendue dire : « N’ayez pas peur, car je vous apporte une bonne nouvelle qui réjouira beaucoup tout le peuple : cette nuit, dans la ville de David est né pour vous, un Sauveur ; c’est le Christ, le Seigneur. Et voici le signe qui vous le fera reconnaître : vous trouverez un petit enfant enveloppé de langes et couché dans une crèche. » Et tout à coup il entendit d’autres voix se joindre à la première et chanter : « Gloire à Dieu dans les cieux très hauts et paix sur la terre pour ceux qu’il aime ! »

« N’ayez pas peur… » Tu parles! De terreur, Pétoche aurait voulu pouvoir rentrer sous terre ! Il s’aplatit autant qu’il le pouvait dans les buissons. « N’ayez pas peur… » Il en avait quand même de bonne cet ange pensa Pétoche, car même s’il n’y a qu’une lettre qui sépare l’âne de l’ange, l’un a les pattes bien sur terre tandis que l’autre est là-haut dans son ciel et quand on a les pattes sur terre, on sait qu’il y a des tas de raison d’avoir peur : peur de l’avenir, peur de manquer, peur de ne pas réussir, peur de souffrir, peur de mourir…

Toujours affalé dans les buissons, les naseaux tremblants de peur, Pétoche jeta juste un coup d’œil aux humains rassemblés près du feu, des bergers à en juger par la présence des moutons non loin d’eux. La surprise passée, ils n’avaient pas l’air d’avoir peur. Les anges étaient partis, mais les bergers restaient là sans réaction, encore subjugués par ce qui venait de se passer. Et puis, ils se regardèrent les uns les autres et l’un osa proposer : « Allons donc jusqu’à Bethléem : il faut que nous voyons ce qui est arrivé, ce que le Seigneur nous a fait connaître. »

Et comme un seul homme, ils se mirent en route, ils passèrent tout près de lui sans le voir et lui se dit qu’il valait sûrement mieux les suivre plutôt que de rester là tout seul dans la nuit, on ne sait jamais ce que cache l’obscurité. Il les suivit donc discrètement et en les suivant revint en fait à son point de départ, l’étable où son maître et sa maîtresse s’étaient installés. Les bergers entrèrent et lui passa le museau par l’entrebâillement de la porte, juste assez pour voir… rien d’extraordinaire en somme, juste un homme et une femme blottis l’un contre l’autre et sous leur regard plein de tendresse, un petit d’homme, tout petit, emmailloté et couché dans une mangeoire. Rien d’extraordinaire et pourtant, il y avait quelque chose d’autre : le père et la mère de l’enfant, mais aussi les bergers semblent étonnamment paisibles et sereins comme si toute inquiétude et toute peur avaient disparu.

Les bergers racontèrent au jeune couple ce qui s’était passé là-haut sur les collines entourant Bethléem, ils répétèrent les paroles de l’ange : « N’ayez pas peur, car je vous apporte une bonne nouvelle qui réjouira beaucoup tout le peuple : cette nuit, dans la ville de David est né pour vous, un Sauveur ; c’est le Christ, le Seigneur. » Et Pétoche en entendant à nouveau ces mots ne put s’empêcher de se demander : Qui est donc cet enfant pour créer autour de lui autant de paix ? Puisqu’il semble à ce point rassurer les humains, pourrait-il aussi calmer ses peurs, surtout ses peurs les plus secrètes, les plus profondes, les plus existentielles ? Qu’est-ce que cette naissance changeait au monde, à la vie, à Dieu, aux hommes ?

Je ne vous dirai pas quelles réponses Pétoche trouva à ses questions, seulement qu’il lui fallut porter la mère et l’enfant bien loin de Bethléem pour échapper à la folie d’un roi, mais, du fond des âges, les mémoires de cet âne nous interrogent : Pour nous qui est Jésus ? Qu’est-ce que cette naissance change au monde, à ta vie, à Dieu, aux hommes ?

« N’ayez pas peur, car je vous apporte une bonne nouvelle qui réjouira beaucoup tout le peuple : cette nuit, dans la ville de David est né pour vous, un Sauveur ; c’est le Christ, le Seigneur. »

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La résurrection du fils de la veuve de Naïn

peine  Cette femme a tout perdu : son mari d’abord, et maintenant son fils unique. Jésus est touché par sa détresse et s’approche d’elle dans sa souffrance. Voici quelques explications pour mieux comprendre cette histoire qui nous est racontée en Luc 7/11-17.

Notes bibliques sur Luc 7/11-17 :
Jésus fait route avec ses disciples et une grande foule le suit : on comprend que Jésus est un prédicateur itinérant. Ils arrivent à Naïn : c’est un village de Galilée à 10km au sud-est de Nazareth. Jésus est donc en terrain connu, la proximité avec Nazareth explique peut-être la foule qui le suit.

A la porte de la ville, Jésus croise un « convoi mortuaire » : on porte un mort sur une civière vers l’extérieur de la ville. Sur une « civière » : on n’utilise pas de cercueil, mais le mort était habillé (on s’imaginait le mort dans le « shéol » vêtu comme dans sa vie terrestre) et en général recouvert d’un linceul.

« A l’extérieur de la ville » : à cette époque, les cimetières étaient toujours à l’extérieur des villes, ça n’a pas toujours été le cas : des fouilles à Jéricho ont montré que des morts ont parfois été ensevelis dans les cours des maisons ou dans leur sous-sol. Mais à l’époque du Nouveau Testament, on séparait très clairement le domaine des vivants du domaine des morts, probablement par manque de place à l’intérieur des murs des villes et des villages et par souci d’hygiène.
La tombe était normalement une tombe familiale d’où l’expression « être réuni à ses pères » qu’on trouve parfois dans l’Ancien Testament, et utilisait souvent une cavité naturelle, parfois agrandie ou alors complètement creusée. Les tombes utilisées par les gens pauvres étaient très simples (on a retrouvé des mélanges d’ossements dans ce genre de tombes), tandis que celles des gens aisés comportaient des niches pour y placer les corps. On plaçait quelques aliments dans les tombes, mais en Israël, on ne peut pas parler de culte des morts comme chez les peuples voisins, donc les récipients étaient très simples.

La « veuve » : elle n’a plus de mari. Mais ici, elle est veuve dans le plein sens du terme, tel qu’il était employé à l’époque : elle n’a plus de mari, plus de fils, ni gendre (« fils unique » donc elle n’a pas de fille) qui pourrait l’entretenir. Et comme son fils est déjà un jeune homme (c’est ainsi que Jésus s’adresse à lui) elle est probablement trop âgée (d’après les critères de l’époque) pour qu’un parent de son mari l’épouse : comme on le voit dans le livre de Ruth par exemple, il était d’usage que le plus proche parent épouse la veuve afin de donner une descendance au mari défunt. Le premier enfant du nouveau couple était considéré comme le fils du défunt et de son épouse. Cette coutume s’appelle le lévirat.
La veuve est dans une situation très précaire qui résulte de son isolement dans une société fondée sur les solidarités familiales : par le mariage, elle s’est séparée de sa famille d’origine et une fois veuve et sans enfants elle n’a pas de lien avec la famille de son mari. Elle peut certes retourner dans la famille de son père, mais celle-ci n’a pas l’obligation de l’entretenir. On comprend l’insistance de l’Ancien Testament à rappeler la nécessité de protéger les veuves : Ex 22/21 ; Dt 10/18 ; 14/29 ; 16/11 et 14 ; 24/17,19-21 ; 26/12 ; 27/19 ; Es 1/17, 23 ; 10/2 ; Jr 7/6, 22/3 ; Ez 22/7 ; Za 7/10 ; Mi 3/5.
Donc : outre sa peine d’avoir perdu son fils unique, elle est dans une situation particulièrement difficile, on comprend que Jésus soit ému par sa situation. D’ailleurs, les paroles de consolation précèdent la résurrection : alors même que socialement elle n’existe plus (puisqu’elle n’a ni mari, ni fils), Jésus s’adresse à elle dans sa peine, il la reconnaît en tant que personne. Pour nous c’est une piste pour offrir la consolation aux endeuillés : seul Dieu peut ressusciter les morts, mais nous pouvons offrir aux endeuillés présence et écoute pour supporter l’absence.

« Jeune homme, je te l’ordonne, réveille-toi ! » : Jésus parle avec autorité et sa parole fait ce qu’elle dit (parole performative) : la royauté messianique de Jésus que Luc a signalé par le titre de « Seigneur » par lequel il le désigne, prend tout son sens. « Réveille-toi » : le verbe utilisé ici est classiquement utilisé pour exprimer la résurrection des morts. C’est ce même verbe que Luc utilise pour parler de la résurrection des morts à la fin des temps et pour désigner la résurrection de Jésus lui-même.
Dans le récit il y a de nombreux points communs avec la résurrection du fils de la veuve par Elie (1Rois 17/1ss)

Jésus est ému par la peine et la détresse de cette femme. Dieu montre en Jésus-Christ qu’il n’est pas indifférent à ce qui nous blesse et nous fait souffrir. La résurrection qu’opère Jésus est à la fois la preuve de la compassion de Dieu, la révélation de son autorité messianique (même sur la mort) et l’annonce du Royaume d’où toute souffrance et toute larme disparaîtront.

Le choeur des anges

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Les anges répètent depuis des semaines un unique chant, avec plus de soin et de rigueur que d’habitude. Mais pourquoi? Pour qui? Voilà qui pique la curiosité d’un petit ange, Joël… la vôtre aussi peut-être?

La répétition de la chorale des anges vient de se terminer. Joël, un jeune ange est hors de lui. Il n’en peut plus. Cela fait presque neuf mois, que la chorale se contente d’une seule partition. Et non seulement le chef fait chanter, jour après jour, la même chose, mais en plus, il insiste pour que chaque note soit absolument parfaite. Pas trop haute, ni trop basse, pas trop longue, ni trop courte. La prononciation de chaque mot était travaillée jusqu’à la perfection. Les paroles devaient être comprises par chaque auditeur. Jamais, ô grand jamais, le chef n’avait exigé une telle qualité de la part de ses choristes !

Joël devait absolument savoir ce qui se passe.
Il ne voyait qu’une solution, demander à Gabriel. Il faut dire que l’archange avait pris le petit nouveau sous son aile.
Joël se met en route jusqu’à son bureau et frappe à la porte.
« Qui est là ? », demanda Gabriel
« C’est moi ! Joël, j’ai une question à te poser. »
« Entre », lui répondit l’archange.
« Cela fait des mois, que nous répétons toujours la même chose à la chorale. J’aimerais bien savoir ce que tout cela signifie. »
« Encore, un peu de patience mon petit ange ! La chorale va bientôt pouvoir chanter devant le public prévu.
Il y a presque neuf mois, Dieu m’a envoyé chez une jeune femme, au Nord du pays d’Israël, dans un village perdu. J’avais pour mission de lui annoncer la naissance d’un enfant, même si aucun homme ne l’avait jamais touchée. Dieu m’a fait apprendre par cœur une phrase que je ne devais surtout pas oublier : « Ton fils se nommera Jésus, il sera grand et on l’appellera le fils du Dieu très haut ». En même temps, je devais dire au chef de la chorale de préparer un chant, tout spécialement pour la naissance de cet enfant. »
Les paroles de Gabriel ne faisaient qu’augmenter la curiosité de notre petit ange. Il allait prochainement avoir des réponses.

Un soir, voilà que la grande trompette sonne. C’était le signal du rassemblement. Tous nos chanteurs se sont précipités. Joël suit la troupe des anges jusque sur la terre.

Mais où sont-ils ? Ça ne ressemble pas au Temple de Jérusalem. Aucun palais à l’horizon. Les voilà, en pleine campagne avec juste quelques bergers en train de garder leurs moutons. Et pourtant, malgré ce lieu insolite, le chef demande à ses choristes de chanter ce qu’ils avaient passé tellement de temps à répéter : « Gloire à Dieu dans les cieux très hauts, et paix sur la terre pour ceux qu’il aime ! »

À peine le chant terminé, le chef a donné le signal pour retourner au ciel.

Joël ne pouvait s’empêcher de penser aux paroles dites par Gabriel aux bergers : « N’ayez pas peur, car je vous apporte une bonne nouvelle qui réjouira beaucoup tout le peuple : cette nuit, dans la ville de David, est né, pour vous, un Sauveur ; c’est le Christ, le Seigneur. »

Quoi ! L’enfant venu au monde cette nuit serait le sauveur attendu par le peuple de Dieu, depuis des siècles. Non ! Joël ne pouvait retourner au ciel comme si de rien n’était. Il fallait qu’il voie cet enfant si spécial. Alors, discrètement, sans faire le moindre bruit, notre ange suit les bergers, jusqu’à une pauvre étable de Bethléem.

« Comment, pense Joël, c’est là, dans cet endroit si misérable, que le Sauveur du monde serait né ! Est-ce que les bergers ne se sont pas trompés de destination ? »

À présent, notre ange, observe comment les bergers entrent dans l’étable et se mettent à genoux devant un bébé déposé dans une mangeoire. Il ressemble à tous les autres nouveau-nés. Il est entouré par ses parents. Un couple bien modeste, pour accueillir le Messie ! Mais, Joël voit les bergers sourire. Ils n’ont pas du tout l’air déçu de trouver le bébé, loin du palais du roi Hérode. Jésus était comme l’un des leurs. Alors, en sortant de l’étable, ils célébraient la grandeur de Dieu. Incroyable ! Leurs louanges étaient aussi belles, que celles de la chorale céleste.

Il était vraiment temps pour Joël de remonter au ciel. Les questions se bousculaient dans sa tête, tellement il était troublé. Était-ce possible ? Avait-il eu la chance de voir celui que Gabriel décrivait comme le fils du Dieu très haut ? Ce bébé allait-il vraiment sauver le monde entier ?
« Il va falloir, que je garde un œil sur lui » se dit Joël. « Je verrais bien, ce qui se passera quand il sera plus grand. »

 

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Les nuits de veille

La naissance de Jésus et ce qui l’a préparée vu du ciel… Écoutez les étoiles, elles nous conduisent vers Noël !

 

Matériel :

  • un costume d’étoiles pour chaque enfant et pour « Vieille étoile » (un adulte)
  • des étoiles de David préparées par les enfants sur lesquelles on aura écrit « Joyeux Noël ! »

Préparation :

Une ou deux répétitions avec les enfants apprendre le chant (Arc-en-ciel 271 ou un autre…) et  pour régler les déplacements et le passage du micro.

Cette veillée m’a été inspirée par Daniel GERBER : « Les nuits de veille, à propos d’Exode 12 », dans Racontez-nous la Bible, Essais de narrations bibliques, Réveil publications – Editions Oberlin, 1994, pp. 41-45

Déroulement :

Accueil : 

Je vous souhaite à tous et toutes la bienvenue pour cette veillée de Noël qui a été préparée par les enfants de la paroisse.

Accueillons-nous les uns les autres et que les préoccupations qui nous habitent n’entravent pas notre marche commune à la rencontre de Jésus-Christ car selon sa promesse, il vient, il est présent parmi nous. Amen.

Je vous invite à chanter « Viens au Sauveur des païens »

Cantique :Viens au Sauveur des païens  (Arc-en-ciel304/1-4)

Pendant le chant, les enfants se mettent en place.

Récit :

Lecteur 1: En ce temps-là, une étoile parut dans le ciel.

Une étoile petite et timide mais suffisamment brillante pour que des savants d’Orient la remarquent et s’interrogent. Que signifiait son apparition soudaine dans le ciel ? Etait-ce un signe ? Mais le signe de quoi ?

Lecteur 2 : C’est aussi ce que je me demande… Pourquoi suis-je née ?

Lecteur 3 : C’est que cette nuit n’est pas une nuit comme les autres.

Lecteur 2 : Comment le sais-tu ?

Lecteur 4 : Parce que nous avons vu d’autres nuits.

Lecteur 3 : Beaucoup d’autres nuits.

Lecteur 5 : Des nuits ordinaires et des nuits extraordinaires. Mais celle-ci est sûrement la plus extraordinaire, la plus spéciale.

Lecteur 2 : Pourquoi ?

Lecteur 3 : Pour que tu comprennes, il faudrait te raconter les autres nuits.

Lecteur 4 : Demandons à vieille étoile de nous raconter.

Vieille étoile : Je ne suis pas vieille ! Je suis seulement née avant vous !

Lecteur 3 : Oui, oui, il y a trèèèès longtemps !

Vieille étoile : C’est vrai, je suis née, il y a très longtemps. Je vais vous raconter.

Je suis née avec beaucoup d’autres, lorsque Dieu a crée le monde. C’était l’une des nuits du commencement, lorsque Dieu a créé la vie. Tout a étépensé avec tendresse, avec sagesse. Tout a été fait conformément à ce qui avait été pensé : un monde beau et bon où la vie pouvait naître, grandir et s’épanouir. Voilà, ce que Dieu a voulu. Mais ensuite les choses ne se sont passées exactement selon cette volonté.

Pour nous les étoiles, les choses sont simples : à nous, le ciel, la nuit. Nous n’avons qu’à briller pour baigner le monde de notre douce lumière, nous savons où est notre place, quel est notre destin, raconter de nuit en nuit la bonté de Dieu et dire la beauté de sa création. Ecoutez-nous chanter.

Les enfants se tournent vers l’assemblée et chantent ensemble Arc-en-ciel 271/1 et 2

Vieille étoile : Puisque vous êtes là, chantez donc avec nous…

Cantique : Arc-en-ciel 271/3-4 (enfants et assemblée)

Vieille étoile : Je disais donc que pour nous les étoiles, les choses sont simples Mais, il y a les humains. Et avec eux les choses sont plus compliquées.

Lecteur 3 : (en se penchant vers lecteur 2) Ca, c’est sûr, avec les humains, les choses sont toujours compliquées ! Tu verras si tu les observes un peu.

Tous les enfants : Chut !

Vieille étoile : Dieu voulait vivre avec les hommes une relation de confiance et d’amour. Mais eux, ils passent leur temps à vouloir vivre sans Dieu, parfois ils se prennent eux-mêmes pour dieu lorsqu’ils font passer leur petite personne avant tout et avant tout le monde. Mais Dieu est fidèle, il tient parole. Il aurait pu les abandonner à leur sort, il a choisi de les accompagner dans leurs détours et leurs errances. Alors après les nuits de la création, il y a eu d’autres nuits extraordinaires.

D’abord, une nuit toute remplie d’étoiles où Dieu fit une promesse à un homme qui lui faisait confiance, Abraham…

Lecteur 1: Lecture du livre de la Genèse

Lecteur 5 : (d’après Genèse 15)

Dieu dit à Abraham : « Contemple le ciel, compte les étoiles si tu peux les compter. Telle sera ta descendance. Tu deviendras le père d’une multitude de nations. J’établirai mon alliance entre toi et moi, et après toi avec les générations qui descendront de toi. En toi, seront bénies toutes les familles de la terre.»

Vieille étoile : La promesse d’un pays où vivre, la promesse d’une alliance, d’une bénédiction, la promesse d’un fils et d’une descendance.

Lecteur 3 : Une descendance aussi nombreuse que les étoiles dans le ciel !

Tous les enfants : Chut !

Vieille étoile : Dieu a donné vie à un peuple, son peuple, il s’est engagé à l’accompagner, il lui a donné un avenir, une espérance. C’était une nuit extraordinaire : la nuit de la promesse.

Beaucoup de nuits ordinaires ont passé. Son peuple a grandi, grandi, mais il a été réduit en esclavage. Ils se sont souvenus de la nuit de la promesse et ils ont crié leur détresse vers Dieu. Dieu les a entendus et il y a eu une autre nuit extraordinaire : la nuit où le peuple d’Israël a quitté l’esclavage.

Lecteur 6 : Lecture du livre de l’Exode

Lecteur 1: (≈ Exode 12/40-42)

« Le peuple d’Israël est resté 430 ans en Egypte. Au bout de ces 430 ans, en ce jour précis, le peuple du Seigneur est sorti d’Egypte en bon ordre. Quand le Seigneur a fait sortir d’Egypte son peuple, il  a veillé toute la nuit. De la même façon, les Israélites veilleront toute la nuit de génération en génération. Car cette nuit-là appartient au Seigneur. Ils se souviendront que c’est avec puissance que le Seigneur les a fait sortir d’Egypte où ils étaient esclaves. »

Vieille étoile : C’est la nuit du pain sans levain, cuit à la hâte, la nuit du repas en tenue de voyage, la nuit où Dieu donne l’ordre du départ vers la liberté et le pays promis, la nuit où le peuple, son peuple, découvre l’espérance et la confiance. C’est la nuit du passage, de l’esclavage vers la liberté, de la peur vers la confiance, la nuit du passage guidé par la promesse. C’est la nuit de la libération. (silence)

Et puis il y a eu beaucoup de nuits ordinaires, des nuits où les humains ont douté et d’autres où ils ont écouté la parole que Dieu leur adressait par les prophètes, des nuits où ils s’endormaient sur ses commandements et d’autres où ils les méditaient pour les comprendre et les vivre. Mais dans toutes ces nuits, de veille ou de sommeil, la volonté de salut de Dieu pour l’humanité faisait son chemin, jusqu’à cette nuit, une nuit extraordinaire, plus extraordinaire encore que les nuits de la création, que la nuit de la promesse et la nuit de la libération. Lecteur 2 se place devant.

Lecteur 2 : Extraordinaire parce que je suis née ?

Vieille étoile : Non, toi tu n’es qu’un détail, un signe donné aux hommes qui sauront voir, notamment ces savants qui scrutent le ciel et sondent les Ecritures pour comprendre le monde. Bientôt ils se mettront en route pour venir adorer celui dont la naissance est vraiment importante et qui fait que cette nuit est extraordinaire entre toutes. Cette nuit est extraordinaire, parce que cette nuit est la nuit du salut, la nuit de tout accomplissement, la nuit où Dieu donne un Messie, un Sauveur à son peuple et à l’humanité toute entière, la nuit où Dieu lui-même devient homme par amour pour l’humanité…

Cantique : O nuit bienveillante (Arc-en-ciel 352/1-3) (ne pas l’annoncer : chant spontané)
Pendant le cantique les enfants se tournent vers l’assemblée.

Récit

Lecteur 2 : Si les autres nuits n’ont pas suffi pour que les hommes comprennent à quel point Dieu les aime, cette nuit vont-ils enfin comprendre?

Lecteur 3 : Certains, mais pas tous !

Lecteur 4 : Y en a toujours qui ne comprennent rien !

Vieille étoile : Evidemment certains ne comprendront pas. Mais d’autres comprendront très bien, ils comprendront qu’enfin s’accomplit ce qu’a écrit le prophète Esaïe :

Lecteur 1: (Esaïe 9/1-2, 5-6)

« Le peuple qui marche dans la  nuit voit une grande lumière. Pour ceux qui vivent dans le pays de l’obscurité, une lumière se met à briller. Seigneur,  tu les inondes de bonheur, tu fais grandir leur joie. Ils se réjouissent devant toi comme on se réjouit en faisant les récoltes (…). Un enfant est né pour nous, un fils nous est donné. Il a reçu l’autorité d’un roi. On lui donne pour nom : conseiller merveilleux, Dieu fort, Père pour toujours, Prince de la Paix.

Il étendra son autorité et assurera une paix sans fin. Il occupera le siège royal de David et dirigera son royaume. Il l’établira et le rendra solide en faisant respecter le droit et la justice, dès maintenant et pour toujours. Voilà ce que le Seigneur de l’univers fera à cause de son brûlant amour. »

Vieille étoile : Ils raconteront ce qui se passe cette nuit :

Lecteur 1: Evangile selon Luc

Lecteur 6 : (Luc 2/1-7a)

« A cette époque, l’empereur Auguste donne l’ordre de compter les habitants de tous les pays. C’est la première fois qu’on fait cela. A ce moment-là, Quirinus est gouverneur de Syrie. Tout le monde va se faire inscrire, chacun dans la ville de ses ancêtres. Joseph quitte donc la ville de Nazareth en Galilée pour aller en Judée à Bethléem. C’est la ville du roi David. En effet, David est l’ancêtre de Joseph. Joseph va se faire inscrire avec Marie, sa femme, qui attend un enfant.

Pendant qu’ils sont à Bethléem, le moment arrive où Marie doit accoucher. Elle met au monde un fils, son premier enfant. Elle l’enveloppe dans une couverture et elle le couche dans une mangeoire. »

Vieille étoile : Des sages d’Orient t’ont vu, petite étoile et tu devras les guider jusqu’à Bethléem, jusqu’au Messie que Dieu offre à l’humanité. Alors brille, brille, (lecteur 2 va jusqu’au fond de l’église et revient) car ce que tu annonces est une bonne nouvelle. Dans des centaines, des milliers d’années, quand tu seras devenue une vieille étoile, cette nouvelle résonnera encore parmi les hommes, les étoiles se diront encore les unes aux autres : Réjouissons-nous, c’est Noël !

Tous les enfants ensemble : (doucement puis plus fort)  Noël, Noël, Noël

(Très fort vers l’assemblée) : Joyeux Noël !

Interlude (Pendant l’interlude les enfants vont donner dans l’assemblée deux ou trois étoiles en papier : étoiles de David, portant le message : Joyeux Noël)

Annonces :

Offrande : C’est maintenant le moment de l’offrande, souvenons-nous que Dieu aime celui qui donne sans contrainte et avec joie.

Prière d’offrande :

Seigneur, tout ce qui est dans le ciel et sur la terre t’appartient et c’est de toi que nous avons tout reçu. Reçois favorablement notre offrande en signe de notre reconnaissance et de notre engagement à ton service.   Amen.

Cantique :Arc-en-ciel354/1, 2 et 4

Prière d’intercession : (Antoine Nouis : La galette et la cruche, tome 3, pp. 130-131)

Seigneur, toi qui es notre Dieu et notre Père, en Jésus-Christ tu es venu habiter notre terre. C’est pourquoi nous pouvons espérer en toi et nous confier à toi.

Dans l’Evangile, nous lisons que tu as guéri le paralysé qui était porté par quatre amis.

Nous te prions pour ceux qui sont malades et alités, pour ceux qui ont peur de l’avenir, dont l’espérance est blessée.

Tu es allé à la rencontre de Marthe et de Marie dans leur deuil.

Nous te prions pour ceux qui ont perdu un être aimé, qui se battent contre le vertige du silence et de l’absence.

Tu as parlé à la veuve de Naïn qui avait perdu son fils unique.

Nous te prions pour ceux qui sont seuls, qui n’ont personne pour partager leurs joies, leurs peines, leurs rires et leurs questions.

Tu as été adopté par Joseph, tu as donné du souci à tes parents, tu as confié Marie à ton disciple.

Nous te prions pour les familles, pour qu’elles soient des espaces de parole et de vie, des refuges où chacun se découvre inconditionnellement aimé.

Tu t’es arrêté chez Zachée qui était à la fois riche, petit et méprisé parce qu’il était collecteur d’impôts.

Nous te prions pour ceux qui sont victimes de préjugés et pour ceux qui luttent contre les préjugés, qui savent reconnaître la personne derrière le personnage.

Tu as lavé les pieds de tes disciples rassemblés pour ton dernier repas.

Nous te prions pour ceux qui se mettent au service des autres, qui ont le courage de s’agenouiller devant leurprochain.

Tu as multiplié les pains pour la foule venue t’écouter.

Nous te prions pour ceux qui ont faim et pour ceux qui luttent contre la faim, qui réparent, soignent et tendent la main.

Tu as pardonné aux soldats lorsqu’ils t’ont crucifié.

Nous te prions pour ceux qui oeuvrent pour la réconciliation, qui lancent des passerelles et qui osent le pardon.

Tu as dit à tes disciples que c’est à l’amour qu’ils auront les uns pour les autres qu’ils seront reconnus comme tes disciples.

Nous te prions pour notre Eglise et pour ceux qui croient en toi, fais que l’amour soit la motivation de toutes nos actions.

Et comme tu l’as enseigné à tes disciples nous prions ensemble :

Notre Père qui est aux cieux,

que ton nom soit sanctifié,

que ton règne vienne,

que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.

Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour,

pardonne-nous nos offenses

comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés,

et ne nous soumets pas à la tentation,

mais délivre-nous du mal,

car c’est à toi qu’appartiennent

le règne, la puissance et la gloire,

pour les siècles des siècles. Amen.

Cantique : Tout le ciel s’emplit (Arc-en-ciel 379/1, 2 et 4)

Bénédiction :

Comme Marie a déposé l’enfant Jésus au creux d’une mangeoire, que le Seigneur dépose l’espérance au creux de vos vies, que le Seigneur dépose son amour au creux de vos mains, que le Seigneur dépose sa lumière au fond de vos yeux, que le Seigneur dépose sa paix au fond de vos cœurs. Qu’il vous bénisse et vous garde. Allez dans sa paix !    Amen 

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Créer des mots mêlés

mot meles  Les mots mêlés sont un classique des jeux de lettres. Vous souhaitez en créer pour n’importe quel sujet ou n’importe quel texte biblique ? Rien de plus simple ! Voici un outil pour créer des mots mêlés en quelques minutes.

Pour créer une grille de mots mêlés simplement et rapidement, il vous suffit de vous rendre sur le site suivant : http://tice.avion.free.fr/fswordfind/fswordfinder.php.
Vous devez entrer la liste des mots qui doivent figurer dans la grille. Il faut ensuite choisir quelques paramètres : nombre de lignes et de colonnes, forme de la grille, taille de la police, … ainsi que le sens des mots (de gauche à droite et inversement, en diagonale ou pas… selon la difficulté de la grille que vous souhaitez). Le reste se fera tout seul quand vous aurez cliqué sur « créer la grille ».
Vous pouvez ensuite soit jouer sur l’écran (en surlignant), soit importer la grille et la liste de mots dans un document Word ou Excell (ou autre).

Œufs craquelés

En Alsace, il est de tradition de faire un arbre de Pâques avec des branches en bourgeons : on y suspend en particulier des œufs décorés. Voici une technique simple pour faire de très jolis œufs à suspendre avec les enfants.

 

Matériel :
–    Des œufs en plastique
–    De la peinture acrylique de différentes couleurs
–    Vernis craqueleur ou Médium craqueleur (on en trouve dans les magasins de loisirs créatifs, en général à côté des peintures acryliques)
–    Pinceaux
–    Tabliers pour chaque enfant (attention la peinture acrylique une fois sèche est indélébile en particulier sur les vêtements!)
–    Scotch

oeuf2

Première étape :
Protéger le ruban qui sert à suspendre l’œuf avec du scotch (pas trop collant).
Peindre l’œuf de la couleur souhaitée et laisser sécher. On peut accélérer le séchage avec un sèche-cheveux.

Deuxième étape :
Quand la première couche de peinture est sèche, passer au pinceau du médium craqueleur. Laisser sécher.

Troisième étape :

Choisir une deuxième couleur bien différente de la première couche et peindre l’œuf : peu à peu la deuxième couleur va se fissurer et laisser apparaître la première couleur. Enlever le scotach qui protège le ruban. L’œuf est terminé, sauf si vous tenez à continuer…

Et après ?

 

oeuf3 Lorsque la deuxième couche de peinture est bien sèche, on peut ajouter des décors sur l’œuf avec de petits autocollants ou avec de la technique aux serviettes : il faut alors prévoir du vernis-colle et des serviettes en papier avec des petits motifs. On dédouble la serviette pour ne garder que la couche supérieure où le motif est dessiné. On découpe les motifs dans les serviettes en papier, puis on les place sur l’œuf peint et on passe dessus au pinceau avec du vernis-colle : attention, il faut procéder délicatement sinon la serviette déchire. On trouve également, dans les magasins de loisirs créatifs, des papiers spécialement prévus pour être appliqués au vernis-colle : ils sont plus solides que les serviettes en papier, mais plus chers.

Avec des œufs naturels

A la place des œufs en plastique, on peut bien sûr aussi utiliser des coquilles d’œufs vides : dans ce cas, il faut percer l’œuf en haut et en bas, souffler très fort pour en faire sortir le contenu, puis bien le rincer.
Il faut ensuite fixer un ruban qui permettra d’accrocher l’œuf. Il y a deux solutions :
–    plier le ruban en deux, le faire traverser l’œuf de part en part (en le poussant avec une fine aiguille à tricoter par exemple) pour que la boucle soit au-dessus de l’œuf, puis faire une joli nœud sous l’œuf pour que le ruban ne rentre plus et pour dissimuler le trou. On peut ajouter un point de colle et utiliser une gommette ronde pour dissimuler le trou en haut de l’œuf.
–    Couper un morceau d’allumette de 3 ou 4 centimètres, nouer solidement le ruban ou la ficelle à ce morceau d’allumette, puis l’introduire doucement dans l’œuf. Tirer doucement le ruban ou la ficelle, le morceau d’allumette va se mettre en travers et maintenir le ruban ou la ficelle à l’intérieur de l’œuf. Utiliser des gommettes rondes pour dissimuler les trous en haut et en bas de l’œuf.
Pour la suite, on peut précéder de la même manière qu’avec des œufs en plastique, mais attention, c’est beaucoup plus fragile !

Sortez bergers…

Cette nuit-là, nuit du premier Noël, des bergers, des pauvres, des sans-grade, des mal-vus, des mal-aimés ont été les premiers à savoir qu’Il était né, les premiers à lui présenter leurs hommages, les premiers, les tout-premiers témoins de l’Evangile. Suivez-les, ils vont vous raconter !

Culte de la Réformation

La fête de la réformation revient tous les ans. Mais savons-nous encore ce que nous fêtons ? Il ne s’agit pas juste de se glorifier de nos racines protestantes, encore moins de nous replier sur cette identité pour en exclure les autres, mais d’en (re-)découvrir la saveur et le sens afin d’en tirer un enrichissement pour notre foi et notre vie de chrétien. C’est l’objectif de ce culte de la réformation animé par les confirmands (catéchumènes 2ème année) alors qu’étaient accueillis les nouveaux catéchumènes.

Jésus à douze ans

Jésus a été enfant. De son enfance, on ne connaît pas grand-chose à part cet épisode où il donne du souci à ses parents et provoque l’étonnement des maîtres de la Loi au temple de Jérusalem. Voici quelques éléments d’explication et de réflexion pour mieux comprendre ce qui se joue dans ce passage de l’évangile de Luc.