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Appelés à la liberté ! Un parcours catéchétique pour tous les âges

A nouveau (voir la recension du livre que j’ai faite dont est issu ce parcours : De Luther à Luther King), je me suis régalé à la lecture de ce matériel catéchétique.
La réflexion sur la liberté de conscience permet d’aborder les thèmes et les personnages sous un nouveau jour, avec un regard plus pointu que le simple regard historique. La liberté de conscience vue par Martin Luther n’est pas la même que celle de Calvin face à Castellion, ni même que celle de Ravaillac, assassin du roi Henri IV.

En groupe, par tranches d’âges bien définies, on se pose la question : qu’est-ce que la liberté de conscience ? Et on aborde à travers ce thème la question du fanatisme, de la radicalisation, de la limite des uns et des autres, du respect de l’autre, du droit à la différence,

On le voit, à travers ces thèmes historique et vieux parfois de plusieurs siècles, c’est notre histoire contemporaine que l’on revisite.

En bonus, vous trouverez le film qui a été réalisé à partir du spectacle son et lumière « De Luther à Luther King » et présenté dans le cadre des festivités des 500 ans de la Réforme dans les Cévennes. Il peut être utilisé dans le cadre d’une soirée paroissiale, d’un week-end ou d’un camp, ou encore visionné séquence par séquence. Comme Genevois, je ne peux m’empêcher de relever le plaisir à l’écoute de ce DVD qui sent bon l’accent chaleureux du sud…

Mon regret toutefois : le site Internet dans lequel je n’ai jamais réussi à accéder aux annexes (à part la séquence 1 pour les enfants de 4 à 6 ans). Malgré un essai de contact avec l’auteur du site, je n’ai jamais eu de réponses… Dommage, car ce matériel mérite vraiment une belle diffusion, et j’espère que les Éditions Olivétan se donneront rapidement les moyens de finaliser le travail commencé.

Sommaire :

  1. Martin Luther – La conscience s’affirme.
  2. Calvin contre Castellion – La conscience tiraillée
  3. Henri IV assassiné – La conscience manipulée et radicalisée
  4. Louis XIV – La conscience persécutée résiste
  5. Pierre Bayle – La tolérance et les droits de la conscience légalisée
  6. William Penn – La conscience libérée
  7. Rabaut Saint Etienne – La liberté de conscience légalisée
  8. Ferdinand Buisson – La conscience protégée par la laïcité
  9. Le Chambon-sur-Lignon et la conscience engagée
  10. Martin Luther King et le réveil de la conscience

Crédit : Etienne Jeanneret – Point KT




Témoins de foi d’hier pour aujourd’hui

« Témoins de foi d’hier pour aujourd’hui » est une narration de la pasteure Emily HUSER (UEPAL) mettant en scène 7 témoins. Une figure biblique pourrait être ajoutée sur l’autel à chaque nouveau témoin (ou présenter un élément du culte : une bible, un cierge, une icône, un cantique, etc.). Deux lecteurs au moins sont nécessaires pour cette narration, l’un pour les différentes situations mentionnées, l’autre pour les lectures bibliques.

Voix 1 : Aujourd’hui c’est dimanche. Les clochent sonnent dehors. La silhouette hésite à répondre à l’appel. Qu’est-ce que cela pourrait bien faire ? Qui m’attend là-bas ? Qu’est-ce que c’est une église ? Des bancs, souvent vides, un endroit poussiéreux avec un orgue ?

Témoin 1 : L’Eglise, c’est bien plus que cela. Ce sont des femmes et des hommes très différents. Dieu nous rassemble. Et toi, tu as une place parmi nous. Tu serais surpris de nous voir, tous très différents. Viens, approche… Fais quelques pas. Passe la porte et rejoins-nous.

Il fait froid dans la cellule de la Tour de Constance. Le soleil d’hiver pénètre entre les barreaux. Ici sont regroupés des ennemis du royaume de France : les femmes qui se disent protestantes. Une vingtaine de corps se pressent les uns contre les autres. On murmure, on veille. On tend l’oreille. La voix fatiguée de Marie Durand monte entre les murs. Elle qui est là depuis plus de vingt ans. Celle qui a perdu ses parents et son frère, qui n’a plus de famille à cause de sa foi, continue à croire en Dieu. Tous les soirs, sur ses genoux, une vieille bible usée s’ouvre. Les mots du Seigneur pansent les blessures. Ils se glissent dans les âmes fatiguées d’attendre la liberté, dans les cœurs meurtris d’être séparés des siens, dans les bras à qui on a arraché des enfants, des maris, des frères qu’on a envoyé aux galères et qu’elles ne reverront pas. La Parole du Seigneur, adressée au prophète Jérémie, s’élève et, malgré tout, redonne courage à tous ceux qui écoutent.

« 15 Ainsi parle l’Éternel : On entend des cris à Rama, des lamentations, des larmes amères ; Rachel pleure ses enfants ; elle refuse d’être consolée sur ses enfants, car ils ne sont plus. 16 Ainsi parle l’Éternel : Retiens tes pleurs, retiens les larmes de tes yeux ; car il y aura un salaire pour tes œuvres, dit l’Éternel ; ils reviendront du pays de l’ennemi. 17 Il y a de l’espérance pour ton avenir, dit l’Éternel ; tes enfants reviendront dans leur territoire. » Jérémie 31 v.15-17

Témoin 2 : Bien plus loin, loin de l’autre côté de la mer, loin dans les jeunes Etats-Unis, loin dans l’obscurité de la plantation de coton, loin des oreilles du maître et des contremaîtres, au loin des voix noires chantent. Elles chantent l’espoir, la foi que le Seigneur les libérera. Elles sont chargées de la douleur des coups de fouets, de la fatigue du travail écrasant sous le soleil. Elles chantent la peine d’être prisonnier, un simple bien qui se vend ou s’échange – pas un homme, non monsieur, un esclave. Pour eux, il n’y a pas d’autre liberté que la mort. Pourtant, la faible lumière de l’espoir brûle dans leurs cœurs : l’espoir d’un royaume de liberté. Dans la nuit de leur monde montent les voix noires (le conteur entonne a capella une strophe avant que l’orgue ne reprenne) :

« Oh Freedom ! Oh Freedom ! Oh Freedom over me. And before I be a slave, i be burried in my grave. And go home, to my Lord and be free ! »)

Chant de l’assemblée : Alléluia 56-08

  1. Oh ! Freedom ! Oh ! Freedom ! Oh ! Freedom over me !
    But before I’d be a slave, I’ll be buried in my grave, and go home to my Lord and be free.
  2. Vivre libre ! Vivre libre ! Vivre libre pour toujours !
    Mais avant d’être affranchi, je serai enseveli et j’irai au pays de la vie.

 

Témoins 3 : Il y a peu de lumière. Ils se terrent bien au fond de la cahute. Dehors, un grand soleil brille mais c’est bien trop dangereux de sortir. L’ennemi les verrait de l’autre côté des tranchées. Hier, un camarade est tombé alors qu’il cherchait de l’eau, à dix mètres de la ligne. Un mort de plus. On ne les compte plus. Voilà bien deux années que la guerre fait rage dans l’Europe dévastée. La guerre mondiale. La première du genre. Elle avale des milliers d’hommes sans aucun répit. En ce dimanche de l’été 1919, ceux qui se regroupent autour de l’aumônier militaire n’aspirent plus qu’à une chose : sortir de ce tas de boue, de sang et d’armes, pour retrouver les leurs, leur famille et la paix. Peu importe qu’on ait été baptisé, qu’on soit protestant ou catholique, tous s’approchent de la faible lumière. Ils n’ont pas la conscience tranquille. La guerre les a trop éprouvés. Ils ont du sang sur les mains, pour la patrie, pour la nation. Leurs nuits ne sont que des veilles et bien trop de cauchemars les habitent pour qu’ils dorment vraiment alors qu’ils ne veulent que retrouver leurs usines, leurs champs et leur vie d’avant la guerre. Pour ce qu’il reste d’eux, pour chacun, Dieu proclame, par la voix du prophète Esaïe :

« Prophétie d’Esaïe, fils d’Amos, sur Juda et Jérusalem. 2 Il arrivera, dans la suite des temps, que la montagne de la maison de l’Éternel soit fondée sur le sommet des montagnes, qu’elle s’élèvera par-dessus les collines, et toutes les nations y afflueront. 3 Des peuples s’y rendront en foule, et diront : Venez, et montons à la montagne de l’Éternel, à la maison du Dieu de Jacob, afin qu’il nous enseigne ses voies, et que nous marchions dans ses sentiers. Car de Sion sortira la loi, et de Jérusalem la parole de l’Éternel. 4 Il sera le juge des nations, l’arbitre d’un grand nombre de peuples. De leurs épées, ils fabriqueront des socs de charrue et de leurs lances des serpes : une nation ne tirera plus l’épée contre une autre, et l’on n’apprendra plus la guerre.5 Maison de Jacob, Venez, et marchons à la lumière de l’Éternel ! » (Esaïe 2 v.1-5)

Témoin 4 : Les gendarmes surveillent le camp de réfugiés comme si c’était une prison. Ils sont trop. Trop nombreux, de trop de pays, de trop loin pour les y renvoyer ou pour les supporter. Comme si la misère du monde se déversait dans ces camps d’exilés. Partout des tentes de bric et broc, des abris de fortune. Parmi elles, une se dresse plus haute que les autres. Des bouts de bois, des sachets, des vieux bouts de tissu, tout ce que les autres ont jeté. Patiemment collectés, récupérés dans les déchets, soigneusement rassemblés et bricolés, ils forment la meilleure tente du camp. Autour, certains dorment par terre, sur le sol gelé l’hiver, le goudron brûlant l’été. Mais le Seigneur lui dort sous une tente. Dans la pénombre brillent toujours de petites lumières. Des petits bouts de bougies sont toujours allumés. De fragiles flammes bercent le Seigneur. Dans son cadre doré, un Jésus sombre veille de ses traits doux. L’icône a fui avec les hommes. Lui aussi est un clandestin : caché sous une veste, au fond d’un sac, il a passé les frontières. Comme ces hommes, il a échoué ici. Il veille dans la pénombre. La faible lumière de Dieu tremblote dans la nuit et donne faiblement espoir.

Personne ne veut d’eux. Il n’y a pas de place pour eux. Pas de lieu où dormir, où se réfugier. Chaque fois qu’ils toquent à un refuge, à une porte, on leur répond : pas de place ! Rentrez chez vous !

Chez eux, c’est si loin… Au-delà de la mer, derrière d’autres frontières, c’était chez eux. Là ils ont fui la guerre et la misère, la violence et la faim. On leur a dit « C’est mieux là-bas… Ça ira mieux en Europe. » Là-bas c’était les ténèbres, les coups, les églises incendiées, la liberté piétinée. Là-bas pour certains c’était la guerre. Pour d’autres, là-bas, il y avait la famine. Travailler sans arriver à nourrir les siens. La guerre et la mort. On leur a dit « Ça ira mieux en Europe… » Peu importe leurs raisons, ils ont tout abandonné : maison, famille, amis.

Et finalement, ça ne va pas mieux en Europe. Dans la pénombre, et le froid, l’un après l’autre, ils rentrent dans la tente pour rencontrer Dieu. Les lèvres murmurent dans toutes les langues les mêmes peines : la douleur de perdre les siens, d’être loin de chez soi. Les corps fatigués disent en silence l’horreur de l’exil. Les bras tombent de fatigue d’avoir porté les morts, d’avoir à mendier pour un peu de pain. Là-bas, dans la lueur tremblante des bougies, ils parlent à Dieu. Sur l’icône, le doux regard de Jésus leur sourit comme pour leur dire : « Je suis né dans une étable. Pour moi non plus, ils n’avaient pas de place… »

Là, pour ces étrangers, la Bible ouverte parle pour eux… parle pour nous : « En ce temps-là, Jésus prit la parole, et dit : (…) 28 Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos. » (Mathieu 25.28)

Témoin 5 : « May God be with you and bless you. May you see your children’s childrens” L’accent irlandais déforme l’anglais du vieux prêtre mais cela ne gêne pas l’assemblée. C’est l’accent d’ici. Tous dans la petite église de Kinsale sourient. Le mariage est beau. Deux jeunes gens s’unissent devant Dieu. Oui, que le Seigneur soit avec eux et les bénissent et qu’ainsi ils vivent assez longtemps pour voir les enfants de leurs enfants. Aujourd’hui, c’est la fête à l’église pour ce couple tout neuf. Et Dieu se réjouit avec eux.

Comme Paul le disait aux croyants de Corinthe : 1. J’aurais beau parler toutes les langues de la terre et du ciel, si je n’ai pas la charité, s’il me manque l’amour, je ne suis qu’un cuivre qui résonne, une cymbale retentissante. 2. J’aurais beau être prophète, avoir toute la science des mystères et toute la connaissance de Dieu, et toute la foi jusqu’à transporter les montagnes, s’il me manque l’amour, je ne suis rien. […] 4. L’amour prend patience ; l’amour rend service ; l’amour ne jalouse pas ; il ne se vante pas, ne se gonfle pas d’orgueil ; […] 7. il supporte tout, il fait confiance en tout, il espère tout, il endure tout. 8. L’amour ne passera jamais. (1 Corinthiens 13)

Témoin 6 : La femme allongée dans ce lit d’hôpital n’a même plus la force de lever un bras. Les années sont si longues qu’elle en a oublié son âge. Tant d’années vécues, joies et peines, efforts et déceptions. Elle a déjà perdu des enfants et vu en grandir d’autres. Aujourd’hui, les journées s’étirent en longueur et les heures en éternité. Le corps ne suit plus. La tête aussi s’embrouille peu à peu. Il n’y a plus rien d’autre à faire que d’attendre, d’attendre jusqu’à ce que le temps s’achève. Il ne reste plus que des bribes de souvenirs d’un temps ancien dont elle seule se souvient encore. Un temps où on parlait encore en alsacien. Où on chantait en allemand. Où l’électricité était un luxe. Le temps d’antan. Elle revoit l’église du village, les habitants vêtus des jolis vêtements qu’on ne mettait que le dimanche. Dans son âme, elle y retourne. Elle s’assoit dans le banc et chante avec les autres :

Chant de l’assemblée : So nimm denn meine Hände (ARC 609)

  1. So nimm denn meine Hände / und führe mich bis an mein selig Ende / und ewiglich.
    Ich mag allein nicht gehen, / nicht einen Schritt : wo du wirst gehn und stehen, / da nimm mich mit.
  2. Que ta main me dispense Joie ou douleur, Paisible en ta présence, Garde mon cœur.
    Je ne sais qu’une chose, Moi, ton enfant : Dans ta main je repose, Calme et confiant.

 

Témoin 7 : Le jeune homme essaye de ne pas trop bouger mais le vêtement tout neuf le gratte. Exactement au milieu du dos. Le costume est un peu trop grand et la ceinture trop serrée mais sa mère a dit qu’il pourrait le remettre encore un moment. Il a l’air d’un homme là-dedans, plus d’un petit garçon. Le pasteur l’appelle. Devant tout le monde, il se redresse fièrement. Aujourd’hui, c’est son moment. Son moment devant Dieu et toute sa famille. L’église du village est pleine de monde pour la confirmation. Le jeune garçon s’incline. Il s’agenouille en veillant à ne pas tomber. Sur sa tête se pose la main du pasteur :

« Voici, ce que te dis le Seigneur : Oui, avant tu étais dans la nuit, mais maintenant tu es unis au Seigneur. Tu es dans la lumière. Vis comme un enfant de lumière. Ce que la lumière produit c’est toute action bonne, juste et vraie. » (Eph. 5 v8+9 adapt.)

Témoin 8 : Il obéit au gardien. En prison, tout est réglementé, minuté, ordonné. Plus rien ne vous appartient, pas même le temps. On décide de tout pour vous. Le détenu baisse la tête. Ce traitement, il l’a mérité. C’est sa punition pour ce qu’il a fait. Et rien ne pourra réparer. Rien. Il marche lentement, calant son pas sur celui des matons. Ils vont à la chapelle pour l’office. On y parle de Dieu et de pardon mais le prisonnier doute que ce soit encore pour lui. Ce qu’il a fait est bien trop grave. Même ici, les autres détenus le jugent. Lui, ne vient que parce que cela change un peu du quotidien, que pour un peu de temps, il n’est pas tout seul dans sa cellule. Le seul intérêt, c’est de sortir de ses quatre murs pour en trouver d’autres, à peine plus grands. Le pasteur s’avance. Il dit les paroles consacrées. Le détenu écoute sans vraiment comprendre. Le pardon c’est pour les gens bien, pas pour les criminels comme lui. Mais soudain, on lui parle à lui. On parle des criminels, de ceux qui méritent la mort. Comme lui.

« 9 L’un des malfaiteurs crucifiés à côté de Jésus l’injuriait, disant : N’es-tu pas le Christ ? Sauve-toi toi-même, et sauve-nous ! 40 Mais l’autre le reprenait, et disait : Ne crains-tu pas Dieu, toi qui subis la même condamnation ? 41 Pour nous, c’est justice, car nous recevons ce qu’ont mérité nos crimes ; mais celui-ci n’a rien fait de mal. 42 Et il dit à Jésus : Souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton règne. 43 Jésus lui répondit : Je te le dis en vérité, aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis.

Voix 1 : Voilà maintenant, l’Eglise m’attend. Elle est là, rassemblée ici. Ces femmes à qui on a arraché leurs enfants puis jetées en prison parce qu’elles étaient huguenotes, ces esclaves fouettés, ces gens qui n’ont que Dieu pour abri. Ici, il y a une place pour moi, avec cette grand-mère qui se meurt, ce prisonnier qui n’a que Jésus comme espoir. Ici, je souris à ce confirmand si nerveux et à ces amoureux qui se sont dit « oui ». Ils sont tous ici. J’avoue que tout ne me plaît pas. Certaines paroles m’attristent, d’autres me déplaisent. Mais je comprends bien que ce qui compte au final, c’est que cela lui plaise à Lui, à lui, Notre Père. C’est lui qui choisit et accueille chacun de nous, ses témoins mais aussi ses enfants.

Enfin, il y a une place pour moi. Moi comme je suis. Moi pas mieux que les autres, moi qui fais aussi partie de ceux que Dieu choisit. Ma voix s’ajoute à toutes celles qui ont déjà prié Dieu. Les quatre murs de ma petite église s’agrandissent pour devenir celle de Dieu. Elle est plus grande que mon cœur, plus grande que mon temps. Je suis là avec eux. Voulez-vous rester avec nous ? Faire partie de notre Eglise ?

Crédits : Emily HUSER (UEPAL) – Point KT




Voyage au temps de la Renaissance

L’Église protestante unie de Poissy, sa pasteure Virginie Moyat et les catéchètes, présentent une idée de sortie, destinée aux catéchumènes, au château d’Écouen, musée national de la Renaissance.

C’est un voyage au temps de la Renaissance qui rend plus vivant les aspects et le contexte de la Réforme, notamment les guerres des religions.

Le musée se situe à 25 km dans le nord de Paris, dans le département du Val d’Oise (95). Même si cette sortie ne se prête pas pour tous les groupes de France et de Navarre, vu la distance, elle peut malgré tout donner des idées et certains matériaux proposés ci-dessous peuvent être utilisés aussi dans d’autres cadres. Voici un lien vers un cahier utile pour une découverte ludique du musée : Le château d’Ecouen et une proposition d’un jeu de cartes autour des personnages de la Renaissance.

Instructions pour le jeu 
  • Age : les catéchumènes (12-15 ans). Pour un groupe de 1 (ou enlever des personnages, ou rajouter d’autres personnes : Marie de Médicis, Antoine de Bourbon, Jeanne d’Albret…)
  • Thème : les guerres de religion (si possible à coupler avec la visite du château d’Ecouen (95), appartenant à Anne de Montmorency)
  • Matériel : le jeu de cartes à imprimer (14), une table
  • Durée : 1 heure

 

1- Chacun reçoit une carte et découvre le personnage pendant 5 min. Il ne doit pas montrer sa carte.

2- Les jeunes vont à la recherche des membres de leur famille en allant demander aux autres, les uns après les autres. Ils ne montrent pas leur carte, mais il cherche la sœur, la mère, le mari, etc. en donnant son nom.

3- Chaque famille ainsi constituée se présente aux autres familles (3 familles : les Montmorency auquel appartient Gaspard II de Coligny, les Guise, la famille royale de Henri II et Catherine de Médicis), en donnant son nom, en expliquant ce qu’il a fait, en lisant la carte ou en résumant.

Un seul n’aura pas de famille : Henri IV (choisir l’enfant adéquat !). Prendre le temps de bien lire sa fiche et d’expliquer qu’il remonte à la plus grande famille, celle de St-Louis, dont descend aussi la famille de Valois (Henri II).

4- Redire ensemble quels événements de l’histoire on a déjà étudié et les mettre dans l’ordre ensemble (ils relisent leurs fiches au besoin mais ils peuvent tout trouver tout seuls) : la St-Barthélémy (1572), le massacre de Wassy (1562), l’édit de Nantes (1598).

5- Poser les cartes sur une table de manière à remettre les personnes dans l’ordre chronologique, et par famille, comme un arbre généalogique. Une colonne pour les familles (on commence par les rois successifs), puis on met à droite et à gauche chacune des 2 autres familles. Cela permet de conclure en disant de nouveau tout ce qu’on sait.

6- Chacun peut reprendre sa carte et la garder pour soi (ce qu’ils voulaient absolument faire !)

Auteurs du matériel : Virginie Moyat et Ony ‌Lovasoa (EPUdF), Point KT




Découvrir Martin Luther King à travers le film SELMA

Comment parler du pasteur Martin Luther King et du mouvement non-violent pour la justice et contre le racisme en catéchèse ? Un seul film de long métrage existe à ce sujet : Selma (durée 2 h 08). Il était dans nos cinémas en 2014, mais on le trouve toujours sur DVD ou en location.

Résumé minute par minute du film SELMA 

0:00
Discours de MLK au moment où il reçoit le prix Nobel de la paix en 1964. Il accepte la distinction au nom de celles et ceux qui ont trouvé la mort dans des attentats racistes.
Le film montre ensuite des enfants dans une église qui meurent dans une explosion (allusion à une explosion qui détruisit l’église baptiste du n°16 de la rue de Birmingham / Alabama en 1963, tuant quatre jeunes filles noires et blessant 22 enfants.)

6:00
Annie Lee Cooper (1910-2010) (Oprah Winfrey) tente de s’inscrire sur les listes électorales mais est refoulé par un simple employé qui d’ailleurs la tutoie et l’humilie.
> exemple de la ségrégation appliquée

8:00
Rencontre du président Johnson et de Martin Luther King. L’échange montre qu’ils sont d’accord sur le principe : la loi sur le droit de vote doit être appliquée, aussi dans les états du sud, mais comment s’y prendre ? Etre plus patients pour ne pas provoquer des émeutes (Johnson) ou se montrer plus déterminé (MLK). MLK : « Le sud ne peut pas attendre ».
> exemple de politique qui n’ose pas prendre position

12:40
MLK et des collaborateurs à Selma, Alabama
Préparation d’une action pour faire avancer les droits de la population afro-américaine.
MlK est giflé par un homme blanc mais il garde son calme ; ses amis disent à plusieurs reprises : « L’endroit (Selma) est vraiment idéal. »
> explique le choix du film de se concentrer sur ce lieu

15:07
Le président Johnson se concerte avec un responsable du FBI. MLK est de toute façon déjà sous surveillance (montré dans le film par l’écriture d’une machine à écrire qui résume des faits). Maintenant on décide d’étendre cette surveillance aussi à l’épouse dans le but de déstabiliser le couple et ainsi de calmer MLK.

16:00
La famille King reçoit des coups de fil de menace. Echange du couple King sur les dangers qu’ils courent.

19:50
MLK téléphone à une amie pour être réconforté. Elle lui chante un gospel au téléphone.
On le voit ensuite en déplacement avec des collaborateurs.

24:30
Discours de MLK à Selma : résumé des injustices provoquées par la ségrégation et demande de droit de vote.

27:20
Echange et discussion des collaborateurs sur le sens de leur action.

32:00
Tentative de s’inscrire en masse sur les listes électorales au tribunal à Selma ; violence contre des manifestants non-violents ; Annie Lee, outrée, frappe le Shérif Jim Clark. Elle et d’autres responsables du sit-in sont mis en prison.

34:50
Discours de George Wallace, gouverneur d’Alabama (1919-1998) (Tim Roth)
Défenseur de la ségrégation et de la suprématie blanche ; les événements sont pour lui la preuve que la population noire est un danger pour la société.

36:30
MLK discute avec un ami dans la prison sur le sens de leur mission / moment de doute et de fatigue et de soutien réciproque.

40:30
Rencontre entre Malcolm X et Coretta Scott King, Malcom X propose son soutien que MLK refuse.

44:00
George Wallace autorise une attaque contre un petit groupe de militants afro-américain, beaucoup de blessés et un jeune, J. Jackson, meurt.

50:00
Discours de MLK aux obsèques de J. Jackson où il appelle de nouveau au combat pour la justice.

1:02:00
L
es gens de Selma sont prêts à marcher de Selma à la capitale de l’Etat à Montgomery pour réclamer justice ; bien que MLK décide de rester à la maison auprès de sa famille après une crise dans le couple.

1:04: 00
La marche se met en place des deux côtés : manifestants qui s’entrainent à la non-violence et la police blanche qui se prépare au combat.

1:07:00
La marche se met en route. Un journaliste fait le commentaire en direct et devient témoin de la violence faite aux manifestants, les images sont envoyées en direct sur la télévision (attention les images peuvent choquer, mais c’est le sommet du film) ; à partir de là le destin va tourner car les États-Unis sont sous le choc que de tels événement puissent se produire dans leur pays.

1:15:00
De nouveau la question se pose : faut-il rester non-violent face à une telle violence et au grand nombre de victimes ?

1:16:30
MLK prend la parole : tous doivent être solidaires dans le combat contre l’injustice ;
des milliers des personnes (noirs et blancs) se déplacent vers Selma.

1:18:00
Johnson essaie toujours de calmer les deux côtés ; il veut éviter la marche.

1:21:00
La deuxième marche se met en route avec MLK en première ligne et d’autres représentants de religions diverses avec lui.

1:23:00
MLK ne fait pas confiance au calme de la police et convainc tout le monde à faire demi-tour sur le pont pour éviter de nouvelles victimes.

1:29:00
Deux blancs qui avaient assisté à la marche sont tués par des membres du Ku Klux Klan.

1:31:00
MLK discute avec Johnson au téléphone : qui peut et doit intervenir ? MLK ou Johnson ?

1:38:00
MLK et d’autres devant le tribunal pour porter plainte contre les violences faites aux manifestants ; le tribunal leur donne raison et donne son accord pour une marche officielle et légale de Selma à Montgomery.

1:42:00
Le gouverneur essaie de convaincre le président Johnson ; enfin Johnson bouge et se met du côté des manifestants publiquement et soumet une loi qui oblige à ce que le droit de vote soit mis en place partout.

1:48:00
La troisième marche se fait sous le regard des médias, soutenus par des nombreuses personnes sur place, blancs et noirs main dans la main et protégées par les militaires.
Cette dernière séquence mélange des images du film et des vraies photos et scènes filmées de l’époque ; le film montre aussi les adversaires, mais cette fois-ci démunis devant la foule et la protection du gouvernement.

1:51:00
Discours de MLK devant le tribunal à Montgomery.
C’est un résumé aussi de ce qui est obtenu et gagné.
Derniers mots du film : Le Seigneur fait voir la Gloire, Gloire à Dieu, Alléluia, la vérité est le chemin de Dieu.
Ensuite, c’est le générique du film avec la chanson « Glory » qui a gagné l’Oscar 2015 et le Golden Globe 2015 de la meilleure chanson originale écrite et composée par John Legend and Common

Animation possible avec des catéchumènes et jeunes

Le film Selma se prête pour travailler avec des jeunes sur le personnage de Martin Luther King et les enjeux autour du combat pour la justice pour la population afro-américaine.
Pourtant il y a à mes yeux deux difficultés. Primo : Le film est long et connait, pour le voir avec un public jeune, quelques longueurs. Deuxio : Surtout au début du film, sans connaissance préalable au sujet, le spectateur va être perdu et ne comprendra pas le contexte.

Comment ai-je procédé avec un groupe de collégiens pour une durée de 75 minute de séance ?

  • Ecrire les lettres MLK sur une grande feuille… Est-ce que cela vous dit quelque chose ? (dans mon groupe non)
  • J’ai ajouté en dessous le nom entier : Martin Luther King

Il y a eu vite des premières réactions :
Ah oui, c’est celui qui a vécu il y a 500 ans ! Ah non, ce n’est pas lui, ce n’est pas le même ! Lui, il était contre les racistes ! Non, ça c’était Nelson Mandela, etc., etc. J’ai noté quelques brides d’informations sur la feuille du papier et j’ai donné des premières indications pour situer le personnage.

  • Nous nous sommes donnés un temps de recherche : j’ai distribué diverses sources d’information : des BD qui racontent la vie de Martin Luther King, un article, des extraits de livre. Chacun ou parfois par deux ils ont consulté le matériel. Des informations intéressantes étaient notées sur notre grand brouillon.
  • Ensuite nous avons vu trois extraits du film (après explication et introduction dans le contexte du film) :

1) 6:00 à 8:00
(Annie Lee Cooper (1910-2010) (Oprah Winfrey) tente de s’inscrire sur la liste de votant mais qui est refoulé par un simple employé qui d’ailleurs la tutoie et l’humilie.
> exemple de la ségrégation appliquée

> temps d’échange avec les jeunes pour lier cet extrait avec d’autres exemples de discrimination et de ségrégation qu’ils avaient trouvés dans leurs lectures.

2) 1:04: 00
La marche se met en place de deux côtés : manifestants qui s’entrainent à la non-violence et la police blanche qui se prépare au combat.

1:07:00
La marche se met en route. Un journaliste fait le commentaire en direct et devient témoin de la violence faite aux manifestants, les images sont envoyées en direct sur la télévision (attention les images peuvent choquer, mais c’est le sommet du film) ; à partir de là le destin va tourner car les Etats-Unis sont sous le choc que des tels événement puissent se produire dans leur pays.

1:15:00
De nouveau la question se pose : faut-il rester non-violent face à une telle violence faite et au grand nombre de victimes ?

> temps de discussion avec les jeunes : quels sont vos réactions après ces images ? et puis la question : quel aurait été votre conseil dans cette situation ? que faire à leur place ?

J’ai ensuite résumé la suite / la deuxième marche et le demi-tour des participants.
Puis vision de la dernière partie du film.

3) 1:38:00
MLK et d’autres devant le tribunal pour porter plainte contre la violence faite aux manifestants ; le tribunal donne raison et donne l’accord pour une marche officielle et légale de Selma à Montgomery.

1:42:00
Le gouverneur essaie de convaincre le président Johnson ; enfin Johnson bouge et se met de côté des manifestants publiquement et soumet une loi qui oblige à ce que le droit de vote soit mis en place partout.

1:48:00
La troisième marche se fait sous le regard des médias, soutenus par des nombreuses personnes sur place, blancs et noirs mains dans la main et protégées par le militaire.
Cette dernière séquence mélange des images du film et des vraies photos et passages filmés de l’époque ; le film montre aussi les adversaires, mais cette fois-ci démunis devant la foule et la protection du gouvernement.

1:51:00
Discours de MLK devant le tribunal à Montgomery.
C’est un résumé aussi de ce qui est obtenu et gagné.
Derniers mots du film : Le seigneur fait voir la Gloire, Gloire à Dieu Alléluia, la vérité est le chemin de Dieu. (ensuite on passe sur le générique du film avec la chanson Glory)

> dans l’échange avec les jeunes nous avons surtout comparé la première et la deuxième marche : Qu’est-ce qui a changé pour que cela fonctionne cette fois-ci ?

  • ils étaient plus nombreux ;
  • ils étaient solidaires entre divers groupes de la société (diverses religions, diversité de couleurs de peau, des célébrités aussi qui se sont engagés…) ;
  • les médias ont mis en lumière l’injustice ;
  • ils étaient protégés par la loi (tribunal) et la force de l’armée (en cas où…) et par la prise de position (enfin) du président.

Quel argument ajoute MLK à la fin ? C’est pour la gloire de Dieu, lui a soutenu ce combat non-violent.

D’autres pistes d’exploration du film sont possibles. Pour ceci je conseille la fiche pédagogique sur e-media.ch.

Voici une liste de documents à consulter avec les enfants / jeunes :

  • Samuel Amedro / De Luther à Martin Luther King (2017), Editions Olivétan
  • Martin Luther King. Apôtre de la non-violence (2008), Croire Pocket
  • Les chercheurs de Dieu Tome 14 (BD) (2002), Bayard Jeunesse
  • Teitelbaum, Helfand, Kumar / Martin Luther King JR. J’ai fait un rêve (BD) (2014), Blue Lotus Prod
  • L’interview du journal Playboy (!) et d’autres textes de MLK sur ce site.

Christina Weinhold (EPUdF) – Point KT




Engagés pour un monde meilleur

Face à l’accélération des nouveaux défis que notre monde impose aux générations futures (climatiques, sociaux, religieux, géopolitiques, économiques), les adolescents sont confrontés à une appréhension soit paralysante, soit mobilisatrice. L’aumônerie de jeunesse du canton de Vaud (Suisse) voit comme une urgence de proposer quelques repères pour croire à un avenir enthousiasmant.

« Quand tout s’effondrerait autour de moi, tiendrai-je encore debout ? »

Convaincus que ce qui permettra de déplacer le curseur soit du côté de la paralysie, soit de la mobilisation est aussi lié aux occasions d’expérimenter, les aumôniers de jeunesse proposent aux catéchumènes d’expérimenter un engagement solidaire et optimiste.
Loin de vouloir les formater ou les utiliser dans des projets prédéfinis, il s’agit de coacher les jeunes afin qu’ils puissent être fiers et heureux de ce qu’ils auront imaginés eux-mêmes dès l’origine de leur projet.

Pour se situer, rien ne vaut la pratique ! Jésus enseignait ses disciples, mais il les envoyait aussi en mission pour leur offrir une occasion d’expérimenter l’annonce de la Bonne Nouvelle.
Jésus lui-même, dans l’évangile de Marc notamment, nous est présenté comme expérimentant son ministère et cheminant de surprises en recentrages.

Nous avons mis nos jeunes de KT 9-10 (9e-10e année Harmos en Suisse : 13-14 ans) en situation d’expérimenter le salut du monde. Ou en tout cas un petit bout, puisque chacun y peut quelque chose pour sa part.

En 8 rencontres et un week-end, voici le défi à relever : les jeunes choisissent eux-mêmes un moyen de faire en sorte que le monde soit meilleur à la fin du programme qu’il ne l’était au début. Coacher par les animateurs et pasteurs-diacres, des petits groupes se mettent en route dès la toute première racine d’un projet.

  • 3 rencontres pour choisir et planifier le projet
  • 3 rencontres pour le mettre en œuvre
  • 2 rencontres pour faire le bilan et rendre compte du projet sous forme d’un module d’exposition (panneau, vidéo, etc.)
  • 1 week-end pour monter l’ensemble de l’exposition, inviter les parents, paroissiens et amis à la visiter. Rencontrer un invité qui parraine le projet et qui vient témoigner de son propre engagement pour un monde meilleur. En l’occurrence cette année : Manon Schick, directrice d’Amnesty international Suisse.

Le projet est actuellement en cours, et seules les premières rencontres sont décrites (voir aussi les documents joint).

3 rencontres de mise en place « En suivant la méthode Jésus – comment est-ce que je peux mettre ma vie au service du Royaume », ou du moins de ce que j’imagine qu’il devrait être ? » :

  • Qui suis-je pour rendre le monde meilleur ?
    « Tu es mon fils bien-aimé – en toi j’ai mis toute ma joie »
  • Jésus au baptême reçois l’Esprit (il n’y va pas sans être porté par la présence de Dieu)
    Cet esprit le conduit au Désert où il expérimente le Mal. Qu’est-ce qu’il ne tourne pas rond dans ce monde. Pourquoi doit-il être sauvé ? Quand je regarde ce monde, qu’est-ce qui me choque, me révolte, m’attriste, me dégoûte ? Un temps pour voir le monde sans complaisance, là où il me touche le plus.
  • Jésus s’entoure d’une équipe : il n’y va pas seul. Il génère une communauté autour du projet du salut du monde. Pourrais-je en faire partie ?
  • Et Jésus reste fidèle à sa mission. Il ne se laisse pas détourner par les mille choses qu’il faudrait aussi faire (par exemple tous ces malades qui attendent devant sa porte le lendemain de son 1er jour de ministère ne seront jamais guéris : il n’est pas venu pour cela).

Il faut donc que :

  • je prenne conscience que je suis aimé. Dieu met, avant que je ne lève le petit doigt, toute sa joie en moi. Et je peux accueillir son Esprit. Et je peux me laisser inspirer et guidé ;
  • je ressente le mal autour de moi. Dans ma famille, dans ma vie, à l’école, dans mon quartier, dans ma ville, dans mon canton, mon pays, dans le monde ? Qu’est-ce qui me touche ? Qu’est-ce que l’Esprit me suggère d’attaquer comme malheur ?
  • je rejoigne d’autres jeunes qui partagent un même élan – d’autres « protestants ». Ensemble, nous faisons l’état de nos motivations, de nos dons, de nos ressources (une somme de 30 CHF est confiée à chaque jeune par ses parents pour ce projet. Donc plus on est, plus on a d’argent pour notre projet). Nous faisons communauté, nous apprenons ce que c’est que de profiter de la force des autres, mais aussi de se frotter à eux lorsqu’il y a désaccord (à l’exemple des apôtres Marc et Paul).
  • je réalise ce qui est prioritaire et ce qui est à ma portée. Je ne peux pas sauver le monde seul. C’est quoi ma part ? « Qui trop embrasse, mal étreint ». Il y a ce qui me préoccupe (beaucoup de choses sur lesquelles je n’ai aucune prise) et il y a ma zone d’influence : là je peux faire quelque chose. Je vois ce que je fais. Je peux faire la différence. Sans m’épuiser, sans désespérer, sans fatalisme. Jésus lui aussi a commencé par de toutes petites choses. Sa vie entière même est insignifiante dans ce qu’il a fait. Mais son exemple et sa vie ont transformé la vie des autres qui, les uns encouragés par les autres, ont commencé par millier à changer le monde.

Voici les documents qui vous seront utiles :

Crédit : Marc Rossier (Église Évangélique de canton de Vaud / Suisse) – Point KT




Jeu Réform’Action

2017-10 Simul_boitePour découvrir les origines de la fête de la Réformation, voici un jeu de plateau, coopératif et d’équipe. A jouer à partir de 8 ans, en famille, entre amis ou entre adultes.
Soirée plaisir garantie.

Présentation : Alerte générale ! Les trésors de la Réformation ont été volés et cachés dans une bibliothèque. Deux équipes d’enquêteurs se lancent à la recherche de ces objets, pour les rapporter au Musée de la Réformation. Le Directeur du musée (le meneur de jeu) pose des questions pour vérifier que les équipes d’enquêteurs sont bien des enquêteurs spécialistes des pièces anciennes et non les voleurs. Les enquêteurs rencontrent aussi quelques obstacles mais sauront, ensemble, les surmonter : c’est la force du travail en équipe.

Le jeu est basé sur une coopération de tous les joueurs. Deux équipes sont à la recherche des objets emblématiques de la Réforme cachés dans une bibliothèque par des voleurs. La mission des joueurs est de retrouver et de rassembler les trésors volés dans une valise pour les restituer au Musée de la Réformation. Le jeu situe l’action aujourd’hui et met les joueurs en situation de recherche de 8 trésors volés.

En vente à l’Union des Eglises Protestantes d’Alsace et de Lorraine et au Service de la Catéchèse.

Pour voir la vidéo
Pour télécharger le dossier de presse : présentation complète, variantes des règles du jeu…

Crédit : Laurence Gangloff (UEPAL) – Point KT




Luther et la noix

walnuts-2312506_640« Luther et la noix » est une narration librement traduite par Catherine Ulrich, d’un événement de la vie de Martin Luther…

Matériel : une noix par enfant, une bougie, une Bible

 

En Allemagne, dans la petite ville d’Eisleben, à la fin du XVe siècle…

Martin jouait avec ses amis. Les billes rebondissaient sur les pavés. Il en avait déjà gagné plusieurs aujourd’hui. C’est alors qu’il entendit sa maman l’appeler.

– Je reviens tout de suite !
– Martin, il faut que tu m’aides. Nous avons de la visite ce soir. Va me chercher un bol de farine et 20 noix.

Martin fila vers la cave, remplit le bol de farine d’avoine et se précipita vers le sac rempli de noix. Des noix !

Les enfants recevaient rarement des cadeaux à cette époque. Les sucreries n’existaient pas. Parfois, ils recevaient quelques grains de raisins secs. Et à Noël, des dattes ! Les enfants recevaient une noix quand ils avaient été particulièrement sages. Martin compta les noix à haute voix, il en avait l’eau à la bouche.

Et s’il en prenait 21 et en gardait une pour lui, qu’il dégusterait tranquillement dans la forêt ? Il en resterait plein, personne ne le remarquerait. Mais c’était seulement le printemps et les noix devaient suffire jusqu’en automne, Martin le savait. Allez, une, c’est rien, personne ne le saura. Vite, il cacha une noix dans les plis de sa chemise.

Avec ses deux mains, il porta le bol de farine et le sac de noix dans la cuisine.

– Merci, dit sa maman, cherche-moi encore du bois, puis tu pourras retourner jouer.

Mais Martin trébucha contre le coin du poêle. Il entendit la noix rebondir par terre. En entendant ce bruit, sa mère se tourna, vit la noix et le regarda dans les yeux.

– Tu as pris une noix !

Elle n’eut pas besoin d’en dire davantage. Martin savait qu’elle était très en colère. Chiper quelque chose, il n’en était pas question dans la famille de Luther ! Pour cela, on était sévèrement puni ! Martin se fit tout petit. Tout devint sombre autour de lui.

Le lendemain, Martin sentait encore les coups de bâton. Mais le pire, c’était la honte. Ses parents avaient certainement oublié ce qui s’était passé la veille, ils n’en parlaient plus. Mais Martin y pensait toujours. Ses parents lui avaient-ils pardonné ? Peut-être étaient-ils encore en colère contre lui ? Que pouvait-il faire pour être vraiment pardonné ?

Des années plus tard, Martin pensait encore à cette noix !
Entre temps, comme il était bon élève, il avait étudié la théologie. Mais une chose le tourmentait : comment faire pour que Dieu me pardonne, pour être son enfant bien-aimé ?

Ouvrir la Bible

Martin cherchait dans la Bible, jour et nuit, une réponse à cette question. En fait, il avait la même peur devant Dieu qu’il avait enfant de ses parents.
Et soudain, Martin comprit ce qu’il lisait dans la Bible : nous ne pouvons rien faire pour que Dieu nous pardonne et nous aime. Dieu aime tous les êtres humains, quoi qu’ils aient fait. Cela s’appelle la Grâce. Jésus est venu dans le monde, il a souffert à la croix pour montrer aux hommes qu’ils n’ont pas besoin d’avoir peur de Dieu. Rien ne peut nous séparer de Dieu. Même si Dieu n’aime pas ce qu’on fait de mal, il continue de nous aimer, nous ! Tout devenait clair pour Martin. 

Allumer une bougie

Martin Luther avait découvert que la Bible entière montre l’amour de Dieu pour les êtres humains. Il suffit de le croire. Et quand on se sent aimé de Dieu, on a envie d’être bon avec les autres.
Martin a eu lui-même plusieurs enfants. De temps en temps, juste comme ça, pour rien, il aimait leur donner une noix.

Distribuer une noix à chaque enfant.

Remarque : préciser, lors des échanges avec les enfants, que les châtiments corporels sont maintenant proscrits.

Libre traduction de l’allemand par Catherine ULRICH, service de l’enseignement religieux et de la catéchèse, UEPAL, catherine.ulrich@uepal.fr




Luther dessine-moi une rose

luther-2623843_640Voici une petite saynète (comprenant quatre personnages) pour présenter Luther, et plus particulièrement sa vie et sa rose. Trois personnages sont actuels… le dernier est tout logiquement Luther !
Saynète proposée par Corinne Scheele.

4 personnages : Luther, un couple : Francis et Jeannette (ou tout autre couple !) et une vendeuse.

Accessoires : Poupée Dark Vador, canard Luther, boite de médicaments Lutherol, rose de Luther, pancarte de magasin : « À la bonne réforme », pancartes « Promotions de la semaine », T-Shirt Réformation (vendeuse), carton, Playmobil Luther, Plume, Encrier, Bible, Bible en grec et un cahier

Jeannette et Francis se promènent, comme dans une rue piétonne.

Jeannette : Eh bien, Francis, je suis heureuse d’avoir fini nos emplettes ! Nous avons trouvé des cadeaux pour tout le monde, nous allons faire des heureux ce dimanche !

Francis : A qui le dis-tu ? Je déteste faire les magasins ! Surtout le samedi, avec tous ces retraités qui se pressent, alors qu’ils ont toute la semaine pour se dégourdir les jambes en ville, non ?

Jeannette : Rohh, arrête de râler, pense plutôt à la joie de ton petit-fils quand il va découvrir son jouet !

Francis : Tu as raison… Alors, ça, il va adorer (il sort la poupée Dark Vador), ce truc est trop rigolo, avec sa cape, et son…

Jeannette : Cependant, je ne vois toujours pas ce que c’est, ce personnage, on dirait le pasteur, le dimanche, avec un casque de motard !

Francis : Mais enfin Jeannette, Stars Wars ? (Jeannette fait non de la tête) La guerre des étoiles ? Luke Skywalker ? Dark Vador ?

Jeannette : Dark Vador ?

Francis : C’est lui, Dark Vador ! (prend une voix sépulcrale) Je suis ton père !

Jeannette : Je suis ton père ? Mais qui voudrait d’un père pareil ? Il est flippant, ton père !

Francis : Ben oui, d’ailleurs, quand Luke Skywalker combat avec lui, avec son épée laser, il ne sait pas que c’est son père, parce que tu comprends, Dark Vador, c’est le méchant de l’histoire ! D’ailleurs, qu’est-ce que tu crois que ça veut dire, Dark Vador, hein ? Figure-toi qu’en hollandais, Père se dit Vader, donc certains pensent que…

Jeannette : Mais qu’est-ce que c’est que ce cadeau, Francis ? Tu veux que ton petit-fils fasse des cauchemars ?

Francis : Mais non, je… (il regarde autour de lui pour trouver une échappatoire à la conversation) Oh, Jeannette, regarde, une nouvelle boutique ! (Ils s’approchent)

Jeannette (regardant les pancartes) : « À la bonne Réforme »… Oh, regarde, ils font des promotions !

Francis (voulant faire oublier la précédente discussion) : On peut y faire un tour, si tu veux ?

Jeannette (souriant en se moquant de lui) : Francis, au fond de toi, je crois que tu es un retraité qui adore faire les magasins le samedi ! (Ils entrent, et commencent à regarder les objets vendus)

Jeannette : Oh, regarde, le joli Playmobil !

Francis : Ah, parce que lui, il ne ressemble pas au pasteur ?

Jeannette : Rohh, comme tu es ! Oh, regarde, le petit canard, comme il est rigolo !

Francis : Tu devrais plutôt prendre ça, non, ça ressemble à des médicaments : voyons voir, du… Lutherol… qu’est-ce que c’est que ça ? Quelle drôle de boutique… !

Jeannette : En effet… que peut bien signifier ce symbole ? (prenant la rose de Luther)

Vendeuse, arrivant : Bonjour monsieur-dame ! Bienvenue à « La bonne réforme » !

Jeannette : Bonjour Madame, nous nous demandions quel était l’objet de votre boutique ? Ce bonhomme, là ?

Vendeuse : Non, non, vous n’y êtes pas ! Ce que vous voyez là, ce sont des petits objets rigolos pour parler de grandes choses ! C’est que cette année, nous fêtons un grand anniversaire, 500 ans que ce petit bonhomme, justement, Luther, nous a rendu le Père !

Jeannette : Le Père ? (s’adressant à Francis) Décidément, après Dark Vador…

Vendeuse : Ne bougez pas, je vais vous chercher de la documentation pour vous expliquer tout ça… (elle s’en va ; Francis et Jeannette restent là)

Cantique (installation Luther qui écrit, traduisant)

Luther : Alors, voyons voir : dikaïosunè gar théou èn autô apokaluptetaï ek pisteos eïs pistine, katos guegtaptai : o dé dikaïos ék pisteos ksèsetaï… Ok, facile : c’est en lui, en effet, que la justice de Dieu est… apokaluptetaï… hon… (se gratte la tête… regarde autour de lui, remarque Jeannette et Francis)… Eh vous, apokaluptetaï, vous traduisez comment ?

Francis : Eh bien, euh, je ne sais pas trop…

Luther : Vous n’avez pas fait de grec ?

Jeannette : Eh bien, euh, non…

Luther : Hon, alors j’imagine que l’hébreu, je repasserai… bon, tant pis… (revenant à ses affaires)… apoka-machin : révélée, ainsi qu’il écrit : le juste vivra par la foi… (content de lui) Yeap !

Jeannette : Excusez-nous, Monsieur, euh, mais que faites-vous ?

Luther : Luther, ma bonne dame, Martin Luther, pour vous servir ! Enfin, pour servir Dieu et donc, du coup, pour vous servir, vous voyez, quoi…

Francis : Pas vraiment, non…

Luther : Je traduis la Bible, mon bon monsieur ! Pour vous !

Francis : C’est fort gentil, Monsieur, mais j’ai ce qu’il faut à la maison, une bible déjà toute en français !

Luther (interloqué) : Ah bon ? (regarde autour de lui) Ah oui, pardon, j’avais oublié où j’étais, tout occupé que j’étais à ma tâche… Mais revenons au passé ! Il y a 500 ans, vous n’auriez pas pu avoir une bible en langue vernaculaire dans vos mains !

Francis : En verna-quoi ? Qu’est-ce que j’en ferais ?

Luther : Vernaculaire, la langue que vous parlez, vous, donc le français pour vous… sans vouloir me vanter, c’est un peu grâce à moi que vous pouvez la lire, vous faire une opinion par vous-même, et rencontrer le Père !

Francis : Comment ça ?

Luther : Moi, j’étais un moine ! Comme la plupart des moines de mon époque, je ne connaissais pas la Bible par moi-même, en entrant au couvent… D’ailleurs, personne ne l’avait jamais lu, parmi le peuple, puisque la Bible était toujours lue en latin, et que seule une poignée de gens avait appris le latin ! Moi, avant d’ouvrir la Bible, j’étais bien obligé de croire, comme tout le monde, ce que disaient les prêtres, ceux qui savaient ! Alors je vivais dans la peur, nous vivions dans la peur, vous n’imaginez même pas, du péché, le véniel, le capital, de l’enfer, du Purgatoire, de Dieu lui-même ! Alors, vous comprenez, payer des indulgences pour aller plus vite au paradis ou éviter l’enfer, pour soi-même ou pour ses proches, morts ou vivants, ben on était d’accord ! Un peu d’argent éphémère contre le paradis éternel, ce n’était pas si choquant, au fond !

Jeannette : Et qu’est-ce qui vous a fait changer d’avis ?

Luther : J’ai ouvert la Bible, ma chère, j’ai pu lire par moi-même ! Et là ? Là ? Incroyable ! Incroyable, je vous dis ! Le Dieu qu’on nous vendait, au sens littéral, c’était portnawak ! La grâce, sola gratia, La foi, sola fide, ce sont ses premiers et derniers mots, Jean-Pierre !

Francis : Non, moi, c’est Francis !

Luther : Justement ! Dieu sait comment vous vous appelez, Francis, et il vous aime, vous !

Francis (en montrant sa femme) : et Jeannette ? Elle aussi, il l’aime ?

Luther : Elle aussi, bien sûr ! Et tout ce que vous avez à faire, c’est de croire en cet amour, c’est de l’accepter, c’est avoir foi en ce Père que Jésus-Christ est venu nous révéler ! Au diable les indulgences ! Payer la grâce de Dieu ? Mais enfin, quel mensonge ! Rien que d’y penser, ça m’énerve encore !

Jeannette : Respirez, à votre âge, ce n’est pas conseillé ! Voilà, c’est mieux… alors, qu’avez-vous fait ?

Luther : J’ai enfoncé le clou, vous pensez ! J’ai placardé mes 95 thèses contre les indulgences sur la porte de l’église de Wittenberg ! Paf paf paf !

Jeannette : Et que s’est-il passé ?

Luther : Oh, j’ai eu un chouïa d’ennuis après, évidemment… On a cherché à me faire taire, même à me tuer, mon Église m’a fichu dehors, plutôt méchamment ! Heureusement, des gens ont compris mon combat, m’ont protégé et m’ont aidé… ainsi, j’ai pu continuer mon travail : j’ai traduit toute la Bible, depuis l’hébreu et le grec, en allemand, pour que tout le monde puisse la lire… Donc, Francis, en langue quoi, si vous m’avez écouté ?

Francis : En langue vernaculaire, j’ai bien compris… bravo, sacré travail ! Et après ?

Luther : Après, grâce à tout cela, et parce que des princes étaient acquis à ma cause, j’ai pu reprendre une vie normale… enfin, normale, j’ai épousé une bonne sœur, moi, l’ancien moine, et j’ai continué mon ministère, à partager le trésor de la Bible, sola scriptura, la grâce de Dieu, sola gratia, et la foi de l’homme en réponse, sola fide ! De bourgade en bourgade, de région en région, de pays en pays, chaque homme a pu rencontrer Dieu et sa parole lui-même !

Jeannette : Monsieur Luther ! Quel homme ! Que ne savez-vous faire ? (prenant la rose) C’est vous qui avez dessiné cette charmante rose ?

Luther : Monsieur Francis, vous en avez de la chance, avec Madame Jeannette, elle est charmante, elle me fait penser à ma chère Catherine, si attentive… Oui, chère madame, dans cette petite rose, j’ai dessiné l’essentiel de ma foi…

Jeannette : Dites-nous !

Luther : Une seconde, le temps que je rassemble mes affaires… Pendant ce temps-là, chantez, chantez la grâce du Seigneur !

Cantique

Jeannette : Alors, Monsieur Luther ?

Luther : Oui, donc… (il dessine en même temps) tout part du centre, là… qu’est-ce qui est au centre de la foi ? La Croix, La croix du Christ, mort et ressuscité à Pâques ! C’est le centre… puisque c’est le centre, c’est dans notre cœur, c’est ce qui nous donne vie, c’est ce qui nous motive ! Cœur, donc… vous suivez ? Ok… Quand on vit avec Jésus dans le cœur, notre vie est transformée, comme on est aimé, on aime à notre tour, voici la rose blanche, symbole de la foi qui rayonne autour de nous, symbole de la joie et de la paix ! Pour nous y aider, Dieu est avec nous par son esprit, avec les petites flammes qui sont là, l’esprit qui donne au croyant de rayonner ! Tout cela, nous le vivons sous le bleu du ciel, couleur de l’espérance que nous donne Dieu ! Et tout cela, encore, est dans un cercle doré, comme l’or, qui est éternel, pour rappeler que la promesse de Dieu à notre égard ne passera pas…

Francis : Pas mal, vous pourriez bosser dans La PUB !

Jeannette : Mais c’est superbe, en fait, votre rose, c’est vrai qu’il y a toute la relation entre Dieu et l’homme !

Luther : Tout à fait, merci Jeannette ! Comme dit Francis, vous avez de la chance de…

Francis : Oui, c’est bon, j’ai compris ! (se tournant vers Jeannette) C’est quand même franchement pas mal, ça, on pourrait acheter quelques roses à offrir dimanche, tu ne crois pas ?
(Pendant ce temps-là, Luther s’est éclipsé) Monsieur Luther, on va prendre une douzaine de roses à offrir, s’il vous plaît ?

(La vendeuse revient, les bras chargés de sa documentation)

Vendeuse : Pardon ? Il n’y a que moi ici… Voilà, j’ai trouvé de quoi satisfaire toute votre curiosité à propos de Luther !

Jeannette : Non merci, ça ira, nous avons réfléchi, pendant votre absence, et nous avons décidé de prendre des roses… et un Playmobil pour notre petit-fils, un canard pour moi, et du Lutherol pour Francis (qui fait la moue).

Vendeuse : Ah bon, très bien… (elle calcule et tend la note au couple, qui la regarde)

Jeannette : Mais vous n’avez pas compté les roses ?

Vendeuse : Ah, mais non, Madame, les roses, c’est gratuit, comme la grâce de Dieu !

Chant des enfants : Libre Martin (sur la musique de Pauvre Martin, de Georges Brassens)

1/ Avec une bible à l’épaule, avec son cœur et son allant, avec son cœur et son allant ;
Avec à l’âme un grand courage, il s’en allait prêcher aux gens.

Refrain : Libre Martin, Martin Luther, parcourt la terre, défie le temps.

2/ Pour semer la parole de vie, de l’aurore jusqu’au couchant, de l’aurore jusqu’au couchant,
Il annonçait partout la grâce, en tous les lieux par tous les temps.

3/ Sans laisser voir sur son visage, ni l’air blasé, ni l’air pédant, ni l’air blasé, ni l’air pédant,
Il traduisait de page en page l’amour de Dieu pour les vivants.

4/ Et quand les grands lui ont fait signe de s’arrêter encore à temps, de s’arrêter encore à temps,
Il se leva et d’un air digne il refusa de faire semblant.

5/ Et aujourd’hui fils de Luther, fils de Calvin, fiers protestants, fils de Calvin, fiers protestants,
Nous disons tous sans frontière : de Dieu nous sommes les enfants.

Refrain final : Merci Calvin, merci Luther, Dieu nous libère, nous sommes vivants !

(Les enfants regagnent leur place)

Épilogue

Jeannette : Eh bien Francis, cette fois-ci, je suis bien contente d’avoir fini nos emplettes, et quelles emplettes ! Ces dernières, tu vois, je les ai dans mon cœur, j’ai envie de faire pousser des roses en moi et autour de moi !

Francis : Moi aussi… sacrée rencontre, ce Luther qui nous a rendu le Père…

Jeannette : Et Dark Vador, alors ?

Francis : Ben tu l’as dit toi-même : on dira que c’est le pasteur avec un casque de moto, ça les fera rire !

Autrice : Corine Scheele




Ecrire comme Martin Luther

ecrire comme martin 2Voici une proposition d’atelier d’écriture à la plume d’oie, pour les enfants à partir de 8 ans. 
Proposition de Catherine Ulrich

Procédure simple pour tailler les plumes d’oie (par un adulte) :

  • se procurer des grandes plumes d’oie chez un éleveur ;
  • nettoyer les plumes d’oie en passant un essuie tout imbibé de vinaigre blanc ;
  • couper la pointe au cutter ;
  • couper en biais sur environ 1,5 cm et former une extrémité de 0,5 à 1 mm.

 Matériel, par groupe de 4 enfantsecrire comme martin 3

  • 4 plumes d’oie taillées pour la calligraphie
  • 2 flacons d’encre de Chine
  • Un « parchemin » jaune clair par enfant : 4 par feuillet A4 de papier calligraphie
  • Mouchoirs en papier
  • Nappe plastique pour protéger la table
  • Vieille chemise ou tablier
  • Modèles des versets à copier
  • Feutres de couleur et dorés pour réaliser des enluminures

 

Procédure :

  • Réaliser d’abord quelques mots sur papier brouillon.
  • Tremper la plume sur 1 ou 2 cm ; laisser un peu goutter !
  • Écrire lentement, en traçant des lettres de 0,5 cm environ.
  • Laisser sécher.
  • En fin de travail, essuyer la plume et refermer le flacon d’encre.

Exemples de versets évoquant la justification par la foi chère à Luther.

– Tous ont péché et tous sont privés de la gloire de Dieu. Mais dans sa bonté, Dieu les rend justes gratuitement par Jésus-Christ qui les libère du péché. Romains 3, 23,24
– Dieu n’a pas envoyé son Fils dans le monde pour condamner le monde, mais il l’a envoyé pour qu’il sauve le monde. Jean 3, 17
 – Celui qui croit en Dieu est juste, et ainsi, il aura la vie. Romains 1, 17
– Car c’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. Éphésiens 2, 8

ecrire comme martin 1
Martin Luther, caché au château de la Wartburg, traduit la bible en allemand à partir des langues originales. Gravure, 1847, de Gustav König

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Autrice : Catherine ULRICH, Service de l’enseignement religieux et de la catéchèse, UEPAL, novembre 2016




Martin Luther et les indulgences

luther playmobileVoici une narration avec les jouets « Playmobil », pour raconter aux enfants l’épisode de Martin Luther et les indulgences.
Proposition de Catherine Ulrich.

 Liste des Playmobils :

  • Martin Luther, avec sa plume et sa Bible
  • Le paysan Hans et deux enfants
  • Un chien, un poulain et un cochon
  • Une botte de foin et un seau
  • Le moine Tetzel avec son coffre
  • Deux soldats et un cheval

 

UTILISATION DES FIGURINES PLAYMOBILS : L’animateur/trice, situé(e) au milieu des enfants, peut raconter en plaçant les figurines sur un plateau au fur et à mesure de la narration. Par groupe de deux ou trois enfants, ceux-ci peuvent représenter une scène/étape du récit. Ils écrivent une phrase descriptive ou un titre. Les autres enfants doivent ensuite nommer le moment représenté. Possibilité de réaliser un « roman-photo » en faisant succéder des photos des différentes étapes. La narration proposée constitue une base à adapter de manière vivante. A partir de 8 ans.

Tetzel propose les indulgences à Hans
Luther rencontre Hans

Martin Luther et les indulgences En Allemagne, près de Wittemberg, au début du XVIe siècle…

Hans le paysan : Oh non… Qu’est-ce que j’ai fait ? Oh là là… Que vais-je devenir maintenant ? Mais les récoltes ont été si mauvaises, ma femme et mes cinq enfants sont affamés. Nous n’avions rien à manger et je l’ai fait ! J’ai chipé un morceau de pain au boulanger. Et hop, dans mon sac. J’avais si peur d’être surpris, j’aurais certainement fini en prison. Et maintenant, j’ai mauvaise conscience, je sais bien qu’il ne faut pas voler. Même le prêtre à l’église dit qu’il ne faut pas voler et que Dieu nous punira. Que faire, maintenant ?

Tetzel le vendeur d’indulgences : Cher ami, quel est ton souci ? J’ai entendu tes plaintes de loin !

Hans : J’ai commis un acte grave, tellement grave que j’ai peur de Dieu maintenant.

tetzel et hansTetzel : Peut-être que je peux t’aider ? Je m’appelle Tetzel, envoyé par le Pape pour des gens comme toi. Regarde, j’ai ici des lettres d’indulgence que je vends au nom de Dieu. Si tu achètes une telle lettre, ton péché est pardonné et Dieu t’aimera de nouveau.

Hans : Mais c’est formidable ! Donne-moi une de ces lettres.

Tetzel : Un instant, mon cher, nous devons d’abord parler argent.

Hans : Ah oui, combien coûte une telle lettre ?

Tetzel : Cela dépend. Les petits péchés coûtent 5 pièces, les moyens 7 pièces et les fautes graves 15 pièces. Et si quelqu’un de ta famille souffre au purgatoire, sache que tu peux le mener au paradis ! Aussitôt que l’argent résonne dans ma caisse, l’âme s’envole du purgatoire et ton péché est pardonné.

Hans : Quoi ? Si cher ! Avec cette somme, j’aurais pu acheter 5 pains ! Tu ne peux pas baisser le prix ?

Tetzel : Cher ami, nous parlons de Dieu et de son amour, cela a un coût ! Tu devras alors rôtir en enfer. Si tu changes d’avis, je suis sur la place du marché de Wittemberg…

Hans : Oh je vais certainement aller en enfer ! Où pourrais-je trouver l’argent ?

Tetzel : Passe son chemin…

Luther : Mon ami, pourquoi es-tu si triste ? Puis-je t’aider ?

Hans : Il ne manquait plus que toi, un moine ! Tu veux certainement me vendre des lettres, toi aussi ?

Luther : Des lettres ? Quelles lettres ? Des lettres d’indulgence ?

Hans : Exactement. Je suis dans une telle détresse, j’ai fait quelque chose d’interdit, et j’ai tellement peur !

Luther : Mon cher, je comprends ta détresse. Souvent, j’ai peur de Dieu, même si je suis moine ! Je m’appelle Martin, Martin Luther.

hans et lutherCette rencontre avec le paysan fait beaucoup réfléchir Luther. Alors il prend son livre préféré, la Bible (placer la Bible dans les mains de la figurine), et il lit, et lit encore. Surtout les passages où il est indiqué : « Car c’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu » (Éphésiens 3,8)) et « Tous ont péché et tous sont privés de la gloire de Dieu. Mais dans sa bonté, Dieu les rend justes gratuitement par Jésus-Christ qui les libère du péché » (Romains 3, 23-24). C’est incroyable ! Comment n’avons-nous pas compris cela plus tôt ? Dieu nous aime. Nous pouvons tout dire à Dieu, tout ce qui nous charge, toutes nos erreurs. Si nous reconnaissons nos erreurs, Dieu nous prend par la main et nous remet sur le droit chemin. Ces lettres d’indulgence sont terribles. Je vais écrire ce que j’ai découvert et je vais inviter l’Église à y réfléchir. Alors Luther se met à écrire 95 propositions (placer la plume dans la main de Luther) pour changer les habitudes de l’Église de son époque. Je vais les placarder sur la porte de l’église du château de Wittemberg. Ainsi, tout le monde pourra les lire et en discuter. Chacun comprendra que les lettres d’indulgence ne sont pas nécessaires.

Luther (à Hans) : Hans, tu n’as plus besoin d’avoir peur. Il faut que tu apprennes à lire, ainsi que tes enfants, même tes filles. Ainsi, tu comprendras par toi-même que les indulgences ne sont pas nécessaires. Dieu nous fait cadeau du salut. Je vais traduire la Bible en allemand, pour que tous puissent la lire !

Martin Luther est devenu pasteur ; il a prêché la parole de Dieu et écrit de nombreux livres. Les autorités catholiques ont essayé d’arrêter Luther et la diffusion de ses idées. Mais beaucoup de personnes ont partagé son avis et les premiers protestants sont devenus de plus en plus nombreux.

Libre traduction de l’allemand par Catherine ULRICH, Service de la catéchèse et de l’enseignement religieux, UEPAL, novembre 2016