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Raconter Dieu à la maison -Une approche Godly Play

A l’âge de 87 ans, Jerome W. Berryman, théologien,  né aux États-Unis, créateur de la méthode « Godly Play » propose une approche familiale. Huit chapitres passionnant sont développés en 188 pages et déclinés comme suit : l’histoire de Dieu Créateur (la Création), l’histoire de Dieu avec nous (Noël), l’histoire de l’amour recréateur de Dieu (Pâques), l’histoire de Dieu qui crée en nous (Pentecôte), l’histoire de la présence attentionnée et créative de Dieu (le Bon Berger), l’histoire de notre unité avec Dieu (le cercle de l’année liturgique de l’Église), histoires à propos des histoires de Dieu  et pour finir : Que faire quand on ne sait pas quoi faire (être prêt pour les défis familiaux) ?

J’ai particulièrement aimé un extrait dans le chapitre 5  :  » Il y a des moments dans la vie de famille où nous avons besoin de nous recentrer, de faire une pause et de nous demander ce qui est vraiment important et comment la nature attentionnée de Dieu se fait connaître dans nos vies. Le besoin de se recentrer surgit souvent dans les situations extrêmes comme la mort, la solitude, la quête de sens et le vertige de la liberté, quand notre capacité à créer ‘bonheur et fidélité’ et à les répandre sur nos chemin est remise en question. Une façon de faire une pause et de se demander ce qui est vraiment important est de réciter le Psaume 23.  Une autre façon est de dire et de faire ce qui est décrit ici (dans les pages 115 et suivantes du livre). Quand on déplace de façon méditative les figurines de l’histoire (…), la parabole nous invite  à centrer notre famille et nous-mêmes  dans la présence de Dieu et dans notre identité la plus profonde. »

Le charme de ce livre provient du fait  qu’il est facile à lire pour découvrir la méthode Godly Play. Le lecteur curieux découvrira ici combien les chapitres font sens les uns par rapport aux autres ;  celui ou celle qui connaît un peu la méthode Godly Play se sentira à l’aise dans la présentation générale et appréciera tous les témoignages de Jerome W. Berryman ; les connaisseurs enfin, aimeront découvrir les nuances apportées dans certaines questions d’émerveillement. Ce livre m’a apporté beaucoup de joie.

A commander chez Opec ISBN  978 2 940508 81 5 ou Olivétan ISBN928 2 35479 626 6

Découvrir la narration du Bon Berger (version longue – Godly Play)

Laurence Gangloff (UEPAL), Point KT




Entrer dans un texte par une IMAGE

 

Quelques pistes pédagogiques pour entrer dans un texte par une image

(Les réflexions méthodologiques ci-dessous sont tirées  du travail de  Gabriela Radermacher-De Ridder et adaptées pour des séances de catéchèse)

Contrairement à un texte, l’image possède un effet immédiat auquel les animatrices/teurs devraient être attentifs. La description ou l’analyse d’une image peut s’intégrer dans le déroulement d’une animation  et  contribuer à l’approfondissement du sujet abordé. Le fait de regarder, s’émouvoir, découvrir, s’interroger, confronter, approfondir, comprendre et s’approprier des « œuvres d’art » (peinture, sculpture, etc.)  permet de développer d’autres compétences transversales chez les enfants telles que : être curieux, poser des questions, chercher et traiter une information d’ordre générale, biblique ou autres.

Travail préparatoire de l’animatrice/teur

Avant d’introduire une image pendant une séance de catéchèse l’animatrice/teur  devrait en amont fournir un travail personnel au niveau du choix de l’image, de l’analyse et de l’interprétation de celle-ci. Les questions suivantes peuvent être utiles pour ce travail de préparation :

  • Est-ce que l’image correspond au texte biblique abordé pendant la séance ?
  • Faut-il disposer d’un minimum de connaissances pour comprendre le contenu de l’image ? Si oui est-ce que les enfants possèdent déjà ces connaissances ?
  • L’image correspond-elle à l’âge des enfants ?
  • Quelles sont mes impressions en regardant cette image ?
  • Quel est le message essentiel de cette image ?
  • Est-ce que le monde des enfants y apparaît ?
  • Est-ce que l’image offre des possibilités d’identification pour les enfants ?

La place de l’image dans le déroulement de la séance

Les images peuvent être utilisées à différents moments d’une animation catéchétique :

  • Comme accroche ou activité brise-glace, le travail sur l’image constitue une première prise de contact avec le sujet qui sera abordé.
  • Comme dernière phase d’approfondissement pour résumer les éléments abordés à partir d’un support différent.
  • Comme élément central d’une animation.
  • Pour donner un nouvel élan à une animation limitée à une étude de texte biblique.

Grille de lecture (modèle de base pour les 6-12 ans)

(Choisir les questions  selon les âges ; avant de l’exploiter avec les enfants, l’animatrice/teur  devrait avoir répondu aux questions posées).

Pour permettre aux animatrices/teurs de se plonger par exemple dans le texte de Marc 10.13-16, nous proposons l’image ci-dessous. Pendant qu’ils répondent aux questions adressées aux enfants, ils pourraient en faire ressortir d’autres richesses qu’ils déploieraient autrement dans la construction d’une séance.

1.Approche spontanée : Première prise de contact avec l’image ; découverte personnelle

Après une phase silencieuse les enfants s’expriment spontanément sans entamer de discussions ni de jugement de valeur.

2. Perception de l’image

  • L’objectif de cette phase est d’observer attentivement l’image, de la découvrir avec les effets qu’elle produit et d’entrer en dialogue avec elle.
  • La démarche : après un temps d’observation les enfants décrivent ce qu’ils voient sans interpréter l’image.
  • Questions suggérées : Que se passe-t-il sur l’image ?  Qu’est-ce que tu vois ? Qu’est-ce que tu reconnais ? Qu’est-ce qui te frappe ?

3. Analyse formelle de l’image

L’objectif de cette étape est de passer de la perception subjective à l’analyse objective. Le regard devient analytique et il s’agit de comprendre l’image.

Les éléments de l’analyse sont par exemple :

  • Les personnages : quelles sont leurs positions, attitudes, mouvements, gestes, expressions faciales, émotions ?
  • Qu’est-ce qui figure au centre, à l’avant-plan, à l’arrière-plan ?
  • Le paysage : est-il statique, en mouvement ? Quelle est l’ambiance ?
  • Les couleurs : quelles sont les couleurs employées ? Quelles sont celles qui n’y figurent pas ? Existe-il un contraste entre le clair et l’obscur ?
  • Chercher un titre pour l’image

Etablir un rapport avec un ou deux autres textes bibliques afin d’effectuer une comparaison

4. Identification avec l’image

L’objectif est de créer une relation entre l’image, le texte biblique sous-jacent et le monde des enfants. Ces derniers se découvrent dans l’image et dans des parties de l’image. Ils participent en quelque sorte à l’image et celle-ci devient un support qui leur permettent d’interpréter, de poser des questions et d’avancer dans la vie.

Les enfants peuvent répondre aux questions suivantes :

  • Quelle est la réaction que cette image provoque chez moi ?
  • Quelle est ma place dans cette image ?
  • A quel endroit puis-je me situer dans cette image ?
  • Quel est l’endroit que je n’aime pas dans cette image ?
  • Si les personnages pouvaient s’exprimer, que diraient-ils ?

5. Prolongements

L’objectif de cette phase est de poser la question d’un sens pour aujourd’hui.

Les enfants peuvent répondre aux questions suivantes :

  • Quelle signification cette image a-t-elle aujourd’hui ?
  • Peut-on y découvrir un message ? Si oui lequel ?
  • Est-ce que cette image parle encore aux êtres humains aujourd’hui ? Si oui comment ?
  • Dessiner une suite à l’image, la compléter voire même enlever une partie en expliquant pourquoi.
  • Entrez dans la peau des personnages représentés ; imaginez leur discussion.

Que va-t-il se produire après la scène que représente l’image ? Que s’est-il passé avant ?

Différentes formes d’appropriation par l’image

1.À partir de 6 ans

  • Comparaison d’images: Deux ou plusieurs images traitant d’un même sujet sont examinés et comparés. Il s’agit de trouver les similitudes et les différences.
  • Puzzle : Une image est découpée. Les enfants assemblent les différentes pièces.
  • Variante : le puzzle n’est pas complet les enfants doivent inventer les parties manquantes.

2. À partir de 8 ans

Association d’idées en forme de soleil

  • L’image est découpée et collée au milieu d’une feuille blanche. Les enfants associent les idées qui surgissent en eux par rapport à l’image et les notent par écrit.
  • Ils tracent des lignes en forme de rayon de soleil sur lesquels ils notent brièvement leurs associations d’idées.
  • Si le groupe est nombreux, il est indiqué de composer des petits groupes de 5 à 6 élèves qui réalisent leur soleil. Les différents soleils sont comparés à la fin de l’activité.

3. À partir de 10 ans

  • Dialogue d’image : les enfants inventent les dialogues prononcés par les personnages représentés. Ils peuvent jouer la scène et prononcer les paroles.
  • Variante : sur une feuille de travail, inscrire les dialogues dans des bulles prévues à cet effet.
  • Chercher un titre : les enfants cherchent un ou plusieurs titres pour l’image présentée. Dans une discussion, ils expliquent leur choix.

4. À partir de 12 ans

L’image retravaillée : par collage  ou dessin les enfants ajoutent des éléments à l’image. Ainsi le contenu même de l’image change. Les enfants expliquent leur choix et peuvent discuter entre eux à ce sujet.

Crédit : Gabriela Radermacher-De Ridder ; Christel Zogning Meli (EPUB) – Point KT – Illustrations : Pixabay &  iStock by Getty Images.




Découvrir Martin Bucer avec des jeunes

Dans cet article, il y a du matériel pour découvrir la vie de Bucer avec des jeunes (10-15 ans).  Les animations sont conçues pour deux groupes : les 10-12 ans et les 13-15 ans. L’animation a été expérimentée une après-midi avec une soixantaine de jeunes, lors de la journée Bucer d’octobre 2023, marquant les 500 ans de l’arrivée de Martin Bucer à Strasbourg. Le matériel peut être utilisé en dehors de Strasbourg 🙂 

Voir l’invitation Découvrir la vie de Bucer

Découvrir le dialogue de deux réformateurs ci-dessous

Ecoute ce dialogue entre deux grands réformateurs protestants et devine leurs noms.
Puis, discute avec ton entourage sur le sujet suivant : avons-nous aujourd’hui une plus grande capacité à dialoguer entre différents courants religieux qu’au temps de Bucer ?
Quelles sont les conditions nécessaires pour un dialogue tolérant ?

Crédits : Fabian Clavairoly, Matthias Dietsch, Thomas Guillemin, Jérémy Kohler, Mélanie Martin et Colette Migault (UEPAL), Point KT

 




C’est un rempart que notre Dieu chant de Daniel PRISS

L’origine de la Réforme, qui a donnée naissance au protestantisme est une épopée qui a débutée à Wittemberg (Allemagne) en 1517. Luther placarde 95 thèses sur la porte de l’Eglise, en réponse à la vente des indulgences. Par cette chanson catéchétique, Daniel Priss relate ce récit…

Télécharger la partition  : c’est un rempart

 

 

 

 

Ecouter la chanson 

Voix des enfants : Emma Lutz, Eva Klinger et Louise Schreiber. Flûte : Simon Merlen. Guitare, basse et percussions : Daniel Priss

Ecouter la version instrumentale

 

Les paroles de la chanson

Le monde était fort tourmenté
Et tu n’as pas su tolérer
que les pauvres gens se fassent voler
au profit de sa Sainteté
Sur une porte à Wittemberg
Un jour tu as placardé
Des écrits très contestataires,
Parlant de foi, de gratuité.
C’est un rempart que notre Dieu
Une forteresse invincible.
Il nous protège en tout lieu
Son bras puissant est infaillible.

Par les plus hautes autorités,
Tu fus contraint de renier
Tous tes écrits et tes pensées,
Mais tu n’as jamais abjuré.
Afin de pouvoir te protéger,
Tes amis t’on enfermé
Dans une triste citadelle
Où tu traduis la Bonne Nouvelle.
C’est un rempart que notre Dieu
Une forteresse invincible.
Ce beau cantique mélodieux
Annonçait le Dieu de la Bible.

Oui nous sommes les héritiers
De ce chemin jadis tracé
De ce message libérateur
Porté par les Réformateurs.
Témoins de la fraternité,
Témoins de la liberté,
Nous croyons en cette promesse :
« Sola gratia, sola fides »
C’est un rempart que notre Dieu
Une forteresse invincible.
Plus de discours superstitieux
La foi est rendu accessible !

Crédits : Daniel Priss (UEPAL);  Point KT




La rencontre entre Jésus et les enfants (Marc 10.13-16)

De « pâte à modeler »  à « modèles du croître et du croire pour les adultes »

 Toutes formes de relation commencent par une rencontre singulière, unique. « Savoir rencontrer l’autre, c’est sans conteste le premier pas de toute humanité » (Cohen 2013). Dans le récit de Marc 10.13-16, l’expérience d’un  « premier pas » constitutive de la socialisation primaire et déterminante dans l’éveil et la construction  spirituels des enfants a bien failli être limitée. Le mot grec employé pour désigner les enfants suggère qu’ils auraient « moins de sept ans »[1] (Bailly 2000 : 1439). En rabrouant les enfants (v.13), les disciples reproduisaient les schémas culturels en vigueur à cette époque pour lesquels ceux-ci n’avaient pas de reconnaissance sociale véritable. Ils étaient traités comme « des pauvres », « des ‘hors-la-Loi’. […] et mis au rang des ‘exclus’, comme les malades, les femmes et les esclaves »[2] (Hervieux 2001 : 439 ; 440) ; ils n’étaient que des pâtes à modeler dans une logique de transmission et de discipline[3] (Gossin 2016 : 75). L’hypothèse selon laquelle ceux-ci pouvaient être considérés comme « encombrants », et qu’ils étaient silencés pendant les enseignements en raison de gazouillements ou de discours impromptus augmentés de leur ignorance de la Torah, est envisageable.

« Refuser la rencontre avec autrui, c’est s’appauvrir » (Léonor De Récondo)

Lorsque les disciples, inscrits  dans une logique de disciplinarité, censurent la rencontre entre les enfants et le porteur de la bonne nouvelle, c’est dans le but  d’ « éviter que quelque chose ne tourne mal ». Par cet acte qui partait d’une « bonne intention », ils participent inconsciemment à l’appauvrissement des enfants en amour, en joie, en expérience spirituelle et en foi. Ces éléments, essentiels pour le bon développement de leur estime de soi, de leur conscience personnelle et de leur être spirituel, conditionnent aussi la qualité de leurs  rapports altéritaires. Jésus attristé et en colère  par cette situation (v.14a ; 14b) renverse cette posture de disqualification, d’exclusion, d’invisibilisation et de silenciation en indiquant  d’autres bifurcations possibles, en injectant d’autres codes sociaux à savoir l’accueil et l’amour inconditionnels.

Être  à l’école des enfants ? Entrer dans le royaume de Dieu comme le ferait un enfant

Son approche dé-constructive va plus loin. Fort de son autorité alternative et anticonformiste, Jésus insère une pédagogie d’enseignement inversé dans laquelle il centralise l’attention de la foule et des disciples sur les enfants – tout comme dans la péricope 9.30-50 –  qu’il fait passer en deux logia ( v.14 et 15) de la position d’ « invisibilisé » dans la foule à celle d’ « important », de la stature de « pâte à modeler » à celle de « modèle du croître et du croire pour les adultes » (Gossin 2016 : 75). Certaines caractéristiques propres aux enfants, à savoir la dépendance, la disponibilité, la vulnérabilité et la confiance, mais qui pouvaient parfois leur valoir la condition de faiblesse aux yeux des adultes vont constituer pour Jésus l’exemple à suivre pour toutes personnes souhaitant accueillir le royaume de Dieu et y entrer.

Le poids des mots parlés ou écrits : le langage a un impact sur le réel

Alors qu’il existe de nombreuses rencontres regrettables et préjudiciables, celle avec Jésus est humanisante, fertile et elle laisse des traces mirifiques dans le cœur, la mémoire et l’imaginaire des enfants. Les mots ont un poids et leur choix dans un discours peuvent soit servir à  rembarrer (v.13), dénigrer et assigner au statuquo et on parle de  « mots-murs[4] » (Marshall 2016), ou soit à accueillir, valoriser, libérer et on parle de « mots-fenêtres » (Ibid.).

Jésus est un expert de « mots-fenêtres » par lesquels il sculpte de manière symbolique et matérielle un espace de vie dans lequel les enfants ont une place de choix et une « voix » bien que cette dernière soit implicite dans la péricope. En effet, si  l’évangéliste Marc choisit dans ce court récit de dissimiler les propos des personnages, l’absence de termes n’exclut ni une prise de paroles des enfants qui est plus une parole intelligente en retour de celles de Jésus, ni une forme de langage alternatif par l’entremise duquel une communication  se crée entre eux. Pour « toucher » ces derniers (v.13a), Jésus va adjoindre aux paroles les éléments d’une communication non verbale, tout aussi porteuse de signification pour des enfants en bas âge.  Pendant qu’il les embrasse, les bénit – dans le sens grec de « parler en bien », « faire l’éloge » – en leur imposant les mains (v.16), il se fait don et se connecte à eux par des mots-fenêtres, les gestes, le regard, l’écoute, le langage corporel, les expressions du visage qui traduisent ici son affection, son amour et il leur offre de façon concomitante le don du royaume. Peut-être les lui rendent-ils bien ! En effet, dans cette rencontre, les enfants surtout ceux et celles en âge de parler ont eu des choses à dire à Jésus, des questions à poser sur ce Dieu dont leurs parents parlaient tant, tout comme ils interpellent aujourd’hui les adultes avec des questions existentielles.

 Continuer d’accompagner les enfants dans une rencontre avec Jésus

Jésus constitue aussi dans un récit un exemple à suivre pour les disciples et les adultes dans leur rapport avec les enfants (en famille ou à l’église). Il les invite à se mettre du côté des enfants, à leur consacrer plus de temps, à s’intéresser à leurs questions sur le monde et à les accompagner régulièrement vers la présence du Seigneur. Ce dernier les attend et les accueille les bras ouverts. Il est si beau d’imaginer la joie des enfants dans un tel échange où leurs besoins existentiels fondamentaux – de l’ordre de l’affectif, du cognitif et de l’écoute – sont respectés par les parents et d’autres adultes qui ont la responsabilité de les accompagner dans leur démarche spirituelle. De telles expériences les équipent et leur permettent d’aller à la rencontre d’autres imaginaires, d’autres enfants, d’y déployer en retour l’amour et la considération reçus et le cas échéant de prendre position lorsque ces valeurs humaines sont enfreintes.

Pistes pédagogiques pour entrer dans le texte de Marc 10.13-16 par une image  https://pointkt.org/articles-et-editos/entrer-dans-un-texte-par-une-image/

[1] Bailly Anatole, (2000). Dictionnaire Grec-Français, Vanves, Hachette.

[2] Hervieux Jacques, « Commentaire sur ‘Jésus et les enfants’ (Mc 10,13-16) », dans  Gruson Philippe (dir.), 2001. Les Evangiles. Textes et commentaires. Tome I, Paris,  Bayard Compact.

[3] Gossin Richard,  (2016). L’enfant théologien. Godly Play : une pédagogie de l’imaginaire, Namur, Editions Jésuites.

[4] Pour les « mots-murs » et les « mots-fenêtres », voir Rosenberg Marshall B., (2016). Les mots sont des fenêtres (ou des murs). Genève, Editions Jouvence.

Crédit : Christel Zogning Meli (EPUB) – Point KT – Illustration Christel Zogning Meli




Temps pour la Création 2023

Chaque année, du 1er septembre au 4 octobre, les communautés chrétiennes sont invitées à célébrer la Saison de la Création ou Temps pour la Création, une fête chrétienne et un temps pour prier, rendre grâce pour le monde créé par Dieu et confié à l’humanité, un temps pour prendre soin de notre maison commune et veiller à notre environnement. Ce grand rendez-vous œcuménique annuel propose le thème 2023  » : Que la Justice et la Paix se répandent » (Amos 5, 24)

Aller sur le site pour y découvrir toutes les ressources : c’est par ici 

(ressources de l’Eglise orthodoxe, de la Fédération Luthérienne Mondiale, de la Communion anglicane, de la Communion mondiale des églises réformées, catholique et de ACT Alliance Climate Justice)

Crédit : Laurence Gangloff, Point KT




Une année avec les arbres de la bible – cultes tout-petits

Voici le parcours d’une année autour de la thématique des arbres et végétaux bibliques, pour les tout-petits et leurs parents. Propositions de Monique, Pétra, Anne, Véra, Maëlle, Hélène, Emilie, Pierre, Vincent

Crédits : L’équipe de la paroisse du Bouclier (UEPAL), Point KT, Illustration Pixabay




Vivre avec les 4 éléments – Parcours tout public

Nous vous proposons un rallye tout public et un rallye méditatif

autour du thème des 4 éléments

Ce parcours peut se vivre à plusieurs moments de l’année :
  • En septembre autour de la fête de la nature,
  • Durant l’été,
  • Autour de la fête de la Pentecôte,
  • Etc.

Objectifs :

  • Créer des liens avec des personnes externes et internes  de nos églises, familles et enfants priviligiés.
  • Sortir de nos murs pour aller à la rencontre des gens.
  • Faire découvrir et s’émerveiller les personnes sur notre nature, la création de Dieu.
  • Permettre aux personnes de librement vivre un temps de spiritualité
  • Permettre de découvrir la fête des Rameaux en lien avec l’élément de l’air

Idées :

  • Dans un lieu soit extérieur fréquenté, soit intérieur ouvert et facile d’accès
    • Pour les fiches bibliques et méditatives, vous pouvez aussi les poser dans une Eglise tout simplement
  • Créer 5 endroits pour les 4 éléments et un pour les éléments réunis, le départ et l’arrivée.e
  • Pour chaque éléments, vous trouverez des PDF à imprimer avec une ou des fiches
    • Découverte et jeux (D)
    • Créatif (C)
    • Physique (P)
    • Légende (L)
    • Bible (B)
    • Méditation (M)
    • Une fiche vide (V)
  • Vous pouvez utiliser l’entier des fiches ou choisir par endroit une ou plusieurs fiches.
  • Attention, certaines fiches demandent un peu de matériel, lisez-les avant pour préparer le lieu.
  • Les gens pourront vivre en autonomie ce parcours et ainsi découvrir à leur rythme
  • Nous vous proposons en plus d’avoir un stand avec une présence pour créer des liens et promouvoir vos activités en lien avec ce parcours. Vous pouvez simplement accueillir les gens avec une collation, voir leur proposer de jouer à des jeux nature.
    • Vous pouvez aussi à chaque élément, prévoir une table pour l’activité créatrice ou une table centrale où les personnes peuvent choisir quelle activité créatrice ils veulent réaliser.

Il est bien clair que vous pouvez prendre tout ou une partie de ce parcours. Libre à vous de vous organiser comme bon vous semble. Si vous avez des idées en plus, n’hésitez pas à nous les partager sur l’email : enfance-familles@eerv.ch

Ce parcours a été conçu par une équipe de l’EERV : Solange Pellet, Catherine Novet, Francine Guyaz, Aude Gelin, Sylvain Demierre, Pascale Boismorand, Laurence Bohnenblust-Pidoux. Certaines idées ont été repris du site Avent-Autrement.ch

Documents :

Les pages titres

Eau

 

Air

Feu

Terre

Les 4 éléments





Trésors de l’Évangile 9 : Jésus s’installe pour le repas

La rencontre en PDF : Tresors d’Evangile. 9. Jesus s’intalle pour le repas

Retour au Programme

Le souhait de Jésus est clair: partager un repas avec ses amis, vivre la Pâque. Il aurait peut-être eu des dizaines de choses à faire encore. Il a choisi l’amitié d’un repas et le vécu d’une fête religieuse. Cette cène allie la joie d’être ensemble, la solennité d’un repas officiel, la tristesse du départ prochain, la discussion et la trahison. Toutes sortes de personnes différentes sont à ce repas, y compris des gens forts douteux (Judas qui va trahir Jésus, Pierre qui va le renier). Jésus fait avec tous ces gens. C’est l’humanité dans toute sa réalité qui est présente à ce repas.

 

 

Objectifs

  • Faire découvrir toute la richesse de la cène.
  • Donner le goût aux enfants de vivre ce sacrement: moment solennel et joie d’être ensemble.
  • Susciter une réflexion sur la diversité des gens présents à cette cène. Jésus accueille chaque personne telle qu’elle est. Son amour se donne à tous.

Parole ouverte

  • Je me demande qu’est-ce qui t’a plu? Qu’est-ce qui t’a surpris dans cette histoire?
  • Je me demande est-ce que tu as déjà vécu la cène dans une église? Si oui est-ce que tu es d’accord de raconter comment c’était?
  • Je me demande comment les disciples ont vécu ce moment?
  • Je me demande où est-ce que tu aurai aimé être dans l’histoire?
  • Je me demande pourquoi Jésus a accueilli à sa table tous ses disciples?
  • Je me demande pourquoi il a associé le pain avec son corps et le vin avec son sang?

Animation ludique

Proposer le jeu de la bague d’or : Les enfants sont  en cercle. Alors que l’un d’eux attend à l’extérieur, un autre cache une bague entre ses mains jointes. Ce dernier passe auprès de ses camarades en glissant ses mains entre leurs mains tendues à demi fermées, dépose entre celles de l’ami-e choisi-e la bague convoitée. Ensuite, il rejoint ses ami-e-s dans le cercle. Le groupe appelle l’enfant sorti qui s’adresse à un-e camarade et lui demande: « Beau prince/belle princesse, avez-vous la bague d’or? » ; Si oui:- Avec un doux baiser vous l’aurez (Il serait adéquat de changer la réponse par : avec un s’il-vous-plaît vous l’aurez) ; Si non:- Prenez ma place et j’irai la chercher. Quand la bague est trouvée, l’enfant qui en était le dépositaire sort, et celui qui l’a trouvée la cache à nouveau dans les mains d’un joueur.
Lorsque l’on a joué suffisamment, l’animateur ou animatrice prend la place au milieu et laisse tomber dans les mains de chaque enfant un petit objet, par exemple un ours en gomme (bonbon). Lorsque l’enfant sorti revient, tout le monde sera surpris de la réponse du premier enfant interrogé.

 

Séquence supplémentaire autour de la Cène : Sainte-Cène supplément

Documents utiles

Crédits : Laurence Bohnenblust-Pidoux, (EERV), Point KT




Dialogue Esaïe-ML King

Méditation d’Ésaïe 55 par Isabelle Horber, dans le cadre d’une célébration œcuménique. Texte de départ Ésaïe 1, 17

Martin Luther King

C’est 28 siècles qui nous séparent, toi Ésaïe le prophète et moi le pasteur Martin Luther King.

On pourrait penser qu’en 28 siècles, les choses fondamentales ont évolué.  Que l’humain a compris quel est le sens de notre vie sur terre… Mais je dois reconnaître que ce n’est pas le cas.

28 siècles, c’est énorme alors que 28 minutes, ce n’est rien et pourtant en 28 minutes, le cerveau humain meurt trois fois s’il n’est pas oxygéné. C’est comme cela qu’est mort George Floyd sous le genou d’un policier à Minneapolis. Le choc de cette mort a poussé l’église du Minnesota, qui devait préparer cette célébration œcuménique, à relire tes textes, Esaïe, pour nous accompagner au jour où nos cœurs sont dans la peine, afin d’affirmer : « apprenez à faire le bien, recherchez la justice ».

Oui, mon cœur est submergé de tristesse, parce qu’après avoir donné ma vie pour que les choses changent… il y a toujours les mêmes injustices dans mon pays et tout autour du monde.

Ésaïe

Cela fait deux fois 28 ans, Martin, que tu es mort pour avoir osé une parole qui bouscule.

Pourtant, aujourd’hui comme hier, il faut avoir l’audace de sortir du silence, il faut s’armer de courage pour proclamer cette parole qui dérange, qui ouvre le regard.

Toi, Martin tu l’as fait en ton temps, moi au mien. Et nous n’avons d’autre choix que de continuer encore et encore.

Car croire en Dieu ce n’est pas juste lui faire confiance passivement, mais c’est croire qu’il nous a choisis, individuellement et collectivement, pour être ses instruments sur cette terre. Même si Dieu peut tout, Dieu compte sur nous et sur nos mains pour être ses instruments. Il compte sur nous pour que nous osions sa Parole, même si c’est parfois, souvent, à contre-courant de notre société.

Alors dénonçons ce qui doit l’être : racisme, sexisme, intégrisme, impérialisme !

Martin Luther King

Tu vois, Ésaïe. Ma peau est noire.

Quand je suis né, j’étais noir
Quand j’ai grandi, j’étais noir,
Quand je vais au soleil, je suis noir,
Quand j’ai peur, je suis noir,
Quand je suis malade, je suis noir,
Quand je mourrai, je serai noir!

Tandis que toi, Ésaïe le prophète, je t’imagine avec un teint plus clair, différent du mien !
Quand tu es né, tu étais rose,
Quand tu as grandi, tu étais blanc,
Quand tu vas au soleil, tu es rouge,
Quand tu as froid, tu es bleu,
Quand tu as peur, tu es vert,
Quand tu es malade, tu es jaune,
Quand tu mourras, tu seras gris!
Pourquoi donc m’appelle-t-on, moi, « homme de couleur »?

Ésaïe

Ne t’y trompe pas. J’entends derrière ce trait d’humour toute l’injustice que tu subissais à ton époque et qui continue envers et contre toutes les leçons de l’histoire.

Cette injustice que tu dénonces, le racisme qui est la partie émergée de nombre d’autre injustices, ne peut que révolter ceux qui suivent Dieu car il n’existe qu’une seule race, la race humaine, la race des enfants de Dieu.

Pourquoi parce que tu as cette couleur que Dieu t’a donnée, serais-tu inférieur à moi ? N’as-tu pas les mêmes sentiments que moi ? N’as-tu pas les mêmes craintes que moi ? N’as-tu pas des faiblesses et des forces comme moi ? N’es-tu pas simplement comme moi un être humain ?

Martin Luther King

Les races n’existent pas. Mettre des gens dans des cases, là à cause de la couleur de la peau, est une habitude sociale qui permet de rejeter l’autre qui est différent.

Par contre le racisme existe, ô combien !

Ésaïe

Et ce rejet de l’autre est la couleur sanglante du péché.

Mais pour nous laver de ce péché, la première étape consiste à reconnaître l’oppression actuelle et générationnelle.

Les préjugés raciaux ont été l’une des causes de la division des chrétiens qui a déchiré le Corps du Christ. Des idéologies toxiques, telles que la suprématie blanche ont causé beaucoup de tort, en particulier en Amérique du Nord et dans les pays du monde entier colonisés au cours des siècles par les puissances européennes qui voyaient dans leur peau blanche la marque de leur supériorité.

Le racisme est péché ! Penser qu’il y a des races est déjà péché !

Martin Luther King

Chercher la justice, c’est PARLER et DÉNONCER.

Car celui qui ne lutte pas contre le mal coopère avec lui.

Cherchez la justice, c’est dénoncer le mal car à la fin nous ne nous souviendrons pas des mots de nos ennemis, mais du silence de nos amis.

Si nous devenons silencieux face à l’injustice, à propos des choses qui comptent, nos vies sont déjà finies.

Ésaïe

Si nous sommes silencieux face à l’injustice, nous ne connaîtrons pas la paix ni extérieure mais pas non plus intérieure.

Martin Luther King

Lavons notre péché dans l’eau de notre baptême qui nous fait tous enfants de Dieu.

Ésaïe

Oui, entrons dans cette unité voulue par Dieu. Entendons pour nous cette Parole de l’Eternel : « Ne crains pas, car je te rachète, je t’appelle par ton nom : tu es à moi ! « . Et nourrit par cette promesse, engageons-nous à lutter contre la division et l’oppression au sein de l’humanité. Dénonçons les injustices, avertissons des impasses dangereuses… Osons aussi des gestes de vie pour prendre soin de ceux qui subissent l’injustice, soyons attentionnés les uns envers les autres, ce sera la meilleure preuve de l’amour auquel nous sommes appelés et dans lequel nous sommes placés.

Martin Luther King

Allons en mission vers les autres, écoutons les cris de tous ceux qui souffrent, afin de mieux comprendre leurs souffrances et leurs traumatismes et d’y trouver une réponse. Quand le peuple n’est pas entendu, quand il n’en peut plus de subir, il se révolte, c’est l’émeute. C’est à comparer à une casserole de lait sur le feu… Le lait de la colère et de la révolte monte lentement dans la casserole attisée par les feux de l’injustice. Mais quand trop d’injustices ont été subies le lait déborde… il ne peut plus être contenu…

Si les Églises élèvent leurs voix avec celles des opprimés, ceux qui ne sont pas entendus, leur cri de justice et de libération sera amplifié.

Et notre rêve commun, Ésaïe, qu’un jour l’agneau et le loup, l’opprimé et l’oppresseur, s’étendront l’un près de l’autre, deviendra réalité.

Crédit : Isabelle Horber (UEPAL), Point KT