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Découvrir les récits de l’Exode avec des œuvres d’art

Parcours biblique en images en lien avec le livre de l’Exode et le jeu Exode Aventures. Ce matériel préparatoire est pour les jeunes et les adultes. Descendre de quelques pages pour découvrir l’animation pour les enfants, les jeunes et les adultes.

Marc CHAGALL 1887-1985 : une biographie 

  • 1887-1911 De Vitebsk à St-Pétersbourg : enfance en Russie

Chagall naît en 1887 dans la petite ville de Vitebsk, annexée par l’empire russe en 1772.
Sa famille appartient à une communauté juive, très attachée à Dieu à travers le chant et la danse.
A sa demande, sa mère l’inscrit à l’école d’art de Vitebsk.
Vitebsk, sa famille, les traditions juives marqueront résolument Chagall et sa peinture.
En 1906, à 19 ans, Chagall quitte Vitebsk pour St-Pétersbourg, où il survit en exerçant des petits métiers. Un mécène le prend en charge, ce qui lui permet de s’inscrire à l’école des Beaux-Arts.
Il s’intéresse alors particulièrement au travail de la couleur.
En 1909, il rencontre Bella Rosenfeld qui restera l’amour de sa vie.

  • 1911-1914 A Paris

Deux ans plus tard, il obtient une bourse et part pour Paris où il découvre les grands peintres exposés au Louvre mais aussi Van Gogh, Matisse, Renoir Manet ainsi que les premiers peintres cubistes et futuristes.
Installé à l’atelier la Ruche, il peint avec une très grande créativité et expose au Salon des Indépendants. Cependant, il ne vend presque rien.

  • 1914-1922 Retour en Russie

De retour à Vitebsk en 1914, Chagall continue à peindre en particulier sa famille et il fait le portrait de nombreux amis juifs qui l’entourent. Il se marie avec Bella en 1915.
Nommé commissaire aux Beaux-Arts de sa ville, il crée avec succès une académie et un musée mais suite à des désaccords avec le peintre Malevitch, il démissionne.
En 1920, il se rend à Moscou où il reçoit ses premières commandes de décors de théâtre.
Il réalise des décors immenses mais, suite à des divergences avec le directeur du théâtre juif Kamerny, il démissionne.
En 1922 Chagall quitte la Russie pour Berlin.

  • 1922-1941 De Paris en Orient

Avec sa famille, Chagall se rend à Paris à l’invitation du marchand d’art Ambroise Vollard. Celui-ci lui commande des illustrations. Chagall, fasciné par le cirque, dessine jongleurs et acrobates. Il illustre ensuite les fables de La Fontaine. En 1930, il commence une série d’illustrations sur la Bible. Les récits bibliques resteront une source d’inspiration fondamentale pour Chagall tout au long de sa vie.
En 1931, Chagall entreprend un long voyage en Orient à travers l’Égypte, la Syrie, la Palestine…
Dans ce voyage, il affirme avoir trouvé « la Bible et une part de lui-même. »
En 1937, Chagall obtient la nationalité française et, en 1940, la famille se réfugie dans le sud de la France, à Gordes, lorsque les évènements se précipitent en Europe et que les juifs sont de plus en plus inquiétés.

  • 1941-1948 L’exil américain

En 1941 Chagall et sa famille réussissent à partir pour New York où ils retrouvent d’autres peintres en exil : Fernand Léger, Pierre Matisse… En 1944 la mort de sa chère Bella le terrasse et le rend incapable de peindre pendant plusieurs mois.
A New York, sa peinture est appréciée et en 1946 le MoMa (Museum of Modern Art) organise une rétrospective de ses œuvres. Suivront alors d’autres expositions à Paris, Londres…

  • 1948-1985 A Vence, dans le sud de la France

Revenu en France en 1948, Chagall s’installe à Vence, près de Nice. Il y épouse Valentina Brodsky en 1952.
A cette période, il explore la céramique dans le même atelier que Picasso, ainsi que la sculpture.
En 1959, Chagall commence le cycle des 17 tableaux du Message biblique destinés à la chapelle du calvaire à Vence. Ces tableaux seront donnés à l’État français en 1966.
En 1962, André Malraux, alors ministre des affaires culturelles, lui confie la conception du nouveau plafond de l’opéra de Paris, un chantier qui dure 2 ans et dans lequel Chagall exprime pleinement son style unique et son indépendance en termes de formes et de couleurs.
Le musée national Chagall s’ouvre à Nice en 1973.

Chagall meurt en 1985 alors que se prépare une grande rétrospective de ses œuvres à Londres.

Son rapport personnel au texte biblique

Marc Chagall est un artiste aux talents multiples : peinture, gravure, lithographie, vitrail…

On peut rencontrer son œuvre dans des musées, des églises ou des chapelles en Europe ou aux États-Unis, dans des livres d’art… jusqu’au plafond de l’opéra Garnier. 

« Avec les livres de prière de ses parents, le livre prit naissance dans la vie du jeune Chagall ». L’éducation de Chagall a été religieuse : il a grandi dans le hassidisme, une forme de religion populaire qui privilégie la relation spontanée avec Dieu et met en avant la profonde unité du monde, la présence de Dieu en tout et partout. Si Dieu, l’âme et l’univers sont divisés, c’est une conséquence du péché de l’être humain ; mais l’acte original de création les concevait comme un ensemble de trois éléments en étroite relation. Chagall, esprit religieux, spectateur émerveillé de l’univers, voit ainsi sans effort, spontanément, les êtres et les choses entraînées dans un mouvement perpétuel, où il n’y a ni haut ni bas, où le naturel et le surnaturel se mêlent, ou le sentiment amoureux et le sentiment religieux participent d’un même amour. Ces toiles, pleines de personnages en mouvement ou même parfois à l’envers en témoignent.

Marc Chagall est inscrit dans la culture juive où la beauté de l’écriture sur le parchemin des rouleaux de la Torah fait corps avec le sacré. Sa vie de peintre et de dessinateur a été consacrée à cette recherche de message du sacré dans le trait même. La ligne de conduite de Chagall a consisté à innover constamment dans son vocabulaire visuel et pictural. Une manière, pour lui, de répondre à l’appel qui consiste à se présenter « aujourd’hui devant l’Éternel » (Deutéronome 29,9) car « l’Éternel t’ouvrira son bon trésor, le ciel pour donner à ton pays la pluie en son temps et pour bénir tout le travail de tes mains (Deutéronome 28,12).

La manière de peindre de Chagall a beaucoup évolué. Il a travaillé à ce que « chaque trait et volume révèlent, à travers leur authenticité, leur densité et au-delà de l’illustration, tout le message sacré inné ».

Après lui avoir fait illustrer les fables de La Fontaine, son éditeur, Ambroise Vollard, lui demande de travailler sur la Bible. L’élan qui anime alors le travail de Chagall prend très certainement naissance dans les pratiques religieuses de la communauté juive de Vitebsk et dans la pratique familiale : ses oncles qui lisent la Bible et chantent ; sa mère qui l’envoie étudier la Bible chez un « petit Rabi de Mohileff ». Les lectures, les prières, les cérémonies donnent à Chagall une familiarité avec l’histoire millénaire du peuple juifs et ses héros. L’épopée biblique baigne l’ordinaire des jours. 

Ce rapport intime avec les figures bibliques naît de la fréquentation du Livre Saint. La mémoire est nourrie de ses récits, elle modèle les comportements. Dans Ma vie, Chagall raconte que le père, avant d’aller à la Synagogue, souligne pour la mère les passages à lire et ceux où il faut pleurer, « le premier souvenir révèle déjà le lien particulier, indissociable, entre le livre et la vie quotidienne, entre texte et image, entre l’écrit et le visuel, qui s’avère essentiel dans l’œuvre de Chagall. »

Mais au moment où il faut se mettre à l’œuvre et susciter ses figures qui sont aussi familières que les membres de sa famille, Chagall estime, au regard de ce qui est en jeu, qu’un voyage à Jérusalem est nécessaire. Il part avec sa femme est sa fille en 1931 et visite notamment Haïfa, Tel Aviv, Jérusalem, Safed. L’idée est, pour l’artiste, de vérifier son appartenance à cette terre, à ses couleurs, à sa lumière. À peine Chagall a-t-il passé la frontière que les inscriptions lui « rappellent d’un seul coup le roi David jouant de la harpe ». Pour le peintre, le choc avec cette réalité ne finira pas d’avoir des répercussions sur son œuvre, sur le sens qu’il y attache, et en premier lieu sur le travail de graveur, qu’il entreprend à son retour en marge de ses illustrations pour la Bible.

Chagall « fait corps » avec son sujet, il fait en sorte que la Parole se propage à travers son langage pictural. Son imagination se renouvelle sans cesse au contact du texte sacré et il tente de suggérer avec toujours plus de subtilité et de créativité la présence de l’Éternel.

Sa première Bible est constituée de 66 eaux-fortes gravées jusqu’en 1939 puis complétées en 1952 et 1956 par 39 autre œuvres dont la facture est très différente : plus grave, plus engagées encore. Entre la guerre et les changements d’éditeurs, les deux volumes consacrés à la Bible ne paraîtront qu’en décembre 1956.

« Depuis ma première jeunesse, j’ai été captivé par la Bible. Il m’a toujours semblé et il me semble encore que c’est la plus grande source de poésie de tous les temps. Depuis lors, j’ai cherché ce reflet dans la vie et dans l’Art. La Bible est comme une résonance de la nature et ce secret j’ai essayé de le transmettre. »

Évoquant le musée national à Nice où sont déposées ses œuvres qui concernent le message biblique, Marc Chagall déclare : « J’ai voulu les laisser dans cette Maison pour que les hommes essaient d’y trouver une certaine paix, une certaine spiritualité, une religiosité, un sens de la vie. Ces tableaux, dans ma pensée, ne représentent pas le rêve d’un seul peuple mais celui de l’humanité (…) »

« La peinture, la couleur, ne sont-elles pas inspirées par l’amour ? »

Pour Chagall, la couleur est une chose innée, elle dépasse la dextérité avec laquelle on peut manier un pinceau. La couleur, avec ces lignes, fait apparaître le caractère et le message de chacun. 

« Si toute la vie va inévitablement vers sa fin, nous devons durant la nôtre, la colorier avec nos couleurs d’amour et d’espoir. Dans cet amour se trouve la logique sociale de la vie et l’essentiel de chaque religion. Pour moi, la perfection dans l’Art et dans la vie est issue de cette source biblique. Sans cet esprit, la seule mécanique de logique et de constructivité dans l’Art comme dans la vie ne porte pas de fruits.
Peut-être dans cette Maison viendront des jeunes et les moins jeunes chercher un idéal de fraternité et d’amour tel que mes couleurs et mes lignes l’ont rêvé. Peut-être aussi prononcera-t-on les paroles de cet amour que je ressens pour tous. Peut-être n’y aura-t-il plus d’ennemis et comme une mère avec amour et peine met au monde un enfant, ainsi les jeunes et les moins jeunes construiront le monde de l’amour avec un nouveau coloris.
Et tous, quelle que soit leur religion pourront y venir et parler de ce rêve, loin des méchancetés et de l’excitation.
Je voudrais aussi qu’en ce lieu, on expose des œuvres d’art et des documents de haute spiritualité de tous les peuples, qu’on entende leur musique et leur poésie dictées par le cœur.
Ce rêve est-il possible ? mais dans l’art comme dans la vie tout est possible si, à la base il y a l’Amour. »

Une bibliographie des ouvrages de référence

  • Sylvie Forestier, Petit guide du Musée National, Message biblique, Marc Chagall, éditions de la Réunion des musées nationaux, Paris, avril 1997/mars 2008.
  • Jean-Michel Foray et Françoise Rossini-Paquet, Introduction à l’album du Musée National, Message biblique, Marc Chagall, éditions de la Réunion des musées nationaux, Paris, 2010.
  • Chagall et Tériade, l’empreinte d’un peintre, Musée Matisse – Le Cateau Cambrésis, Feuille à Feuille, 2006.
  • Chagall et la Bible, Musée d’art et d’histoire du judaïsme, Skira, Flammarion, 2011
  • Jean-Michel Foray, Le petit dictionnaire Chagall en 52 symboles, éditions de la Réunion des musées nationaux-Grand Palais, Paris 2013
  • Jacob Baal-Teshuva, Chagall, Taschen, 2003
  • Julia Garimorth-Foray (dir), Chagall entre guerre et paix, Musée du Luxembourg, exposition organisée par la Réunion des musées nationaux-Grand Palais, 2013.
  • « La bible et l’art contemporain » Méromédia, 2003
  • « Bible et œuvre d’art en regard » parcours pour une catéchèse en image, Méromédia, 2005

 

Œuvres, commentaires et pistes de réflexion

Moïse devant le buisson ardent (1960-1966), Exode 3, 1-10

voir l’œuvre « Moïse et le buisson ardent »

Pour les enfants 

  • Que vois-tu et que comprends-tu ?
  • Qu’est-ce que tu aimes, qu’est-ce que tu n’aimes pas dans ce tableau ?
  • D’après toi, qui est le personnage en blanc ? 
  • A quoi reconnais-tu Moïse ? 
  • Combien de fois le vois-tu ? 
  • Quelles différences entre les deux dessins ?
  • Qu’est-ce qui est au centre de la scène ? 
  • Que vois-tu au-dessus du buisson ? 

Pistes pour les ados

  • Dieu a parlé à Moïse dans le Buisson, comment te parle-t-il aujourd’hui ? 
  • Un buisson qui brûle sans se consumer, c’est quoi ça ?

Compléments possibles via la peinture 

  • Dans ce tableau, sorte de résumé de l’histoire de Moïse
  • Grandes étapes de la vie : constitution de l’identité (personnelle et communautaire, vocation, capacité à changer, choix de vie)
  • Question de la communauté d’appartenance : différence entre le peuple constitué derrière Moïse, en ordre de marche et d’application de la Loi – tournée vers elle – et les égyptiens en ordre dispersés

Informations pour les adultes

  • Trois figures verticales scandent la composition qui met en scène deux épisodes fondateurs de l’histoire de Moïse de chaque côté du buisson ardent, au centre du tableau.
  • Si on lit de droite à gauche (comme l’hébreu) l’artiste évoque d’abord la vie tranquille de Moïse dans les pâturages du pays de Madian (en haut à droite). Près de Moïse, dans la partie droite du tableau, Aaron son frère, reconnaissable à son pectoral.
  • Face au buisson ardent Moïse est tombé à genoux. Le patriarche, en vieillard au visage très ridé, a une expression de béatitude. 
  • Il porte la main à son cœur pour manifester humblement sa surprise craintive, tel Marie dans une annonciation, et paraît transfiguré alors qu’il écoute la voix et reçoit sa mission d’aller auprès du Pharaon pour faire sortir le peuple d’Égypte.
  • Chagall identifie toujours Moïse par des rayons, symboles de la lumière que son visage irradie lorsqu’il descend avec les tables de la loi du mont Sinaï.
  • Le buisson ardent est au centre du tableau. Un ange au-dessus matérialise la voix de Dieu s’adressant au prophète. Il est figuré dans un cercle évocateur des mandorles qui soulignent la présence divine au fronton des églises romanes. Les couleurs du buisson en feu reprises dans cette double auréole sont celles de l’arc-en-ciel. Chagall symbolise ainsi le rappel du dialogue entre Dieu et les êtres humains, le rappel de l’Alliance.
  • La partie gauche du tableau évoque la sortie d’Égypte, la traversée de la mer Rouge. La haute tête de Moïse, éclairée par la lumière divine, est tournée vers l’extérieur du tableau, c’est-à-dire vers ce qui l’appelle. Devant lui, les tables de la loi qu’il n’a pas encore reçues mais qui l’investissent déjà de toute l’autorité sur le peuple juif. Son manteau, c’est le peuple juif, c’est sa chair. La vague qui se referme derrière lui est également évocation de la nuée divine qui accompagne les Hébreux dans leur marche. Elle les protège contre l’armée de pharaon dont la colère est soulignée de rouge et de mouvements frénétiques. La vague est en train d’engloutir l’armée égyptienne, les chars sont disloqués. À la sérénité de la marche du peuple hébreu s’oppose la dramatique fin de l’armée du pharaon. 

Chagall réunit deux épisodes du récit biblique, celui du buisson ardent, et celui du passage de la mer Rouge.

Sébastien Bourdon (1616-1671)

Bourdon est un peintre protestant né à Montpellier qui a beaucoup voyagé en vivant de sa peinture avant d’arriver à Rome en 1634. Il se distingue alors par son talent de contrefacteur des grands maîtres. Il quitte Rome à la suite d’une querelle avec un autre peintre qui menace de le dénoncer à l’Inquisition et s’installe à Paris. 

Il peint le crucifiement de Saint-Pierre pour la cathédrale de Paris et joue un rôle actif dans la fondation de l’Académie royale de peinture et de sculpture. 

Son talent est reconnu jusqu’en Suède où la reine Christine l’invite. Il peindra plusieurs portraits d’elle et de personnalités de la cour. Il est considéré comme l’un des peintres majeurs du classicisme français.

Le buisson ardent, 1642-1645

voir l’œuvre « Le buisson ardent »

Pour les enfants

  • Que vois-tu et que comprends-tu ?
  • Qu’est-ce que tu aimes, qu’est-ce que tu n’aimes pas dans ce tableau ?
  • A ton avis, pourquoi est-ce que Moïse met ses mains sur ses yeux ? 
  • Qui est représenté en face de lui ?

Pour les ados/adultes

  • Jeu de « cache-cache ? » Ce n’est pas Dieu qui se cache dans le buisson mais peut-être Moïse qui cherche à se « faire oublier » après avoir tué un Égyptien et s’être constitué une nouvelle vie « tranquille » avec ses troupeaux.
  • Buisson : deux étages, un classique, marron, collé à la terre, mais derrière lequel la lumière peut passer au-dessus et vient illuminer, par derrière, notre réalité. Elle est éblouissante, il faut choisir de la recevoir.
  • Qu’est-ce que la représentation de Dieu induit ? (homme blanc, âgé, barbu)
  • Question de la signification des anges (forment une sorte de trinité) et de celle des deux taches de couleur (bleu, rouge).
  • Composition en deux triangles inversés avec comme point de convergence la lumière. En bas, composition sobre et très humaine, gamme de couleurs de la terre. En haut, composition baroque, classique, riche avec « Dieu » en majesté, accueillant comme un père, mais aussi très en surplomb.

Exode 3, 1-10
Bourdon a utilisé la composition de la fresque de Raphaël « Moïse devant le buisson ardent », qui se trouve au plafond de la Stanza di Heliodorus au Vatican. Il représente, fidèle au texte biblique, Moïse se cachant les yeux car il craint de voir Dieu.
Le peintre représente Dieu qui souhaite délier son peuple de la servitude. Dieu n’est pas le buisson ardent, ni la voix d’un ange. Il est celui qui s’investit dans cette pâte humaine qu’il a créée. Il n’est pas une divinité assise là-haut, aveugle, sourde et indifférente. Il est le Dieu qui descend pour son peuple, le Dieu qui s’abaisse pour le délier et le conduire.

Le passage de la mer Rouge, Taka Mizukami

« La Bible et l’art contemporain » Méromédia, 2003

Né en 1941 au Japon, Taka Mizukami est un artiste peintre installé en France depuis 1980. Il dit de son art : « La Matière est mon inspiration. Elle peut se présenter sous forme solide ou liquide, brute ou limpide, minérale ou organique, et chacun de ses atomes renferme l’Histoire de l’Univers. Mon travail consiste à composer l’espace, marier l’équilibre et le déséquilibre, réconcilier l’abstrait et le figuratif, fusionner le Yin au Yang… Mais le plus important, c’est de laisser la Matière s’exprimer librement ! Car elle me guide, et je l’écoute. Je ne suis finalement que sa plume, pour écrire la suite de sa propre Histoire. Ainsi la Matière est à la fois la source et le résultat de mes créations. »

Exode 14, 15-31

Pour les enfants :

  • Que vois-tu et que comprends-tu ?
  • Qu’est-ce que tu aimes, qu’est-ce que tu n’aimes pas dans ce tableau ?
  • Où en est-on dans le chemin de Moïse et du peuple hébreu ?
  • Il y a dans ce tableau quelque chose qui évoque le monde des Égyptiens : qu’est-ce que c’est ? 
  • Pourquoi l’artiste a-t-il choisi la couleur rouge ?
  • Qu’est-ce que tu vois d’autre dans ce tableau ? A quoi ça te fait penser ? (trace du chemin bien structurée et comme éclairée grâce à la peinture. La feuille d’or comme une « trace » du peuple hébreu. Le « taureau » comme symbole de force et de colère ?)

Commentaire de l’artiste
J’essaie d’exprimer à travers mes peintures l’énergie que je reçois du cosmos, de l’univers. Je suis comme un outil qui transmet cette force cosmique. De culture Bouddhiste, comme tout être vivant sur terre, j’ai conscience d’appartenir à l’univers – avec le souci du respect et de l’amour des autres.
J’ai abordé la Bible à partir d’une version japonaise de l’Ancien Testament. J’ai choisi l’Exode parce que l’Égypte m’intéresse particulièrement – entre autres le thème de la pyramide. Ce thème nouveau pour moi… m’a stimulé et a trouvé une résonance profonde en moi.

La traversée de la mer Rouge, Chagall, 1955

voir l’œuvre « La traversée de la mer Rouge »

Pour les enfants 

  • Que vois-tu et que comprends-tu ?
  • Qu’est-ce que tu aimes, qu’est-ce que tu n’aimes pas dans ce tableau ?
  • Cette image te rappelle-t-elle un tableau ? Lequel ? 
  • Dieu n’est pas représenté, et pourtant, il est bien présent, il entoure le peuple. Comment est-il représenté ? 
  • Qui sont les personnes peintes en rouge en bas du tableau ?

Après la Shoah, il est important pour Chagall de symboliser toutes les souffrances du peuple juif martyrisé à travers les siècles. Dans ce tableau, le peuple hébreu en rang serré, guidé par un ange, s’engage dans le passage ouvert d’un geste impérieux par Moïse debout sur la gauche. Un grand ange et un juif errant conduisent le peuple loin de la Shoah, figurée à droite, où Jésus crucifié est environné de réfugiés fuyant un village en flammes. Le peuple juif est conduit à gauche vers David en train de jouer de la lyre près de la tour de David à Jérusalem. 

La nuée évoquant la présence divine qui accompagne les Hébreux et la vague se refermant sur le pharaon et son armée sont confondus dans une masse blanche au centre du tableau.
Là où la colonne de nuée sépare les Égyptiens des Hébreux, un ange apporte une Torah ouverte pour suggérer la raison de cette scission.

La violence des poursuivants est rendue visible par la couleur rouge et l’agitation des personnages par le désordre de leurs membres en tous sens. La scène figure encore dans Moïse devant le buisson ardent, l’un des tableaux du message biblique.

Moïse est porté par plus grand que lui mais il est aussi dans une position d’autorité, de conduite ; il indique clairement la voie.

Autres éléments à commenter éventuellement dans le tableau : le Christ en croix en haut à droite, le peuple à l’arrière-plan, crucifié en même temps que lui, le Roi David en haut à gauche, le clocher du village de Vitebsk, le poisson, le couple.

« Let my people go » Aaron Douglas (Exode 14)

voir l’œuvre « Let my people go »

Aaron Douglas (1899-1979) est né à Topeka, dans le Kansas, de parents qui ont participé à la Grande Migration, les vagues de populations afro-américaines qui ont fui la discrimination dans le Sud sous les lois Jim Crow. Après avoir obtenu un diplôme d’art à l’université du Nebraska et enseigné à Kansas City, dans le Missouri, Douglas s’est rendu à New York pour s’immerger dans les développements culturels de Harlem dont il avait entendu parler. Il s’est rapidement imposé comme l’un des artistes visuels les plus doués de la Renaissance de Harlem, d’abord en illustrant des revues et des livres, grâce auxquels il a développé son style graphique distinctif synthétisant le design contemporain et les sources égyptiennes anciennes. 

Cette peinture fait partie d’une importante série de huit compositions que Douglas a réalisées à partir de dessins plus petits qu’il a créés en 1927 pour un projet de collaboration avec l’auteur James Weldon Johnson, God’s Trombones, l’une des plus grandes réussites littéraires de la Renaissance de Harlem. Illustrant l’histoire biblique de l’ordre donné par Dieu à Moïse de conduire les Israélites hors de la captivité en Égypte, « Let My People Go » est une puissante allégorie de la libération et de l’illumination, qui s’est répercutée au fil du temps au sein des communautés afro-américaines confrontées à la persécution institutionnelle et culturelle.

« Let My People Go » au Metropolitan Museum of Art présente la silhouette caractéristique de Douglas, avec des formes figuratives plates et des contours clairs définis par des passages monochromatiques et des couleurs sobres. Ce style doit beaucoup au regain d’intérêt pour l’art égyptien après le dévoilement de la tombe du roi Toutankhamon (en 1922), ainsi qu’à l’intérêt contemporain pour le design Art déco et l’art africain. 

Réalisée dans une palette inhabituelle de lavande et de jaune-or, l’œuvre illustre le récit du livre de l’Exode, dans lequel Dieu ordonne à Moïse de conduire le peuple hébreu hors de la captivité en Égypte. La lumière divine rayonne du coin supérieur gauche de la composition en arcs concentriques jusqu’à la figure agenouillée de Moïse près du coin opposé. 

Les trois grandes pyramides de Gizeh apparaissent derrière Moïse, tandis que de petites accumulations de marques verticales suggèrent la masse des Hébreux asservis attendant la liberté. Les régiments du pharaon se rassemblent pour la bataille le long du côté gauche, rempli de vagues stylisées, qui peuvent faire allusion à la séparation de la mer Rouge par Moïse. 

Let My People Go illustre l’appropriation par l’artiste de récits historiques en tant qu’allégories de l’expérience et de l’identité afro-américaines. L’histoire de Moïse dans l’Ancien Testament fait écho à l’histoire de l’esclavage dans les communautés afro-américaines.

Pour les enfants

  • Que vois-tu ? Que comprends-tu ? 
  • Qu’est-ce que tu aimes, qu’est-ce que tu n’aimes pas dans ce tableau ?
  • À quel moment de l’histoire se trouve-t-on ? 
  • À ton avis, où est Moïse dans ce tableau et dans quelle position est-il ?
  • Qu’est-ce que tu remarques de particulier dans ce tableau pour représenter ce moment de l’histoire (les couleurs, les personnages) ?

Commentaire ados/adultes

  • Seul Moïse est éclairé par la lumière divine. 
  • Position de fragilité : il semble nu, il implore (les Égyptiens sont casqués et armés)
  • Sur la question de la transposition à l’époque contemporaine : un Moïse « africain ».
  • Violence : les lances, les chevaux, les éclairs.

La danse de Myriam, Chagall, 1966. Exode 15, 20-21

voir l’œuvre « La danse de Myriam »

En 1966, Chagall réalise 24 lithographies colorées sur le thème de l’Exode d’Égypte, marquées par la direction des trois enfants d’Amram, Moïse, Aaron et Myriam. Cette œuvre représente un moment de célébration, où la prophétesse Myriam danse dans le groupe en jouant du tambourin. Les personnages sont typiques de l’imaginaire joyeux et lyrique de Chagall, ainsi que la richesse des couleurs pures.

Pour les enfants

  • Que vois-tu ? Que comprends-tu ? 
  • Qu’est-ce que tu aimes, qu’est-ce que tu n’aimes pas dans ce tableau ?
  • A quel moment de l’histoire est-ce qu’on se trouve ? 
  • Qui est le personnage au centre du tableau ?
  • Comment la reconnais-tu ?
  • Qu’est-ce qui donne un air joyeux à ce tableau ?
  • Est-ce que tu vois des animaux sur ce tableau ? Lesquels ?
  • Est-ce que tu vois des instruments de musique ? Lesquels ?

Commentaires ados/adultes :

  • Construction de la composition en pyramide pour faire monter la louange // avec les « sacrifices de bonne odeur » : de la même manière qu’on fait monter la fumée, on fait monter la louange par la danse.
  • Toutes les femmes ont les bras levés.
  • Tableau en courbes (féminité) et en mouvement.

La danse, Chagall, 1950-52

voir l’œuvre « La danse »

La culture hassidique et biblique dont Chagall est imprégné assimile la danse à une prière ou à une action de grâce. Le peuple d’Israël danse pour louer Dieu après une victoire, pour exprimer la joie et la reconnaissance pour la grâce donnée. 

Dans le livre de l’Exode, après le passage de la mer Rouge et le chant de Moïse, Myriam la prophétesse, sœur d’Aaron, prend son tambourin et entraîne toutes les femmes derrière elle à chanter pour le Seigneur. Il s’agit de mettre tout son corps en mouvement pour louer Dieu. On peut reconnaître Myriam en bas, au premier plan, avec d’autres femmes qui font la ronde dans cet autre tableau de Chagall qui évoque la danse en général. Derrière Myriam, c’est le village de Vence reconnaissable à la circularité de son enceinte et à son clocher. Le paysage est méditerranéen ; sur la mer, proche, une voile se profile.

Le veau d’or, Pierre Assemat 

« Bible et œuvre d’art en regard » parcours pour une catéchèse en image, Méromédia, 2005

Né en 1940 dans le Tarn, P. Assémat « est entré en peinture, comme on entre en religion, c’est-à-dire pour vivre totalement sa foi en cet art qui existe depuis l’homme des cavernes, depuis le jour où celui-ci a trempé sa main dans l’argile pour l’opposer sur la paroi du rocher et créer ainsi le premier geste plastique ».

Exode 32, 1-14

Composition
La toile est divisée en trois registres superposés : En bas, la foule bigarrée composée d’hommes et de femmes aux regards dirigés vers le haut et aux doigts pointés vers le veau d’or.
Au milieu, trois téléviseurs posés sur des étagères et allumés. Ils présentent des scènes sportives, cyclisme, foot et tennis, les sports les plus populaires, ceux qui sont au centre des échanges d’argent les plus importants. Au-dessus, surplombant la scène, le veau d’or. Il est seul et auréolé́ d’or sur un fond bleu. 

Interprétation
Une manière cynique de mettre en image l’adage « Il y a beaucoup d’appelés et peu d’élus » mais aussi une façon caricaturale de représenter la marche du monde. A l’enfer de la vie quotidienne où tout le monde se bat, se marche dessus pour obtenir le ballon ovale c’est-à-dire être le gagnant, le point de mire de tous les autres, succèderait le purgatoire des médias. A demi sauvé du monde et de son anonymat, la star du sport devient l’exemple à suivre et à fêter pour atteindre enfin, encore au-dessus, la renommée, la fortune et la gloire matérielle que figure le veau d’or. 

La violence dénonciatrice du propos du peintre est soutenue par le jeu des couleurs, celui des complémentaires bleu/oranger, vert/jaune, ainsi que par la caricature satirique de son dessin. Dans l’arène du monde déterminée par les étagères qui soutiennent les téléviseurs, des formes humaines presque indistinctes ne surnagent que quelques expressions typées comme les dents de requin du rugbyman ou les visages renversés et extatiques de quelques femmes. Une humanité déchue, livrée à l’envie et à la rage de participer aux jeux du cirque et de partager une victoire dont elle n’aura été que spectatrice. En revanche, les télévisions présentent sans trêve les images des épisodes clés des sports évoqués provoquant holà et cris festifs : c’est l’arrivée au col, le tir au but ou les services mortels ! Au-dessus placide et seul, brille de mille feux le veau tout d’or revêtu, unique espoir et religion de cette foule en délire. 

Conclusion
Tous les moyens mis en œuvre par l’artiste pour nous donner sa lecture vivante et actualisée du texte biblique contribuent à nous faire réfléchir sur nos valeurs : la réussite individuelle au mépris des autres ? La gloire frelatée par la drogue ? L’argent comme valeur suprême ? 

Pour les enfants 

  • Que vois-tu ? Que comprends-tu ?
  • Qu’est-ce que tu aimes, qu’est-ce que tu n’aimes pas dans ce tableau ?
  • Quels sont les sports représentés ?
  • Regarde les visages : quelles expressions vois-tu sur ces visages ?
  • Un animal doré placé au-dessus des écrans : qu’est-ce que l’artiste a pu vouloir dire ? 
  • A quelle étape du parcours est-ce qu’on est ?

Ados/adultes 

  • Qu’est-ce qui caractérise une idole, comment la définir ?
  • Même type de questions. Susciter et élargir le débat : quelles sont nos idoles aujourd’hui ?
  • A relier à la question des addictions (qui n’est pas absente du texte biblique, puisque le peuple ne peut se passer de « posséder « un » Dieu) ; désir/possession…

Le veau d’or, Chagall, 1965-66

Commentaire
Cris, danse, manifestations de joie au service du veau d’or.
Raideur des personnages dans la partie haute, les couleurs nous indiquent que la scène reste très humaine et peu joyeuse (prédominance de la couleur « terre »), en bas, attitudes de soumission.

Pour les enfants 

  • Que vois-tu ? Que comprends-tu ? 
  • Qu’est-ce que tu aimes, qu’est-ce que tu n’aimes pas dans ce tableau ?
  • A quelle étape correspond ce tableau ?
  • Qu’est-ce qui est au centre du tableau ?
  • Dans quelles positions sont les gens autour du veau ?
  • Que font-ils ?
  • Qu’est-ce que tu ressens en regardant ce tableau ?

Ados/adultes

  • Qu’est-ce qui caractérise une idole, comment la définir ?
  • Même type de questions. Susciter et élargir le débat : quelles sont nos idoles aujourd’hui ?
  • A relier à la question des addictions (qui n’est pas absente du texte biblique, puisque le peuple ne peut se passer de « posséder « un » Dieu) ; désir/possession…

Pour aller plus loin : autre référence proposée, celle du veau d’or de Damien Hirst (artiste britannique) 

Cette installation de 10 tonnes s’est vendue 140 millions d’euros en 2008. L’animal est installé dans un aquarium de formol avec les sabots, les cornes et un disque posé sur son crâne, en or 18 carats. 

Moïse recevant les tables de la loi, 1960-1966, Exode 34, 1-9

Chagall représente un moment fondateur dans l’histoire du peuple juif, qui scelle l’alliance de celui-ci avec Dieu. L’importance de l’événement est traduite par la lumière intense qui baigne la toile. Deux diagonales se croisent. 

Une diagonale marque le lien entre Moïse et Dieu. Chagall ne représente pas Dieu, il peint les mains de Dieu sortant des nuages gris. Dieu donne les tables de la loi à Moïse, dont le corps est tendu vers le ciel. Les pieds du patriarche reposent sur le roc mais il est en même temps presque porté par le peuple. Une partie du peuple l’attend en bas, au pied du mont Sinaï, les visages tournés vers lui.

Une autre partie du peuple, en haut sur la gauche, adore le veau d’or au somment de l’autre diagonale qui est celle de la montagne qui rejoint le ciel. Au pied de celle-ci, on retrouve des personnages marquants de l’histoire du peuple juif : Aaron le frère de Moïse tient une menorah. Sur sa poitrine, un pectoral à 12 cases brodées de pierres précieuses qui figurent les 12 tribus d’Israël. Au-dessus d’Aaron, un prophète méditatif (Jérémie ?), le roi David sur son trône et, tout en haut, proche de Dieu parce qu’il se met sous sa protection, un groupe de juifs en fuite. 

En plus des aspects bibliques, des éléments plus personnels de la vie de l’artiste sont représentés dans ce tableau : l’ange à la Torah, les toits de Vitebsk, et la famille de l’artiste en quelques traits allusifs.

Pour les enfants 

  • Que vois-tu ? Que comprends-tu ? 
  • Qu’est-ce que tu aimes, qu’est-ce que tu n’aimes pas dans ce tableau ?
  • Trouve dans ce tableau des dessins que tu as déjà vus.
  • Qui reconnais-tu au centre du tableau ?
  • Qu’est-ce qu’il reçoit ?
  • Qui lui donne ?

Ados/adultes

  • Qu’est-ce que cette « loi » donnée par Dieu ?
  • Quelle est la finalité de la Loi ? 
  • Quelle actualité pour aujourd’hui ?
  • La loi est tantôt appelée « enseignement », « commandement », « paroles », comment recevez-vous ces différentes appellations ? 

 

Crédit : Brigitte Reymond et Laurence Flachon




Dr. Schweitzer, le projet d’une vie

A l’occasion du 150e anniversaire de la naissance du Dr Albert Schweitzer, Daniel Priss a écrit deux chansons en son hommage.
« Dr. Schweitzer, le projet d’une vie » est une chanson biographique
« Le message de Lambaréné » se focalise sur le « Respect de la vie »

« Dr Schweitzer, le projet d’une vie », est une chanson biographique. Daniel Priss présente la naissance d’Albert Schweitzer, à Kaysersberg en 1875, quatre ans après la fin de la guerre de 1870. L’héritage de ce conflit vécu par ses parents habitera son enfance, il façonnera sa pensée.
La chanson évoque le philosophe, le musicien et le théologien, puis, les débuts de l’hôpital à Lambaréné au Gabon en 1913.
A l’âge de 39 ans, en 1914 la Première Guerre mondiale éclate. Né citoyen allemand, Schweitzer connaîtra les prisons françaises, pendant cette période l’hôpital est détruit.
A la fin de la guerre, Dr Schweitzer reconstruit l’hôpital.
La Seconde Guerre mondiale se termine par Hiroshima, Schweitzer s’engage dans le combat contre l’armement atomique.
En 1952, l’attribution du prix Nobel de la paix lui apporte « la consécration et une notoriété mondiale ».

Daniel Priss, tente dans sa chanson de mettre en évidence, le lien entre les traumatismes des guerres et le projet de vie qui fut celui du Dr Schweitzer.

Daniel Priss propose sur Point KT, six émissions de radio, avec de nombreuses archives sonores et des interviews de témoins directs ou indirects. Pour découvrir les six émissions.

Écouter la chanson

Écouter le Playback

Dr Schweitzer, le projet d’une vie – partition

Le respect de la vie,
Une philosophie,
Le respect de la vie,
Une boussole, un défi.
Le respect de la vie,
Aucun compromis,
Le respect de la vie,
Cinq mots, le projet d’une vie !

La vie, la vie, la vie,
Trop souvent meurtrie.
La vie, la vie, la vie,
Par des guerres, des conflits.
La vie, la vie, la vie,
Tu es né en Germanie,
La vie, la vie, la vie,
Cinq ans après une barbarie.

Le respect de la vie,
Une philosophie,
Le respect de la vie,
Une boussole, un défi.
Le respect de la vie,
Aucun compromis,
Le respect de la vie,
Cinq mots, le projet d’une vie !

La vie, la vie, la vie,
Musique et théologie,
La vie, la vie, la vie,
Amour d’ la philosophie.
La vie, la vie, la vie,
Combattre les maladies,
La vie, la vie, la vie,
Le Gabon, sera ta patrie.

A Lambaréné
Dans un vieux poulailler,
Tu créas un hôpital
Oh non, ce n’est pas banal !
A Lambaréné
Tu te fais une renommée
De toutes les contrées
Ils viennent pour se faire soigner
Oh, oh, Dr. Schweizer (4x)

La vie, la vie, la vie,
Eclate un nouveau conflit.
La vie, la vie, la vie,
14, la guerre sévit
La vie, la vie, la vie,
Te voilà assujetti
La vie, la vie, la vie,
Dans une prison, meurtri.

A Lambaréné
Tout est cassé, délabré,
Il n’y a plus d’hôpital
Oh non, serait-ce fatal ?
A Lambaréné
Ils sont tous désespérés
Dans toute la contrée
Personne qui puisse soigner
Oh, oh, reviens Schweizer (4x)

La vie, la vie, la vie,
18, la fin du conflit.
La vie, la vie, la vie,
L’hôpital est rebâti
La vie, la vie, la vie,
Allemagne, France, Etats-Unis
La vie, la vie, la vie,
Nombreux, sont tous tes amis.

A Lambaréné
Les années se sont écoulées,
Plus grand est l’hôpital
Oh oui, c’est vraiment génial !
A Lambaréné
Tu as développé ta pensée
De toutes les contrées
Ils viennent pour t’écouter.
Oh, oh, Dr. Schweizer (4x)

Crédits : Daniel Priss (UEPAL), Point KT




Le message de Lambaréné

A l’occasion du 150e anniversaire de la naissance du Dr Albert Schweitzer, Daniel Priss a écrit deux chansons en son hommage.
   – Le message de Lambaréné se focalise sur le « Respect de la vie ».
   – « Dr. Schweitzer, le projet d’une vie » est une chanson biographique.

Rappelons qu’Albert Schweitzer, est né le 14 janvier 1875, à Kaysersberg en Alsace, cinq ans après la guerre de 1870. Son enfance est marquée par le traumatisme de ce conflit resté dans la mémoire collective. Chrétien humaniste, théologien, philosophe pasteur, médecin. Il projette de créer un hôpital en Afrique, à Lambaréné au Gabon. A l’âge de 39 ans, alors qu’il débute son projet, la Première Guerre mondiale éclate. Né citoyen allemand, il connaîtra les prisons françaises. Après Hiroshima, Schweitzer s’engage dans un combat contre l’armement atomique.

Sa foi, son engagement et ces évènements façonneront sa pensée, elle pourrait être résumée par : « Le respect de la vie ».

Le prix Nobel de la paix lui sera attribué en 1952, lui offrant une consécration et une notoriété mondiale.

Daniel PRISS propose sur Point KT, six émissions de radio, avec de nombreuses archives sonores et des interviews de témoins directs ou indirects. Pour découvrir les six émissions.

Écouter la chanson

Écouter le Playback

Le message de Lambaréné – partition

Notre monde ne serait rien
Sans la présence de la vie,
Aucun terrien, aucun martien,
Un gros caillou dans l’infini.

Notre monde ne serait rien
Sans la présence de la vie,
Ni batracien, ni lémurien,
Une étoile perdue dans l’oubli.

The life, das Leben, la vie,
La vida, I Zoé,
Maisha,
The life, das Leben, la vie,
Un message de Lambaréné,
Un message de Lambaréné.

Notre monde ne serait rien
Sans l’amour de la vie,
Aucune musique, ni musicien,
Offrant couleurs et harmonies.

Notre monde ne serait rien
Sans l’amour de la vie,
Sans poète, ni comédien,
Offrant tendresse et poésie.

The life, das Leben, la vie,
La vida, I Zoé,
Maisha,
The life, das Leben, la vie,
Die Botschaft von Lambaréné
Die Botschaft von Lambaréné.

Notre monde ne sera rien
Sans le respect de la vie,
Que des guerres, et des conflits,
Et des esclaves du profit.

Notre monde ne sera rien,
Sans le respect de la vie,
Bien, plus qu’une philosophie,
C’est un cri pour sa survie.

The life, das Leben, la vie,
La vida, I Zoé,
Maisha,
The life, das Leben, la vie,
The message of Lambaréné,
The message of Lambaréné.

Crédit Daniel Priss (UEPAL) Point KT




Le Dr Albert Schweitzer, en six émissions radio

Le 14 janvier 2025, a été commémoré le cent-cinquantième anniversaire de la naissance du Dr Albert Schweitzer, né à Kaysersberg, en Alsace.
Daniel Priss nous propose une mise en ligne de six émissions radio, qu’il avait produites en 1999 pour Radio France Alsace. Ces émissions avaient été réalisées en partenariat avec Jacques Mouriquant, journaliste à Radio Suisse Romande.

Elles présentent un double intérêt historique :
– elles s’appuient sur des archives sauvées in extremis par le journaliste Jean-Paul Gunsett de la destruction, archives précieuses, qui nous permettent d’entendre la voix d’Albert Schweitzer (déposées à l’INA).
– elles s’appuient sur des interviews réalisés durant l’année 1998, auprès de témoins et de collaborateurs du Docteur Albert Schweitzer. Certains d’entre eux nous ont quittés.
Ces émissions souhaitent offrir un portrait honnête avec des regards croisés.

1re émission : Albert Schweitzer, un citoyen alsacien (19’27)

2e émission : Lambaréné. Un îlot en Afrique (25’30)

3e émission : Un hôpital dans la brousse (29’41)

4e émission : Albert Schweitzer, le musicien (29’27)

5e émission : Albert Schweitzer, l’homme et le penseur (26’43)

6e émission : Albert Schweitzer, le théologien – Lambaréné en 1998/99 (27’25)

Crédits : Daniel Priss (UEPAL) Point KT




La confirmation : évolutions et enjeux pour aujourd’hui

Un bref historique de l’évolution de la fête de la confirmation dans l’Eglise et quelques réflexions sur les enjeux d’aujourd’hui. Cette présentation a été faite par Christina Weinhold (pasteure de l’EPUdF) lors du bistrot des catéchètes du 15 octobre 2024 sur la confirmation.

Au départ : le baptême

Matthieu 28, 16 à 20
Les onze disciples allèrent en Galilée, sur la montagne que Jésus avait désignée. Quand ils le virent, ils se prosternèrent, mais quelques-uns eurent des doutes ; Jésus s’approcha et leur dit : Toute autorité m’a été donnée dans le ciel et sur la terre. Allez, faites des gens de toutes les nations des disciples, baptisez-les pour le nom du Père, du Fils et de l’Esprit saint, et enseignez-leur à garder tout ce que je vous ai commandé. Quant à moi, je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde.

Actes 8, 36 à 39
L’eunuque dit : Voici de l’eau ; qu’est-ce qui m’empêche de recevoir le baptême ? Il ordonna d’arrêter le char ; tous deux descendirent dans l’eau, Philippe ainsi que l’eunuque, et il le baptisa. Quand ils furent remontés de l’eau, l’Esprit du Seigneur enleva Philippe. L’eunuque ne le vit plus : il poursuivait son chemin, tout joyeux.

Les éléments de compréhension du baptême selon ces textes :

  • Le baptême comme acte personnel pour se reconnaître chrétien.
  • Accompagné d’un enseignement (Jésus recommande d’enseigner « tout ce que je vous ai commandé » ; l’eunuque, juste avant le passage ici cité, reçoit un enseignement de la part de Philippe).
  • À multiplier partout dans le monde
  • Est-ce que l’appel à enseigner et à baptiser que fait Jésus s’adresse à tous les croyants ou uniquement aux apôtres ?
  • Question des critères du baptême (« qu’est-ce qui m’empêche de recevoir le baptême » ?)

Actes 16, 29 à 33
Alors le geôlier demanda de la lumière, entra précipitamment et tomba tout tremblant devant Paul et Silas ; il les mena dehors et dit : Seigneurs, que faut-il que je fasse pour être sauvé ? Ils répondirent : Crois au Seigneur Jésus et tu seras sauvé, toi et toute ta maison. Ils lui dirent la parole du Seigneur, ainsi qu’à tous ceux qui étaient chez lui. A ce moment même, en pleine nuit, il les prit avec lui et lava leurs plaies ; aussitôt il reçut le baptême, lui et tous les siens.

Les éléments de compréhension du baptême selon ces textes

Aux points cités précédemment, s’ajoute ici le fait de passer d’une action individuelle à un usage pour toute la famille, toute la maison (serviteurs inclus).

Par ailleurs, deux éléments interviennent autour de la notion de baptême :

  • il faut de l’eau pour le baptême (cf. Jean-Baptiste qui baptiste dans le Jourdain),
  • mais il y a aussi la mention de l’Esprit Saint (ce que Jean-Baptiste réservé à Jésus, voir Marc 1, 7 et 8 : « Quelqu’un qui est plus fort que moi vient après moi ; je ne suis pas digne de me baisser pour délier la lanière de ses sandales. Moi, je vous ai baptisés dans l’eau, mais lui, il vous baptisera dans l’Esprit saint) qui se retrouve dans l’expression « être scellés de l’esprit saint » (voir Ephésiens 1, 13).

 

Rapide panorama historique de l’évolution de la notion de confirmation

Du coup, dans l’Église ancienne (entre le 2e et le 3e siècle), le baptême était suivi d’une deuxième action, par laquelle le Saint-Esprit était communiqué au baptisé : ainsi le baptême d’eau marquait le début de la vie chrétienne, un deuxième sacrement devait l’achever plus tardivement.

Avec l’arrivée du clergé dont nous trouvons déjà des traces dans quelques épitres bibliques (Tite, Timothée, Pierre…) va aussi se développer un partage des missions, des responsabilités : l’Église locale est chargée de l’enseignement des adultes (la catéchèse) et de la célébration de leur baptême ; les responsables supérieurs (l’épiscopat) passent confirment cet acte par une autre célébration lorsqu’ils passent dans l’Église locale. Ici la confirmation est alors une confirmation de l’extérieur, par la hiérarchie ecclésiale.

Lorsqu’en 380, un édit impérial oblige tous les sujets romains à devenir chrétiens, le baptême perd son caractère de changement de vie personnel (c’est devenu un acte imposé à tous). Le catéchuménat (qui dure alors entre 2 et 3 ans) perd lui aussi son sérieux, jusqu’à disparaître complètement. Mais la confirmation devient un sacrement important qui permet de valider l’autre sacrement, celui du baptême : sans la confirmation, le baptême perdait sa valeur.

Les réformateurs ont rejeté cette compréhension de la confirmation, et ne la considèrent pas comme un sacrement : elle n’apporte rien de plus au baptême et elle n’a pas été instituée par le Christ. Ils exigeaient cependant que les chrétiens baptisés soient formés aux vérités fondamentales de la foi et qu’ils en témoignent devant la communauté, en règle générale avant de pouvoir prendre la cène. Ils acceptaient également un acte de bénédiction avec imposition des mains.

L’idée d’une confirmation unique pour confirmer la profession de foi baptismale faite par les parrains et marraines au moment du baptême d’un enfant est venue d’Érasme de Rotterdam, et a été popularisée par le culte de confirmation avec imposition des mains mis en place par Martin Bucer, le Réformateur de Strasbourg. Cette pratique s’est répandue jusqu’à devenir le rite de la majorité civile à la fin de la scolarité. La confirmation est en effet célébrée vers l’âge de 13/14 ans qui est aussi l’âge où on devient adulte : les garçons partent en formation ; les filles quittent le domicile parental pour aller travailler ailleurs ou pour se fiancer puis se marier. Avec le temps, la confirmation prend de plus en plus l’aspect d’un rite de passage : c’est le jour où on boit son premier verre d’alcool, où l’on fume sa première cigarette, ou on achète de nouveaux vêtements…

D’un point de vue religieux, on la considérait le plus souvent comme le second acte du baptême des enfants, estimant que les dons de Dieu, les dons de la grâce, ne peuvent être efficaces que s’ils sont reçus dans la foi. Cette position rejoint un autre débat : celui autour du baptême des nourrissons et du rejet par certains du pédobaptisme.

Les réformateurs ont principalement trouvé un intérêt dans la confirmation en ce qu’elle vient au terme d’un enseignement donné. En effet, ils regrettaient et se plaignaient du manque de connaissances de leurs contemporains sur les questions relatives à la foi, et ont donc insisté sur la nécessité d’un enseignement.  La confirmation était donc l’occasion d’instaurer une nouvelle forme de catéchuménat, qui ne se pratiquait plus vraiment avant le baptême, tout en instaurant une préparation à la cène (notamment pour Luther).

Cet usage était imposé à tous les croyants – et non pas seulement aux jeunes : une fois par an le pasteur ou le conseil avait le droit et le devoir d’interroger les croyants sur leur conduite de vie et leurs connaissances sur les questions relatives à la foi, afin de s’assurer qu’ils puissent continuer à prendre la cène. Ceci vaut encore plus pour celles et ceux qui se préparent à leur première communion.

Chez Calvin, il était d’usage de célébrer la cène 4 fois par ans, et il y avait donc 4 dates d’examens prévus.

En bref !

Les réformateurs ne connaissent pas la confirmation au sens que nous donnons actuellement au terme. Ils ont introduit le catéchisme avec un enseignement des choses de la foi, et des examens à différer moments de l’année pour vérifier à la fois les connaissances et la bonne conduite des croyants.  Ainsi Luther et Calvin voient aussi dans le suivi de cet enseignement la condition pour participer à la cène.

Zwingli justifie la nécessité de l’institution de la confirmation notamment en raison de la possibilité du baptême des enfants, auquel il manquerait la dimension de foi personnelle.

Aujourd’hui dans notre Eglise (EPUdF)

Dans la constitution de l’EPUdF, la confirmation ne figure que dans les règlements d’application comme une possibilité pour les Églises locales et paroisses. Ce qui est inscrit dans les articles de la constitution, c’est le baptême et la catéchèse.

Article 31 – Baptême et accueil

R §1– Personnes baptisées

L’Église protestante unie de France baptise les petits enfants, comme les personnes qui le demandent et confessent que « Jésus-Christ est le Seigneur ».

  • 2 – Participation de la communauté

Pour que le sens du baptême soit clairement affirmé, il doit être administré dans une assemblée de l’Eglise. Si des circonstances particulières, dont le conseil presbytéral est saisi, conduisent à célébrer le baptême en-dehors d’un culte de la communauté, la présence de celle-ci doit être marquée par la participation d’au moins un ou deux conseillers presbytéraux ou membres de l’Église, en-dehors de la famille de l’enfant ou de l’adulte appelé à recevoir le baptême.

  • 3 – Accueil dans lEglise

Toute personne baptisée qui en fait la demande peut, après entretiens pastoraux, être accueillie au cours du culte dans l’Église protestante unie.

Article 33 – Catéchèse

  • 1 Chaque paroisse ou Eglise locale doit organiser une formation biblique, spirituelle et ecclésiale adaptée aux différents âges. Elle y invite tous les enfants.
  • 2 – Lors de leur catéchèse, les catéchumènes, jeunes ou adultes, sont appelés à confesser que « Jésus-Christ est le Seigneur », à recevoir le baptême s’il ne leur a pas déjà été donné, à participer à la Sainte Cène et à s’engager dans la vie de l’Église.

Le règlement d’application de l’article 33 mentionne la confirmation, mais uniquement dans le cadre de dispositions spécifiquement luthériennes.

Article 33 – Règlement d’application du §2

Dispositions spécifiques luthériennes

  • A bis – Le catéchisme en vue de la confirmation est donnée dans l’esprit du Petit Catéchisme de Martin Luther et comporte un enseignement biblique, doctrinal, historique et spirituel. Le pasteur et les catéchètes utilisent le matériel reconnu ou recommandé par les instances luthériennes compétentes de l’Eglise protestante unie de France. L’admission à la confirmation peut être précédée d’un entretien entre les catéchumènes et le conseil presbytéral, portant sur les matières de l’enseignement religieux.
  • B bis – Par la confirmation, l’Eglise annonce aux catéchumènes que Dieu les confirme dans l’alliance du baptême qu’ils ont reçu étant enfant. C’est l’occasion pour eux de prendre l’engagement de suivre Jésus-Christ, comme l’expriment les textes liturgiques.
  • C bis – Pour être admis à la confirmation, il faut avoir suivi régulièrement une instruction catéchétique pendant au moins deux années consécutives et être âgé de 15 ans ou plus au cours de l’année. Des dispenses, pour les situations particulières, pourront être accordées par l’Inspecteur ecclésiastique, sur la demande explicite du catéchumène, accompagnée de l’avis du pasteur. La confirmation ne peut être refusée sans un motif particulièrement grave à un catéchumène qui a satisfait aux conditions précitées. Si, néanmoins, le pasteur estime devoir retarder ou refuser l’admission d’un catéchumène à la confirmation, il peut le faire avec l’accord du conseil presbytéral.

 

Que peut-on en retenir pour notre pratique aujourd’hui ?

Maintenir un rite de la confirmation et la pratique qui en suit doit certainement prendre en considération plusieurs aspects et ne peut se réduire à un seul :

  • L’aspect de la conversion individuelle : que faisons-nous pour accompagner des jeunes ou des adultes dans une conversion individuelle ?

Quelques pistes : écriture d’un témoignage personnel – offrir des outils et un cadre pour poser ses questions, pour confronter des idées, pour apprendre à exprimer ses propres convictions.

  • L’aspect communautaire : que faisons-nous pour dire que le baptême et la confirmation expriment notre appartenance à la communauté, à l’Eglise ?

Quelques pistes : impliquer la paroisse dans la catéchèse et dans le rite de la confirmation – permettre aux jeunes de participer à des activités, par exemple à la préparation d’un culte – favoriser la convivialité…

  • L’aspect enseignement : que faisons-nous pour faire de l’enseignement une action continue ? La confirmation n’est pas un diplôme à la fin d’un parcours mais devrait donner envie de continuer dans cet esprit.

Quelques pistes : proposer des moments intergénérationnels autour d’un thème -favoriser des témoignages à tout âge.

  • L’aspect eau et esprit / action humaine – action divine : que faisons-nous pour faire comprendre que l’action de Dieu envers nous reste toujours libre ? Personne ne peut maitriser l’action de Dieu en et envers nous. Mais la confiance dans le fait qu’il agisse peut se créer au-delà des preuves. Il est peut-être nécessaire de le fait de célébrer ou non la confirmation : c’est une offre, pas une obligation.

Quelques pistes :  La liturgie de confirmation est à revoir car le langage compte : qui confirme quoi, que signifie-t-on à cette occasion ?

  • L’aspect accès à la Cène : Cette question ne devrait plus être un sujet puisque nous accueillons déjà les enfants à la Cène (voir décision du synode de Soissons de l’ERF, en 2002). Si on veut toutefois signifier cet accent au moment de la confirmation, il nous faut probablement réfléchir à comment le soigner.

Quelques pistes : en travaillant la liturgie avec les jeunes, en faisant une Cène plus explicative et festive le jour de la confirmation.

Sources : Konfirmation früher und heute: Die Geschichte des Festes | Sonntagsblatt.de

Crédits : Christina Weinhold (EPUdF), PointKT, Photo de Levi Guzman sur Unsplash




Elections en paroisse et en Eglise

En 2024, les paroisses de l’UEPAL élisent les membres du Conseil presbytéral et en mai 2024, un.e président.e de l’Union des Eglises protestantes d’Alsace et de Lorraine sera élue.
L’équipe de la Dynamique Jeunesse vous propose une boîte à outil « Elu’EPAL » pour se saisir de la dynamique élective de l’UEPAL et inviter les jeunes à contribuer, à réfléchir et à agir. N’hésitez pas à vous en saisir, à remanier les animations à votre façon, et surtout à nous faire des retours !

Voici le document Boite à outils Elu’EPAL

… et la prière pour l’Eglise (disponible en fin de dossier)

Prière pour l’Eglise

Seigneur Dieu, nous voulons aujourd’hui te prier pour notre Eglise.
Depuis ton ascension, et jusqu’à ton retour c’est elle qui partage ta bonne nouvelle.
Elle est faite d’Humains, de gens comme nous.
C’est nous qui la faisons vivre, c’est nous l’Eglise.
Alors Seigneur nous te prions,
Que dans notre Eglise chacun puisse toujours trouver sa place, pour pouvoir se mettre à ton service.
Que dans notre Eglise chacun soit toujours le bienvenu qu’importe ce qu’il est, pour témoigner de ta parole.
Que dans notre Eglise nous mettions l’amour, la foi et l’espérance au cœur de ce que nous faisons, pour être des témoins de ta présence dans ce monde.
Que dans notre Eglise nous donnions plus que nous recevons, pour éclairer ce monde de ta lumière.
Que notre Eglise nous donne, à nous les jeunes, la place et l’envie de s’investir.
Pardonne-nous si notre Eglise est source de conflits, de violence ou de haine.
Montre-nous le chemin de la simplicité et du pardon.
Nous voulons te prier pour les futurs candidats,
Qu’ils puissent s’inspirer de ta parole, qu’ils aient toujours l’oreille tendue quand nous leur parlons,
qu’ils soient accompagnés par ta grâce face aux grandes responsabilités qu’ils prennent.
Nous voulons te prier pour ceux qui exercent des responsabilités dans notre Eglise, accompagne-les Seigneur.
Nous voulons te prier pour les églises du monde qui sont fermées, brulées ou persécutées.
Accompagne-les Seigneur.
Nous voulons te prier pour l’Eglise de demain, qui nous appartient. Accompagne nous Seigneur.
Donne-nous la force et la joie, que nous puissions continuer demain à partager ton message.
Amen.

Crédit : Marianne Renaud pour l’équipe « DJ » (UEPAL), Point KT




Eglise et handicap mental

Johan Smit et Isabelle Bousquet sont les auteurs du livret « Eglise et handicap mental », véritable manuel d’aide à l’inclusion. Sorti presque inaperçu des presses pendant la période du confinement, nous voulons aujourd’hui saluer ce manuel si riche en propositions concrètes.
Ce livre – publié aux Editions Olivétan – est composé de 8 chapitres, comprenant des « fiches conseils » permettant une lecture rapide et une recherche ciblée.

Chaque fiche se termine par une proposition « pour aller plus loin », et dans les quelques lignes ci-dessous, nous proposons aux lecteurs de faire ce pas en plus en cliquant sur les liens proposés dans le livre et proposés ci-dessous pour vous aider.

Chapitre 1- Les Églises et les personnes avec déficiences intellectuelles

Chapitre 2- La communication totale

Chapitre 3- : Les parents et les proches

Chapitre 4- : Le culte, la messe, les célébrations

Chapitre 5- : Rencontres en petits groupes

Chapitre 6- : Rencontres pastorales individuelles

Chapitre 7- : La catéchèse

Chapitre 8- : Eglise et diaconie : permettre la participation de tous

Crédits : Point KT




Découvrir Martin Bucer avec des jeunes

Dans cet article, il y a du matériel pour découvrir la vie de Martin Bucer avec des jeunes (10-15 ans). Les animations sont conçues pour deux groupes : les 10-12 ans et les 13-15 ans. L’animation a été expérimentée une après-midi avec une soixantaine de jeunes, lors de la journée Bucer d’octobre 2023, marquant les 500 ans de l’arrivée de Martin Bucer à Strasbourg. Le matériel peut être utilisé en dehors de Strasbourg 🙂 

Voir l’invitation Découvrir la vie de Bucer

Découvrir le dialogue de deux réformateurs ci-dessous

Ecoute ce dialogue entre deux grands réformateurs protestants et devine leurs noms.
Puis, discute avec ton entourage sur le sujet suivant : avons-nous aujourd’hui une plus grande capacité à dialoguer entre différents courants religieux qu’au temps de Bucer ?
Quelles sont les conditions nécessaires pour un dialogue tolérant ?

Crédits : Fabian Clavairoly, Matthias Dietsch, Thomas Guillemin, Jérémy Kohler, Mélanie Martin et Colette Migault (UEPAL), Point KT




C’est un rempart que notre Dieu – chant de Daniel Priss

L’origine de la Réforme, qui a donné naissance au protestantisme est une épopée qui a débutée à Wittemberg (Allemagne) en 1517. Luther placarde 95 thèses sur la porte de l’Eglise, en réponse à la vente des indulgences. Par cette chanson catéchétique, Daniel Priss relate ce récit…

Télécharger la partition

 

 

Ecouter la chanson 

Voix des enfants : Emma Lutz, Eva Klinger et Louise Schreiber. Flûte : Simon Merlen. Guitare, basse et percussions : Daniel Priss

Ecouter la version instrumentale

 

Les paroles de la chanson

Le monde était fort tourmenté
Et tu n’as pas su tolérer
que les pauvres gens se fassent voler
au profit de sa Sainteté
Sur une porte à Wittemberg
Un jour tu as placardé
Des écrits très contestataires,
Parlant de foi, de gratuité.
C’est un rempart que notre Dieu
Une forteresse invincible.
Il nous protège en tout lieu
Son bras puissant est infaillible.

Par les plus hautes autorités,
Tu fus contraint de renier
Tous tes écrits et tes pensées,
Mais tu n’as jamais abjuré.
Afin de pouvoir te protéger,
Tes amis t’ont enfermé
Dans une triste citadelle
Où tu traduis la Bonne Nouvelle.
C’est un rempart que notre Dieu
Une forteresse invincible.
Ce beau cantique mélodieux
Annonçait le Dieu de la Bible.

Oui nous sommes les héritiers
De ce chemin jadis tracé
De ce message libérateur
Porté par les Réformateurs.
Témoins de la fraternité,
Témoins de la liberté,
Nous croyons en cette promesse :
« Sola gratia, sola fides »
C’est un rempart que notre Dieu
Une forteresse invincible.
Plus de discours superstitieux
La foi est rendu accessible !

Crédits : Daniel Priss (UEPAL) – Point KT




Dialogue Esaïe – Martin-Luther King

Méditation d’Ésaïe 55 par Isabelle Horber, dans le cadre d’une célébration œcuménique. Texte de départ Ésaïe 1, 17

Martin Luther King

C’est 28 siècles qui nous séparent, toi Ésaïe le prophète et moi le pasteur Martin Luther King.

On pourrait penser qu’en 28 siècles, les choses fondamentales ont évolué. Que l’humain a compris quel est le sens de notre vie sur terre… Mais je dois reconnaître que ce n’est pas le cas.

28 siècles, c’est énorme alors que 28 minutes, ce n’est rien et pourtant en 28 minutes, le cerveau humain meurt trois fois s’il n’est pas oxygéné. C’est comme cela qu’est mort George Floyd sous le genou d’un policier à Minneapolis. Le choc de cette mort a poussé l’Eglise du Minnesota, qui devait préparer cette célébration œcuménique, à relire tes textes, Esaïe, pour nous accompagner au jour où nos cœurs sont dans la peine, afin d’affirmer : « Apprenez à faire le bien, recherchez la justice ».

Oui, mon cœur est submergé de tristesse, parce qu’après avoir donné ma vie pour que les choses changent… il y a toujours les mêmes injustices dans mon pays et tout autour du monde.

Ésaïe
Cela fait deux fois 28 ans, Martin, que tu es mort pour avoir osé une parole qui bouscule.
Pourtant, aujourd’hui comme hier, il faut avoir l’audace de sortir du silence, il faut s’armer de courage pour proclamer cette parole qui dérange, qui ouvre le regard.

Toi, Martin tu l’as fait en ton temps, moi au mien. Et nous n’avons d’autre choix que de continuer encore et encore.
Car croire en Dieu ce n’est pas juste lui faire confiance passivement, mais c’est croire qu’il nous a choisis, individuellement et collectivement, pour être ses instruments sur cette terre. Même si Dieu peut tout, Dieu compte sur nous et sur nos mains pour être ses instruments. Il compte sur nous pour que nous osions sa Parole, même si c’est parfois, souvent, à contre-courant de notre société.
Alors dénonçons ce qui doit l’être : racisme, sexisme, intégrisme, impérialisme !

Martin Luther King
Tu vois, Ésaïe. Ma peau est noire.

Quand je suis né, j’étais noir
Quand j’ai grandi, j’étais noir,
Quand je vais au soleil, je suis noir,
Quand j’ai peur, je suis noir,
Quand je suis malade, je suis noir,
Quand je mourrai, je serai noir !

Tandis que toi, Ésaïe le prophète, je t’imagine avec un teint plus clair, différent du mien !
Quand tu es né, tu étais rose,
Quand tu as grandi, tu étais blanc,
Quand tu vas au soleil, tu es rouge,
Quand tu as froid, tu es bleu,
Quand tu as peur, tu es vert,
Quand tu es malade, tu es jaune,
Quand tu mourras, tu seras gris !
Pourquoi donc m’appelle-t-on, moi, « homme de couleur » ?

Ésaïe
Ne t’y trompe pas. J’entends derrière ce trait d’humour toute l’injustice que tu subissais à ton époque et qui continue envers et contre toutes les leçons de l’histoire.

Cette injustice que tu dénonces, le racisme qui est la partie émergée de nombre d’autres injustices, ne peut que révolter ceux qui suivent Dieu car il n’existe qu’une seule race, la race humaine, la race des enfants de Dieu.

Pourquoi, parce que tu as cette couleur que Dieu t’a donnée, serais-tu inférieur à moi ? N’as-tu pas les mêmes sentiments que moi ? N’as-tu pas les mêmes craintes que moi ? N’as-tu pas des faiblesses et des forces comme moi ? N’es-tu pas simplement comme moi un être humain ?

Martin Luther King
Les races n’existent pas. Mettre des gens dans des cases, là à cause de la couleur de la peau, est une habitude sociale qui permet de rejeter l’autre qui est différent.
Par contre le racisme existe, ô combien !

Ésaïe
Et ce rejet de l’autre est la couleur sanglante du péché.
Mais pour nous laver de ce péché, la première étape consiste à reconnaître l’oppression actuelle et générationnelle.

Les préjugés raciaux ont été l’une des causes de la division des chrétiens qui a déchiré le Corps du Christ. Des idéologies toxiques, telles que la suprématie blanche, ont causé beaucoup de tort, en particulier en Amérique du Nord et dans les pays du monde entier colonisés au cours des siècles par les puissances européennes qui voyaient dans leur peau blanche la marque de leur supériorité.
Le racisme est péché ! Penser qu’il y a des races est déjà péché !

Martin Luther King
Chercher la justice, c’est PARLER et DÉNONCER. Car celui qui ne lutte pas contre le mal coopère avec lui.
Cherchez la justice, c’est dénoncer le mal car à la fin nous ne nous souviendrons pas des mots de nos ennemis, mais du silence de nos amis.
Si nous devenons silencieux face à l’injustice, à propos des choses qui comptent, nos vies sont déjà finies.

Ésaïe
Si nous sommes silencieux face à l’injustice, nous ne connaîtrons pas la paix extérieure et pas non plus intérieure.

Martin Luther King
Lavons notre péché dans l’eau de notre baptême qui nous fait tous enfants de Dieu.

Ésaïe
Oui, entrons dans cette unité voulue par Dieu. Entendons pour nous cette Parole de l’Eternel : « Ne crains pas, car je te rachète, je t’appelle par ton nom : tu es à moi ! «  Et nourris par cette promesse, engageons-nous à lutter contre la division et l’oppression au sein de l’humanité. Dénonçons les injustices, avertissons des impasses dangereuses… Osons aussi des gestes de vie pour prendre soin de ceux qui subissent l’injustice, soyons attentionnés les uns envers les autres, ce sera la meilleure preuve de l’amour auquel nous sommes appelés et dans lequel nous sommes placés.

Martin Luther King
Allons en mission vers les autres, écoutons les cris de tous ceux qui souffrent, afin de mieux comprendre leurs souffrances et leurs traumatismes et d’y trouver une réponse. Quand le peuple n’est pas entendu, quand il n’en peut plus de subir, il se révolte, c’est l’émeute. C’est à comparer à une casserole de lait sur le feu… Le lait de la colère et de la révolte monte lentement dans la casserole attisée par les feux de l’injustice. Mais quand trop d’injustices ont été subies le lait déborde… il ne peut plus être contenu…

Si les Églises élèvent leurs voix avec celles des opprimés, ceux qui ne sont pas entendus, leur cri de justice et de libération sera amplifié.
Et notre rêve commun, Ésaïe, qu’un jour l’agneau et le loup, l’opprimé et l’oppresseur, s’étendront l’un près de l’autre, deviendra réalité.

Crédit : Isabelle Horber (UEPAL), Point KT